Le mouvement contre la privatisation de certaines activités des ports autonomes entamé jeudi dernier s’étend. « On entre maintenant en résistance, nous allons mener toutes formes d’actions nécessaires. » Secrétaire général des marins CGT du port autonome de Marseille (Bouches-du-Rhône), Pascal Galeoté donne le ton. Depuis jeudi dernier, les terminaux de marchandises de Marseille-Fos, premier port français, sont paralysés à la suite du mouvement de grève lancé contre la réforme des ports autonomes.
Ce texte, qui doit être examiné mercredi en Conseil des ministres, prévoit le passage de la totalité des activités de manutention portuaire sous le contrôle d’opérateurs privés. En 1992, une réforme du même type avait conduit les dockers (manutention au sol) à passer sous statut privé. Aujourd’hui, ce sont les grutiers et portiqueurs qui déchargent les navires qui sont concernés.
« Le gouvernement n’a pas tenu compte des discussions, il nous a laissés entrevoir la possibilité de négociations, mais le projet de loi ne contient pas tout ça », déplore le cégétiste. Lequel dénonce « la position dogmatique du gouvernement ».
Reconductible quotidiennement, la grève s’est propagée aux principaux ports autonomes du pays. À Nantes-Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), seuls les terminaux pétrolier et méthanier ont fonctionné ce week-end, à la suite de la grève des grutiers. Au Havre (Seine-Maritime), la grève entamée vendredi a repris samedi, tandis qu’à Bordeaux (Gironde) les navires n’étaient pas déchargés en raison d’un appel de la CGT à n’effectuer aucune heure supplémentaire. Le port de Rouen (Seine-Maritime) a également été affecté hier et les jours précédents. À l’origine de la protestation, la fédération CGT des ports et docks a promis une montée en puissance du mouvement.
Alexandra Chaignon
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