mercredi 26 mars 2008

« Il faut rendre les profits de la SNCF utiles ! » par Jean-Jacques Candelier

"Le groupe SNCF a dégagé en 2007 un bénéfice net record de 1,042 milliard d’euros, le triple de celui de 2006. Le chiffre d’affaires est en hausse de 8%. Pas mal, pour une entreprise qui selon son nouveau président, « manque de compétitivité et fait trop de gâchis à cause de la rigidité des organisations, des métiers ainsi que des grèves » !

Cette « performance » serait imputable à des éléments exceptionnels (environ 845 millions), notamment des plus-values de cessions de participations en capital.
En réalité, dire que ce sont des « résultats en trompe l’œil » ne signifie strictement rien : le bénéfice est bien d’un milliard, et celui-ci ne va pas s’envoler !

La question importante, dès lors, est celle de son utilisation.
Quand on nous explique que la division Fret est dans un état « catastrophique », qu’est qui empêche la direction d’utiliser une partie de ce milliard pour améliorer celui-ci et investir pour faire respecter les engagement du Grenelle de l’environnement ?

A mon sens, une entreprise nationale devrait logiquement être une courroie de transmission de la politique nationale (d’ailleurs, je note que, pour la toute première fois, 130 millions d’euros de dividendes seront reversés à l’Etat, le paquet fiscal étant passé par là…), or pour l’instant, rien de concret n’a été annoncé par Guillaume Pépy, à part des acquisitions à l’étranger pour le moins aventureuses.

Il faut aussi rappeler que le financement des services TER est essentiellement public, avec en moyenne 72 % des charges qui sont supportées par l’État et les régions, donc par nos impôts. D’après moi, un tel résultat de la SNCF remet pour le moins en cause cette philosophie !
Enfin, j’estime très sincèrement que les salariés et les usagers doivent pouvoir profiter de ce bénéfice record. En effet, il faut surtout rappeler que celui-ci a été obtenu par des restructurations massives de cette entreprise publique, notamment de nombreuses suppressions d’emplois, la dégradation des conditions de travail, ainsi qu’un gel des salaires et des hausses de tarifs conséquentes pour les usagers.

Toutes ces raisons me poussent à être extrêmement vigilant sur le plan définitif qui sera présenté en juin par Guillaume Pépy ainsi qu’aux résultats des négociations prévues avec les syndicats."

Source : http://www.elunet.org/spip.php?article2493

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