samedi 28 juin 2008

Débat Badiou/Zizek

Slavov Zizek est docteur en psychanalyse et philosophe tout comme Alain Badiou. Depuis plusieurs mois (et il faut s'en réjouir) ces deux philosophes débatent et (on croit rêver) trouvent une certaine tribune médiatique pour exprimer leur point de vue.

Le 16 mai dernier, l'ENS (où enseigne A. Badiou) organisat une conférence entre ces deux penseurs. L'Humanité du 24 mai reprit sur deux pages l'essentiel de l'intervention de chacun. Malheureusement (est-ce un hasard?), il n'en est aucune trace dans les "archives intégrales" en ligne.

Si les actions concrètes des communistes sont nécessaires, elles doivent s'appuyer sur une intense réflexion et compréhension des concepts. Car on ne peut faire la Révolution la tête vide, aucun communiste ne doit faire l'économie des débats.

Pour les nourir, voici quelques articles intéressants :

Le Figaro : Badiou, Zizek,le retour de la Terreur Par Yves Charles Zarka
Aujourd'hui, comment ré­in­venter la Terreur (ja­cobine) ? Étrange question, n'est-ce pas ? On aurait plutôt attendu la question inverse : comment éviter la Terreur ? C'est pourtant la première qui constitue l'interrogation cen­trale de la présentation par Slavoj Zizek des discours de Robespierre. Voilà donc un philosophe qui entend trouver dans la terreur le seul et unique moyen de nous libérer de l'avènement du capitalisme mondial, de rompre avec la (post) politique de la peur qui se généralise dans la société, d'en finir avec l'administration «biopolitique» de la vie qui dé­finit selon lui la démocratie li­bé­rale, et last but not least d'éviter la catastrophe écologique qui plane sur l'humanité. Excusez du peu !

Pour s'arracher à ces périls, il faut revenir à Robespierre, à la vraie Terreur, c'est-à-dire à « l'idée éternelle de la politique de la justice révolutionnaire, qui fut en vigueur depuis les anciens légistes chinois, jusqu'à Lénine et à Mao, en passant par les Jacobins» telle qu'elle se trouve ­définie, selon Zizek, par Alain Badiou dans son ouvrage Logiques des mondes. Il y aurait donc une vérité éternelle de la justice révolutionnaire qui traverserait l'histoire pour en marquer les moments forts, les moments universels. Elle serait constituée de quatre traits décisifs : la jus­tice radicalement égalitaire, la terreur à travers «un châtiment impitoyable pour tous ceux qui violent les mesures protectrices imposées» et le volontarisme qui peut seul «stopper le train de l'histoire qui roule vers le précipice de la catastrophe mon­diale» , enfin, la confiance dans le peuple qui ne peut pas ne pas soutenir ces mesures sévères. Le peuple, le vrai, ne peut pas ne pas aimer la terreur.

Est-ce là de la philosophie ou de l'aveuglement ? Une chose est sûre, les philosophes de la terreur connaissent un succès grandissant et, par certains côtés, in­quiétant auprès de la jeunesse. Leur caractéristique principale est une haine farouche de la dé­mocratie libérale, dont, soit dit en passant, ils n'ont jamais dé­daigné les avantages de toute sorte. Il y a en effet pour eux deux sortes de démocraties : la fausse et la vraie.

La fausse est évidemment la démocratie libérale où règnent l'inégalité, la corruption et l'ex­clusion des sans-droits et des sans-parts. La vraie est celle où règnent la vertu et la terreur, comme si la vertu peut tempérer la terreur, comme si la plus terrible des terreurs n'est pas celle qui est exercée au nom de la ­vertu et d'une vérité absolutisée. La vraie démocratie est ainsi la prise du pouvoir par les sans-droits et les sans-parts.

Les philosophes de la terreur haïssent la démocratie libérale, mais ils haïssent au moins autant l'hu­manisme qui lui est lié : «ré­péter l'événement désigné par le nom “Robespierre” c'est passer de la ter­reur humaniste (de Robes­pierre) à la terreur antihuma­niste (ou plutôt antihumaine)». Il faut donc aller au-delà de Robespierre, qui a eu la main trop courte, aller jusqu'à l'affirmation d'une terreur antihumaine.

Derrière l'homme, il y a en effet, pour ces philosophes, l'inhumain, comme derrière le prochain, qui permettait à Levinas de penser la responsabilité éthique, il y a la monstruosité.
Cette apologie de la terreur et de l'antihumanisme radical réactive les vieilles lunes marxistes-léninistes du siècle passé que l'on croyait définitivement oubliées : la figure du traître à la révolution, l'idée que la révo­lution n'a pas besoin de justi­fication, elle ne s'autorise que d'elle-même, sans oublier l'inénarrable dictature du prolétariat.

La vraie démocratie ne peut s'imposer que par la dictature, parce qu'elle est le moment où la partie s'impose au tout de la société : «La dictature du prolétariat est un autre nom pour la violence de l'explosion démocratique elle-même» (Zizek). C'est précisément en ce point que l'extrême gauche rejoint l'extrême conservatisme de la droite radicale, car Zizek n'est pas très loin, sur ce point précis, de Carl Schmitt, le fameux juriste du IIIe Reich, qui haïssait également la démocratie libérale et pour lequel la véritable démocratie, celle où le prolétariat est intégré à l'unité politique, est dictatoriale.

On comprend ainsi la fortune de Carl Schmitt aujourd'hui, explicitement ou implicitement, à l'extrême gauche. Faut-il en pleurer ? Faut-il en rire ? Les deux à la fois sans doute. Mais surtout en rire cependant, car ces philosophes de la terreur ne sont finalement que des terroristes de salon.


Libération : Ces intellos qui rejettent la démocratie par Eric Aeschimann


Malaise dans la démocratie, brouillard sur les urnes. Est-ce l’effet retard d’une succession de scrutins aux résultats déroutants pour la gauche ? Un mouvement d’humeur face à la démocratie libérale triomphante ? La nouvelle lubie de quelques philosophes ? Ou une crise plus profonde ? Le fait est là : la démocratie, en tout cas dans sa forme électorale, est mal en point et les intellectuels viennent à son chevet. Certains pour se demander ce que signifie cet accès de fièvre. D’autres, plus radicaux, pour affirmer que, dans un monde plus complexe et plus inégalitaire que jamais, le système représentatif ne permet plus au plus grand nombre de participer à la prise de décision collective et qu’il faut désormais s’interroger sur ses fondements même.

Punir les élus. Le constat, d’abord. Il traverse les clivages politiques. Venus de la gauche antitotalitaire, des historiens des idées tirent la sonnette d’alarme. «La démocratie d’élection s’est incontestablement érodée», écrivait Pierre Rosanvallon fin 2006 dans La Contre-Démocratie. Proche de la deuxième gauche, il y décrivait les diverses formes de la «défiance» démocratique, de la «démocratie négative» : abstention, manifestations, volonté de surveiller et de punir les élus. Dans l’introduction du premier tome de L’Avènement de la démocratie, paru à l’automne, son collègue Marcel Gauchet préfère parler d’«un e anémie galopante», une «perte d’effectivité» qu’il attribue à une «crise de croissance» de grande ampleur. L’ironie veut que ces analyses se développent au moment même où, pratiquement à l’opposé de l’échiquier intellectuel, la critique de la «démocratie formelle», aussi vieille que le marxisme, connaît une deuxième jeunesse.

En témoigne le succès inattendu du petit essai du philosophe, Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ?, véritable charge contre la loi des urnes. «Tout le monde voit que la démocratie électorale n’est pas un espace de choix réel», écrit-il. Face à la «corruption» des démocraties par les puissances de l’argent, l’heure serait venue de définir «une nouvelle pratique ce qui fut nommé "dictature" (du prolétariat). Ou encore, c’est la même chose : un nouvel usage du mot "Vertu".»

Plusieurs voix se sont élevées - celles de Bernard-Henri Lévy ou du critique littéraire Pierre Assouline - pour dénoncer le retour d’une rhétorique associée au communisme stalinien. Michel Taubman, directeur de la revue Le Meilleur des Mondes, guère suspect de complaisance envers la pensée gauchiste, affiche, lui, une certaine placidité : «Il y a trente ans, en France, 20 % de la population dénonçait la démocratie bourgeoise et croyait à la dictature du prolétariat. On vivait avec. En réalité, ces intellectuels radicaux ne représentent rien, car, aujourd’hui, même Besancenot défend la démocratie électorale.» Pourtant, que la discussion prenne en France une tournure si véhémente n’est pas un hasard. «Les Français sont, au plan européen, les plus pessimistes sur leur démocratie et leurs représentants», note Stéphane Rozès, directeur de l’institut CSA. La crise, diagnostique-t-il, est «spirituelle» et sanctionne le discours d’impuissance tenu par les responsables politiques face à la mondialisation.

«Impuissance». Abstention à la présidentielle de 2002, victoire du non au traité constitutionnel européen, coups de cœur aussi brusques qu’éphémères pour Ségolène Royal puis François Bayrou, participation massive pour le sacre de Nicolas Sarkozy, scrutins locaux transformés en défouloirs, la boussole s’affole. Ni les frasques sarkoziennes ni la ratification du mini traité européen ne devraient contribuer à restaurer la confiance dans les vertus du bulletin de vote. De quoi conforter Badiou, pas fâché de constater dans son livre : «L’impuissance était effective, elle est maintenant avérée.»

«Les Français ne reprochent pas aux politiques leur manque de proximité, mais leur irresponsabilisation», reprend Rozès, ajoutant que les Français y sont d’autant plus sensibles que leur vivre-ensemble n’est pas fondé sur la religion ou l’ethnie, mais sur le partage d’idéaux politiques. Reste à se mettre d’accord sur les causes de l’impuissance démocratique. C’est tout l’enjeu de la réflexion qui s’engage. Pour Marcel Gauchet, l’avènement d’une conception hypertrophiée des droits de l’homme a fini par priver la collectivité de tout moyen d’action. Patrick Braouzec, député communiste de Saint-Denis, pense au contraire que «à côté des élections, auxquelles les gens sont très attachées, mais qui constituent un moment spécifique, la démocratie ne peut que s’atrophier si elle ne s’appuie pas également sur une démocratie participative et sur le mouvement social». Un «mouvement social» aux contours flous - manifestations de rue, soutiens aux enfants sans-papiers, opérations médiatiques des Enfants de Don Quichotte… - et qui, poussé à l’extrême, rappelle le titre d’un livre du philosophe John Holloway, en vogue chez les altermondialistes : Comment changer le monde sans prendre le pouvoir. Faire de la politique, d’accord, mais hors les urnes.

Le philosophe slovène Slavoj Zizek, star des campus américains et habitué des blagues provocatrices, va encore plus loin en estimant que seule «la violence populaire» permettra aux classes défavorisées de se faire entendre dans des démocraties libérales. Žižek publie ce mois-ci en France un recueil des «plus beaux discours de Robespierre», précédé d’une longue introduction où il se demande comment «réinventer une terreur émancipatrice». Icône de la pop-philosophie, connu d’abord pour ses analyses du cinéma hollywoodien, l’homme est pourtant le contraire d’un nostalgique. Il a combattu en son temps le «socialisme réel» dans la Yougoslavie titiste et participé aux premiers pas de la démocratie slovène. Sa radicalisation semble montrer que le désenchantement démocratique ne saurait se réduire à une exception française.

«Arrogance occidentale». C’est que, un peu partout sur la planète, les processus de démocratisation connaissent des ratés, d’ordres divers, qui mettent à mal la «promotion de la démocratie», pour reprendre le vocabulaire en usage à l’ONU depuis les années 90 : l’Irak et l’Afghanistan, mais aussi la Russie reprise en main par Poutine, l’Algérie ou la Palestine où les islamistes se sont vus confisquer leurs victoires gagnées par les urnes. Ou encore, la montée des populismes en Pologne, au Danemark, en Belgique. Voire une Amérique qui, pour imposer la démocratie, n’a pas hésité à transgresser les principes élémentaires du droit. De quoi nourrir pour un bon moment le débat. Car, qu’on le veuille ou non, celui-ci est ouvert. Dans le numéro de janvier de la revue Esprit, Pierre Rosanvallon pointait «une certaine arrogance occidentale et un certain aveuglement sur la nature et les problèmes de la démocratie.» En publiant les interviews de Marcel Gauchet et Slavoj Zizek, Libération verse deux pièces au dossier.

Source : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/310423.FR.php
Interview de S.Zizek dans Libération

Slavoj Žižek est philosophe. Il publie et préface deux anthologies «rouges» : Robespierre : entre vertu et terreur, (éd. Stock) et Au bord de la révolution. Lénine commenté par Žižek (éd. Aden).

Quelle critique faites-vous à la démocratie ?
Peut-être la même que les conservateurs… Les conservateurs ont le courage d’admettre que la démocratie est dans une impasse. On s’est beaucoup moqué de Francis Fukuyama lorsqu’il a annoncé la fin de l’histoire, mais aujourd’hui, tout le monde accepte l’idée que le cadre démocratico-libéral est là pour toujours.
On se contente de réclamer un capitalisme à visage humain, comme on parlait hier d’un communisme à visage humain. Regardez la science-fiction : visiblement, il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.

Le capitalisme, c’est la cible, derrière la critique de la démocratie ?
Soyons clair : l’Europe de l’après-guerre a connu un niveau moyen de bonheur jamais vu. Mais quatre problèmes majeurs viennent déséquilibrer le modèle démocratico-libéral.
1) Les «sans-part», les sans-papiers, sans-abri, sans-emploi, ceux qui ne participent pas à la vie de la communauté, dont l’Etat ne s’occupe plus.
2) La propriété intellectuelle, que le marché ne parvient plus à réguler, comme le montre le destin délirant de Bill Gates, fondateur de Microsoft.
3) L’environnement, dont la régulation peut assurer le marché lorsque la pollution est mesurable, mais pas quand le risque devient incalculable - Tchernobyl, les tempêtes…
4) La biogénétique : est-ce au marché de dire où commence l’humain ?
Dans ces quatre domaines, ni la démocratie libérale, ni le capitalisme global n’apportent les bonnes réponses.

Quelle alternative ?
Je ne suis pas crétin, je ne rêve pas à un nouveau parti communiste. Ma position est plus tragique. Comme tout marxiste, j’admire la productivité incroyable du capitalisme et je ne sous-estime pas l’utilité des droits de l’homme. L’arrestation de Pinochet a joué un rôle psychologique très important au Chili. Mais regardez le vénézuélien Chávez. On dit qu’il est populiste, démagogique, qu’il ne fait rien pour l’économie, que cela va mal finir. C’est peut-être vrai… Mais il est le seul à avoir inclu les pauvres des favelas dans un processus politique. Voilà pourquoi je le soutiens. Quand on critique sa tentation dictatoriale, on fait comme si, avant lui, il y avait une démocratie équilibrée. Or, c’est lui, et lui seul, qui a été le vecteur de la mobilisation populaire. Pour défendre ça, je pense qu’il a le droit d’utiliser l’appareil d’Etat - appelez cela la Terreur, si vous voulez.

Pour les penseurs libéraux, capitalisme et démocratie restent inséparables.
On l’a beaucoup dit, mais en Chine est en train de naître un capitalisme autoritaire. Modèle américain ou modèle chinois : je ne veux pas vivre dans ce choix. C’est pourquoi nous allons devoir redevenir utopiques. Le réchauffement climatique va nous amener à réhabiliter les grandes décisions collectives, celles dont les penseurs antitotalitaires disent qu’elles mènent forcément au goulag. Walter Lippmann a montré qu’en temps normal, la condition de la démocratie, c’est que la population ait confiance dans une élite qui décide. Le peuple est comme un roi : il signe passivement, sans regarder. Or, en temps de crise, cette confiance s’évapore. Ma thèse est de dire : il y a des situations où la démocratie ne fonctionne pas, où elle perd sa substance, où il faut réinventer des modalités de mobilisation populaire.

D’où votre éloge de Robespierre.
La Terreur ne se résume pas à Robespierre. Il y avait alors une agitation populaire, incarnée par des figures encore plus radicales, comme Babœuf ou Hébert. Il faut rappeler qu’on a coupé plus de têtes après la mort de Robespierre qu’avant - mais lui avait coupé des têtes de riches… En fait, il est resté très légaliste. La preuve, il a été arrêté. Ce qui m’intéresse chez lui, c’est ce que Walter Benjamin appelle «la violence divine», celle qui accompagne les explosions populaires. Je n’aime pas la violence physique, j’en ai peur, mais je ne suis pas prêt à renoncer à cette tradition de la violence populaire. Cela ne veut pas toujours dire violence sur les personnes. Gandhi, par exemple, ne s’est pas contenté d’organiser des manifestations, il a lancé le boycott, établi un rapport de force. Défendre les exclus, protéger l’environnement passera par de nouvelles formes de pression, de violence. Faire peur au capitalisme, non pour tuer, mais pour changer quelque chose. Car sinon, on risque d’aller vers une violence plus grande, une violence fondamentaliste, un nouvel autoritarisme.

Dans la perspective d’une «violence populaire», un intellectuel sert-il à quelque chose ?
A en prévenir les formes catastrophiques. A faire voir les choses autrement. Deleuze disait que s’il y a de fausses réponses, il y a aussi les fausses questions. Un conseil de philosophes ne peut pas établir un projet pour mobiliser les masses. Mais on peut jeter les idées et peut-être quelque chose sera récupéré. Les émeutes des banlieues en France sont nées d’un mécontentement non-articulé à une pensée, même de façon utopique. C’est ça, la tragédie.

Vos amis à gauche pensent-ils comme vous ?
Ce qui domine, surtout aux Etats-Unis, c’est un gauchisme libéral, tolérant, pour lequel la moindre allusion à la notion de vérité est déjà totalitaire, où il faut respecter l’histoire de chacun. Pour le philosophe Richard Rorty, ce qui définit l’homme, c’est sa souffrance et sa capacité de la raconter. Je trouve assez triste cette gauche de ressentiment et d’impuissance.

vendredi 27 juin 2008

Réaction de l'APGL au rapport du Sénat concernant la Gestation Pour Autrui (GPA)

Légiférer pour encadrer la gestation pour autrui est la seule manière de circonvenir autant que faire ce peut le risque de marchandisation du corps humain et d'exploitation des femmes. Ne pas légiférer et continuer de prohiber cette pratique risque d'entraîner les citoyens vers des pratiques peu éthiques.

De plus, l'interdiction a pour conséquence des difficultés administratives quand il s'agit d'établir la filiation. L'Association des Parents Gays et Lesbiens considère donc que les propositions du rapport sont un premier pas vers la reconnaissance que la filiation peut s'établir autrement que par l'accouchement. Pourtant l'APGL regrette que dans le cadre proposé, la GPA ne soit pas accessible à tout couple et à toute personne.

Nous posons deux questions :
1/ au nom de quoi les procréations assistées et la gestation pour autrui devraient elles être exclusivement réservées aux hétérosexuels ? Pense-t-on encore que seuls un homme et une femme constitueraient la meilleure forme familiale dans l'intérêt de l'enfant ? Ou bien se fonde-t-on sur une conception religieuse pour laquelle une famille ne peut être composée que d'un homme et d'une femme ?
2/ Si le corps des femmes leur appartient au point qu’on admet qu'elles sont libres de concevoir ou non, d'interrompre une grossesse ou non, pourquoi ne pourraient-elles décider si elles veulent porter un enfant pour autrui et choisir pour qui elles le font ?

On entend l'argument selon lequel ces techniques et la GPA devraient pallier une pathologie. Mais une femme privée d'utérus n'est pas guérie par la GPA, elle n'a pas plus d'utérus après le recours à une GPA qu'avant. Ces techniques permettent de devenir parents, elles ne guérissent pas, elles répondent au désir d'enfant de couples qui ne peuvent pas procréer. On entend aussi l'argument selon lequel on ne veut pas que la PMA ou la GPA deviennent une autre manière de faire des enfants.

C'est une autre façon de dire que tous les enfants devraient naître de l'union sexuelle de leurs parents ou qu'on puisse le croire. Donner la possibilité à la gestatrice de revenir sur sa décision après la naissance crée le problème là où on voudrait l'éviter. Les témoignages de gestatrices dans d'autres pays indiquent qu'elles vivent mieux la séparation car elles savent qu'elles ne portent pas leur propre enfant et qu'elles ne font que lui donner la possibilité de naître.

Si la convention n'est pas irrévocable, le don qu'elles font pourra être interprété comme un abandon et amener une culpabilité inutile. Acceptons l'idée que la filiation est de l'ordre d'un engagement parental, que les parents sont toujours les parents d'intention avant d'être des géniteurs. Ce qui importe, ce n'est pas tant qui a conçu les enfants et comment mais ceux qui ont souhaité leur venue au monde et les accompagnent tout au long de leur vie.

Contact presse APGL : Franck Tanguy, 06 16 66 56 91/presse@apgl.asso.fr

L'Association des Parents Gays et Lesbiens rassemble près de 2000 adhérents, parents de plus de 700 enfants. Les 15 antennes régionales se battent au quotidien pour que les 200 000 enfants élevés en France par des parents gays ou lesbiens voient leurs familles inscrites dans la réalité juridique et sociale de notre pays.

jeudi 26 juin 2008

Intervention au Conseil Communal du vendredi 20 juin 2008

Roger MALY pour le groupe communiste et républicain

Monsieur le Maire, chers collègues, cher Daniel collègue élu au Luxembourg que le groupe communiste salue chaleureusement, Mesdames, Messieurs,

Sur cette délibération, il n’est un secret pour personne qu’en France aujourd’hui, un an après l’élection aux plus hautes fonctions de l’Etat de celui qui devait être le « président de tous les Français », le pouvoir d’achat est en berne.

Le bilan est catastrophique pour les salariés, y compris les cadres, et plus que positif pour les actionnaires :
· Allocations familiales (perte de 600€ par an pour les familles les plus démunies),
· Services Publics transformés en entreprises privées et usagers devenant clients avec l’obligation d’être rentables,
· Abandon du remboursement des lunettes, franchises médicales sur certains actes ou sur les boites de médicaments,
· Fermeture d’hôpitaux et transfert des activités les plus rentables au secteur marchand, etc.
Dans la France de Nicolas SARKOZY il vaut vraiment mieux « être riche et bien portant que pauvre et malade » comme le disait avec humour et tendresse Fernand Reynaud.

Nos concitoyens n’en peuvent plus. Les produits de consommation courante et de base ont vu leurs prix exploser. Quant au carburant, n’en parlons pas. Ce que nous savons, c’est que TOTAL fait des profits colossaux (12 milliards de bénéfices pour 2007) et redistribue de véritables fortunes en dividendes à ses actionnaires (lorsque le baril de brut augmente d’un dollar sur les marchés, c’est 150 millions de bénéfices engrangés par Total !). Les inégalités n’ont jamais été aussi fortes.

En mars dernier, en faisant le choix d’élire, dès le premier tour, une forte majorité de gauche, nos concitoyens nous ont mandatés pour contrer ces orientations capitalistes qui s’en prennent systématiquement aux mêmes. Malheureusement, même avec la meilleure volonté du monde, à notre niveau, nous n’avons pas le pouvoir de changer les décisions du gouvernement de droite le plus dur que nous ayons vu en France depuis 1940. Mais nous pouvons prendre des mesures justes et concrètes pour nos concitoyens en attendant qu’enfin les lendemains chantent…
Et c’est ce que ce que nous allons faire en tenant une des promesses de notre campagne dès la rentrée et surtout en allégeant le budget « cantine » de nos concitoyens. Diviser par deux le tarif de la restauration scolaire sur Hellemmes ne permettra pas à nos concitoyens de voir venir la fin du mois avec le sourire mais, nous l’espérons, cela leur permettra d’envoyer leurs enfants à la cantine faire un bon repas, équilibré et sain, sans les condamner à renoncer à d’autres besoins tout aussi vitaux.

En faisant évoluer le système de tarification, nous ne réglerons pas le problème du pouvoir d’achat des Hellemmoises et des Hellemmois mais nous agirons et nous tiendrons une des promesses que nous leur avons faites.

Les élus communistes se sont engagés à être tout au long de ce mandat au service de leurs concitoyens : en attendant le jour où la taxation des profits boursiers permettra de financer une véritable justice sociale et une totale équité, nous soutiendrons les mesures proposées par Monsieur le Maire à chaque fois qu’elles nous paraîtront aller dans ce sens de justice et d’équité. Voilà pourquoi les élus communistes et républicains hellemmois voteront cette délibération et nous ne comprenons pas l’attitude du groupe des « Gens d’Hellemmes » et de Ludovic COUPIN qui se posent des questions quand il s’agit d’apporter aux familles hellemmoises et surtout aux enfants hellemmois un « plus » non négligeable en ces temps difficiles.

Je vous remercie.

mardi 24 juin 2008

LA PROPAGANDE POLITIQUE FAIT SON GRAND RETOUR !

Pouvoir d'achat : le gouvernement consacre 4,3 millions d'euros à expliquer sa politique

Les Français s'impatientent de sentir l'impact des réformes sur leur pouvoir d'achat? Le gouvernement aussi. Presque sous forme d'aveu, François Fillon a lancé, lundi 23 juin, une campagne de communication gouvernementale sur le thème : "Pouvoir d'achat : vous êtes impatients? Nous aussi!" Promoteur de cette campagne, le premier ministre n'en est pas le concepteur. Elle a été préparée par l'ancien publicitaire Thierry Saussez, choisi par Nicolas Sarkozy le 16 avril pour devenir le délégué interministériel à la communication et prendre la tête du service d'information du gouvernement (SIG).

M. Saussez n'a pas fait dans la demi-mesure : l'Etat va dépenser 4,3 millions d'euros pour diffuser 1630 fois les spots publicitaires sur l'ensemble des chaînes hertziennes et celles de la TNT.
La campagne télévisée, conçue par l'agence Young & Rubicam, donne le mode d'emploi de quelques mesures phares du gouvernement : la défiscalisation des heures supplémentaires, l'exonération d'impôt sur le revenu des emplois étudiants et la diminution du montant de la caution locative à un mois de loyer.

UNE CAMPAGNE LANCEE AU MAUVAIS MOMENT?
Dans les cabinets ministériels, on reste sceptique. "Ce n'est pas la bonne campagne, pas au bon moment", regrette un conseiller. Certains doutent que, diffusée à la veille des vacances d'été, la campagne ait beaucoup d'impact. D'autres s'étonnent de la platitude des messages qui tombent dans un contexte particulièrement difficile. La dernière note de conjoncture de l'Insee prévoit cette année une baisse du pouvoir d'achat par ménage en raison de la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires.

Invité du "Grand Rendez-Vous Europe 1-TV5-Le Parisien", dimanche 22 juin, l'ancien ministre socialiste Jack Lang a reconnu que ce n'est "pas la première fois qu'un gouvernement mène une politique de propagande financée par les contribuables". Avant de se demander : "Peut-être qu'un jour il faudra interdire ce type de campagne. C'est un peu étrange de faire payer par les contribuables une campagne publicitaire vantant la politique gouvernementale."

Christophe Jakubyszyn
Dépenser des fonds publiques pour communiquer plutôt que pour agir, pour endormir plutôt que pour réveiller...
Voilà un bon exemple d'application du marketing politique de Goebbels !

RÉFLEXIONS DE FIDEL

La vérité et les diatribes
(Traduit par l’ESTI)

Les habitants des pays industrialisés et riches dépensent chaque année en moyenne, on le sait, environ 25 p. 100 de leurs revenus en aliments. Ceux des peuples qu’il maintiennent dans le sous-développement économique doivent y consacrer à peu près 80 p. 100 ; beaucoup ont faim et sont victimes d’énormes différences sociales ; les taux de chômage y sont en général le double ou le triple ; la mortalité infantile atteint des proportions encore plus élevées et l’espérance de vie y est parfois inférieure des deux tiers. C’est là un système foncièrement génocidaire.

J’ai écrit dans mes Réflexions d’il y a trois jours : « Notre pays a prouvé qu’il peut résister à toutes les pressions et aider d’autres peuples. » L’Europe peut-elle en dire autant ?
Dans son rapport d’hier, 20 juin, l’Unesco conclut, après avoir analysé pendant deux ans plus de 200 000 écoliers de seize pays latino-américains, que Cuba occupe la première place en mathématiques et lecture en troisième année du primaire et en mathématiques et sciences en sixième année, les écoliers cubains obtenant plus de cent points de plus que la moyenne régionale. C’est la seconde fois que l’Unesco octroie cette reconnaissance à notre pays.
Il est facile de comprendre qu’aucun pays où les droits de l’homme seraient systématiquement violés ne pourrait atteindre des niveaux de connaissances si élevés.

Pourquoi Cuba est-elle en butte à un blocus depuis cinquante ans ?
Pourquoi la calomnie-t-on ?
Pourquoi entrave-t-on son accès à l’information technique et scientifique ?
Pourquoi veut-on la pousser à rejoindre un système économique et social insupportable qui n’offre aucune solution aux problèmes de l’humanité ?

Ce n’est pas pour rien que des millions de Boliviens, d’Equatoriens, d’Uruguayens, d’Argentins, de Brésiliens, de Centraméricains et d’autres Latino-Américains ont émigré en Europe d’où ils courent maintenant le risque d’être brutalement renvoyés dans leurs pays d’origine s’ils ne remplissent pas les conditions qu’exige la nouvelle loi anti-immigrant.

Pis encore : des citoyens mexicains, centraméricains et sud-américains ont émigré dans des proportions encore plus élevées aux Etats-Unis, franchissant des frontières, des murs et des mers sans aucuns papiers ni Loi d’ajustement qui les privilégie et les incite à émigrer, si bien que plus de cinq cents meurent tous les ans dans cette tentative. Des milliers d’autres périssent chaque année au Mexique et en Amérique centrale, victimes de mafias organisées qui se disputent aussi le marché des drogues des USA dont les autorités sont incapables d’endiguer la consommation ni ne souhaitent le faire.

Le vice procureur général du Mexique, José Luis Santiago Vasconcelos, a déclaré que la traite des êtres humains est le second poste illégal le plus lucratif. Quand il s’agit de Cubains, les profits sont comparables à ceux du narcotrafic : « Jusqu’à dix mille dollars par individu. »

L’argent provient des Etats-Unis. Je pense que le Mexique ne peut devenir le paradis de la traite d’immigrants alors que même les garde-côtes étasuniens interceptent ceux qu’ils capturent en mer et les renvoient chez eux.
Le Mexique n’est pas obligé d’accepter qu’on lui impose une version de la politique « pieds sec pieds mouillés ».

Les activités criminelles organisées n’existent pas à Cuba, et le trafic de drogues n’y reste pas impuni. Nous l’avons combattu efficacement sans mettre la nation à feu et à sang. Seul son cynisme empêche l’administration étasunienne de le reconnaître.
Je n’ai pas écrit une diatribe contre l’Europe ; j’ai dit tout bonnement la vérité. Si l’on s’en offusque, je n’y suis pour rien.

Pour ne pas faire trop long, je n’ai même pas mentionné dans mes Réflexions d’hier les exportations d’armes, les dépenses militaires et les équipées bellicistes de l’OTAN, à quoi il faut ajouter les vols secrets et la complicité de l’Europe avec les tortures de l’administration étasunienne.

J’ignore si quelqu’un a été arrêté à un endroit quelconque du pays pour avoir enfreint la loi. Cela n’a rien à voir avec les Réflexions dont j’ai demandé qu’elles ne soient diffusées que sur le site CubaDebate. Il est arbitraire de relier les deux choses. J’utiliserai ce site d’Internet chaque fois que je le jugerai pertinent. Je n’abuserai de la patience de personne. Je ne touche pas un centime, je travaille gratis.

Je ne suis pas ni ne serai jamais un chef de faction ou de groupe. On ne peut donc déduire de mes propos qu’il y existe des conflits dans le parti. J’écris parce que je continue de me battre et je le fais au nom des convictions que j’ai défendues toute ma vie.

Fidel Castro Ruz
21 juin 2008
13 h 34

lundi 23 juin 2008

L’incendie de Vincennes : le symptôme d’une politique d’immigration inhumaine

Après le terrible incendie du centre de rétention de Vincennes, l’UMP par la voix de Frédéric Lefèbvre s’en prend à RESF, qu’il menace des tribunaux pour « provocations ». Selon le porte-parole, ce sont les manifestations de soutien qui seraient à l’origine de l’incendie. Quel délire !

L’aveuglement sécuritaire de cette droite leur fait décidément perdre la raison. L’incendie regrettable du CRA n’est que le symptôme d’une désastreuse politique du chiffre où l’essentiel est toujours plus de s’acharner sur les sans-papiers coûte que coûte, l’humanitaire devenant quantité négligeable. Ce drame résonne comme l’ultime signal d’alarme d’une politique d’immigration devenue inhumaine et dangereuse. Il doit y être mis fin.

Le PCF s’associe à la manifestation de mardi appelée par le MRAP pour dénoncer les centres de rétention.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2877

La vérité des chiffres...Source : cidéfil du 20 juin
+ 80 %
c’est le pourcentage de l’augmentation des reconduites à la frontière d’étrangers en situation irrégulière pour les cinq premiers mois de 2008, par rapport à la même période de 2007 cette année
SOIT
14.660 sans-papiers reconduits en 5 mois

Inquiétudes et interrogations du PCF avant la présentation du Livre Blanc sur la « défense et la sécurité »

Comme de nombreux militaires et leurs familles, le PCF attend avec impatience la parution du 3 eme Livre Blanc. La communication faite aux membres du Parlement est trop succincte pour que l’on puisse avoir une idée précise de son contenu. Or c’est bien dans les détails que l’on peut mesurer l’impact des nouvelles orientations et c’est dans les non dits que l’on peut avoir des inquiétudes.

Le PCF attend du Livre Blanc une prise en compte de ses propositions présentées lors de son audition par la « Commission du Livre Blanc » ou pour le moins une explication sur leur non prise en compte :

- Objectifs de la politique de Défense : L’adaptation de notre instrument de défense à l’évolution du monde s’est faite sur la base d’une vision de domination de la planète, privilégiant la défense de nos intérêts économiques à travers le monde via une armée projetable sur théâtres d’opérations extérieurs plutôt que dédiée à la maîtrise du territoire national et à la sécurité du monde. Ces objectifs seront – ils maintenus pour le profit de quelques privilégiés ou re-orientés pour le bien de tous ?

- Dissuasion nucléaire : va-t-on vers la réaffirmation de la prédominance de l’arme nucléaire pour prévenir les conflits ? La dissuasion reposera- t- elle toujours sur une stratégie du « faible au fort » ? Son concept d’emploi changera t-il ? : Arme de riposte ou arme d’action préventive ? La nature même de cette arme appelle à un processus multilatéral de son abandon. S’y engagera-t-on ?

- Quel rapport à l’OTAN ? Le PCF exprime ses inquiétudes face à la dérive atlantiste du Président Sarkozy. Alors que l’affirmation d’une Défense Européenne où chaque Nation pourrait conserver son libre arbitre constituerait une alternative à la puissance militaire américaine, les positions du Président de la République affirmées par le traité européen de Lisbonne et le retour programmé de la France dans la structure intégrée de commandement de l’OTAN suscitent une controverse majeure : Comment affirmer l’indépendance de la France et de l’Europe en se mettant au service d’un système otanien dominé par les USA ?

- Lien armée – nation ? Le PCF adversaire de la professionnalisation des armées avait mis en évidence les dangers de découplage du lien armée-nation. Quelques années après tous les candidats au mandat présidentiel ont mis en évidence ce manquement en évoquant le retour d’un service civique, ou civil.. Nous avions également fait part du besoin de réfléchir à un service citoyen, du besoin de voir la Nation partie prenante dans les changements d’orientations majeures : partage de souveraineté, engagements de la France dans les opérations extérieures, et de voir ainsi se renforcer le rôle du Parlement et de la Nation dans les prises de décisions. Le PCF a fait des propositions en la matière et attend de voir comment elles ont été prises en compte : organisation d’états généraux de la Défense, consultations du Parlement, voire de la Nation sur des problèmes majeures de Défense.

Au-delà de ces interrogations le PCF a quelques inquiétudes quant :
au report successif des dates de présentation du « Livre Blanc »

Alors qu’il était prévu initialement une présentation du « Livre Blanc » début mai, cette date a été repoussée à la fin mai, puis maintenant au 17 juin. Alors que nous pensions que la RPPG concernant la défense ferait l’objet d’une présentation conjointe avec celle du Livre Blanc, elle est repoussée à mi-juillet voire fin juillet.
Le gouvernement ne nous avais pas habitué jusqu’ici à tant de « lenteur ». Craint-il une mauvaise réaction des acteurs de la Défense. N’est-il pas sûr de lui ? Et sinon pourquoi tant de précautions ? Doit-on s’attendre au pire ? Quelles seront les incidences sur le personnel des armées et leur famille ?

au distinguo entre « Sécurité et Défense »
La Défense est par essence un des garants de la sécurité. Alors pourquoi faire ce distinguo comme si les deux problèmes n’étaient pas du même pied ? Le PCF a des inquiétudes quant à l’emploi des forces armées sur le territoire intérieur, pour des opérations de police. Même s’il fallait revoir certaines procédures d’interopérabilité entre les différents acteurs de la protection du territoire et de sa population, les textes pré existants étaient suffisants pour permettre une implication des forces armées dans ce domaine. Pourquoi rattacher les gendarmes au Ministère de l’Intérieur ? Jusqu’où cela peut-il aller ? Veut-on rendre possible une intervention des armées dans un conflit social, comme le laissait entrevoir un haut responsable militaire lors d’un récent colloque organisé par une confédération syndicale ?

Dans l’attente de la prochaine présentation du « Livre blanc sur la Défense et la Sécurité » par le Président de la République, le PCF espère trouver réponse à toutes ces interrogations et inquiétudes. Il sera un interlocuteur attentif et actif pour la suite qui sera donné aux orientations du Livre Blanc et défendra les options qui sont toujours les siennes : une défense pour la Paix, le respect des personnes (les militaires comme tous les travailleurs ne sont pas des objets-marchandises), le maintien de la cohérence entre missions et moyens.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2863

dimanche 22 juin 2008


Réunion du Comité des Jeunes Lecteurs Nordistes de l'Humanité

Chers amis, chers camarades,

Vous le voyez chaque jour, la maîtrise des médias est une arme pour militer auprès des masses. A côté d'une presse aux ordres de la bourgeoisie, il existe une presse populaire et indépendante, une presse communiste.

Les jeunes doivent s'en emparer. Pour débattre de la manière dont nous pouvons lire et diffuser plus et mieux notre presse, nous avons invité un camarade travaillant pour l'Humanité, qui viendra à notre rencontre le 25 juin, à la Fédération, à partir de 18h.

Nous invitons l'ensemble des jeunes militants intéressés par la diffusion de la presse à se joindre à nous.

Bien amicalement,
Le Comité des Jeunes Lecteurs Nordistes de l'Humanité.

jeudi 19 juin 2008

Menaces sur les sciences de l'homme

Le gouvernement et la direction du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) préparent le démembrement de l'institution en une sorte de "holding d'instituts", ce qui a soulevé de très nombreuses protestations : le conseil scientifique du CNRS (composé en majorité de personnes nommées par la ministre, dont huit étrangers) a refusé de voter le texte proposé.

Des centaines de médaillés du CNRS ont signé un texte exprimant leur profonde inquiétude, une "marche de tous les savoirs" a rassemblé près de 10 000 personnes. Le 19 juin, de nombreux personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur ont organisé des actions dans les grandes villes pour réclamer une autre politique et obtenir l'annulation du démantèlement en cours du CNRS.
Cette ultime réforme menace de faire disparaître des pans entiers de la recherche française et d'en soumettre de nombreux autres à des impératifs de court terme; en particulier les sciences de la vie et l'informatique seraient contrôlées en dehors du CNRS. Jamais un gouvernement n'avait chercher à exercer une telle autorité sur la recherche.

A cet égard, les sciences de l'homme et de la société (SHS) apparaissent particulièrement en péril et illustrent les dérives de la politique actuelle. Vues comme inutiles économiquement et comme trop critiques, la tentation est grande de les exclure du CNRS.
Rappelons d'abord que la remise en question de l'implication du CNRS dans le domaine des sciences humaines et sociales est presque aussi ancienne que le CNRS lui-même. Par chance, les responsables successifs du CNRS ont toujours su combattre ces préjugés et accorder une place croissante aux sciences humaines et sociales. Mieux, ils ont favorisé leur professionnalisation et leur internationalisation, au point que leur apport à une meilleure compréhension des transformations du monde contemporain est largement reconnu.
Depuis au moins une quinzaine d'années, il n'est ainsi pas un programme de recherche national qui n'ait intégré les SHS comme un volet indispensable à la compréhension des processus ou problèmes à étudier (sida, cancer, maladies à prion, réchauffement climatique, santé au travail…).

En donnant la priorité à l'accumulation des connaissances de long terme, en s'efforçant de préserver ou de développer des pans entiers de recherche ignorés ou délaissés par l'université (archéologie, anthropologie, études des aires culturelles non européennes…), en insufflant une culture d'évaluation et de recherche en équipe au sein de disciplines longtemps individualistes, le CNRS a donc contribué au développement des SHS dans notre pays. Une part non négligeable des meilleurs chercheurs français dans ce domaine, y compris universitaires, ont travaillé ou travaillent au sein de laboratoires soutenus par le CNRS.

Faut-il rappeler ici que des chercheurs aussi reconnus internationalement que les anthropologues Claude Lévi-Strauss et Maurice Godelier, le géographe Raoul Blanchard, les historiens André Leroi-Gourhan, Christiane Desroche-Noblecourt, Jean-Pierre Vernant et Jacques Le Goff, les économistes Maurice Allais (par ailleurs Prix Nobel d'économie) et Jean Tirole, le philosophe des sciences Georges Canguilhem, le linguiste Claude Hagège et le sociologue Pierre Bourdieu ont reçu la médaille d'or du CNRS.

IDENTIFIER AU PLUS VITE LES DOMAINES CRUCIAUX OÙ LE CNRS DOIT ACCROÎTRE SON INTERVENTION
Les nouvelles orientations données à la politique de recherche, tant au niveau européen que français, la réforme de l'université et les préjugés idéologiques du gouvernement à l'égard des sciences de l'homme mettent cette politique en péril. L'étranglement financier du CNRS au profit de l'Agence nationale de la recherche favorise ceux qui défendent cette politique à courte vue.
Ce qui manque pourtant le plus aux universitaires en SHS pour mener à bien leurs recherches, c'est du temps et du personnel technique et administratif en nombre suffisant. Confrontés à des effectifs étudiants en forte croissance ces dernières années et à l'explosion des formations professionnalisantes, ils ont plus que jamais besoin de liens avec le CNRS dans les cadres des UMR et des délégations provisoires. Le désengagement du CNRS de ces disciplines les priverait définitivement de cette possibilité.

La défense du CNRS ne saurait bien sûr se résumer à la seule défense des postes de chercheurs permanents. Ceux-ci sont néanmoins indispensables. D'abord, pour permettre de couvrir certains domaines ignorés par les universités, faute d'enseignements correspondant ou à la frontière des disciplines habituelles. Certains domaines du droit (par exemple, le droit comparé), ou certains champs interdisciplinaires (par exemple, la criminologie ou l'archéologie), sont, pour diverses raisons, négligés ou absents de l'université française.

De même, certains types d'investigations nécessitent des temps d'enquête très longs et supposent de pouvoir compter sur des chercheurs permanents, comme les recherches portant sur les aires culturelles. Comment disposer de spécialistes de la Chine ou du Moyen-Orient si ceux-ci sont contraints de rester en France neuf mois par an pour leur enseignement ?

Plutôt que de raisonner par discipline, il convient donc au plus vite d'identifier les domaines cruciaux où le CNRS doit accroître son intervention au cours des prochaines années. Mais le choix de ces domaines ne doit pas être dicté par le pouvoir politique ou par les autres scientifiques, mais émaner de la communauté des chercheurs en SHS eux-mêmes. Il faut ici prendre appui sur les nombreux travaux prospectifs réalisés au cours de ces dernières années au sein de l'organisme.

En matière démographique, un rapide examen de la pyramide des âges des chercheurs SHS montre que c'est dans ce domaine qu'existe le déséquilibre le plus flagrant : plus de 800 personnes y ont dépassé les 55ans – soit près de 44% de l'effectif total des chercheurs SHS, contre une moyenne de 26% pour les chercheurs CNRS des autres départements.

Du même coup, la question non seulement du remplacement de toutes les personnes partant à la retraite mais celle d'un plan urgent de recrutement de jeunes chercheurs est, encore plus qu'ailleurs, une question de simple survie pour l'ensemble de ce domaine scientifique. Nous ne pouvons qu'être inquiets dans ces conditions face aux annonces répétées sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, voire aux annonces de reversement de postes au "pot commun" du CNRS.

Plus que jamais, les SHS, comme les autres domaines scientifiques, ont besoin d'un organisme national structurant, qui fixe des priorités de long terme, fournisse les moyens matériels et humains, sous des formes sans doute renouvelées, aux laboratoires pour qu'ils développent leur programme propre.

L'invention d'une nouvelle politique nationale de recherche passe aussi par une critique de l'action passée. Le saupoudrage des moyens et leurs inégalités injustifiées entre les différentes sections, l'opacité qui en résulte, l'absence de volontarisme qui conduit à la concentration des trois quarts des personnels permanents du CNRS en Ile-de-France sont autant de symptômes d'une situation insatisfaisante, qu'il faut réformer, mais dans la concertation et en évitant la tentation de la table rase ou des solutions simplistes.

Jean-Louis Fournel, professeur à l'université Paris-VIII, porte-parole de Sauvons l'université ! (SLU); Bertrand Monthubert, professeur à l'université Paul-Sabatier, président de Sauvons la recherche (SLR); et Frédéric Sawicki, professeur à l'université Lille-II, directeur d'UMR (8026), membre du CA de SLR.

Source : http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/06/19/menaces-sur-les-sciences-de-l-homme_1060068_3244.html


Depuis plus d'une année, notre Président et son Gouvernement démolissent l'apprentissage intellectuel, toutes disciplines confondues. De la maternelle à l'université, il n'est pas une classe qui échappe à cette logique destructrice.
"Les sciences humaines ne servent à rien dans une entreprise, et bien qu'elles disparaissent !" voila le discours du Gouvernement. Dans cette logique, plus d'Histoire, plus d'anthropologie, sociologie, lettres et littérature, philosophie et autres...Et oui, toutes ces disciplines seront chassées des universités et des écoles...
Mais il est un but bien moins avoué dans ces réformes de l'éducation et de la recherche car qui supprime ces disciplines, supprime l'esprit critique et l'ouverture intellectuelle nécessaire à celui-ci.
Et si ces deux pans de l'éducation (malheureusement déjà trop peu présents) disparaissent, de nouvelles générations domestiquées, aseptisées et rendues inoffensives se léveront et obéiront, docilement, aux gouvernants bourgeois et autres chienlits patronales.
Il est du devoir des communistes de faire front devant cette remise en cause fondamentale du droit de chacun à accéder à l'éducation et à la culture.
Car n'oublions pas que seule une prise de conscience individuelle, profonde, acceptée et raisonnée, est à la base de l'émancipation du prolétariat !

mercredi 18 juin 2008

TRAVAILLER 65, VOIRE 78 HEURES ? : l’Europe du “métro-boulot-boulot”

Il ne s’en est pas vanté. Sarkozy a signé à Bruxelles un abandon d’une incroyable gravité en admettant tous les débordements possibles du temps de travail.

Avec lui, l’Europe ne va pas de l’avant ; elle enclenche la marche arrière sociale. Sarkozy s’avère non plus simplement conservateur mais réactionnaire. Désor­mais, si vous n’avez pas les moyens de dire non à votre employeur, si les huis­siers ou les ASSEDIC vous pressent, vous pourrez être obligé de travailler 65 et même 78 heures par semaine du moment que vous aurez “ bénéficié ” de 11 heures consécutives de non-travail par 24 heures.

Ce n’est plus métro-boulot-dodo, le dernier terme disparaît dans cette furie ultralibérale. Margaret Thatcher le réclamait, Tony Blair le demandait, Chirac le refusait, Sarkozy l’a signé, trahissant au passage les pays comme l’Espagne, la Belgique ou Chypre qui refusaient cette régression sociale au côté de la France. Quel numéro d’hypocrisie que les recti­fications cauteleuses de Xavier Bertrand, après les sorties de Patrick Devedjian !

Au moins le secrétaire général de l’UMP disait-il tout haut ce que son maître our­dissait tout bas. La brutalité de cette mesure, qui nous replonge vers les ténè­bres sociales du XIXe siècle, dessine à traits précis le projet de civilisation qui sous-tend toute l’action du pouvoir. Alors que la présidence de Bush se ter­mine dans la débandade, que les ravages infligés à la planète réclament que les biens communs de l’humanité soient sanctuarisés, que les famines reviennent en cortège à la suite des spéculations les plus débridées sur les matières premières vitales, la droite française persiste et signe en faveur d’un capitalisme débar­rassé de tous les garde-fous sociaux.

Voilà ce que Sarkozy entendait quand il proclamait vouloir “ liquider l’héritage de 68 ”.
Il nous promet la même histoire sans fin, des actionnaires libres de tout imposer au monde au gré de leurs inté­rêts, libres de leurs mouvements, dispo­sant des salariés comme de pions dans leur Monopoly géant, brûlant au fil de leurs profits les ressources de la planète. Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Entrez dans la présidence française de l’Union européenne !

La mobilisation syndicale prévue pour le 17 juin acquiert de la sorte une nouvelle dimension. Il s’agit, bien entendu, de contrer l’opération de déréglementation – bien française celle-là – qui supprime­rait la référence aux 35 heures. Ce com­bat pour maintenir la durée du travail – approuvé par huit Français sur dix, selon un sondage des Échos – rejoint les pré­occupations de tous les salariés euro­péens. La fiction d’un coq gaulois tous ergots dehors pour défendre un mode de vie passéiste fait désormais long feu.

Le paysage social et demain politique, il faut l’espérer, oppose les salariés euro­péens aux multinationales et à ceux qui mettent l’État à leur service.
Ce tableau dessine aussi un horizon pour les progressistes de notre continent. Rien à voir avec les exercices de surplace où l’un se rallie au libéralisme, où l’autre rêve de Tony Blair tandis que le dernier gère avec zèle l’ordre financier mondial. La brutalité du capitalisme requiert des transformations profondes de la société et le rassemblement le plus large pour y parvenir, salariés communistes, militants socialistes, altermondialistes, syndicalis­tes, progressistes, écologistes… Une idée neuve de l’Europe, une idée neuve pour l’Europe.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2865

mardi 17 juin 2008

Bras de fer sur les 35 heures et les retraites : le prix de la division syndicale

500.000 personnes ont participé mardi, dans 124 villes de France, aux manifestations contre 700.000 le 22 mai. La division syndicale a affaibli la mobilisation contre la réforme du temps de travail et pour les retraites, ont admis les dirigeants de la CGT, CFDT, Solidaires et FSU, tout en prévoyant des "suites".

La CGT, la CFDT, Solidaires et la FSU appelaient les salariés à défiler ce mardi 17 juin dans plus de 120 cortèges contre les réformes des retraites et des 35 heures.
500.000 personnes ont participé mardi, dans 124 villes de France, aux manifestations organisées dans le cadre de la journée d’action pour la défense des retraites et des 35 heures, contre 700.000 lors de la journée unitaire du 22 mai, selon la CGT.

Les principaux chiffres de participation : 60.000 à Marseille, 55.000 à Paris, 25.000 à Bordeaux, 15.000 à Grenoble, 12.000 à Nantes, 10.000 au Havre, 10.000 à Caen, 8.000 à Lyon, 7.500 à Rennes, 7.000 à Tarbes, 6.000 à Lille, 5.000 à Saint-Etienne, Angoulême et Toulon, 3.500 à Rouen, Toulouse, Nice, Brest, Lorient, Pau, Avignon, et Tours, 2.500 à Limoges, 2.000 à Strasbourg, etc…

Les organisateurs s’étaient fixé comme objectif de rassembler plus de personnes dans les rues que lors de la journée du 22 mai, à laquelle appelaient tous les syndicats, y compris FO, la CFTC, CFE-CGC et Unsa.
La division syndicale a affaibli la mobilisation contre la réforme du temps de travail et pour les retraites, ont admis les dirigeants de la CGT, CFDT, Solidaires et FSU, tout en prévoyant des "suites" à cette mobilisation "après l’été".
"A chaque fois que les syndicats ne s’engagent pas, cela affaiblit la mobilisation", a déclaré le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, tout en notant que "dans toutes les manifestations, y compris à Paris, la CFDT est plus nombreuse que le 22 mai, et ce, grâce aux salariés du privé".

FO, la CFTC et la CFE-CGC se sont désolidarisés de la journée d’action lancée par la CGT, la CFDT, FSU et Solidaires.
Annick Coupé (Solidaires) et Gérard Aschieri (FSU) ont également reconnu que la division pesait sur la mobilisation, prévenant que les syndicats "ne pourront pas en rester là si le gouvernement ne change pas".
"Sur les retraites, le gouvernement qui espère jouer le pourrissement avec l’été, ne doit pas considérer qu’il en est quitte. On est pour une vraie unité et les raisons de mécontentement des salariés sont des sujets qui mobiliseront à la rentrée", a prévenu Mme Coupé.
"On ne pourra pas en rester là si le gouvernement ne change pas", a renchéri Gérard Aschieri, secrétaire général FSU.
"On a beaucoup insisté ces derniers jours sur la division syndicale et on a occulté la revendication principale, à savoir les retraites et la déréglementation du temps de travail, qui aura des répercussions sur tout le monde", a-t-il ajouté, reprochant au gouvernement de "programmer des retraites apauvries".

Dans la journée, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault avait lui aussi regretté que les divisions syndicales aient pu amoindrir l’impact de la mobilisation, en reconnaissant que la participation était "légèrement inférieure au 22 mai".
La CGT fera dès mercredi des "propositions à l’ensemble des organisations syndicales pour relancer l’action unitaire", alors que les syndicats sont apparus divisés depuis plusieurs semaines, a indiqué mardi une de ses secrétaires confédérales, Maryse Dumas.
Force Ouvrière et la CFTC avaient refusé de participer mardi à la journée d’action pour la défense des retraites et des 35 heures, initiée par la CFDT et la CGT.

Interrogée au micro de RFI, Mme Dumas qui n’a "pas beaucoup vu Force Ouvrière se mobiliser sur la question du temps de travail", a regretté que FO et la CFTC "ne soient pas avec nous aujourd’hui car leur discours serait plus crédible". "Il n’est jamais trop tard pour bien faire", a-t-elle ajouté.
"Dès demain, nous ferons des propositions à l’ensemble des organisations syndicales pour relancer l’action unitaire", a annoncé Mme Dumas. "Nous essaierons de nous saisir de toutes les possibilités d’action commune", a-t-elle poursuivi.
La CGT a également précisé que la mobilisation se ferait aussi pendant l’été, avant "une rentrée sur les chapeaux de roue" et une "grande journée de manifestation" le 7 octobre lors de la "journée mondiale de mobilisation avec la confédération syndicale internationale pour le travail décent".

Interrogé sur une mobilisation qui ne serait pas celle espérée mardi (au moins 700.000 personnes attendues, selon la CGT), Mme Dumas a répondu : "cela ne voudra pas dire qu’on s’arrêtera, cela voudra simplement dire qu’on a besoin de plus de temps pour se faire comprendre et se mobiliser. Cela ne nous découragera pas !", a-t-elle conclu.
La CGT a recensé plus de 120 manifestations organisées et des préavis de grève ont été déposés dans la plupart des secteurs, dans les transports (SNCF, RATP, aérien ou transports publics locaux) mais aussi dans les services publics (préavis obligatoire). La CGT ports et docks appelle « l’ensemble des travailleurs portuaires à bloquer les ports pendant 48 heures les 17 et 18 juin » contre la privatisation des services de maintenance.

Source : http://www.humanite.fr/Le-17-juin-tous-dans-la-rue

lundi 16 juin 2008

Manifestation mardi 17 juin - 14h30 - Porte de Paris

En appelant salariés, jeunes et retraités à descendre massivement dans la rue le 17 juin prochain, CGT, FSU, CFDT et Solidaires tirent un signal d’alarme à la hauteur des menaces qui pèsent sur les droits et conditions de travail de millions de salariés.

Alors que les revenus des patrons du CAC 40 ont augmenté de 58% en moyenne, les salaires « ordinaires » stagnent, les produits alimentaires et l’essence augmentent, des médicaments sont déremboursés, le gouvernement poursuit ses projets d’allongement du temps de travail avec les remises en causes des 35h et de la retraite... Jamais le pouvoir d’achat n’aura été autant mis à mal.

A qui profitent... les profits ?
Dans les entreprises le temps de travail s’allonge, la productivité du travail croît... pour des gains salariaux infimes. Et les profits explosent. Alors où passe l’argent ? Dans une entreprise comme Total, l’échelle des salaires était de 1 à 10 en 1970, elle est aujourd’hui de 1 à 400. Le cumul des revenus patronaux annuels des 40 plus grands chefs d’entreprises est de 160 millions d’euros. Derrière ce scandale, un plus grand encore, celui des revenus de la spéculation boursière, des rétributions grasses aux actionnaires. Ce qui ne peut plus durer, c’est que depuis trop longtemps, en France, les richesses produites explosent alors que la part des salaires régresse.

Résister, lutter
Pour un nombre croissant de concitoyens, il n’est pas question de baisser les bras. Le mécontentement grandit. Les résistances s’organisent. Les catégories les plus diverses sont en action... Gagner plus, les salariés le réclament désormais de plus en plus fort, eux qui gagnent à peine le SMIC ou moins de 1400 euros comme c’est le cas de la moitié d’entre nous. Des luttes déterminées pour les salaires sont victorieuses . Il faut poursuivre et élargir ces actions, les faire converger.

Où est la gauche ?
Chacun sent bien que cette nécessaire riposte ne suffira pas à inverser le cours des choses et à imposer les changements dont la France et le monde ont besoin.Changer, c’est non seulement nécessaire mais urgent. Ce combat n’a rien d’archaïque, il est au contraire d’une grande actualité, il est de gauche. Mais justement, où est la gauche ? L’insuffisance de répondant à gauche fait beaucoup discuter. Où est son projet neuf ? Où sont les propositions audacieuses en matière de protection sociale, de libertés, de luttes contre les privilèges de l’argent, pour de nouveaux échanges internationaux ? Sarkozy a beau jeu de dire qu’il n’entend rien changer à ses plans car « il n’y a pas d’alternative politique ». La gauche doit se ressaisir plutôt que se mettre à la mode libérale. Mais, comment ne pas refaire ce qui a échoué ?

Les communistes veulent y répondre. Pour cela, ils veulent innover, se changer eux-même. C’est l’ordre du jour de leur prochain Congrès. Un Congrès pour faire du neuf à gauche. Ils veulent le faire avec vous, dans les luttes, lors de rencontres qu’ils organisent dans les villes et les entreprises ce mois de juin et tout l’été, à la Fête de l’Humanité. Lors de ces rencontres, ils tendent la main aux hommes et aux femmes de gauche, à tous ceux qui descendent dans la rue pour les retraites ou l’école, à tous ceux qui ne confondent pas libertés et libéralisme.

Source : http://www.lille.pcf.fr/Retraites-35H-Droit-du-travail.html

dimanche 15 juin 2008

La résistance communiste, d'hier à aujourd'hui

Chers amis, chers camarades,La cellule du Vieux Lille/Vauban/Lille Centre du PCF vous invite à un débat sur

la résistance communiste, d'hier à aujourd'hui

avec nos camarades Yvonne Abbas, déportée à Ravensbruck, Jean Colette, chargée de la liaison internationale avec la Belgique pendant la guerre, Jeannette Simonot, veuve de Pierre Simonot, héros de la Résistance, Henriette Defrance, Michel Defrance, Guy Beziade et Pierre Charret, résistants communistes pendant la seconde guerre mondiale.

SAMEDI 21 JUIN, 16hESPACE MARX (Métro Marberie, 6 rue Roger Salengro à Hellemmes)Une exposition sera visible sur place.
Le débat sera suivi d'un apéritif en l'honneur de nos résistants (participation libre).

samedi 14 juin 2008

La libre circulation des capitaux va coûter 5 milliards d'euros… au contribuable

Alors que l’État détruit la fonction publique pour "réduire les dépenses publiques", il va devoir mettre sur le tapis près de 5 milliards d’euros revendiqués par différentes entreprises.

La cour administrative d’appel de Versailles a confirmé le 8 avril dernier deux jugements condamnant l’Etat à rembourser 156,065 millions d’euros à Accor et 13,759 d’euros à Rhodia. Cet arrêt condamne la taxation des dividendes versés par les filiales européennes à leurs sièges en France, car il serait "contraire au principe de libre circulation des capitaux".
Selon notre confrère La Tribune, "l’État, donc le contribuable, va devoir rembourser entre 3 et 5 milliards d’euros à de grandes entreprises", certaines du CAC 40 !

Non respect d’un "accord"
L’État s’est fait doubler, puisque ces entreprises ont remis en cause les "accords" passés qui aurait permis d’éviter d’éventuels procès. D’autres entreprises flouées par l’État pourraient monter au créneau, comme l’ont déjà fait Valéo, Suez et Péchiney.
Cette affaire, révélée à ses débuts par latribune.fr le 16 février 2007, résulte de la première application d’une jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) condamnant le précompte fiscal, c’est-à-dire l’imposition des dividendes versés par les filiales européennes à leurs maisons mères situées en France. Ce précompte restreint la libre circulation des capitaux, un des principes de base de l’Union européenne.

L’Etat a perçu, en sommes nettes des restitutions, 543 millions d’euros en 1999, 730 millions en 2000, 1,714 milliards en 2001 et 1,246 milliard en 2002, selon le ministère des finances. Soit, au total, 4,233 milliards d’euros. Et ce chiffre augmente d’année en année, frappée d’un intérêt moratoire de 4,5 % par an tant que l’État n’a pas payé.
Le 21 janvier 2008 latribune.fr indiquait que, dans l’entourage du ministre Woerth, on soulignait que quelque 3 milliards d’euros ont bien été provisionné pour faire face à ces procès. Avec amertume, on souligne l’existence d’un accord de place conclu lorsque la jurisprudence européenne avait été connue pour que des procès ne soient pas engagés. Cet accord n’a donc pas été respecté par les entreprises. Ou l’État n’aurait pas pris suffisamment de précautions pour qu’il soit honoré ?

Où va l’argent ?
Une chose est certaine, le principe de libre circulation des capitaux va couter près de cinq milliards d’euros au contribuable français.
Question annexe mais non secondaire : à quand une harmonisation fiscale européenne permettant une taxation des capitaux au lieu de la recherche de critères sabrant dans les budgets publics et entraînant les suppressions de postes ?

Autre petite question non moins dénué d’intérêt en cette période de hausse d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat : et si les entreprises redistribuaient cette manne soutirée du denier public pour augmenter leurs salariés ?

S.M. et P.C.

Source : http://www.humanite.fr/Le-libre-circulation-des-capitaux-va-couter-5-milliards-d-euros-au-contribuable

vendredi 13 juin 2008

Le NON du Peuple irlandais au Traité constitutionnel Sarkozy : Une victoire de la démocratie en Europe !

Le choix souverain que le peuple irlandais a effectué le 12 juin en rejetant le Traité de Lisbonne est une victoire pour la démocratie et pour l'Europe.
Le Peuple irlandais fait payer indirectement à Sarkozy, sa trahison du choix démocratique du Peuple Français.


En effet, lors de la campagne électorale des présidentielles, Nicolas Sarkozy avait déclaré prendre acte du choix majoritaire des Français de rejeter le Traité constitutionnel européen. Mais dès qu'il a été élu, Sarkozy s'est empressé de faire le contraire de ce qu'il avait promis. Il a négocié avec nos partenaires européens un nouveau traité qui en les dissimulant, reprenait sur le fond toutes les dispositions néfastes de feu la Constitution européenne.
N'écoutant que leur peur du suffrage universel, les dirigeants des gouvernements européens décidèrent de faire adopter ce traité uniquement par la voie parlementaire, privant les peuples de toute expression démocratique, à l'exception de l'Irlande en raison sa constitution qui rendait obligatoire un référendum.
Mais leur coup à manqué grâce au Peuple irlandais, pour paraphraser les paroles de la Carmagnole .

Il est temps de tirer les leçons des NON français, hollandais et irlandais, et d'entendre enfin les voix les peuples européens : il faut arrêter de construire l'Union européenne contre les peuples, il faut démocratiser radicalement les institutions européennes. Le Traité de Lisbonne doit être immédiatement retiré.

Pour ma part, j'ai la conviction profonde, que face aux défis sociaux, écologiques, énergétiques et démographiques de ce début de siècle, face aux enjeux de la révolution informationnelle, nous avons plus que jamais besoin d'Europe. Mais d'une Europe qui s'organise autour du juste échange et de la coopération, et non pas autour du tout marché et de la concurrence entre les peuples.
Les peuples d'Europe ont besoin d'un véritable projet européen fondateur qui unifie ce continent autour d'objectifs de paix, de bien être, de sécurité sociale et de libre développement de tous.

Jacky Hénin
Député au Parlement européen

jeudi 12 juin 2008

System Of A Down - Boom

Clip de Michael Moore contre l'engagement américain en Irak.

Pour éviter de nouveaux désastres, démultiplions la mobilisation contre la furie capitaliste !

L’Europe, prison pour étrangers...Les ch’tis répondent NON !!!!!

Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800- tél : 06.80.57.50.61- fax : 03.20.52.76.92. – e-mail : csp59@wanadoo.fr-

LE SAMEDI 14 JUIN A 14H MARCHE REGIONALE de la PLACE de la REPUBLIQUE
AU CENTRE DE RETENTION de LESQUIN
CONTRE L’EUROPE PRISON POUR ETRANGERS

Le projet de directive qui sera soumis le 18 juin, jour historique de l’appel du Général De Gaulle contre la collaboration pétainiste et l’occupation Nazie en 1940, prévoit l’emprisonnement pendant 18 mois d’un étranger pour simple présence sur le territoire d’un pays de l’UE.
L’Europe forteresse qui a déjà tué à Ceuta et Melilla prévoit la prison et l’expulsion des mineurs étrangers, des femmes enceintes, des personnes âgées, des victimes de torture, des persécutés qui demandent asile.

L’Europe prison barricadée prévoit aussi l’interdiction du territoire de l’UE pendant cinq ans pour les expulsés et cette expulsion pourra se faire dans n’importe quel pays que l’étranger ne connaît pas, notamment le pays de transit.
L’UCIJ et le Resf appellent à manifester contre cette directive de la honte qui transforme l’UE en une union des pays anti-démocratiques qui bafouent les droits humains dont les valeurs ont été proclamées en Europe il y a plus de 2 siècles.

La CNSP appelle tous les sans papiers, tous les collectifs de lutte des sans papiers à s’associer à cette protestation pour le vivre ensemble dans l’égalité entre tous les humains et tous les peuples.

Fait à Paris le 1er juin
— Comité des Sans Papiers 59 (CSP59) 42 rue Bernos 59000 Lille tel : 0680575061 e-mail : csp59@wanadoo.fr infos : leblogducsp59.over-blog.com Manifestation tous les mercredis 18 h 30 Place de la République / Lille


Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article67447

mercredi 11 juin 2008

Entretien avec Oskar Lafontaine

Le site humanite.fr publie sur sa plate-forme internationale l’interview du dirigeant de Die Linke paru le 10 mai dernier dans le journal outre-Rhin Die Tageszeitung.

Oskar Lafontaine, le Linkspartei pratique-il une politique de redistribution classique ?
Oskar Lafontaine : Non, il s’agit plutôt d’une politique de restitution. La mauvaise distribution commence à partir du moment où le chef de la Deutsche Bank, Ackermann, gagne – ou plutôt prend dans la caisse de la Deutsche Bank – 14 millions d’euros par an alors que le gardien ne touche que 5 euros de l’heure..

Votre camarade de parti Helmut Holter craint pourtant que l’étiquette de « parti de la redistribution » reste collée à Die Linke – et il réclame des finances publiques solides. Vous êtes d’accord ?
Oskar Lafontaine : Cela va de soi. Vous avez devant vous un ancien ministre fédéral des finances qui, dans les années 90, n’a pas présenté de budget comportant le moindre accroissement net de la dette. Mais je crois que pour pouvoir assainir les finances publiques, il ne faut pas économiser au moment où précisément la conjoncture est faible. C’est cette erreur qu’a faite la coalition rouge-verte (du chancelier Schröder NdT). On a besoin de croissance pour consolider le budget.

Le Linkspartei veut que l’Etat dépense au moins 50 milliards d’euros supplémentaires par an. Cela paraît extravagant. D’où viendrait l’argent ?
Oskar Lafontaine : Je ne vois pas ce qu’il y a d’extravagant à cela. Si l’Allemagne avait les mêmes taux de prélèvements que la moyenne des autres pays de l’UE, cela signifierait même un surplus de rentrées fiscales de 120 milliards d’euros.

Concrètement, quels impôts voulez-vous augmenter ?
Oskar Lafontaine : Nous voulons baisser les impôts qui frappent les ouvriers qualifiés, les petites et moyennes entreprises. En même temps nous voudrions faire participer plus fortement les revenus les plus élevés au financement de l’Etat – cela passe par un taux progressif d’imposition des plus hauts revenus, une augmentation des droits de succession, un impôt sur la fortune et sur les valeurs boursières. Et nous voulons taxer davantage les profits des entreprises.
Les hauts revenus et les entreprises sauront se défendre. Comment allez-vous empêcher la fuite des capitaux et des contribuables ?
Il y a partout fuite des capitaux. Mais même les pays de l’UE aux taux d’imposition et de prélèvements plus élevés maîtrisent ce phénomène et encaissent davantage que l’Etat allemand. Par exemple l’impôt sur la fortune : si l’Allemagne s’alignait sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, cela ferait un surplus de rentrées fiscales de 50 à 60 milliards d’euros par an.
Le Linkspartei veut davantage d’impôts pour les riches, il refuse les assurances privées pour les retraites, il veut que les chemins de fer et l’électricité soient aux mains de l’Etat – tout cela ressemble à la République Fédérale des années 70. Pourtant, la République s’est profondément transformée. Ne faut-il pas que vous cherchiez des solutions nouvelles au lieu de ressortir de vieilles formules ?
Que nous voulions retourner aux années 70, ce sont les propos polémiques de nos adversaires. La vérité, c’est que nous avons aujourd’hui un capitalisme piloté par les marchés financiers. Voilà pourquoi il faut de nouvelles réponses. Et nous les apportons. Nous sommes les premiers à avoir réclamé une rerégulation et un contrôle des marchés financiers internationaux. Deuxièmement, nous étions contre l’autorisation des hedge funds en Allemagne car avec un faible investissement, il peuvent entraîner un effet de levier considérable. Troisièmement, nous faisons l’expérience que des entreprises entières sont dépecées par des investisseurs financiers. Pour empêcher une telle dérive, nous avons besoin de davantage de cogestion paritaire et la participation des salariés au capital de l’entreprise.

Vous voulez « vaincre la barbarie de la société capitaliste »…
Oskar Lafontaine : … il s’agit là d’une citation de Rosa Luxemburg.

Et où peut-on voir cette barbarie dans l’Allemagne de 2008 ?
Oskar Lafontaine : On peut trouver barbare ce qui se passe chez Lidl. La guerre du pétrole que mènent les USA en Irak est sans aucun doute barbare. Le socialiste français Jean Jaurès adit : « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage. »

Vous aimez bien les citations : vous voulez également reprendre des passages du Manifeste Communiste dans le programme du Linkspartei.
Oskar Lafontaine : C’était une réponse à une question polémique du journal Die Welt. Notre programme n’est évidemment pas rédigé dans la langue du XIXème siècle. Ce qui compte, ce sont les contenus.

Quand même : le Manifeste Communiste dans le programme du parti, la représentante de la Plateforme Communiste, Sarah Wagenknecht éventuellement vice-présidente du parti – le Linkspartei ne serait-il pas dans un trip rétro ?
Oskar Lafontaine : Lorsqu’a été adopté le programme de Godesberg en 1959, le président du SPD a dit que le Manifeste Communiste était un texte fondateur du mouvement ouvrier. C’est également ainsi que je vois les choses. La vision d’une société libre sans exploitation ni oppression n’est pas un trip rétro.

Le Linkspartei a certes remporté d’étonnants succès à l’ouest, mais il n’y a que 16 % des électeurs qui puissent s’imaginer voter un jour pour le Linkspartei. Pour le FDP et les Verts, ils sont 30 %. Comment allez-vous sortir de ce milieu étroit ?
Oskar Lafontaine : Nous sommes encore un parti très récent. De ce fait nous ne sommes pas encore acceptés par la société comme le sont les autres partis. Et de surcroît, nous sommes combattus et discrédités par tous les autres partis.

Mais justement, cela profite au Linkspartei.
Oskar Lafontaine : Mais cela lui nuit également pour atteindre de nouveaux milieux.
Les électeurs de l’ouest, en Hesse ou en Basse-Saxe par exemple, ne font aucunement confiance au Linkspartei pour résoudre les problèmes. Ils votent à gauche pour exprimer leur protestation.
Ce n’est pas étonnant que presque personne attende d’un parti récent, n’ayant jamais eu d’élus au Landtag, qu’il résolve les problèmes. C’est tout à fait normal. Nous assistons depuis de nombreuses années à la mise en place d’un secteur à petits salaires, à la suppression des acquis sociaux et à la baisse des salaires réels. La masse est décrochée, une élite est favorisée. C’est cela que nous voulons changer. Et plus des deux tiers des électeurs considèrent que nos revendications centrales sont justes. Cela contredit fortement l’idée de faire de nous un simple parti protestataire.

Dans le Linkspartei se constituent plusieurs courants : à l’est, plutôt des « réalistes », à l’ouest plutôt des « fondamentalistes ». Où vous situez-vous ? Au centre du parti ?
Oskar Lafontaine : Oui. En fait, je ne crois pas que les différences entre ces courants soient aussi grandes qu’on le dit souvent. Sur les questions-clés comme par exemple la privatisation de biens publics ou des caisses d’épargne, nous sommes tous d’accord.

Mais vous avez qualifié des responsables politiques du PDS à l’est de « sociaux-démocrates de droite. »
Oskar Lafontaine : J’ai dit que celui qui vend des logements appartenant à une commune afin d’assainir son budget agit comme un social-démocrate de droite. Et un certain nombre qui avait voté à Dresde pour une vente totale a d’ailleurs quitté le Linkspartei.
Tout le monde est donc d’accord dans le Linkspartei et il n’y a pas de courants. Pourtant, à l’est, beaucoup disent qu’on ne peut pas se contenter de réclamer un salaire minimum à 8,44 € - il faut également dire comment on l’instaure sans menacer les emplois. Mais vous, vous vous contentez d’établir le Linkspartei comme parti protestataire qui réclame beaucoup sans être soumis à la contrainte de réaliser quelque chose.
Allons, j’ai exercé pendant 25 ans des responsabilités gouvernementales. J’espère que l’on m’accorde que je sais comment mettre en pratique les choses. La vérité, c’est qu’en ce moment, le Linkspartei transforme davantage – pour le retraites ou les impôts – en étant dans l’opposition qu’il ne pourrait le faire au gouvernement. Nous déclenchons les débats qui agitent les autres partis Que peut vouloir d’autre un jeune parti ?

Gouverner, par exemple. Mais cela vous suffit, à vous, d’être dans l’opposition.
Oskar Lafontaine : Non, nous voulons changer la politique. Et c’est aussi possible en étant dans l’opposition. Nous nous défendons d’être un parti protestataire. Lorsqu’au Bundestag nous sommes pour la réintroduction de la déduction fiscale transport/travail et que d’autres partis comme la CSU endossent cette position, alors nous sommes bien un parti qui apporte et qui crée.

Mais cette déduction fiscale transport/travail a-t-elle un sens ? Finalement, le conducteur d’une Porsche en bénéficie aussi.
Oskar Lafontaine : Je vais vous dire, en fait je pense qu’aucune déduction fiscale n’est une bonne mesure, pas même la déduction transport/travail. Près d’un tiers des salariés ne profitent pas du tout des déductions fiscales parce qu’ils gagnent si peu qu’ils ne payent aucun impôt. Ce type de déductions fiscales ne bénéficient qu’aux salariés qui se situent au dessus du secteur des bas salaires alors que ce sont justement les bas salaires qui ont le plus besoin d’être soutenus. C’est un problème structurel difficile à faire comprendre. Pour le soutien social, nous devons passer à des versements directs.

Que pensez vous de la réduction du temps de travail accompagnée d’une réduction de salaire ? Donc travailler moins et gagner moins.
Oskar Lafontaine : C’est ce que j’ai réclamé en 1988…

… Ce qui vous a valu la colère des syndicats.
Oskar Lafontaine : Oui, je continue de penser que c’était une idée juste. Si nous étions au gouvernement, nous appliquerions cela dans le service public pour les hauts revenus. Lorsque j’ai gouverné en Sarre, il y avait beaucoup d’enseignants qui ne trouvaient pas d’emploi. Nous avons créés des postes à temps partiel des deux tiers pour donner un emploi à tous. C’était une bonne mesure.

Vous avez donc suivi une même ligne droite de 1988 à maintenant ?
Oskar Lafontaine : Tout à fait. La convention collective signée à Berlin en 2003 par Frank Bsirske correspondait à ce concept : réduction du temps de travail et du salaire pour ne pas supprimer les emplois. Il faut évidemment exclure de cette mesure les bas salaires car sinon, il leur resterait trop peu. Je sais que ce n’était pas populaire. Mais il est plus important que les gens conservent leur emploi.

Il y a vingt ans, vous avez réclamé davantage de travail le samedi et le dimanche. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Oskar Lafontaine : Je me suis également battu pour la défiscalisation du travail posté et du travail les jours fériés. Si le comité d’entreprise est d’accord pour le travail le week-end et prend en compte les familles, pourquoi pas ? Si de jeunes célibataires par exemple veulent travailler le dimanche, je ne vois pas ce qui s’y oppose. Pourquoi riez-vous ?

A vous entendre parler ainsi, on est loin de l’image du populiste extrémiste…
Oskar Lafontaine : Vous voyez, je suis quelqu’un de méconnu, un brave type.

Est-ce qu’en fait vous jouez avec l’image de l’extrémiste ?
Oskar Lafontaine : Oui et non. En fait, on ne veut pas être constamment en butte à l’hostilité. Mais d’un autre côté, il est important d’être à contre-courant. Seuls les poissons morts suivent le courant, dit un proverbe chinois.

Ulrike Herrmann et Stefan Reinecke
Traduction : Alain Rouy

Source : http://www.humanite.fr/Entretien-avec-Oskar-Lafontaine

mardi 10 juin 2008

Compte-rendu de l’Assemblé Nationale des Animateurs du MJCF

Les 24 et 25 mai dernier s’est déroulée la première Assemblée Nationale des Animateurs (ANA) du MJCF depuis le Congrès de 2006. Plus de 200 cadres et militants des quatre coins du pays ont participé aux débats.

La délégation de la Haute-Garonne était composée de Nafis Ghazouane et moi-même. Nous avons été désignés par nos camarades pour défendre les idées de notre fédération. Sur place, nous avons pu constater la richesse des débats. Cette fois-ci, la direction nationale a clairement défendu son projet réformiste, ce qui a provoqué une vive discussion d’un bon niveau politique.
Les dirigeants du MJCF avancent sérieusement l’idée qu’il faut mobiliser la jeunesse pour de « nouveaux droits », et que de nouveaux droits en nouveaux droits, on finira par « dépasser le capitalisme ». On est frappé par l’absence des travailleurs dans ce beau projet. Or, est-ce que la jeunesse a jamais gagné quoi que ce soit sans un mouvement d’ensemble des salariés, jeunes ou non ? On nage ici dans le pur « jeunisme » : les dirigeants de la JC ont tout bonnement oublié la division de la société en classes et leur lutte permanente.
Le « dépassement » du capitalisme – mieux vaudrait dire son renversement – ne peut être la conséquence d’un amoncellement progressif de « droits » nouveaux. Cela passe par l’abolition de la propriété privée des moyens de production, c’est-à-dire par l’expropriation des capitalistes. Or, cette idée fondamentale du communisme ne figure nulle part dans le programme défendu par les réformistes.

Personne, dans le mouvement communiste, ne s’opposera à l’obtention de nouveaux droits pour les jeunes et les travailleurs. Mais force est de constater que c’est l’inverse qui se produit, actuellement. Loin d’accorder de nouveaux droits, les capitalistes exigent qu’on nous enlève nos droits actuels. Avant de promettre aux jeunes de « nouveaux droits », il faudrait leur expliquer comment conserver ceux que la classe ouvrière a conquis par ses luttes passées. Or, au lieu d’un programme cohérent et réaliste pour anéantir le pouvoir de la classe dirigeante, au lieu d’un programme communiste dirigé contre la grande propriété capitaliste, la direction dessine un bel arc-en-ciel de revendications « pour les jeunes », dans le vide.

Lors de la séance ayant pour titre « Travail : précarité ou émancipation ? », les interventions de nombreux militants – dont ceux de Toulouse – ont placé au centre du débat les questions des nationalisations et du rôle du MJC par rapport aux syndicats. Parmi les camarades qui développaient ces thèmes, il y avait ceux des Bouches-du-Rhône. Avec des orateurs assez sûrs d’eux, ils ont défendu la nécessité de nationaliser les grandes entreprises sous le contrôle des salariés. Ils étaient bien organisés : chacun d’eux a pris la parole pour exprimer les mêmes idées, mais différemment. Nous étions d’accord avec plusieurs points de leurs interventions, qui tranchaient avec la théorie fumeuse des « nouveaux droits ».
Ceci dit, nous avons pu constater, une fois de plus, que les camarades dirigeants des Bouches-du-Rhône sont très hostiles aux camarades toulousains. Par exemple, ce n’est pas un hasard si, dans son compte-rendu de l’ANA, Nicolas Maury « oublie » la Haute-Garonne de la liste des fédérations qui devraient avoir des représentants au Conseil National. Pourtant, Nicolas a entendu comme tout le monde mon intervention, que voici :

« Lors du dernier Congrès National, la JC de Haute-Garonne s’est vu refuser les candidatures qu’elle avait validées lors de son congrès local, car – je cite – “la direction nationale ne vous fait pas confiance”. Depuis, nous avons fait nos preuves et montré notre sérieux, pendant que l’ancienne direction de la JC de Toulouse soutenait José Bové. On a consolidé l’organisation locale. Nous avons notamment mené des activités sur le Venezuela, Cuba et la Palestine. Nous allions théorie et activités : nous sommes donc une force de proposition et de débat.
Avec les scandales d’EADS et la position de Toulouse comme deuxième ville étudiante de France, il est absolument anormal que la plus grosse fédération du sud-ouest ne soit pas représentée au Conseil National.
Le camarade que nous proposons, d’origine vénézuélienne, est directement connecté à l’actualité de ce pays. Secrétaire fédéral de la JC 31, il y milite depuis trois ans. Il répond à tous les critères définis par la commission des candidatures, et je ne comprends toujours pas pourquoi il n’a pas été retenu. »

Encore une fois, nous sommes d’accord avec certaines idées défendues par les dirigeants des Bouches-du-Rhône. Mais de leur côté, Nicolas Maury et quelques autres appuient la direction réformiste du MJC dans sa tentative de marginaliser les camarades toulousains. Pourquoi ? Parce qu’ils sont très hostiles à La Riposte, dont les idées sont partagées par la grande majorité des militants du MJCF de Haute-Garonne. Ils ont une sainte horreur de Léon Trotsky (sans en connaître grand chose), alors que nous considérons Trotsky comme l’un des plus grands théoriciens du marxisme. A plusieurs reprises, nous leur avons proposé un débat public sur ces questions, mais ils l’ont refusé au motif que nous serions des « gauchistes ». Ils préfèrent se livrer aux dénigrements de couloir. Ceci n’a rien à voir avec les méthodes et les traditions démocratiques du mouvement communiste ! Pour notre part, nous renouvelons notre invitation à débattre publiquement avec ces camarades, en espérant qu’elle aura davantage de succès que les fois précédentes.

Christophe C. (MJCF Toulouse)

Source : http://www.lariposte.com/Compte-rendu-de-l-Assemble-Nationale-des-Animateurs-1036.html

lundi 9 juin 2008

35 heures : le démontage en règle

En profitant du texte sur la représentativité syndicale pour y glisser une remise en cause de la durée du travail, le gouvernement rallume la "guerre des 35 heures". Une journée d’actions sur les retraites et le temps de travail est en préparation pour le 17 juin.

L’objectif, ambitieux, est donné par Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : le mardi 17 juin, la journée d’actions sur les retraites et le temps de travail doit rassembler 1 million de manifestants. « Nous devons être plus nombreux dans la rue le 17 juin que nous l’avons été le 22 mai. Il y avait 700 000 manifestants, il en faudrait 1 million… », a déclaré hier le cégétiste interviewé par le Parisien. « C’est aux salariés, par leur mobilisation le 17 juin et dans les entreprises, de dire haut et fort que les syndicats les représentent et qu’il faut les entendre. » Faute de quoi « le gouvernement a l’intention de n’en faire qu’à sa tête », prévoit le leader syndical : il imposera l’allongement de la durée de cotisations pour les retraites, et une nouvelle déréglementation du temps de travail, prévue dans le projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres le 18 juin.

LE HANDICAP DE LA DÉSUNION SYNDICALE
Cet appel à une très forte mobilisation devra pourtant surmonter le handicap, relatif, de la désunion syndicale. Si les Solidaires ont déjà annoncé, vendredi, leur ralliement à la journée d’actions, les quatre autres organisations syndicales ont, les unes après les autres, décliné l’invitation. En première ligne, Jean-Claude Mailly, pour Force ouvrière, a annoncé sur LCI que son organisation n’appellerait pas au 17, arguant qu’« une manifestation de plus, ce n’est pas ça qui fera changer le gouvernement ».

Dans le même esprit, avant que la position officielle de son syndicat ne soit annoncée, le président de la CFE-CGC Bernard Van Craeynest a fait valoir que « les manifestations sont un sport national qui ne fait pas beaucoup changer les positions ou évoluer les choses » et proposé le lancement d’une « grande pétition nationale » sur le temps de travail – sans oser affirmer qu’une pétition serait plus efficace qu’une manifestation… Enfin, l’UNSA et la CFTC ont également annoncé leur non-participation. L’union « autonome » estime que la CGT et la CFDT doivent « assumer les conséquences » de leur signature, tandis que la CFTC a annoncé préparer avec d’autres partenaires syndicaux des « actions spécifiques » sur les retraites et les 35 heures, et demande à la CGT et à la CFDT d’« éteindre l’incendie » en retirant leur signature. De façon plus ou moins véhémente, ces quatre organisations reprochent en effet à la CGT et la CFDT d’avoir signé avec le patronat une « position commune » sur la représentativité. Un texte dont l’article 17 – seul article consacré au temps de travail – autorisait « à titre expérimental » le relèvement du contingent d’heures supplémentaires dans une entreprise, à condition d’avoir l’accord de syndicats représentant la majorité absolue des salariés.

En reprenant cette position commune pour en faire un projet de loi, le gouvernement a transformé cet article en un volet complet déréglementant très largement et sans gardefou le temps de travail dans l’entreprise. Pour FO, par exemple, la CGT et la CFDT « ont donné le feu vert » en signant leur position commune, et « le gouvernement s’est engouffré là-dedans ». En réalité, le désaccord des quatre porte moins sur le temps de travail que sur la représentativité : la « position commune » renforce le principe majoritaire pour la validité des accords, ce qui réduit le pouvoir des « petits syndicats » qui, jadis, pouvaient signer un accord avec un employeur même en ne représentant que 2 % des salariés d’une entreprise… « Ces syndicats ont du mal à avouer leur désaccord sur les nouvelles règles de représentativité et se servent de l’alibi que leur fournit le gouvernement en s’attaquant aux 35 heures », leur rétorque Bernard Thibault, qui les accuse de « faire le jeu du gouvernement » en n’appelant pas à manifester.

Fanny Doumayrou

Source : http://www.humanite.fr/35-heures-le-demontage-en-regle

vendredi 6 juin 2008

Les mensonges du président

« Le problème de la France, c’est qu’on ne travaille pas assez ».
La durée légale du travail est le seuil hebdomadaire qui déclenche l’application du régime des heures supplémentaires. Depuis 1999, elle est fixée à 35 heures hebdomadaires. Une référence, et non un indicateur du temps de travail réellement effectué par un salarié, qui tient compte des heures supplémentaires, qu’elles soient rémunérées ou non. Selon la dernière enquête réalisée par l’office européen des statistiques Eurostat, le nombre d’heures travaillées par semaine des personnes ayant un emploi à temps plein est en France de 41 heures en moyenne annuelle. En comparaison, la France se situe non loin de la moyenne européenne évaluée à 41,9 heures. Elle est même supérieure à celle des pays du Nord, modèle de la flexicurité…

« Plus de flexibilitéaux entreprises »
Dans une économie mondialisée, les entreprises auraient besoin de flexibilité pour répondre au plus près aux fluctuations du marché. Un argument principal du patronat, repris par le chef de l’État. Question souplesse, outre l’annualisation, les entreprises disposent, depuis la loi de 2004, d’un volant de 220 heures supplémentaires par salarié. Or les chiffres publiés par la DARES (ministère de l’Emploi) sont éloquents. Depuis 2002, les entreprises n’ont jamais dépassé le contingent autorisé. De plus, les 35 heures ont été habillement utilisées par le patronat. Le chantage à la délocalisation et/ou à la fermeture ont fait pression sur les salariés. Depuis la loi Aubry, la productivité horaire de la France a pulvérisé les scores, bien au-dessus de l’ensemble des pays de l’OCDE, à l’exception de la Norvège. Un avantage compétitif non négligeable.

« Travailler plus pour gagner plus »
La réponse du président de la République à la chute du pouvoir d’achat est dans toutes les bouches. Mais seuls les plus riches ont gagné plus… sans forcément travailler davantage, grâce au paquet fiscal. Chômeurs, cadres et salariés sans décomptes horaires, travailleurs indépendants, professions libérales sont exclus de la mesure. Lorsque le salarié rentre dans les clous de la loi, il est comme toujours soumis au bon vouloir de son employeur, qui décide in fine d’accorder des heures supplémentaires. Le rachat des RTT ne concerne au mieux que 15 % de la population française et, pour ceux qui y ont droit, elle ne constitue qu’une source de revenus très aléatoire, qui ne permet pas la réalisation de projets.

« Mon rôle : gagner cepoint de croissance qui nous manque »
La croissance dépend de la consommation, de l’investissement, des dépenses publiques et du commerce extérieur. Si le commerce extérieur s’est amélioré depuis le dernier trimestre 2007, la modération salariale prônée par Sarkozy et Trichet (président de la BCE) n’aide pas à la relance de la consommation. Par ailleurs, le gouvernement de droite ne se pose nullement la question d’une répartition de la richesse en faveur des salariés. Depuis vingt ans, la part des salaires dans la valeur ajoutée n’a cessé de baisser, 9,8 % entre 1983 et 2006, au détriment de la consommation. Pis, alors que la part réservée au capital augmente, dans cette part la proportion réservée à de nouveaux investissements diminue, au profit des actionnaires. Contraint par les règles du pacte de stabilité de Bruxelles, le gouvernement organise des tailles dans les dépenses publiques. En réalité, c’est une politique de la demande, qui favorise les salariés, l’investissement productif et les services publics, qui permettra de relancer la croissance.

Clotilde Mathieu

Source : http://www.humanite.fr/2008-06-05_Politique_Les-mensonges-du-president