Les produits alimentaires et les carburants sont inscrits dans un cycle de hausse durable qui frappe durement les ménages modestes.
Les prix des produits alimentaires et des carburants continuent d’augmenter, et la hausse ne va pas s’arrêter de sitôt en France. Hier, sur RTL, François Fillon a déclaré qu’il « faut mettre tout l’argent disponible, y compris celui qui provient des taxes sur l’essence, sur la recherche d’énergies alternatives ». Ainsi, le chef du gouvernement n’a pas l’intention de restituer aux consommateurs une partie des augmentations de taxes que la hausse continuelle du prix du pétrole brut fait rentrer dans les caisses de l’État. Les prix à la pompe vont encore augmenter, de même pour le fioul domestique. Plus le ménage est modeste, plus ce poste énergie ampute son pouvoir d’achat, surtout quand la voiture demeure le seul moyen de locomotion pour se rendre au travail.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, les produits alimentaires continuent aussi d’augmenter bien plus que la moyenne des prix. Selon la dernière étude du cabinet Nielsen Panel International, ils ont progressé de 3,3 % entre mars 2007 et février 2008, soit 0,5 % de plus que la moyenne des prix en France. Mais les hausses sont nettement plus élevés sur des produits très courants comme les pâtes (15,91 %), le beurre et la margarine (10 %), les farines (9,79 %), les fromages (9,99 %), les yaourts (7,12 %).
Autre constatation, les hausses en pourcentage sont plus fortes que la moyenne sur les produits achetés en priorité par les consommateurs les plus pauvres. Ainsi les prix alimentaires des magasins de hard discount ont progressé de 4,07 % quand ceux des hypermarchés augmentaient de 3,32 % et ceux des supermarchés de 3,24 %. Dans ces grandes surfaces, les prix des produits d’entrée de gamme et de qualité médiocre ont augmenté de 4,07 % et les prix des marques de distributeurs (MDD) de 3,77 % quand ceux des marques industrielles de l’agroalimentaire progressaient de 3,12 %. Là encore l’inflation subie par les pauvres est plus forte en pourcentage.
Il apparaît enfin que les intégrateurs qui font travailler des paysans sous contrats pour l’élevage de leurs poulets, dindes, canards et pintades se sont entendus avec les distributeurs pour afficher des prix identiques dans plusieurs chaînes de magasins, notamment chez Carrefour, Auchan et Leclerc.
Alors que les éleveurs de porcs payent seuls les conséquences de la hausse des prix des aliments du bétail en leur qualité de travailleurs indépendants, les intégrateurs ne pouvaient faire subir le même sort aux éleveurs de volaille, sauf à prendre le risque de vider les poulaillers.
Obligés de les rémunérer pour avoir de la marchandise, intégrateurs et distributeurs n’ont pas oublié leurs propres marges à travers cette entente qui fait l’objet d’une enquête.
Gérard Le Puill
Source : http://www.humanite.fr/2008-03-14_Politique_L-inflation-frappe-surtout-les-pauvres
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire