jeudi 31 janvier 2008

La police compte les manifestants !

Encore un exemple de pourriture patronale

Le chantage patronal chez Continental

Dès l’annonce des résultats du référendum qui s’est tenu du 16 au 18 décembre à l’usine Continental de Sarreguemines, en Moselle, les médias capitalistes jubilaient : « Les salariés votent massivement le retour aux 40 heures ». Ils ont immédiatement présenté cette régression brutale comme une illustration de l’enthousiasme des travailleurs pour le célèbre slogan de Sarkozy – « travailler plus pour gagner plus ». A peine ont-ils mentionné le couteau que la direction de Continental avait placé sous la gorge des salariés, en laissant planer la menace d’une fermeture du site si ces derniers « ne faisaient pas un effort ».

Chantage patronal
Le groupe Continental avait bien préparé son offensive contre les salariés du site de Sarreguemines. Il faisait valoir que d’autres unités avaient « franchi le pas ». En septembre 2006, les usines allemandes du même groupe sont passées aux 40 heures, sans compensation salariale. Quant à l’unité de Clairvoix (1200 employés), dans l’Oise, elle avait elle aussi voté pour le retour aux 40 heures, qui est effectif depuis le 1er janvier 2008. « Notre premier objectif est de gagner en compétitivité. Nous sommes la dernière usine du groupe à travailler aussi peu », a déclaré le directeur de l’usine de Sarreguemines, suivant le procédé classique qui consiste à mettre en concurrence les salariés et à les culpabiliser.
Pour que les choses soient bien claires, les investissements et les embauches avaient été gelés, à Sarreguemines. Par ailleurs, ces salariés n’ont pas touché, en 2007, la prime annuelle de 600 euros qui est normalement versée à tous les salariés du groupe Continental.

Ecrans plasma et DVD
La plupart des syndicats de l’entreprise Continental refusaient évidemment de négocier un « accord » sur le retour aux 40 heures. Pour passer par-dessus leur tête, la direction a décidé d’organiser une « consultation interne ». Or, les capitalistes savent que pour gagner un référendum, il faut savoir utiliser la communication.
La direction a envoyé sept courriers consécutifs aux domiciles des salariés. « Nous n’avons pas mis en place des mesures qui auraient pu affecter le pouvoir d’achat. Si un accord sur le temps de travail n’est pas trouvé, il nous faudra mettre en place d’autres mesures pour réaliser les 2 millions d’économies demandés ». Voilà le genre de menaces que les salariés découvraient dans leurs boîtes aux lettres.
La direction est allée jusqu’à installer des écrans plasma dans l’usine. Ils distillaient des messages sur « le travail fait ensemble et la bonne santé de l’entreprise », tout en formulant des doutes et des craintes sur l’avenir du site et en insistant sur la responsabilité individuelle des employés dans le destin de l’entreprise.

Les salariés ont même eu droit à un cadeau empoisonné : un DVD de 52 minutes, dans lequel on voit un des dirigeants de Continental, Bernhard Tricken, déclarer : « C’est clair, si on ne va pas vers les 40 heures pour diminuer les coûts par rapport aux usines d’Europe de l’Est, on stoppera les investissements. » Or, le groupe Continental a connu en 2006 une progression de 7,6 % de son chiffre d’affaires, et les bénéfices des actionnaires ont augmenté de 5,6 %.
Le DVD de propagande patronale montre également François Gérard, le directeur du site, annoncer qu’il « a été le premier surpris d’apprendre que le groupe avait bloqué la prime de 600 euros pour 2007 » – avant de dire, les yeux dans les yeux des salariés, qu’il « peut compter sur le sens des responsabilités de ses employés ». Comme « star surprise » du DVD, Céleste Lett, député-maire UMP de Sarreguemines, apparaît pour évoquer « une entreprise qui compte pour le développement du territoire ». Pour finir, le DVD reprend une méthode journalistique bien éprouvée en interrogeant 21 employés – dont 19 affirment « ne pas être contre le retour aux quarante heures. »

Au lendemain du référendum, le résultat clignotait sur le grand panneau d’affichage électronique de l’entrée du site : « oui = 74% ». Quant aux syndicats, « leur mission première est de représenter le personnel, et le personnel s’est clairement prononcé », a commenté triomphalement le directeur du site.
Il est courant, pour la classe capitaliste, d’utiliser le vote « démocratique » afin de briser les luttes et les mouvements revendicatifs des organisations ouvrières. La mission première d’un syndicat n’est pas de « représenter le personnel », n’en déplaise à la direction de l’entreprise Continental. Sa mission première est de défendre les intérêts des salariés et de les organiser dans la lutte contre l’exploitation capitaliste.

« On a sauvé l’usine », claironne à présent la direction. Mais l’expérience montre qu’il n’en est rien. En 1997, les salariés d’une usine Continental, en Belgique, ont « accepté » de réduire leur salaire de 10%. Ils ont fait beaucoup d’efforts pour augmenter la production de plus de 10% et ont « accepté » un retour aux 38 heures. En remerciement de tous ces sacrifices, Continental a fermé cette usine en 2001 !

Nationalisation !
Ce qui s’est passé à Sarreguemines doit être médité par tous les travailleurs et militants syndicaux. Pourquoi le « oui » l’a-t-il largement emporté ? Parce que de nombreux salariés ont voté avec le sentiment de n’avoir pas le choix. Face aux menaces de fermeture ou de « mesures affectant le pouvoir d’achat », ils ont eu le sentiment que c’était « ça ou rien ». Au fond, les augmentations de salaire concomitantes au retour aux 40 heures ne servent qu’à faire passer la pilule : « au moins, on gagnera un peu plus. »
Les travailleurs d’une entreprise menacée peuvent protester, lancer une pétition, manifester, faire grève – le dernier mot n’en reste pas moins aux propriétaires de l’entreprise. C’est parce qu’ils possèdent l’entreprise qu’ils peuvent décider de la fermer, de la délocaliser ou d’exercer un odieux chantage dans le but d’allonger la semaine de travail. Cela, les travailleurs le comprennent intuitivement. Pour lutter contre ce type de chantage patronal, il faut donc les mobiliser sur la seule alternative réellement fiable aux plans de la direction : l’expropriation de l’entreprise et sa nationalisation sous le contrôle des salariés, sans indemnité pour les gros actionnaires. Rien ne garantit d’avance, évidemment, qu’une lutte engagée sur de telles revendications aurait été victorieuse. Mais elle aurait rencontré un écho favorable dans les autres usines de Continental – et, au-delà, chez tous les salariés qui font face aux mêmes problèmes. Elle aurait jete la direction sur la défensive.

De façon générale, en abandonnant le mot d’ordre de nationalisation, dans les années 90, les partis de gauche et les organisations syndicales ont désarmé les salariés et facilité le travail des capitalistes, qui font partout pression pour augmenter la productivité et le temps de travail. Pour qu’il n’y ait pas d’autres Sarreguemines, le mouvement ouvrier doit renouer avec une idée simple mais juste, acquise par des décennies de lutte : on ne contrôle que ce qu’on possède.

Eric Jouen (PCF Seine Maritime)

lundi 28 janvier 2008

Franchises : 300 000 signatures !

La population ne doute plus du caractère injuste et injustifié de la mesure. En témoignent les centaines de milliers de signatures recueillies par les pétitions.

La mobilisation contre les franchises s’étend de jour en jour. Il faut dire que la réalité crève les yeux : plus on est malade, plus on est taxé. Il n’y a qu’à lire ce témoignage (un parmi des milliers d’autres), recueilli sur le site de Bruno-Pascal Chevalier, ce malade du sida qui a alerté l’opinion début janvier en entamant une grève des soins. « Diabétique, atteint de l’hépatite C et de surcroît au chômage, j’ai du mal à me faire suivre par mes médecins malgré ma prise en charge à 100 %. (…) À 28 euros la consultation, cela devient très dur à assumer et je suis obligé de "chromer" tant à la pharmacie que chez le toubib. » Grâce à l’action de Bruno-Pascal Chevalier, celui par qui le scandale est arrivé, les malades ont pu prendre la parole et mettre en lumière l’injustice de cette loi scélérate, qui s’attaque une fois encore aux plus pauvres.

« combien faudra-t-il de signatures ? »
En même pas un mois, les Français ont découvert la réalité des franchises. Indignés, ils ont aussitôt réagi en signant massivement les pétitions qui circulaient contre cette mesure. L’une, lancée par l’Union confédérale des retraités CGT, a recueilli plus de 200 000 signatures, tandis que celle initiée par le collectif contre les franchises médicales, réunissant professionnels de la santé, partis politiques, syndicats et associations, en a comptabilisé plus de 100 000. Soit au total plus de 300 000 signatures. De quoi mettre le gouvernement au pied du mur. Comme le souligne lui-même Bruno-Pascal Chevalier, « ce mouvement de contestation n’est pas un mouvement isolé ». « Mais combien faudra-t-il de signatures pour que la ministre reprenne sa copie ? » s’interroge-t-il.

D’abord relativement discrets, les politiques ont depuis quelques jours pris le dossier à bras-le-corps. « Il faut aboutir à l’abrogation de cette loi », martèle le Parti communiste français, dont la secrétaire nationale Marie-George Buffet a été l’une des premières figures politiques à soutenir le gréviste des soins. Depuis, de nombreux ont suivi : la Ligue communiste révolutionnaire, les Verts, et dernièrement le Parti socialiste. François Hollande, le premier secrétaire du PS, a promis d’intervenir de manière récurrente lors des traditionnelles questions au gouvernement à l’Assemblée nationale pour demander le retrait des franchises.
Entre-temps, des associations - la FNATH (Fédération nationale des accidentés de la vie et des handicapés) et l’ANDEVA (victimes de l’amiante) - ont déposé en début de semaine un recours devant le Conseil d’État concernant le décret d’application des franchises médicales, arguant qu’elles portent atteinte au onzième alinéa du préambule de la Constitution de 1946.

un enjeu pour les municipales
Le bras de fer est donc engagé. Mercredi d’ailleurs, Jean-Louis Touraine, député PS du Rhône, a posé clairement la question à la ministre de la Santé. « Accepteriez-vous de revenir sur cette mauvaise mesure ? », a-t-il demandé, après avoir rappelé les conséquences de celle-ci. « Les franchises médicales vont dissuader nombre de patients de se faire soigner précocement et efficacement. (…) Face à ce drame, vos réponses apparaissent en décalage, sans compassion ni empathie. Celle effectuée par écrit par le président de la République est en outre fausse, traduisant la méconnaissance par M. Sarkozy des lois qu’il a suscitées : non, les franchises médicales ne peuvent pas, au terme de la loi, être assurées par des organismes complémentaires et ne peuvent donc pas être remboursées. La plupart des malades n’ont d’autre solution que de payer ou de renoncer aux soins ! »

Sans surprise, la ministre de la Santé a biaisé : « Notre système d’assurance maladie assure une solidarité parmi les plus élevées du monde, avec 80 % des dépenses remboursées. » Et encore une fois, elle a tenu à rappeler que « 15 millions de nos concitoyens les plus fragiles » étaient exonérés des franchises. « Celui qui a entamé une grève des soins parle pour tous les autres malades. Cela devrait être de nature à faire réfléchir ceux qui ont prôné une telle mesure », estime Jacqueline Fraysse, députée PCF et par ailleurs médecin. Pour elle, l’ampleur du mouvement « va peut-être permettre de revenir sur la loi de financement de la Sécurité sociale », validée par le Conseil constitutionnel. « Le fait qu’on voie concrètement les conséquences de cette mesure ne peut que stimuler les parlementaires, y compris de droite, qui, pendant le débat, étaient mal à l’aise », espère la députée des Hauts-de-Seine. « On va tout faire pour que ça bouge », insiste-t-elle, soulignant « l’enjeu » que représentent les franchises médicales dans la campagne des élections municipales à venir.

Alexandra Chaignon

LA CELLULE PABLO NERUDA ORGANISE SA FETE DE CELLULE


SAMEDI 09 FEVRIER 2008 à partir de 19 HEURES,
SALLE JACQUES COGET (rue de la ville de Naumburg, face à l'Ecole Rostand)

A quelques semaines des élections municipales, les communistes de l'Epine expliqueront les mille et une raisons de voter à gauche pour résister à la politique de N. SARKOZY qui consiste à prendre aux pauvres pour donner aux riches.

AU MENU :
APERITIF DE BIENVENUE-BUFFET FROID- DESSERT-CAFE

PARTICIPATION AUX FRAIS:
Adultes : 12 euros, Enfants de 6 à 12 ans : 6 euros, Enfants de moins de 6 ans : entrée gratuite

INSCRIPTIONS (DERNIERE LIMITE MARDI 5 FEVRIER) : Y. BOUCHER 03 20 04 33 32 - A. PLATEL : 03 20 47 79 33 - B. VAN BELLE : 03 20 47 72 83 - G. COLIN : 03 61 50 43 45

vendredi 25 janvier 2008

INTEVENTION D’YVES BOUCHER AU CONSEIL COMMUNAL D’HELLEMMES DU 24 JANVIER 2008

Monsieur le Maire et chers collègues,

C’est avec consternation et colère que nous avons appris l’agression dont a été victime Bernard VAN BELLE* lundi dernier. Consternation devant cette violence gratuite, et colère parce que les communistes luttent pour donner aux jeunes de l’Epine et d’ailleurs une autre vie que celle proposée par ce gouvernement ultra – libéral.

Cette violence gratuite, certains médias s’en sont emparés pour en faire leurs « choux gras », une aubaine pour, avec l’extrême-droite, faire de la « sécurité » le principal enjeu de la campagne électorale des municipales, et pouvoir reléguer au second plan le bilan de la majorité communale et son programme.

Nous condamnons avec fermeté cette violence, mais comme la majorité des habitants de l’Epine, nous rejetons l’amalgame répété trop facilement : quartier de l’Epine = insécurité. Ici ce n’est pas pire qu’ailleurs, tous les parents ne sont pas laxistes et ne faisons pas du comportement de trois ou quatre voyous une généralité. Car ici aussi des jeunes ont su se comporter en citoyens en luttant contre le CPE ou dernièrement contre le plan Pécresse.

Mais dans ce quartier aussi le chômage sévit, de nombreuses familles de smicards vivent en dessous ou au seuil de pauvreté et beaucoup de jeunes aimeraient se lever tôt le matin pour aller travailler. Un sentiment de révolte compréhensible les anime quand un président de la République étale son train de vie de milliardaire dans tous les magazines, quand ils voient ce luxe, auquel ils n’auront jamais accès, s’étaler dans le centre de Lille ou à Euralille, quand leurs parents s’appauvrissent de jour en jour alors que les actionnaires du CAC 40 empochent des dividendes monstrueux.

Encore une fois, nous n’excusons pas le geste, nous souhaitons qu’il soit sanctionné mais élargissons les responsabilités. Avec N. SARKOZY, pendant la campagne électorale, on allait voir ce qu’on allait voir…
Aujourd’hui, le pouvoir d’achat continue de régresser, le plan « Marshall » pour la banlieue s’est dégonflé comme un ballon de baudruche pour redevenir une énième plan banlieue, les fermetures d’usines se poursuivent…et le mal – vivre des cités s’aggravent.

Depuis l’épisode de la voiture-bélier contre la salle Prévert, des promesses ont été faites par le Procureur de la République : sanctions contre les auteurs, police plus présente ; il semble que cela soit resté au stade des promesses. Les seules améliorations visibles sont apportées par la mairie.

Pour les communistes hellemmois, qui renouvellent leur soutien à Bernard VAN BELLE, la voie à suivre est toujours la même : lutter contre l’ultra-libéralisme pour changer la vie des citoyens de ce pays.

*Bernard VAN BELLE est adjoint au Maire et membre de la direction de la section P.C.F.d’Hellemmes.

Recopier sur papier libre ce courrier et envoyer le à votre député et/ou votre sénateur

Monsieur le Député
Assemblée Nationale
126 rue de l’Université
75355 PARIS 07 SP
A ?, le ? janvier 2008



Monsieur le Député,


Le 4 février prochain se déroulera à Versailles, la réunion du Parlement (assemblée nationale et sénat) en Congrès en vue d’une révision de la constitution pour permettre la ratification du traité de Lisbonne.

Ce traité ne présente guère de modifications par rapport au projet de constitution européenne rejeté massivement par les Français le 29 mai 2005. Pour mémoire, 61,94 % des Nordistes
et 54,68 % des Français, ont dit massivement non à ce projet libéral. Au travers de ce vote, ce n’est pas la construction européenne qui a été rejeté mais une certaine vision, une Europe de l’argent que nos concitoyens ont désapprouvé. Une autre Europe, plus humaine, respectueuses des droits fondamentaux des individus est à construire.

En tant que parlementaire vous êtes amené à voter pour ou contre la révision constitutionnelle nécessaire pour la ratification de ce faux nouveau traité. En tant qu’élu Nordiste et Lillois, vous vous devez aux électeurs qui vous ont fait confiance lors des élections de juin 2007 en vous confiant la circonscription.

La modification de la constitution nécessite une majorité de 3/5ème des parlementaires présents au congrès. Je vous demande d’écouter la parole du peuple. Parole dont la Droite voudrait nous priver. Je souhaite, comme vous, qu’un référendum ait lieu. Pour cela, je vous demande de participer au congrès de Versailles et de refuser la modification de la constitution.

La grandeur du sujet nous place au-delà des partis. Les enjeux humains sont bien plus forts que les intérêts financiers. C’est l’avenir de nos enfants qui est entre vos mains. L’expression démocratique doit être notre priorité.

Dans l’attente de votre réponse, que j’espère favorable, nous vous prions d’agéer, Monsieur le Député, l’expression de ma haute considération.

mardi 22 janvier 2008

"Introduction à la guerre civile en France" par Engels

Une nouvelle fois, un texte "classique", qui ne manque pas d'actualité !
Nous devons ce discours à Friedrich Engels pour le 20e anniversaire de la Commune de Paris, fait le 18 mars 1891 à Londres.

C'est à l'improviste que j'ai été invité à faire une nouvelle édition de l'Adresse du Conseil général de l'Internationale sur La Guerre civile en France et à y joindre une introduction. Aussi ne puis-je ici que mentionner brièvement les points les plus essentiels.

Je fais précéder cette étude plus considérable des deux Adresses plus courtes du Conseil général sur la guerre franco-allemande. D'abord, parce que dans La Guerre civile on se réfère à la seconde, qui n'est pas elle-même entièrement intelligible sans la première. Ensuite parce que ces Adresses, toutes deux rédigées par Marx, sont, tout autant que La Guerre civile, des exemples éminents du don merveilleux dont l'auteur a fait pour la première fois la preuve dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, et qui lui permet de saisir clairement le caractère, la portée et les conséquences nécessaires des grands événements historiques, au moment même où ces événements se produi­sent encore sous nos yeux ou achèvent à peine de se dérouler. Et, enfin, parce que nous souffrons aujourd'hui encore en Allemagne des suites prédites par Marx, de ces événements.

Est-ce qu'on n'a pas vu se réaliser la prédiction de la première Adresse : si la guer­re de défense de l'Allemagne contre Louis Bonaparte dégénère en guerre de con­q­uête contre le peuple français, toutes les misères qui se sont abattues sur l'Allema­gne après les guerres dites de libération renaîtront avec une intensité nouvelle? N'avons-nous pas eu encore vingt autres années de domination bismarckienne, et pour remplacer les persécutions contre les démagogues, la loi d'exception et la chasse aux socialistes, avec le même arbitraire policier, avec littérale­ment la même façon monstrueuse d'in­ter­préter la loi ?


Et ne s'est-elle pas réalisée à la lettre la prédiction que l'annexion de l'Alsace-Lorraine « jetterait la France dans les bras de la Russie» et qu'après cette annexion l'Allemagne ou bien deviendrait le valet servile de la Russie, ou bien serait obligée, après un court répit, de s'armer pour une nouvelle guerre, et, à vrai dire, « pour une guerre raciale contre les races latines et slaves, coalisées » ? Est-ce que l'annexion des provinces françaises n'a pas poussé la France dans les bras de la Russie ? Bismarck n'a-t-il pas vainement, pendant vingt années entières, brigué les bonnes grâces du tsar, s'abaissant à des services plus vils encore que ceux que la petite Prusse, avant qu'elle ne fût « la première puissance d'Europe », avait coutume de déposer aux pieds de la Sainte-Russie ? Et ne voit-on pas quotidiennement, suspendue au-dessus de no­tre tête, telle l'épée de Damoclès, la menace d'une guerre, au premier jour de laquel­le tous les traités d'alliance des princes s'en iront en fumée ? D'une guerre dont rien n'est sûr que l'absolue incertitude de son issue, d'une guerre raciale qui livrera toute l’Euro­pe aux ravages de quinze à vingt millions d'hommes armés; et si elle ne fait pas encore rage, c'est uniquement parce que le plus fort des grands États mili­taires est pris de peur devant l'imprévisibilité totale du résultat final.


Il est d'autant plus nécessaire de mettre à nouveau à la portée des ouvriers allemands ces preuves brillantes et à demi oubliées de la clairvoyance de la politique ouvrière internationale de 1870.


Ce qui est vrai de ces deux Adresses, l'est aussi de celle sur La Guerre civile en France. Le 28 mai, les derniers combattants de la Commune succombaient sous le nom­bre sur les pentes de Belleville, et deux jours après, le 30, Marx lisait déjà devant le Conseil général ce travail où la signification historique de la Commune de Paris est marquée en quelques traits vigou­reux, mais si pénétrants, et surtout si vrais, qu'on en chercherait en vain l'équivalent dans l'ensemble de l'abondante littérature écrite sur ce sujet.


Le développement économique et politique de la France depuis 1789 a fait que, depuis cinquante ans, aucune révolution n'a pu éclater à Paris sans revêtir un carac­tère prolétarien, de sorte qu'après la victoire le prolétariat, qui l'avait payée de son sang, entrait en scène avec ses revendications propres. Ces revendications étaient plus ou moins fumeuses, et même confuses, selon le degré de maturité atteint par les ouvriers parisiens, mais, en définitive, elles visaient toutes à la suppression de l'anta­gonisme de classes entre capitalistes et ouvriers. Comment la chose devait se faire, à vrai dire on ne le savait pas. Mais à elle seule, si indéterminée qu'elle fût encore dans sa forme, la revendication contenait un danger pour l'ordre social établi; les ouvriers, qui la posaient, étaient encore armés; pour les bourgeois qui se trouvaient au pouvoir, le désarmement des ouvriers était. donc le premier devoir. Aussi, après chaque révolution, acquise au prix du sang des ouvriers, éclate une nouvelle lutte, qui se termine par la défaite de ceux-ci. C'est en 1848 que la chose arriva pour la première fois. Les bourgeois libéraux de l'opposition parlementaire tinrent des banquets où ils réclamaient la réalisation de la réforme électorale, qui devait assurer la domination de leur parti. De plus en plus contraints, dans leur lutte contre le gouvernement, à faire appel au peuple, ils furent obligés de céder peu à peu le pas aux couches radicales et républicaines de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie. Mais, derrière elles, se tenaient les ouvriers révolutionnaires, et ceux-ci, depuis 1830, avaient acquis beau­coup plus d'indépendance politique que les bourgeois et même que les républicains n'en avaient idée. Quand la crise éclata entre le gouvernement et l'opposition, les ouvriers engagèrent le combat de rues. Louis-Philippe disparut, et avec lui la réforme électorale; à sa place se dressa la république, la république « sociale», comme les ouvriers victorieux la qualifièrent eux-mêmes. Ce qu'il fallait entendre par république sociale, c'est ce que personne ne savait au juste, pas même les ouvriers. Mais mainte­nant ils avaient des armes et ils étaient une force dans l'État. Aussi, dès que les bourgeois républicains qui se trouvaient au pouvoir sentirent le sol se raffermir sous leurs pieds, leur premier objectif fut-il de désarmer les ouvriers. Voici comment cela se fit : en violant délibérément la parole donnée, en méprisant ouvertement les prolé­taires, en tentant de bannir les sans-travail dans une province lointaine, on les préci­pita dans l'Insurrection de juin 1848. Et comme on avait pris soin de réunir les forces suffisantes, les ouvriers, après une lutte héroïque de cinq jours, furent écrasés. On fit alors un massacre parmi les prisonniers sans défense, comme on n'en avait pas vu de pareil depuis les jours des guerres civiles qui ont préparé la chute de la République romaine. Pour la première lois, la bourgeoisie montrait jusqu'à quelle folle cruauté dans la vengeance elle peut se hausser, sitôt que le prolétariat ose l'af­fron­ter, comme classe distincte, ayant ses propres intérêts et ses propres revendica­tions. Et pourtant 1848 ne fut encore qu'un jeu d'enfant comparé à la rage de la bour­geoisie de 1871.


Le châtiment ne se fit pas attendre. Si le prolétariat ne pouvait pas gouverner la France encore, la bourgeoisie ne le pouvait déjà plus. Je veux dire du moins à cette époque où elle était encore en majorité de tendance monarchiste et se scindait en trois partis dynastiques et en un quatrième républicain. Ce sont ces querelles intérieures qui permirent à l'aventurier Louis Bonaparte de s'emparer de tous les postes-clefs - armée police, appareil administratif - et de faire sauter, le 2 décembre 1851, la. der­nière forteresse de la bourgeoisie, l'Assemblée nationale. Le Second Empire com­men­­ça, et avec lui l'exploitation de la France par une bande de flibustiers de la poli­ti­que et de la finance : mais en même temps l'industrie prit aussi un essor tel que jamais le système mesquin et timoré de Louis-Philippe, avec sa domination exclusive d'une petite partie seulement de la grande bourgeoisie, n'aurait pu lui donner. Louis Bonaparte enleva aux capitalistes leur pouvoir politique, sous le prétexte de les protéger, eux, les bourgeois, contre les ouvriers, et de protéger à leur tour les ouvriers contre eux; mais, par contre, sa domination favorisa la spéculation et l'activité industrielle, bref, l'essor et l'enrichissement de toute la bourgeoisie à un point dont on n'avait pas idée. C'est cependant à un degré bien plus élevé encore que se dévelop­pèrent aussi la corruption et le vol en grand, qu'on les vit fleurir autour de la cour impériale et prélever sur cet enrichissement de copieux pourcentages.


Mais le Second Empire, c'était l'appel au chauvinisme français, c'était la revendi­cation des frontières du premier Empire, perdues en 1814, ou tout au moins de celles de la première République. Un empire français dans les frontières de l'ancienne mo­nar­chie, que dis-je, dans les limites plus étriquées encore de 1815, c'était à la longue un non-sens. De là, la nécessité de guerres périodiques et d'extensions territoriales. Mais il n'était pas de conquête qui fascinât autant l'imagi­nation des chauvins français que celle de la rive gauche allemande du Rhin. Une lieue carrée sur le Rhin leur disait plus que dix dans les Alpes ou n'importe où ailleurs. Une fois le Second Empire devenu un fait acquis, la revendication de la rive gauche du Rhin, en bloc ou par morceaux, n'était qu'une question de temps. Le temps en vint avec la guerre austro-prussienne de 1866; frustré par Bismarck et par sa propre poli­ti­que de tergiversa­tions des « compensations territoriales » qu'il attendait, il ne resta plus alors à Bona­parte que la guerre, qui éclata en 1870, et le fit échouer à Sedan et, de là, à Wilhelmshoehe.


La suite nécessaire en fut la révolution parisienne du 4 septembre 1870. L'empire s'écroula comme un château de cartes, la république fut de nouveau proclamée. Mais l'ennemi était aux portes : les armées impériales étaient ou enfermées sans recours dans Metz, ou prisonnières en Allemagne. Dans cette extrémité, le peuple permit aux députés parisiens de l'ancien Corps législatif de se constituer en « gouvernement de la Défense nationale ». Il le permit d'autant plus volontiers qu'alors, afin d'assurer la défense, tous les Parisiens en état de porter les armes étaient entrés dans la garde natio­nale et s'étaient armés, de sorte que les ouvriers en constituaient maintenant la gran­­de majorité. Mais l'opposition entre le gouvernement composé presque unique­ment de bourgeois et le prolétariat armé ne tarda pas à éclater. Le 31 octobre, des bataillons d'ouvriers assaillirent l’Hôtel de ville et firent prisonniers une partie des membres du gouvernement; la trahison, un véritable parjure de la part du gouverne­ment, et l'intervention de quelques bataillons de petits bourgeois, leur rendirent la liberté et, pour ne pas déchaîner la guerre civile à l'intérieur d'une ville assiégée par une armée étrangère, on laissa en fonction le même gouvernement.


Enfin, le 28 janvier 1871, Paris affamé capitulait. Mais avec des honneurs incon­nus jusque-là dans l'histoire de la guerre. Les forts furent abandonnés, les forti­fications désarmées, les armes de la ligne et de la garde mobile livrées, leurs soldats considérés comme prisonniers de guerre. Mais la garde nationale conserva ses armes et ses canons et ne se mit que sur un pied d'armistice avec les vainqueurs. Et ceux-ci même n'osèrent pas faire dans Paris une entrée triomphale. Ils ne se risquèrent à occuper qu'un petit coin de Paris, et encore un coin plein de parcs publics, et cela pour quelques jours seulement! Et pendant ce temps, ces vainqueurs qui durant 131 jours avaient assiégé Paris, furent assiégés eux-mêmes par les ouvriers parisiens en armes qui veillaient avec soin à ce qu'aucun « Prussien » ne dé­pas­sât les étroites limites du coin abandonné à l'envahisseur. Tant était grand le respect qu'ins­pi­raient les ouvriers parisiens à l'armée devant laquelle toutes les troupes de l'empire avaient déposé les armes; et les Junkers prussiens, qui étaient venus assouvir leur vengeance au foyer de la révolution, durent s'arrêter avec défé­rence devant cette même révo­lution armée et lui présenter les armes !


Pendant la guerre, les ouvriers parisiens s'étaient bornés à exiger la continuation énergique de la lutte. Mais, maintenant qu'après la capitulation de Paris la paix allait se faire, Thiers, nouveau chef du gouvernement, était forcé de s'en rendre compte : la domination des classes possédantes - grands propriétaires fonciers et capitalistes - se trouverait constamment menacée tant que les ouvriers parisiens resteraient en armes. Son premier geste fut de tenter de les désarmer. Le 18 mars, il envoya des troupes de ligne avec l'ordre de voler l'artillerie appartenant à la garde nationale et fabriquée pendant le siège de Paris à la suite d'une souscription publique. La tentative échoua; Paris se dressa comme un seul homme pour se défendre, et la guerre entre Paris et le gouvernement français qui siégeait à Versailles fut déclarée; le 26 mars, la Commune était élue; le 28, elle fut proclamée; le Comité central de la garde nationale qui, jusqu'alors, avait exercé le pouvoir, le remit entre les mains de la Commune, après avoir aboli par décret la scandaleuse «police des mœurs» de Paris. Le 30, la Com­mune supprima la conscription et l'armée permanente et proclama la garde nationale, dont tous les citoyens valides devaient faire partie, comme la seule force armée; elle remit jusqu'en avril tous les loyers d'octobre 1870, portant en compte pour l'échéance à venir les termes déjà paves, et suspendit toute vente d'objets engagés au mont-de-piété municipal. Le même jour, les étrangers élus à la Commune furent confirmés dans leurs fonctions, car « le drapeau de la Commune est celui de la République universelle». - Le 1er avril il fut décidé que le traitement le plus élevé d'un employé de la Commune, donc aussi de ses membres, ne pourrait dépasser 6.000 francs. Le lendemain furent décrétées la séparation de l'Église et de l'État et la suppression du budget des cultes, ainsi que la transformation de tous les biens ecclésiastiques en pro­priété nationale; en conséquence, le 8 avril, on ordonna de bannir des écoles tous les symboles, images, prières, dogmes religieux, bref « tout ce qui relève de la conscien­ce individuelle de chacun », ordre qui fut réalisé peu à peu. - Le 5, en présence des exécutions de combattants de la Commune prisonniers, aux­quel­les procédaient quoti­diennement les troupes versaillaises, un décret fut promul­gué, prévoyant l'arrestation d'otages, mais il ne fut jamais exécuté. - Le 6, le 137e bataillon de la garde nationale alla chercher la guillotine et la brûla publique­ment, au milieu de la joie populaire. - Le 12, la Commune décida de renverser la colonne Vendôme, symbole du chauvi­nisme et de l'excitation des peuples à la discorde, que Napoléon avait fait couler, après la guerre de 1809, avec les canons conquis. Ce qui fut fait le 16 mai. - Le 16 avril, la Commune ordonna un recensement des ateliers fermés par les fabricants et l'élaboration de plans pour donner la gestion de ces entreprises aux ouvriers qui y travaillaient jusque-là et devaient être réunis en associations coopératives, ainsi que pour organiser ces associations en une seule grande fédération. - Le 20, elle abolit le travail de nuit des boulangers, ainsi que les bureaux de placement, monopolisés de­puis le Second Empire par des individus choisis par la police et exploiteurs d'ouvriers, de premier ordre; ces bureaux furent affectés aux mairies des vingt arron­disse­­ments de Paris. - Le 30 avril, elle ordonna la suppression des monts-de-piété, parce qu'ils constituaient une exploitation privée des ouvriers et étaient en contra­diction avec le droit de ceux-ci à leurs instruments de travail et au crédit. - Le 5 mai, elle décida de faire raser la chapelle expiatoire élevée en réparation de l'exécution de Louis XVI.


Ainsi, à partir du 18 mars, apparut, très net et pur, le caractère de classe du mou­ve­­ment parisien qu'avait jusqu'alors relégué à l'arrière-plan la lutte contre l'inva­sion étrangère. Dans la Commune ne siégeaient presque que des ouvriers ou des représen­tants reconnus des ouvriers; ses décisions avaient de même un caractère nette­ment prolétarien. Ou bien elle décrétait des réformes, que la bourgeoisie républicaine avait négligées par pure lâcheté, mais qui constituaient pour la libre action de la classe ouvrière une base indispensable, comme la réalisation de ce principe que, en face de l'État, la religion n'est qu'une affaire privée; ou bien elle promulguait des décisions prises directement dans l'intérêt de la classe ouvrière et qui, pour une part, faisaient de profondes entailles dans le vieil ordre social. Mais tout cela, dans une ville assiégée, ne pouvait avoir au plus qu'un commencement de réalisation. Et, dès les premiers jours de mai, la lutte contre les troupes toujours plus nombreuses du gouver­nement de Versailles absorba toutes les énergies.

Le 7 avril, les Versaillais s'étaient emparés du passage de la Seine, à Neuilly, sur le front ouest de Paris; par contre, le 11, sur le front sud, ils furent repoussés avec des pertes sanglantes par une attaque du général Eudes. Paris était bombardé sans arrêt, et cela par les mêmes gens qui avaient stigmatisé comme sacrilège le bombardement de cette ville par les Prussiens. Ces mêmes gens mendiaient maintenant, auprès du gouvernement prussien, le rapatriement accéléré des soldats français prisonniers de Sedan et de Metz, pour leur faire reconquérir Paris. L'arrivée graduelle de ces troupes donna aux Versaillais, à partir du début de mai, une supériorité décisive. Cela appa­rut dès le 23 avril, quand Thiers rompit les négociations entamées sur proposition de la Commune et visant à échanger l'archevêque de Paris et toute une série d'autres curés retenus comme otages, contre le seul Blanqui, deux fois élu à la Commune, mais prisonnier à Clairvaux. Et cela se fit sentir plus encore dans le changement de ton du langage de Thiers; jusqu'à ce moment atermoyant et équivoque, il devint tout d'un coup insolent, menaçant, brutal. Sur le front sud, les Versaillais prirent, le 3 mai, la redoute du Moulin-Saquet, le 9, le fort d'Issy, totalement démoli à coups de canon, le 14, celui de Vanves. Sur le front ouest, ils s'avancèrent peu a peu jusqu'au rempart même, s'emparant de nombreux villages et bâtiments contigus aux fortifications. Le 21, ils réussirent à pénétrer dans la ville par trahison et du fait de la négligence du poste de la garde nationale. Les Prussiens qui occupaient les forts du Nord et de l'Est laissèrent les Versaillais s'avancer par le secteur du nord de la ville qui leur était interdit par l'armistice, leur permettant ainsi d'attaquer sur un large front que les Parisiens devaient croire protégé par la convention et n'avaient de ce fait que faible­ment garni de troupes. Aussi n'y eut-il que peu de résistance dans la moitié ouest de Paris, dans la ville de luxe proprement dite. Elle se fit plus violente et tenace, à mesure que les troupes d'invasion approchaient de la moitié est, des quartiers pro­pre­ment ou­vriers. Ce n'est qu'après une lutte de huit jours que les derniers défenseurs de la Commune succombèrent sur les hauteurs de Belleville et de Ménilmontant, et c'est alors que le massacre des hommes, des femmes et des enfants sans défense, qui avait fait rage toute la semaine, et n'avait cessé de croître, atteignit son point culminant. Le fusil ne tuait plus assez vite, c'est par centaines que les vaincus furent exécutés à la mitrailleuse. Le Mur des fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, où s'accomplit le dernier massacre en masse, est aujourd'hui encore debout, témoin à la fois muet et éloquent de la furie dont la classe dirigeante est capable dès que le prolétariat ose se dresser pour son droit. Puis, lorsqu'il s'avéra impossible d'abattre tous les Commu­nards, vinrent les arrestations en masse, l'exécution de victimes choisies arbitraire­ment dans les rangs des prisonniers, la relégation des autres dans de grands camps en attendant leur comparution devant les conseils de guerre. Les troupes prussiennes, qui campaient autour de la moitié nord de Paris, avaient l'ordre de ne laisser passer aucun fugitif, mais souvent les officiers fermèrent les yeux quand les soldats écoutaient plutôt la voix de l'humanité que celle de leur consigne; et en particulier il faut rendre cet hommage au corps d'armée saxon qui s'est conduit d'une façon très humaine et laissa passer bien des gens, dont la qualité de combattant de la Commune était évidente.


Si, aujourd'hui, vingt ans après, nous jetons un regard en arrière sur l'activité et la signification historique de la Commune de Paris de 1871, il apparaît qu'il y a quel­ques additions à faire à la peinture qu'en a donnée La Guerre civile en France.


Les membres de la Commune se répartissaient en une majorité de blanquistes, qui avait déjà dominé dans le Comité central de la garde nationale et une minorité : les membres de l'Association internationale des travailleurs, se composant pour la plupart de socialistes proudhoniens. Dans l'ensemble, les blanquistes n'étaient alors socialistes que par instinct révolutionnaire, prolétarien; seul un petit nombre d'entre eux était parvenu, grâce à Vaillant, qui connaissait le socialisme scientifique alle­mand, à une plus grande clarté de principes. Ainsi s'explique que, sur le plan écono­mique, bien des choses aient été négligées, que, selon notre conception d'aujourd'hui, la Commune aurait dû faire. Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s'arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d'ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. Mais le plus merveilleux encore, c'est la quantité de choses justes qui furent tout de même faites par cette Commune composée de blanquistes et de proudhoniens. Il va sans dire que la responsabilité des décrets éco­no­­miques de la Commune, de leurs côtés glorieux ou peu glorieux, incombe en pre­miè­re ligne aux proudhoniens, comme incombe aux blanquistes celle de ses actes et de ses carences politiques. Et dans les deux cas l'ironie de l'histoire a voulu, - comme toujours quand des doctrinaires arrivent au pouvoir, - que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d'école.

Proudhon, le socialiste de la petite paysannerie et de l'artisanat, haïssait positive­ment l'association. Il disait d'elle qu'elle comportait plus d'inconvénients que d'avan­ta­ges, qu'elle était stérile par nature, voire nuisible, parce que mettant entrave à la liberté du travailleur; dogme pur et simple, improductif et encombrant, contredisant tout autant la liberté du travailleur que l'économie de travail, ses désavantages crois­saient plus vite que ses avantages; en face d'elle, la concurrence, la division du tra­vail, la propriété privée restaient, selon lui, des forces économiques. Ce n'est que pour les cas d'exception - comme Proudhon les appelle - de la grande industrie et des grandes entreprises, par exemple les chemins de fer, que l'association des travailleurs ne pas déplacée (voir Idée générale de la révolution, 3e étude).

En 1871, même à Paris, ce centre de l'artisanat d'art, la grande industrie avait telle­­­ment cessé d'être une exception que le décret de loin le plus important de la Com­­mune instituait une organisation de la grande industrie et même de la manufac­ture, qui devait non seulement reposer sur l'association des travailleurs dans chaque fabrique, mais aussi réunir toutes ces associations dans une grande fédération; bref, une organisation qui, comme Marx le dit très justement dans La Guerre civile, devait aboutir finalement au communisme, c'est-à-dire à l'exact opposé de la doctrine de Proudhon. Et c'est aussi pourquoi la Commune fut le tombeau de l'école proud­honi­en­ne du socialisme. Cette école a aujourd'hui disparu des milieux ouvriers français; c'est maintenant la théorie de Marx qui y règne sans conteste, chez les possibilistes pas moins que chez les «marxistes». Ce n'est que dans la bourgeoisie « radicale» qu'on trouve encore des proudhoniens.

Les choses n'allèrent pas mieux pour les blanquistes. Élevés à l'école de la conspiration, liés par la stricte discipline qui lui est propre, ils partaient de cette idée qu'un nombre relativement petit d'hommes résolus et bien organisés était capable, le moment venu, non seulement de s'emparer du pouvoir, mais aussi, en déployant une grande énergie et de l'audace, de s'y maintenir assez longtemps pour réussir à entraî­ner la masse du peuple dans la révolution et à la rassembler autour de la petite troupe directrice. Pour cela, il fallait avant toute autre chose la plus stricte centralisation dictatoriale de tout le pouvoir entre les mains du nouveau gouvernement révolu­tionnaire. Et que fit la Commune qui, en majorité, se composait précisément de blanquistes ? Dans toutes ses proclamations aux Français de la province, elle les conviait à une libre fédération de toutes les communes françaises avec Paris, à une organisation nationale qui, pour la première fois, devait être effectivement créée par la nation elle-même. Quant à la force répressive du gouvernement naguère centralisé : l'armée, la police politique, la bureaucratie, créée par Napoléon en 1798, reprise depuis avec reconnaissance par chaque nouveau gouvernement et utilisée par lui contre ses adversaires, c'est justement cette force qui, selon les blanquistes, devait partout être renversée, comme elle l'avait déjà été à Paris.

La Commune dut reconnaître d'emblée que la classe ouvrière, une fois au pou­voir, ne pouvait continuer à se servir de l'ancien appareil d'État; pour ne pas perdre à nouveau la domination qu'elle venait à peine de conquérir, cette classe ouvrière devait, d'une part, éliminer le vieil appareil d'oppression jusqu'alors employé contre elle-même, mais, d'autre part, prendre des assurances contre ses propres mandataires et fonctionnaires en les proclamant, en tout temps et sans exception, révocables. En quoi consistait, jusqu'ici, le caractère essentiel de l'État ? La société avait créé, par simple division du travail à l'origine, ses organes propres pour veiller à ses intérêts communs. Mais, avec le temps, ces organismes, dont le sommet était le pouvoir de l'État, s'étaient transformés, en servant leurs propres intérêts particuliers, de serviteurs de la société, en maîtres de celle-ci. On peut en voir des exemples, non seulement dans la monarchie héréditaire, mais également dans la république démocratique. Nulle part les « politiciens » ne forment dans la nation un clan plus isolé et plus puissant qu'en Amérique du Nord, précisément. Là, chacun des deux grands partis qui se relaient au pouvoir, est lui-même dirigé par des gens qui font de la politique une affaire, spéculent sur les sièges aux assemblées législatives de l'Union comme à celles des États, ou qui vivent de l'agitation pour leur parti et sont récompensés de sa vic­toire par des places. On sait assez combien les Américains cherchent depuis trente ans à secouer ce joug devenu insupportable, et comment, malgré tout, ils s'embour­bent toujours plus profondément dans ce marécage de la corruption. C'est précisé­ment en Amérique que nous pouvons le mieux voir comment le pouvoir d'État devient indépendant vis-à-vis de la société, dont, à l'origine, il ne devait être que le simple instrument. Là, n'existent ni dynastie, ni noblesse, ni armée permanente (à part la poignée de soldats commis à la surveillance des Indiens), ni bureaucratie avec postes fixes et droit à la retraite. Et pourtant nous avons là deux grandes bandes de politiciens spéculateurs, qui se relaient pour prendre possession du pouvoir de l'État et l'exploitent avec les moyens les plus corrompus et pour les fins les plus éhontées; et la nation est impuissante en face de ces deux grands cartels de politiciens qui sont soi-disant à son service, mais, en réalité, la dominent et la pillent.

Pour éviter cette transformation, inévitable dans tous les régimes antérieurs, de l'État et des organes de l'État, à l'origine serviteurs de la société, en maîtres de celle-ci, la Commune employa deux moyens infaillibles. Premièrement, elle soumit toutes les places de l'administration, de la justice et de l'enseignement au choix des intéres­sés par élection au suffrage universel, et, bien entendu, à la révocation à tout moment par ces mêmes intéressés. Et, deuxièmement, elle ne rétribua tous les services, des plus bas aux plus élevés, que par le salaire que recevaient les autres ouvriers. Le plus haut traitement qu'elle payât était de 6 000 francs. Ainsi on mettait le holà à la chasse aux places et à l'arrivisme, sans parler de la décision supplémen­taire d'imposer des mandats impératifs aux délégués aux corps représentatifs.

Cette destruction de la puissance de l'État tel qu'il était jusqu'ici et son remplace­ment par un pouvoir nouveau, vraiment démocratique, sont dépeints en détail dans la troisième partie de La Guerre civile. Mais il était nécessaire de revenir ici brièvement sur quelques-uns de ses traits, parce que, en Allemagne précisément, la superstition de l'État est passé de la philosophie dans la conscience commune de la bourgeoisie et même dans celle de beaucoup d'ouvriers. Dans la conception des philosophes, l'État est « la réalisation de l'Idée » ou le règne de Dieu sur terre traduit en langage philosophique, le domaine où la vérité et la justice éternelles se réalisent ou doivent se réaliser. De là cette vénération superstitieuse de l'État et de tout ce qui y touche, vénération qui s'installe d'autant plus facilement qu'on est, depuis le berceau, habitué à s'imaginer que toutes les affaires et tous les intérêts communs de la société entière ne sauraient être réglés que comme ils ont été réglés jusqu'ici, c'est-à-dire par l'État et ses autorités dûment établies. Et l'on croit déjà avoir fait un pas d'une hardiesse prodigieuse, quand on s'est affranchi de la foi en la monarchie héréditaire et qu'on jure par la république démocratique. Mais, en réalité, l'État n'est rien d'autre qu'un appareil pour opprimer une classe par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie; le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il est un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra s'empêcher de rogner aussitôt au maxi­mum les côtés les plus nuisibles, jusqu'à ce qu'une génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire de tout ce bric-à-brac de l'État.

Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d'une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de dictature du prolétariat. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l'air ? Regardez la Commune de Paris. C'était la dictature du prolétariat.

lundi 21 janvier 2008

Les Fatals picards: "mon père était tellement de gauche"



On n'est jamais trop de gauche !

A ne pas manquer !

Le matérialisme historique

Mardi 22 janvier à 18h30

Par Jean Salem,
Professeur d'histoire de la philosophie à l'Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne, directeur du Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne. Animée par Bruno Duriez (sous réserve), Sociologue, directeur de recherche au CNRS, Clersé, USTL.

A l'Espace Culture de Lille 1.

vendredi 18 janvier 2008

Pourquoi des élus communistes à Hellemmes ?

Dans la majorité communale depuis 2001, les élus communistes ne semblent pas au premier abord être très différents de leurs collègues socialistes. Après tout, ils ont dirigé votre ville ensemble, en accord les uns avec les autres, les communistes votant les budgets proposés par les socialistes, etc. Ce discours-là, nous l’entendons tous, nous le connaissons tous et certains d’entre vous pensent peut-être sincèrement qu’il est exact et qu’il n’y a pas de différence majeure entre un communiste et un socialiste dans votre belle ville d’Hellemmes. Et pourtant !
Chacun d’entre vous se souvient de la bataille acharnée qui nous a opposé mes collègues et moi à la direction de QUEBECOR International ; chacun d’entre vous se souvient que l’imprimerie devait fermer, qu’elle était condamnée. Tous nous avions entendu à l’époque ce trop courant discours : « on n’y peut rien, c’est la loi du Marché ». Et pourtant aujourd’hui, l’usine tourne à plein régime et le carnet de commande est satisfaisant. Et ça n’a été possible que parce que nous n’avons pas voulu nous résigner, nous avons refusé de plier.
Et à l’époque les seuls élus qui nous ont soutenus, du premier au dernier jour, qui nous ont accordé leur temps, qui se sont mis à notre disposition, ce sont les élus communistes. Certes les élus socialistes nous ont apporté leur aide et leur soutien de différentes manières, mais nous avons toujours regretté leur absence physique sur le site dans les premiers jours du mouvement alors que c’était le plus dur. Et pourtant 270 emplois, intérimaires compris, devaient disparaître…

Sans Roger MALY, Yves BOUCHER et Bernard VAN BELLE qui ont alerté les medias (un grand merci à Liberté Hebdo) et les parlementaires (Michelle DEMESSINE ou Alain BOCQUET) notre combat n’aurait pas été médiatisé comme il l’a été, nos déclarations n’auraient peut-être pas été relayées comme elles l’ont été et VOUS n’auriez peut-être pas su quel drame humain et économique se jouait à deux pas de chez vous.
Alors, après avoir vécu cette lutte sur le terrain de l’emploi et de la dignité avec mes collègues de QUEBECOR, la différence entre un élu communiste et un élu socialiste, pour moi, elle est simple : pour les communistes hellemmois, la fatalité n’existe pas, la loi du Marché doit céder devant les intérêts humains, leur ville ne sera jamais un dortoir géant et les seuls combats qu’ils ont perdu d’avance sont ceux qu’ils n’ont pas livrés !

Bien sûr, socialistes et communistes partagent certaines valeurs, certains points de vue et c’est pour cela qu’ils peuvent administrer une ville ensemble sans se sauter à la gorge toutes les vingt secondes ! Mais si vous voulez pouvoir compter sur des élus qui n’abandonnent jamais, qui essaient tout, tout le temps, épaulés par des militants qui vivent les mêmes galères que vous et donc qui vous comprennent, sachez que ces élus-là sont ceux du Parti Communiste Français !
Ne l’oubliez pas le 9 mars !

Jean VERSCHUEREN

mardi 15 janvier 2008

Amiante et fibres céramiques : comment on empoisonne les travailleurs !

Il y a des scandales qui ne sont pas seulement des scandales, mais plutôt des symptômes de cette gangrène qu’est le système capitaliste. Le scandale de l’amiante en fait partie.
L’amiante est une fibre minérale qui a des propriétés physico-chimiques remarquables : elle est très résistante, notamment aux fortes températures, et c’est pourquoi elle est utilisée pour l’isolation (flocage anti-incendie), la garniture d’embrayage et de freins pour l’automobile, et sous forme d’amiante ciment dans le BTP (tuyaux, couvertures etc).

Ses propriétés, la facilité d’extraction et de filage en ont fait un matériau très utile et à faible coût (cinq fois moins cher qu’une fibre minérale artificielle). Les principales mines se trouvent au Québec, en Afrique du Sud, en Australie et au Brésil. En 1962, la France était le 7e producteur mondial d’amiante, grâce à une mine en Corse.

Graves risques sanitaires
Cependant, les propriétés de l’amiante impliquent également de graves risques sanitaires : épaississement de la plèvre, lésions pleurales, cancers, etc. De nombreuses études et recherches ont dénoncé ces risques. Dès 1906, un rapport soulignait la forte mortalité des ouvriers des usines de tissage et de filage de l’amiante. En 1945, un tableau des maladies professionnelles liées à l’amiante est établi. En 1971, une réunion se tient à Londres, où des « patrons de l’amiante » prennent connaissance des études scientifiques prouvant sa nocivité. En 1978, le parlement européen souligne le caractère cancérigène de l’amiante. En 1982, le patronat décide de créer le Comité Permanent Amiante (CPA), où siègent aussi les syndicats.
En 1986, les Etats-Unis demandent l’interdiction de l’amiante. S’appuyant sur un rapport du CPA, la France refuse. En 1991, l’Allemagne demande son interdiction en Europe, mais le CPA et le Lobby minier canadien font pression pour qu’il n’en soit rien (la France est alors le 1er importateur d’amiante). Il faudra attendre 1997 pour que soit enfin interdit l’usage de l’amiante, soit 91 ans après le premier rapport scientifique.

En France, on prévoit 3000 décès par an, jusqu’en 2025, à cause de l’amiante. Il a fallu attendre que l’amiante tue des profs de fac (à Jussieu) pour que le scandale éclate.

La fonderie Aubert et Duval
Pour prouver que la vie des salariés n’a pas beaucoup de valeur, aux yeux des capitalistes, citons le cas de la fonderie Aubert et Duval, aux Ancizes (Puy-de-Dôme). Les faits décrits par George Renoux (secrétaire CGT Aubert et Duval) sont édifiants. En 2003, un plan social s’abat sur la fonderie Aubert et Duval. Elle fabrique des aciers spéciaux, notamment pour l’aéronautique. Il est prévu de licencier 80 salariés sur les 1400 que compte la fonderie.

Curieusement, les 80 salariés – dont George Renoux – sont quasiment tous à la CGT.
Dans le cadre de ce « plan social », une réunion d’information est organisée par la direction. Et là, stupeur : les salariés découvrent les risques qu’ils courent en travaillant. L’amiante est partout, dans l’entreprise – l’isolation des fours, des tuyaux, des ateliers, la couverture, et même la clôture du site – , mais les ouvriers n’avaient jamais été informés des risques encourus. Certains cadres étaient au courant, mais ils avaient pour consigne de minimiser l’affaire.
Lors de la réunion, les salariés apprennent que l’exposition à l’amiante peut permettre un départ anticipé en retraite à partir de 50 ans… à condition que les plaques pleurales soient reconnues « maladie professionnelle » ! Or seule l’exposition à l’amiante – ou aux Fibres Céramiques Réfractaires, dont nous reparlerons plus loin – entraîne des plaques pleurales…

Les maladies graves dues à l’amiante apparaissent parfois vingt ans après l’exposition, et l’espérance de vie après l’apparition de la maladie est très courte : un an, par exemple, pour un cancer de la plèvre. Le départ anticipé est donc la moindre des choses !

Au lendemain de cette réunion, les salariés se sont précipités chez des pneumologues. Résultat : 200 salariés présentaient un épaississement de la plèvre ou des plaques pleurales. Les salariés comprirent alors que leur patron les avait exposés, en toute connaissance de cause, à un risque mortel. Le travail était déjà très pénible, dans les fonderies. Les salariés évoluaient à proximité d’un four à 1000°, ou près du métal en fusion, et respiraient des poussières de métaux lourds. [1]

Un bras de fer s’est engagé entre la direction et les salariés, mais aussi entre les salariés et la Caisse Régionale d’Assurance Maladie, qui ne voulait pas reconnaître la maladie professionnelle. Une action en justice a été lancée. Entre temps, un premier salarié est décédé.
La tactique employée par les patrons et la Sécu est la suivante : ils font traîner les actions en justice le plus longtemps possible, et les décès se suivent pendant que les indemnisations restent bloquées. Ces gens poussent l’horreur jusqu’au bout : lorsque la justice reconnaît les salariés comme victimes, ils sont déjà 6 pieds sous terre !

Suivant une vieille ruse, les patrons font aussi du chantage à l’emploi. Ils disent que si les salariés ayant droit à la « retraite amiante » partent tous en même temps, l’entreprise ne pourra pas s’en remettre. Ils disent également préférer fermer le site que devoir le désamianter intégralement et d’un seul coup ! Résultat : les ouvriers travaillent toujours dans l’amiante, et le désamiantage ne se fait que peu à peu.

Les FCR : tout aussi dangereuses
Mais le plus fort, c’est qu’on remplace l’amiante par les FCR (Fibres Céramiques Réfractaires), qui sont aussi dangereuses que l’amiante : elles provoquent les mêmes maladies et entraînent les mêmes risques, à long terme. Malgré plusieurs études scientifiques sérieuses, malgré l’information faite auprès des services de l’Etat, ces FCR ne sont toujours pas interdites. Elles sont pourtant classées toxiques et cancérigènes depuis 1975, et, depuis 2001, l’Etat est régulièrement informé des risques encourus.

De 15 000 à 20 000 personnes sont actuellement exposées aux FCR, en France. Comme avec l’amiante, les patrons et l’Etat attendent les morts avant de réagir. Si on les laissait faire, il leur en faudrait sûrement des centaines. Et que pèsent 100 ou 200 morts face aux profits des grands groupes industriels ? Les FCR sont trois fois moins chères que d’autres fibres, tout aussi résistantes mais non toxiques.

Décidément, les profits sont tout pour le capitaliste. La santé, le bien-être, l’épanouissement des salariés est le cadet de ses soucis. L’exemple de l’amiante – et des FCR – a valeur d’argument contre le capitalisme. Ces scandales ne sont pas l’œuvre d’un ou deux « patrons voyous », mais bien de tout un système. Ils prouvent aussi que l’Etat n’est pas aussi « neutre » qu’on voudrait nous faire croire. Il est entre les mains de la classe dominante et joue le rôle de gardien du temple capitaliste.

Je tiens à remercier George Renoux pour ses explications sur le cas Aubert et Duval. Le combat qu’il mène avec les camarades des Ancizes n’est pas vain. La Riposte lutte et luttera pour que les salariés ouvrent les yeux et pour soutenir toutes les victimes de ce système à bout de souffle.

Sylvain Roch (PCF Moulins)



[1] Les salariés, chez Aubert et Duval, frôlaient l’esclavage. Les salaires étaient si bas que les ouvriers maintenaient une petite activité agricole pour pouvoir vivre, et le font encore aujourd’hui. Dans les années 60-70, des travailleurs d’origine maghrébine furent employés, car la main d’œuvre locale n’acceptait plus des salaires aussi faibles. D’ailleurs la direction parle aujourd’hui de faire venir des Polonais pour pouvoir maintenir des salaires indignes.

Source : http://www.lariposte.com/Amiante-et-fibres-ceramiques-comment-on-empoisonne-961.html



lundi 14 janvier 2008

Travailler plus pour gagner plus ?

CELA SE PASSE A ARRAS :

AHURISSANT !




IL DEVRAIT TRAVAILLER 70 HEURES PAR SEMAINE PENDANT PLUS DE 1000 ANS POUR GAGNER CE QUE SON PATRON AMASSE EN UN AN

Lundi dernier, j'étais sur l'autoroute et j'écoutais France Inter d'une oreille distraite... Soudain, j'entends parler d'Arras et c'est tellement incroyable que je m'arrête sur une aire pour mieux écouter

Dans l'émission de Daniel Meremet « Là-bas si j'y suis », c'est Christophe Léger et son épouse Katie, gérants du SPAR à l'entrée de la Grand'Place, qui s'expriment au micro... et le slogan de Sarkosy « travailler plus pour gagner plus » explose en mille morceaux :

70 H de travail hebdomadaire chacun soit 140 H à deux pour 1800 par mois soit 900 chacun, c'est-à-dire moins que le SMIC pour le double du travail légal (environ 3 de l'heure!)

Cela s'appelle de l'exploitation capitaliste et c'est sur le dos de ces travailleurs ainsi que des consommateurs que les financiers propriétaires du SPAR, le groupe Casino, s'enrichissent, comme s'enrichit son PDG, M. Jean-Charles Naouri, qui a engrangé pas moins de 120 millions entre 2006 et 2007.

Et que peuvent faire Christophe et Katie Léger ? Abandonner leur travail et leur logement et se retrouver sans ressources pour élever leurs enfants d'âge scolaire?

Cette situation est intolérable! Elle illustre la politique actuelle du patronat et du gouvernement : précariser pour mieux exploiter !

Les syndicats et en particulier la CGT mènent la bataille contre les groupes qui traitent leurs employés comme des esclaves.

Mais le combat doit être mené également sur le plan politique et empêcher le gouvernement et le patronat de démolir le code du travail.

Nous, communistes, nous menons ce combat aux côtés de tous les travailleurs et nous militons pour une nouvelle société dans laquelle les fruits du travail ne pourront plus être détournés au profit de quelques uns.

MDC

Pour écouter l'émission « Casino : le SMIC de la peur » : http://www.la-bas.org/

Pour lire l'article de la journaliste Marie Dupin et voir la video de l'interview de Ch. Léger : http://www.rue89.com/2007/12/03/rien-ne-va-plus-pour-les-gerants-de-superettes-casino

Source : http://pcfarras.over-blog.com/article-15539638.html


samedi 12 janvier 2008

Un peu d'humour !

Les deschiens - les socialos communistes

vendredi 11 janvier 2008

Lettre ouverte des parlementaires communistes du Nord-Pas-De-Calais à la visite de M. Sarkozy dans le Nord

vendredi 11 janvier 2008

Monsieur le Président de la République,

Votre déplacement à Lille le vendredi 11 janvier intervient dans un contexte de crise économique et sociale majeure. De plus en plus de français ont le sentiment que leur génération vit plus mal que les précédentes. Dans cette situation, le Nord-Pas de Calais accumule plus de difficultés que d’autres.

En effet, notre région est la deuxième région de France pour son taux de chômage. Elle est aussi en tête pour son taux de mortalité et le nombre de personne vivant sous le seuil de pauvreté. Elle est en queue de peloton pour son PIB par habitant (21ème, après la Corse), 21ème en nombre d’infirmiers, 22ème en revenu disponible par habitant. Pourtant la vie n’est pas difficile pour tout le monde : le Nord-Pas de Calais est la 4ème région pour le nombre de famille payant l’impôt sur la fortune.

En matière d’emploi, les délocalisations se multiplient, les plans sociaux et les liquidations de ses industries se poursuivent. En l’espace de 10 ans, le Nord- Pas- de Calais a perdu 42 000 emplois dans l’industrie. Des filières entières, qui font la fierté de notre région comme le textile, l’habillement, l’automobile sont menacées, fragilisées par la concurrence imposée par l’Europe libérale aujourd’hui et demain par le Traité européen que vous voulez imposer sans reconsulter le peuple. C’est à 70% que les habitants de notre région ont refusé le projet de Constitution européenne que vous défendiez.

Dans la fonction publique, le déficit est considérable et va s’aggraver avec la suppression programmée de 22 000 postes de la fonction publique. Plus personne ne peut aujourd’hui contester qu’il manque dans notre région des milliers d’emplois dans les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraites, le secteur social, dans la police, la justice, les douanes…
Tous ces emplois, dans le secteur privé comme dans le secteur public, redonneraient de l’espoir et un élan à l’économie régionale. Aujourd’hui, un jeune sur quatre quitte la région pour trouver du travail !

C’est pour cette raison que 100 demandeurs d’emploi de la région ont organisé une Marche pour l’Emploi, du 24 au 27 octobre dernier et sont venus vous déposer, à l’Elysée, 4 500 CV recueillis en quelques semaines. Avec nous, ils ont tenu à vous dire que « travailler plus, pour gagner plus » c’est bien gentil, mais d’abord, donnez-nous du travail !

Vous le voyez, le Nord-Pas de Calais, qui a apporté et apporte toujours beaucoup à la France, n’a pas en retour le bénéfice d’une véritable solidarité nationale à la hauteur de ses meurtrissures et du rôle que notre région peut jouer pour permettre à la France d’affronter les défis du futur.
Pourtant, le Nord-Pas de Calais est riche de compétences et de savoir-faire. Lors de votre passage à Lille pendant la campagne à l’élection présidentielle, vous avez rappelé à juste titre que nous avions encore ici un avenir industriel et donc un potentiel de création d’emplois important.

Le Nord-Pas de Calais n’attend pas de vous des propos évasifs ou des annonces médiatiques. En plus de vos ministres résidents, les ministres de votre majorité passent et repassent dans notre région en multipliant les discours la main sur le cœur, en nous laissant avec nos problèmes qui ne font que se multiplier et s’affirmer.

Nous attendons plutôt des décisions concrètes.
Ne pensez-vous pas que faire des choix de civilisation pour l’avenir serait de revenir sur la suppression de 700 postes d’enseignants dans notre académie, après en avoir supprimé plusieurs milliers ces dernières années alors que nous sommes une région qui enregistre de sérieux retards scolaires ? Ne faudrait-il pas redonner des moyens à nos hôpitaux qui croulent sous le poids de leur dette alors que l’espérance de vie est ici bien inférieure à la moyenne nationale ? Ici, plus encore qu’ailleurs, il faut garantir notre système de protection sociale au lieu d’imposer des franchises médicales.

Ne devriez-vous pas promouvoir une véritable politique d’investissement industriel, de recherche et de formation qualifiante pour redonner de l’espoir aux familles et à nos enfants qui se forment dans les universités régionales ?

L’argent existe dans notre pays pour mettre en œuvre d’autres choix et redonner des moyens à l’Etat. Les milliards accumulés par les grands groupes dans cette course effrénée aux profits financiers spéculatifs restent entre les mains de quelques-uns. Il y a urgence à redistribuer les richesses et à en faire bénéficier celles et ceux qui les produisent en augmentant les salaires et les pensions !

Les parlementaires communistes et républicains du Nord-Pas de Calais

ALAIN BOCQUET, JEAN-JACQUES CANDELIER, MICHELLE DEMESSINE, JEAN-CLAUDE DANGLOT, JACKY HENIN

jeudi 10 janvier 2008

TRAITE EUROPEEN : SON VERITABLE CONTENU ? ET SI ON (RE)DONNAIT LA PAROLE AU PEUPLE ? Le respect de la démocratie impose un REFERENDUM

Les militants communistes ont un devoir de vérité et d’alerte envers vous. Ils se battent pour que votre dignité soit respectée et que vous ayez votre mot à dire.
Or, il se prépare un mauvais coup. Il s’agit du projet de traité européen de Lisbonne. Celui-ci concerne très directement notre vie quotidienne, l’avenir de nos enfants et petits-enfants, l’essor de notre région, de la France et de l’Union européenne.
De quoi s’agit-il?
Les Françaises et les Français ont rejeté massivement (55 %) le 29 Mai 2005, le projet de constitution européenne. Dans notre ville d’Hellemmes, 65% ont dit NON à ce texte ultra-libéral.

Aujourd’hui, une grande manipulation de l’opinion publique est en marche. On nous parle d’un nouveau traité « simplifié ». En réalité, si sa forme est différente, son contenu reste inchangé. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire ce qu’en écrit dans un article du journal Le Monde l’ancien Président Valéry Giscard d’Estaing, ou ce que déclarent des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union, ou encore d’en lire l’analyse réalisée par le journal L’Humanité (nous tenons ce texte à votre disposition : n’hésitez pas à nous le demander. Vous jugerez par vous-même !)
Le traité de Lisbonne : c’est une sorte de « copier-coller » du Traité de Constitution Européenne de 2005 où l’on retrouve le même atlantisme, le même libéralisme débridé, le même effacement de la France et de la souveraineté nationale, la même absence de démocratie.

Démocratie, justement !...
Il n’est pas possible d’accepter que ce que notre peuple a rejeté par la porte nous revienne par la fenêtre, en tenue de camouflage sous un autre nom, via le Parlement.
Car le Parlement ne représente pas fidèlement l’opinion des Français. En 2005, quand 55 % des électeurs disaient NON – les députés communistes étaient avec vous engagés dans la victoire du NON -, les parlementaires disaient OUI à 93 %. On voit bien que le fossé est très large.
Nous avons notre mot à dire face à un enjeu aussi important pour l’avenir de l’Europe et de ses politiques. Qui plus est au moment où une proposition du commissaire européen britannique, Peter Mandelson, suggère d’exempter des droits anti-dumping, les entreprises européennes délocalisées dans les pays à bas coûts salariaux.

Tous ensemble, exigeons donc un référendum. Que l’on soit Pour ou Contre le traité, c’est une question de simple démocratie. Pour les communistes, on ne peut pas revenir sur le choix des Français sans les consulter.

Mais pour certains cela ne semble pas être un problème !

Les députés socialistes boycotteront la réunion du Parlement en Congrès à Versailles, le 4 février, pour la révision de la Constitution préalable à la ratification du traité européen, a annoncé mardi le patron du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.
« Nous voterons le traité simplifié européen parce que ses acquis sont supérieurs à ses insuffisances et parce qu’il est enfin une chance de sortir l’Union de sa paralysie politique », a déclaré le président du groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) de l’Assemblée nationale avant d’ajouter :
« Nous n’irons pas à Versailles. Un référendum a rejeté le traité précédent. Un nouveau texte a été préparé. Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire »
a-t-il dit en présentant ses vœux à la presse.

Inutile d’insister sur le cynisme de ces déclarations et de cette stratégie.

Vouloir à la fois paraître fidèle à l’engagement du programme présidentiel socialiste tout en organisant avec zèle sa défaite, voici une contradiction supplémentaire de la direction nationale du PS. Ceux-ci ne veulent-ils pas simplement prendre avantage du manque d’information des citoyens sur les procédures de la ratification d’un traité ?
Il faut en effet savoir que si la modification de la Constitution n’est pas votée le 4 février, la ratification du Traité de Lisbonne se fera OBLIGATOIREMENT par référendum, que pour modifier la Constitution, il faut les voix des 3/5 des parlementaires PRESENTS et donc que le meilleur moyen de vous redonner la parole est d’aller à Versailles et de rejeter la modification de la Constitution.

Ce qui sous-tend cette stratégie, c’est que les dirigeants socialistes sont majoritairement pour la ratification du traité et sont persuadés que la majorité des citoyens voteront NON en cas de référendum puisque c’est, de l’aveu de tout le monde, le même traité qu’en 2005.

Les parlementaires communistes, eux, seront à Versailles et voteront contre la modification constitutionnelle. Simplement parce qu’ils estiment que les Français doivent être consulté sur un choix aussi déterminant par référendum.
Mais ils ne sont pas assez nombreux (seulement 18 !) pour empêcher la modification constitutionnelle à eux seuls. Espérons que ceux des parlementaires socialistes qui voteront le projet de loi communiste demandant la tenue d’un référendum, assumeront à Versailles leur devoir de représentants des citoyens…
La politique de la chaise vide est une politique souvent utilisée, notamment lorsqu’elle sert à tenter de camoufler une lâcheté, une compromission… Puissent les parlementaires socialistes, en décidant d’obtenir ce référendum, ne pas nous donner raison et de nous prouver qu’ils n’ont trahis ni leurs militants, ni leurs électeurs…

Aliénor DE COOMAN

Après le cumul de mandats, le cumul de salaires !

On apprend dans Le Canard enchaîné (13/12/07) que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur!.

On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordé Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence". Du moins avait-il osé le prétendre - mais n'est-il pas celui-qui-ose-tout ? La bonne blague ! En fait de transparence, on a d'abord eu droit à la valse des chiffres : la majorité a commencé par évoquer 140% d'augmentation, avant de corriger à 172, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, grâce aux calculs précis du député socialiste René Dosière, que l'augmentation était en réalité de 206% ! Le Président lui-même, pris la main dans le sac, en flagrant délit d'enrichissement personnel non justifié - il est déjà logé, blanchi et nourri dans le luxe inouï de notre monarchie républicaine -, avait tenté de noyer le poisson. De son explication embrouillée ressortait que Jacques Chirac, en plus de son salaire de Président, touchait un complément en retraites variées, pour lesquelles il avait cotisé durant sa carrière politique. Et que les Français ne le savaient pas et qu'il fallait désormais que tout se sache. On ne voit pas du tout la pertinence de l'argument mais passons. Ce qu'avait oublié de nous dire Sarko-la-transparence à ce moment-là, c'est que lui-même, depuis le 6 mai, avait demandé - et évidemment obtenu - de continuer à percevoir son... salaire de ministre de l'Intérieur !

La bombe explose dans l'édition d'hier du Canard enchaîné, relayée par Politique.net. Explication : pour permettre à un ministre de retrouver un emploi, le versement de son salaire est en effet maintenu durant 6 mois, c'est la règle. Sarkozy ayant démissionné en mars, il aurait dû cesser de le toucher au 1er octobre. Or il a demandé à ce que cette rémunération soit prolongée jusqu'au 1er janvier, jour d'entrée en vigueur de son augmentation officielle de 206%. Au nom de quelle justification ? Sans doute faut-il chercher du côté de Pierre Lellouche, inénarrable conseiller de Sarkozy, qui trouvait anormal que le Président soit payé comme "un petit cadre moyen". Vous en connaissez beaucoup, des petits cadres moyens à 7500 euros nets ? La droite qui voudrait réconcilier les Français avec l'argent n'a aucune idée de la réalité du pays, aveuglée par son fol appât du gain: nouvelle illustration après celle donnée par Jean-François Copé, alors ministre du budget, pour qui les classes moyennes émargeaient à 4000 euros nets par mois ! Le même Copé qui cumule avec ses rémunérations d'élus un salaire d'avocat dans un cabinet d'affaires...

Pour revenir enfin au sujet, en résumé, Nicolas Sarkozy, l'homme qui reprochait à son prédécesseur de toucher en catimini ses retraites en plus de son salaire de Président, justifiant ainsi sa propre augmentation, touche depuis le 6 mai non 7500 euros, rémunération normale du Président, mais 11 500 euros nets, en ayant conservé son salaire de ministre de l'Intérieur - qu'il n'est plus depuis fin mars. En toute opacité : qui l'eût su sans la révélation du Canard ? Ajoutons qu'il ne s'agit pas de divagations de la part du palmipède puisque l'Elysée a... confirmé l'information ! "Ensemble, tout devient possible" : là-dessus au moins, Sarkozy ne mentait pas.

par Olivier Bonnet dans Plume de presse
N'oubliez pas la manifestation, vendredi 11 janvier à 10h Porte de Paris, pour acceuillir notre Président-Superstar !

mardi 8 janvier 2008

Pour davantage de proximité !

La section Hellemmoise du PCF a crée une adresse mél :

pcfhellemmes@hotmail.fr

Pour tout renseignement...n'hésitez pas à nous écrire!

Contre le Traité de Lisbonne...Amplifions la mobilisation !

Le 4 février 2008, les parlementaires français réunis en Congrès à Versailles, vont devoir voter pour ou contre la modification de la Constitution permettant, dans le même temps, la ratification définitive du Traité européen de Lisbonne ("mini traité") impulsé par N. Sarkozy et A. Merkel.

C’est le choix qui a été fait par le Gouvernement de N. Sarkozy et F. Fillon, appuyé par de nombreux parlementaires, pour revenir sur notre vote du 29 mai 2005, « sans risque » de se confronter à nouveau à la volonté populaire.

Car comme l’a dit lui-même N. Sarkozy, on sait bien qu’un nouveau référendum pourrait apporter une nouvelle victoire du "NON" contre l’Europe libérale et capitaliste.
Or, il faut une majorité des 3/5 au Congrès pour que cette ratification soit votée.
L’UMP n’a pas, à elle seule, cette majorité qualifiée.

Si cette majorité n’est pas atteinte, la Constitution du 4 octobre 1958 impose alors la consultation populaire par référendum.
Le groupe parlementaire du PS (le groupe le plus important dans l’opposition) peut donc, avec quelques autres, faire basculer le sens du vote. Or, à ce jour, le PS a choisi de plier devant N. Sarkozy et a pour l’instant décrété de voter pour cette ratification lors du Congrès.
Cela est inacceptable et il faut donc nous manifester pour rappeler aux élus notre vote du 29 mai 2005.

Cette manifestation sur place est d’autant plus importante qu’en mars 2008 auront lieu les municipales et les cantonales. Les élus devraient donc être particulièrement sensibles à nos mobilisations.

Le mouvement citoyen « TOUS A VERSAILLES LE 4 FEVRIER 2008 » a donc créé le site Internet http://www.tousaversaillesle4fevrier2008.fr/ C’est une plateforme logistique destinée à réunir et fédérer les sans-culotte de France et de Navarre qui souhaitent participer à une manifestation citoyenne le 4 février 2008.

Il s’agit, pour les initiateurs de ce site, de permettre le rassemblement du plus grand nombre le "Jour J" du Congrès (Assemblée Nationale et Sénat réunis à Versailles selon l’article 89 de la Constitution de 1958), pour faire entendre notre voix et demander que soit respecté notre choix du 29 mai 2005.

Il s’agit de s’opposer, en se manifestement physiquement, à ce que le Congrès ratifie le Traité de Lisbonne, pour contraindre ainsi le Gouvernement à nous soumettre ce texte par la voie référendaire.

Les mots d’ordre, drapeaux et couleurs, des participants à cette manifestation du 4 février 2008 seront ensuite "à la charge" des organisations, partis , individus, respectivement concernés, mais il va de soi qu’ils seront tous tournés vers un seul objectif :
Non à la ratification en Congrès, oui au référendum populaire ! Respectez notre « NON » !
"TOUS A VERSAILLES LE 4 FEVRIER 2008" se propose de tout mettre en œuvre pour permettre au plus grand nombre d’entre nous de se retrouver en fin de matinée le 4 février 2008 à Versailles face aux élus du peuple, quand ils devront engager leur voix sur un acte aussi grave.

Aussi, nous vous engageons à vous inscrire sur ce site, par région, et à nous envoyer un mail précisant notamment :
- le nombre de participants
- la somme allouée à la participation
- le lieu souhaité pour un passage en car ou un co-voiturage ou un compartiment de train (si pas assez de personnes pour louer un car)

Les responsables des régions prendront contact avec vous le plus rapidement possible. Votre engagement sera ferme et définitif une fois ce contact pris.

Nous estimons qu’il est extrêmement important pour notre avenir, au delà de nos tendances et de nos appartenances respectives, de nous rassembler et de manifester le 4 février 2008 à Versailles, au moment et au lieu du vote du Congrès, pour rappeler à nos élus, nos mandataires, qu’ils doivent avant tout respecter notre voix.

Le Collectif Bellaciao soutient et participe à cette initiative 100% citoyenne et républicaine : « TOUS A VERSAILLES LE 4 FEVRIER 2008 »
http://www.tousaversaillesle4fevrier2008.fr

C’est notre combat commun, c’est un combat de la gauche républicaine et démocrate, il transcende les clivages et les partis.

Faites passer !

Source : http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58939

lundi 7 janvier 2008

Chanson "Parade de la Victoire"



Une chanson qui évoque la victoire sur les nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale, accompagnée par les célébrissimes Choeurs de l'Armée Rouge.

Profitons de la venue de notre Président !

- Parce qu’il incarne la dérive sécuritaire (augmentation des forces de police et des moyens militaires), liberticide (utilisation de plus en plus systématique de la vidéo-surveillance et du fichage policier) et autocratique (dictature du marché et inéluctabilité de la mondialisation économique) du système capitaliste libéral.

- Parce qu’il asservis les médias pour mettre en avant sa personne (son omniprésence dans les médias et sa collusion affichée avec les magnats de la presse), transformer la scène politique en scène people (ses frasques avec Cecilia et Carla Bruni) et faire accepter l’hyperprésidentialisation (son autoritarisme et son omniprésence aux dépends de ses ministres) du pouvoir.

- Parce qu’il prétend faire diminuer le chômage en radiant les chômeurs de l’ANPE (changement des critères, obligation d’accepter n’importe quel travail, fusion de l’ANPE avec les Assedic).

- Parce que son action au ministère de l’Intérieur a prouvé que son credo répressif "porte en lui la guerre comme les nuées portent l’orage" (émeutes en banlieue).

- Parce qu’il incarne cette droite dure et décomplexée qui estime que la rue - c’est à dire le peuple - n’a pas droit de cité (indifférence vis-à-vis des milliers de manifestants contre sa politique).

- Parce qu’il ne respecte pas la volonté du peuple (adoption sans référendum du traité européen qui avait été auparavant refusé par une majorité nette de la population française).

- Parce qu’il appartient à cette avant-garde ultra-libérale qui pense qu’il suffit de tout brader aux entreprises pour que l’Etat se relève de sa décrépitude (privatisation des secteurs publics).

- Parce qu’il porte en lui cette xénophobie bon-teint qui pousse à fermer les frontières, à expulser à tout-va les étrangers, à criminaliser les sans-papiers (lois sur l’immigration).

- Parce qu’il incarne ces eugénistes qui en d’autres temps plus obscurs justifiaient l’utilisation de la génétique au nom d’un "Bien Commun" teinté d’élitisme (tests ADN pour les candidats au regroupement familial, allusion à l’origine génétique de la délinquance ou de la dépression).

- Parce qu’il soulève volontairement partout où il se rend la polémique dans des discours verbeux emprunts de colonialisme (discours de Dakar, d’Alger et du Caire).

- Parce qu’il met l’enseignement public au service de son idéal mercantile et consumériste (loi d’automie des université et réforme des lycées à venir).

- Parce qu’il remet en cause la séparation des pouvoirs en mettant le pouvoir judiciaire (suppression des tribunaux et réforme de la carte judiciaire) et le pouvoir législatif (intervention présidentielle au Parlement) à sa botte.

- Parce qu’il porte gravement atteinte à l’image de la France à travers le monde (atteinte aux droits de l’homme et fermeture des frontières, atlantisme/pro-américanisme notoire, discours néo-colonialistes, credo ultra-libéral...)

- Parce qu’il est temps qu’on dise clairement que la majorité des gens qui ont voté pour lui est largement inférieure à la majorité mécontente de ses politiques libérales : il a abusé le peuple et lui a menti sur ses engagements !

POUR TOUTES CES RAISONS, RASSEMBLEMENT OSTENCIBLEMENT HOSTILE ET BRUYANT a sa venue LE VENDREDI 11 JANVIER dés 10H PORTE DE PARIS pour REJOINDRE ensuite LA PLACE DE LA REPUBLIQUE pour le huer devant la PREFECTURE

Message transmis à tous les acteurs de la contestation lilloise.

dimanche 6 janvier 2008

Tous à vos agenda !

Lequel d'entre vous n'a pas rêvé d'avoir un calendrier communiste, avec indiqué dessus, nom pas d'affreux saints patrons, mais les jours de "l'assassinat de Guy Moquet", de "l'abolition de l'esclavage", de la "journée mondiale contre la faim", "journée mondiale contre l'homophobie", "journée de la femme", bref, l'outil idéal du militant bolchévique!

Avouez que vous en rêviez... Le MJCF Nord l'a fait!
Pour son autofinancement, le Mouvement des Jeunes Communistes du Nord édite un calendrier 2008 révolutionnaire, que nous vendons à partir de 1,5 euro.
Pour votre section, pour vous mêmes, pour offrir à votre patron, n'hésitez pas à en commander aux militants jeunes communsites de votre entourage !

samedi 5 janvier 2008

vendredi 4 janvier 2008

Comme une odeur de gaz

Le gaz augmente de 4 % au 1er janvier 2008
Les usagers paieront pour les actionnaires !


Alors qu’elle estime avoir perdu 950 millions d’euros en raison du gel du prix du gaz ces 18 derniers mois, GDF annonce vouloir dépenser 1 milliards d’euros pour racheter des actions en Bourse !

L’astuce est connue. On commence par agiter la menace d’une hausse des prix pour finalement annoncer une augmentation moindre que celle envisagée au départ. Comme cela, on se dit que les consommateurs recevront cette hausse comme un moindre mal. C’est ce qui vient une fois de plus de se passer avec le prix du gaz. Gaz de France a, ces dernières semaines, fait le forcing pour obtenir une augmentation de 6 % de ses tarifs. La hausse sera finalement de 4 % au 1er janvier 2008 a fait savoir le ministère de l’Économie.
Comme le faisait remarquer cette semaine le quotidien « Le Parisien », après avoir révélé cette hausse de 4 % sur son site Internet, "la note sera (…) salée pour les quelques sept millions de foyers se chauffant au gaz". Alors que le pouvoir d’achat des Français contraint ceux-ci à y regarder à plusieurs fois avant d’effectuer des dépenses (quand ils peuvent encore en faire), cette nouvelle augmentation apparaît comme une provocation. Selon GDF, l’augmentation est impérative car l’entreprise a eu à pâtir du gel de ses tarifs ces dix-huit derniers mois. Le manque à gagner se chiffrerait à 950 millions d’euros selon elle. Les journaux proches des milieux économiques ont, cette semaine, encouragé Bercy à écouter GDF, pour « ne pas sacrifier les tarifs du gaz sur l’autel du pouvoir d’achat » (« La Tribune »). Le problème, c’est que GDF s’est engagée, ces jours-ci, dans un vaste plan de rachat d’actions en Bourse qui pourrait l’amener à débourser environ 1 milliard d’euros ! Cette opération viserait, selon les syndicats et des analystes, à réduire l'écart de valorisation en Bourse entre le groupe public GDF et le groupe privé Suez, qui n'a cessé de s'accroître depuis l'annonce début septembre du nouveau projet de fusion, prévue au premier semestre 2008.


« Un scandale financier » selon les syndicats

L'action de GDF a d'ailleurs bondi en Bourse vendredi, sans parvenir toutefois à beaucoup réduire l'écart avec Suez, qui était en clôture de 6,54 euros, contre 5 début septembre. L'action GDF a terminé en hausse de 3,78%, à 40,36 euros, et celle de Suez de 1,60%, à 46,90 euros. Ce rachat d'actions avait été approuvé lors d'une assemblée générale du groupe en mai "dans la limite de 5%" du capital, à un prix maximal de 50 euros par action. Les bénéficiaires de cette opération seront les actionnaires privés de GDF a annoncé le groupe.Les fédérations syndicales CGT et FO de l'énergie ont qualifié ce rachat d'actions de "scandale financier". "Si GDF a un milliard d'euros à dépenser pour racheter ses actions, c'est qu'il n'a pas besoin d'une augmentation des prix du gaz", a jugé FO. Selon la CGT, "le gouvernement tente de soutenir le cours de Bourse de GDF par tous les moyens", alors que l'écart de valorisation avec Suez représente selon lui un "coût supplémentaire de 2,5 milliards d'euros". Par ailleurs, la CGT a mis en garde jeudi contre les effets de la privatisation de Gaz de France sur le prix du gaz, dont l'augmentation récemment annoncée n'est selon elle "qu'un début à une hausse conséquente des tarifs pour rémunérer les futurs actionnaires". Elle a dénoncé la publication, le 20 décembre dernier, du décret de privatisation de Gaz de France, nécessaire à sa fusion avec le groupe privé d'énergie Suez, alors que les institutions représentatives doivent toujours se prononcer sur la question !
Source: Liberté hebdo, http://www.libertehebdo.com/

jeudi 3 janvier 2008

Un peu de musique

A écouter : http://www.radioblogclub.fr/open/88806/fatals_pere/Keny%20Arkana-Nettoyage%20au%20Kaercher


KENY ARKANA

Nettoyage au karcher


Paroles:
La France change, on s'est dit avec mes compères,
Que pour nettoyer au karcher on était volontaires,
Tous ces magouilleurs déguisés,
Ok pour nettoyer la racaille, mais partons donc karchériser l'Elysée,
Ces hommes d'affaires, en forme de politiciens,
Libéralisant le pays en dépit des voeux d'la populass,
Baillonnant la démocratie, pour faire passer leurs lois,
Leurs décrets, même quand le peuple a dit « ASSEZ ! »
Gouvernement honteux, que rien n'amène à la démission,
Le plus ridicule de toute l'histoire de la nation !
Article 49-3, Répression, couvre feu,
Dépassée, ta cinquième République a prit un coup de vieux,
Nos ras-le-bol s'élèvent,
Gouvernement illégitime depuis le « NON » à la Constitution Européenne,
Partout ça s'mobilise, ANTI-LIBERALE,
Les prisons s'remplissent, la démocratie n'est pas libérable !

Refrain:Nettoyage au karcher,
Sortez les dossiers du placard,
C'est à L'Elysée que se cachent les plus grands des racailles !
Nettoyage au karcher,
« Gouvernement honteux, que rien n'amène à la démission »
Nettoyage au karcher,
Sortez les dossiers du placard,
C'est à L'Elysée que se cachent les plus grands des racailles !
Nettoyage au karcher,
« Gouvernement illégitime depuis le « NON » à la Constitution Européenne »

France schizophrene aux valeurs hypocrites qui écoeurent,
Stigmatisent nos quartiers, pour que les autres aient peur,
Des politiques qui jouent les acteurs,
N'assument pas le passé colonial, et quand les banlieues pètent, accusent les rappeurs,
Mauvaise foi exemplaire, aux mémoires sélectives,
Ô Douce France, de mon enfance joue l'amnésique !
Fait la belle, quand elle parle d'immigration,
Ce n'est pas ton peuple, collabo qui s'est battu contre l'Occupation !
Prend soin de ton podium, toi qui fut s'y fière,
De tes soi disants « Droits de l'Homme » et de ton siècle des Lumières,
Ta philosophie humaniste, s'est arrêtée à la théorie,
Quand tes armées sont parties coloniser l'Afrique !
La liberté d'expression, comme tout a deux vitesses,
Islamophobie à tout va, mais n'critique pas Israël !
C'est la politique, schizophrene de la France,
Fracture sociale maintenue, et parle d'égalité des chances !

Refrain

Idéologies mensongères, nous la font à la transversale,
Sortez les dossiers noirs, France-Afrique, demande à Verschave,
La France a oublié, pour les quelques uns qui vivent bien,
Qu'certains sont morts pour le droit des travailleurs, rappelle le à Villepin,
Contrat Premier Embauche, s'exécutent tous tes gages,
Régression sociale, à tous les étages !
Bientôt le point de non-retour,
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois comme un facho au premier tour !
C'est clair Zorro est arrivé, en Sarkozy totalitaire,
N'oubliez pas qu'c'est par les urnes qu'est arrivé Hitler,
Un ministre pro-Bush, L'OMC a son élève,Guillaume, Sarkozy, vice-président du Medef,
Pendant qu'les privatisations sèment la colère,
Nos politiques s'en réjouissent, en sont devenus actionnaires !
Snobent les protestations puis les criminalisent,
Envoyaient même le GIGN pour stopper des grévistes...

Refrain