lundi 31 mars 2008

ECOLE EN DANGER

Arrêt des suppressions de postes et des moyens pour la réussite de tous !
En décidant de ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux, le gouvernement fait un choix concret : celui de réduire drastiquement dans notre pays le nombre d'infirmières, de gardiens de la paix, de juges, ... et d'enseignants. L'école est la première touchée : avec près de 100.000 enseignants en moins depuis 2002, 12.000 cette année et d'autres programmés d'ici 2012, le plan d'austérité éducative du ministre Darcos est un vrai danger public. Le PCF apporte tout son soutien aux enseignants, parents et aux élèves qui manifestent leur colère partout en France.
Le monde de demain a besoin de citoyens et de salariés plus instruits !
L'information, le savoir, la connaissance n'ont jamais joué un aussi grand rôle qu'ajourd'hui. Inventions et découvertes se multiplient. Pour les poursuivre, les maîtriser, pour que leurs applications profitent à tous, qu'elles permettent une nouvelle croissance respectueuse des hommes comme de l'environnement, nous n'avons donc jamais eu autant besoin d'hommes et de femmes accédant au plus au niveau de culture.
C'est aussi une question citoyenne et démocratique : un haut niveau de formation développe l’esprit critique, utile pour penser l’avenir, agir ensemble, apprendre des autres et au besoin se défendre face à toutes les dominations, à commencer par celle idéologique exercée par les médias dominants.
Ne pas accroître les inégalités, mais les combattre !
Chacun le sait, l’école est face à de réelles difficultés pour faire réussir tous les élèves. Mais alors qu'un effort sans précédent devrait être accompli dans ce domaine, le gouvernement multiplie les coups contre notre système éducatif.
-Alors que la scolarisation précoce est un gage de réussite surtout quand les parents n’ont pas fait d’études longues et ne peuvent pas « préparer le terrain » pour le CP, des menaces pèsent sur l'avenir de l'école maternelle avec le risque de renvoyer vers des crèches, des gardes privées...
- Alors que 15% d’élèves au niveau national sortent de l’école élémentaire avec un niveau très faible, le ministre Darcos supprime pour tous 2h d’enseignement par semaine pour les réserver aux 15% d’élèves les plus en difficulté quand chacun sait que dans les écoles "défavorisées", ce sont 80% des élèves qui auraient besoin de ces 2h contre 2% dans les quartiers privilégiés. Encore plus d’injustice !
- Alors l qu'il faudrait penser des programmes de notre temps, la réforme des programmes baisse l’objectif du « niveau minimum » : se contenter de « mémoriser » et d’être dociles pour les uns qui seraient condamnés à être des « exécutants » de l’économie capitaliste ; développer les capacités de réflexion pour les autres mais en les payant au rabais sans reconnaître leur qualification. Voila la « priorité » pour l’éducation du Président Sarkozy : priorité au service du profit des actionnaires, pas du développement de la société.
-Alors que l'école a besoin d'enseignants parfaitement formés, tant dans leur discipline que sur la pédagogie, l’Etat liquide la formation d’enseignants au lieu de l’améliorer. Absurde : les profs sont poussés à enseigner des disciplines pour lesquels ils n'ont pas été formé. On les surcharge d'heures supplémentaires au détriment du travail pédagogique d'équipe au sein des établissements.
- Alors l que, naissances oblige, les effectifs grimpent en primaire et bientôt en secondaire, le gouvernement supprime les postes par milliers, créant des classes surchargées, réduisant les possibilités de choix de filières et poussant vers la sortie du système scolaire les redoublants qui ne trouveront plus place dans les établissements.
Riposter de suite : défendre et proposer
Ne nous laissons pas diviser : quelle que soit son origine sociale, chaque jeune a droit un haut niveau de culture commune dans une scolarité unique, avant de s’orienter. Tous les élèves peuvent apprendre et l’échec scolaire peut être vaincu.
Le PCF propose un plan de lutte contre les inégalités scolaires !
Dans les Villes, dans les Conseils Généraux, les élus communistes qui viennent d’accéder à des majorités, vont favoriser les aides aux familles, l’éducation, la culture et le sport. Mais seul l’État peut et doit assurer l’égalité de tous sur l’ensemble du pays. Les moyens d'un système éducatif du XXIème siècle existent : il faut s'attaquer aux profits du grand patronat et de la finance.Dans les luttes en cours et les manifestations prévues, les communistes vont agir avec tous ceux qui souhaitent empêcher ces injustices. C’est possible en s’unissant, personnels, parents, élus, lycéens et étudiants.
Lançons la riposte !

Expo photo

« MONDARINE A SATURATION »

Photographies de Laurence MAURIAUCOURT
avec sa fâcheuse tendance à exagérer…

Du 1er au 12 avril 2008
Au café –Brasserie le « ICI »
10, rue d’Inkermann
(métro République)
Vernissage le vendredi 4 avril à 19h

dimanche 30 mars 2008

Renault Dacia. La grève générale se poursuit

Roumanie. Rencontre avec les salariés de l’usine de Pitesti-Mioveni. Payés une misère par le groupe français, ils sont en grève générale pour exiger une rémunération décente. Plus aucune Logan ne sort de la chaîne de production.

L’accès à l’intérieur de l’usine Renault de Pitesti-Mioveni est strictement interdit aux visiteurs. On peut toutefois facilement se faire une idée de l’ambiance qui y règne. Les cloisons de tôle ondulée ne parviennent pas à étouffer les applaudissements, les cris, les coups de sifflet des grévistes. Mihail est l’un d’eux. Il occupe son poste, à l’intérieur de l’usine, depuis 7 heures ce matin, et ne partira qu’à 15 heures C’est son programme habituel. « On attend toujours des offres de la part de la direction, mais pour l’instant il n’y a rien. Les Français ne veulent rien lâcher », explique-t-il, en passant sa tête par une fenêtre. Un groupe de salariés sort de l’usine quelques minutes plus tard, la plupart sont très jeunes : « L’ambiance est très bonne à l’intérieur. On danse, on fait des blagues. Mais on reste déterminé. Demain (jeudi - NDLR) on ira à la manifestation. »

C’est le troisième jour consécutif de grève générale à l’usine Dacia de Pitesti-Mioveni. Sur les 13 000 employés, plus de 7 600 ouvriers, selon les syndicats, ont stoppé leur travail et occupent les salles de montage. En temps normal, 1 300 voitures y sont produites quotidiennement. Depuis lundi, aucune Logan n’est sortie de l’usine et les pertes se chiffrent déjà en millions d’euros.
Le syndicat majoritaire Automobile Dacia (SAD) demande une augmentation de 550 lei (environ 148 euros) brut par mois pour tous les salariés, une augmentation des primes de Pâques et de Noël, et une participation au profit de l’entreprise, à hauteur de 5 % à 10 %. Ion Iordache, l’un des dirigeants syndicaux, se prépare pour une nouvelle rencontre avec la direction, mais il n’attend pas grand-chose. « Ce n’est pas aujourd’hui (mardi - NDLR) qu’on trouvera un accord », lâche-t-il. À un groupe d’ouvriers qui sort de l’usine, il crie : « Demain, n’oubliez pas la manifestation ! » « On n’y sera, t’inquiète pas », lui répond-t-on.

Pour Lordache, mis à part l’augmentation salariale, l’un des enjeux cruciaux de ces négociations est celui des normes de travail. Obligatoire au niveau national pour chaque contrat signé, la direction de Dacia n’en propose toujours pas. « Aujourd’hui, c’est le chef de section qui décide de la masse de travail à effectuer. On ne sait jamais à l’avance », explique-t-il. Les syndicats souhaitent donc un encadrement plus strict du contrat du travail pour éviter toute forme d’exploitation.

Dans le complexe de Mioveni, le salaire moyen brut est de 1 064 lei (288 euros - NDLR) par mois. Mais plus de 2 500 salariés gagnent environ 780 lei brut (208 euros - NDLR) par mois, le salaire minimum offert par Dacia. Un revenu trop faible pour vivre correctement dans un pays qui détient toujours le triste record du plus bas pouvoir d’achat de l’UE, selon les statistiques d’Eurostat de juin dernier. Dernièrement, l’inflation pour les aliments de base, comme le pain ou les produits laitiers, a été particulièrement importante. Aujourd’hui, le prix d’un litre de lait en Roumanie est plus cher qu’en France.

Dans ces conditions-là, Cristian, vingt-six ans, est déterminé à faire plier les patrons. Il habite à 30 km de Mioveni et fait la navette tous les jours pour venir travailler. Une dépense prise en charge seulement pour moitié par la compagnie. « Tout est trop cher. J’ai une famille à nourrir et je n’y arrive plus », dit-il, désabusé. Mihai, lui, n’a que vingt ans. Il gagne 160 euros et c’est sa première grève. « On attend notre augmentation de 550 lei (148 euros - NDLR) et on ne cédera pas pour moins », lance-t-il.

Alors que de plus en plus de jeunes Roumains partent travailler à l’Ouest, attirés par des salaires plus élevés, la politique de bas salaire entretenue par l’entreprise est une stratégie à double tranchant. Les syndicats soulignent d’ailleurs qu’à ce compte-là les entreprises risquent de se heurter à un gros problème de main-d’oeuvre dans les mois à venir.

L’offre légèrement réévaluée de la direction ne convainc pas les syndicats, déterminés à poursuivre la lutte. Suite à de premières négociations mardi, celle-ci propose désormais une augmentation de 67 euros pour chaque employé, contre 39 euros en début de semaine. Elle a également tenté de poursuivre les syndicalistes devant les tribunaux en déposant une plainte pour « non-respect du droit de grève », arguant que les grévistes ne seraient finalement pas suffisamment nombreux au regard du quota exigible par la législation roumaine pour déclencher un mouvement. La décision sera rendue mercredi prochain.

En Roumanie, les revendications sociales sont de plus en plus nombreuses depuis le début de l’année. Dans la fonction publique comme dans le privé, les travailleurs demandent des revenus plus décents. Dans la plupart des secteurs, ils sont parvenus à obtenir des augmentations supérieures à 10 %. Sous la pression des luttes et de ces aspirations sociales, le salaire moyen du pays a connu l’une des plus importantes hausses de l’UE ces dernières années (31 % en 2007 selon l’Institut national des statistiques). Il plafonne cependant encore aujourd’hui à… 350 euros net.

Jonas Mercier
Article paru dans l’édition du 28 mars Correspondance particulière pour le journal l’Humanité.

Source : http://www.humanite.fr/La-Logan-ne-sort-plus-des-ateliers-de-Renault-Dacia

jeudi 27 mars 2008

Départ à 60 ans, augmentation des salaires et des pensions : On ne bat pas en retraite !



Tous à la manifestation, samedi 29 mars, départ à Paris, de Nation - 14 h 30 (le Parti communiste français sera présent sur le parcours au métro Faidherbe). La gauche a gagné les élections municipales et cantonales de Mars. Les attentes sont fortes pour des projets locaux de gauche, certes. Mais la droite sanctionnée, c’est aussi un message pour que la gauche propose et se mobilise pour un projet et des solutions notamment sur le pouvoir d’achat, le travail et l’emploi, les retraites, une mondialisation constructive pour les peuples. C’est le sens du soutien et de la participation du Parti communiste aux manifestations du 29 mars pour l’avenir des retraites. C’est le sens de ses propositions.

Loin d’avoir entendu le message des urnes, Nicolas Sarkozy et François Fillon ne veulent pas revenir sur les 15 milliards de cadeaux fiscaux et prétendent accélerer encore la politique de rigueur pour le plus grand nombre.

Retraites : au nom de l’équité ?
Après les quarante annuités d’abord pour les salariés du privé, puis pour ceux du public, après l’attaque des régimes spéciaux, le nouveau rendez-vous du 27 mars prévu par la loi Fillon de 2003 annonce la couleur : 41 ans de côtisation en 2012 pour prétendre à la retraite à taux plein, 42 ans un peu plus tard. Et pourquoi pas la suppression de toute référence à un âge de départ en retraite comme le revendique le rapport Attali couvert d’éloge par Nicolas Sarkozy et le Medef ? Travailler plus, pour gagner moins ?

Le plan emploi-séniors est un échec. A peine plus de 50% des 55/59 ans ont un emploi. Aujourd’hui, moins de 50% des salariés « liquidant » leur retraite peuvent partir à taux plein et doivent subir une décote de -5% par année manquante. Avec la précarité, particulièrement pour les jeunes et les femmes, cela s’amplifierait. Les propositions gouvernementales de 2008 conduiraient, en 2020, à des pensions équivalentes, en moyenne, à 55% du dernier salaire.
On peut dire non et financer de vraies retraites ! Avec les syndicats, le PCF demande l’augmentation des pensions, le rattrapage du pouvoir d’achat des retraites, le départ à 60 ans et la reconnaissance des départs anticipés pour pénibilité. L’emploi est au cœur du financement des retraites. Cela exige un relèvement du taux d’activité notamment des femmes, des jeunes, des seniors.
Une politique de développement des salaires, de la formation contribuerait à un nouveau type de croissance ainsi que des mesures pour résorber la précarité et pour la reconnaissance des formations. Le Parti communiste propose de revenir sur les exonérations de charges sans contrepartie. Il propose de moduler la part patronale en fonction de la politique d’emploi, de salaire et de formation des entreprises.

Pour garantir le système par répartition, pouvoir partir réellement à 60 ans et avoir de bonnes retraites, de nouveaux financements sont incontournables. Les revenus financiers des entreprises ne contribuent pas au financement de la protection sociale. Il faut les taxer. Le Parti communiste exige aussi que le gouvernement cesse de couvrir le MEDEF qui bloque les négociations sur le départ anticipé à la retraite pour pénibilité du travail.

Pour changer : des mouvements sociaux et une gauche qui se bat
Pour rompre la logique du MEDEF et de la droite, sur les retraites comme sur d’autres questions, il faut se faire entendre. Et saisir toutes les occasions, par la rue, par les urnes... Il faut aussi reconstruire une gauche rassemblée qui a des idées, une gauche, en rupture avec le libéralisme et qui se bat, pour donner , par exemple, des droits de regard et de décision aux citoyens et aux salariés sur lce qui les concerne. Une gauche qui estime, par exemple, qu’il y a beaucoup d’argent qui pourrait être bien mieux au service du pouvoir d’achat, de l’école, de la formation, du service public, de la santé, dans la culture, les retraites plutôt que dans la spéculation comme c’est le cas avec l’affaire de la Société Générale et la crise financière en cours. C’est à cela que le Parti communiste veut être utile.

mercredi 26 mars 2008

« Il faut rendre les profits de la SNCF utiles ! » par Jean-Jacques Candelier

"Le groupe SNCF a dégagé en 2007 un bénéfice net record de 1,042 milliard d’euros, le triple de celui de 2006. Le chiffre d’affaires est en hausse de 8%. Pas mal, pour une entreprise qui selon son nouveau président, « manque de compétitivité et fait trop de gâchis à cause de la rigidité des organisations, des métiers ainsi que des grèves » !

Cette « performance » serait imputable à des éléments exceptionnels (environ 845 millions), notamment des plus-values de cessions de participations en capital.
En réalité, dire que ce sont des « résultats en trompe l’œil » ne signifie strictement rien : le bénéfice est bien d’un milliard, et celui-ci ne va pas s’envoler !

La question importante, dès lors, est celle de son utilisation.
Quand on nous explique que la division Fret est dans un état « catastrophique », qu’est qui empêche la direction d’utiliser une partie de ce milliard pour améliorer celui-ci et investir pour faire respecter les engagement du Grenelle de l’environnement ?

A mon sens, une entreprise nationale devrait logiquement être une courroie de transmission de la politique nationale (d’ailleurs, je note que, pour la toute première fois, 130 millions d’euros de dividendes seront reversés à l’Etat, le paquet fiscal étant passé par là…), or pour l’instant, rien de concret n’a été annoncé par Guillaume Pépy, à part des acquisitions à l’étranger pour le moins aventureuses.

Il faut aussi rappeler que le financement des services TER est essentiellement public, avec en moyenne 72 % des charges qui sont supportées par l’État et les régions, donc par nos impôts. D’après moi, un tel résultat de la SNCF remet pour le moins en cause cette philosophie !
Enfin, j’estime très sincèrement que les salariés et les usagers doivent pouvoir profiter de ce bénéfice record. En effet, il faut surtout rappeler que celui-ci a été obtenu par des restructurations massives de cette entreprise publique, notamment de nombreuses suppressions d’emplois, la dégradation des conditions de travail, ainsi qu’un gel des salaires et des hausses de tarifs conséquentes pour les usagers.

Toutes ces raisons me poussent à être extrêmement vigilant sur le plan définitif qui sera présenté en juin par Guillaume Pépy ainsi qu’aux résultats des négociations prévues avec les syndicats."

Source : http://www.elunet.org/spip.php?article2493

Républicains et démocrates refusent la réhabilitation de l'OAS

À l’annonce d’une cérémonie en hommage aux participants à la manifestation de l’OAS du 26 mars 1962, organisée par d’anciens activistes de l’organisation séditieuse, plusieurs associations ont demandé au préfet de police de Paris d’interdire ce rassemblement.
Sans nouvelles, elles invitent les Parisiens à " venir exprimer leurs sentiments républicains à 16 h 45, place Charles de Gaulle, devant l’entrée du souterrain desservant l’Arc de Triomphe".


Le 26 mars 1962 en matinée, une semaine après le cessez-le-feu en Algérie, l’organisation séditieuse dénommée OAS (Organisation armée secrète), issue du putsch d’avril 1961, lançait, par voie de tracts, un mot d’ordre insurrectionnel. Elle exhortait les Algérois à former des cortèges, l’après-midi même, en direction du "périmètre de bouclage de Bab-el-Oued". Les participants à ce rassemblement, préalablement interdit par les autorités civiles et militaires, se heurtaient à un barrage des forces de l’ordre rue d’Isly : la manifestation causait quarante-six morts.

Quarante-six ans après, des dirigeants associatifs, anciens de l’OAS, Claude Rochette et Jean-François Collin, appellent à une cérémonie sous l’Arc de Triomphe dont l’objet serait, au travers du ravivage de la Flamme, d’honorer le souvenir de ces victimes de la fusillade de la rue d’Isly.
« Un demi-siècle après, l’OAS s’approprie la mémoire douloureuse des fils et filles ainsi que des frères et soeurs de celles et ceux qu’elle a abusés en les encourageant à défier l’État au péril de leur vie. »

À l’annonce de cette cérémonie de ravivage de la Flamme prévue à l’Arc de Triomphe ce mercredi à 17 heures, plusieurs associations (l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS et l’Association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, le Comité vérité justice pour Charonne, le MRAP, le collectif anticolonial.org) ont lancé un appel dans lequel elles trouvent « inadmissible qu’une telle célébration, encadrée par d’anciens tueurs de l’OAS, puisse se dérouler sur un site aussi hautement symbolique de notre histoire nationale que l’Arc de Triomphe ».

Prenant acte que l’interdiction, demandée, de cet hommage du 26 mars 2008, ne soit à l’ordre du jour ni de la préfecture de police, ni du ministère de l’intérieur ni du nouveau secrétariat d’Etat à la défense et aux anciens combattants, les associations invitent donc à les Parisiens à "venir exprimer leurs sentiments républicains le mercredi 26 mars 2008 à 16 h 45, en haut de l’avenue des Champs-Élysées, place Charles de Gaulle, devant l’entrée du souterrain desservant l’Arc de Triomphe".

Dans la journée, le groupe communiste au Conseil de Paris a répondu favorablement à cet appel. Dans un communiqué, Ian Brossat, nouveau président du groupe communiste du Conseil de Paris, s’élève "vivement contre l’autorisation accordée à ces nostalgiques de l’Algérie française qui ont fait tant de mal à la République". " Cette cérémonie fait insulte au monde combattant, aux militaires et aux fonctionnaires de l’Etat", affirment les élus parisiens, qui participeront à ce rassemblement.

Source : http://www.humanite.fr/Souvenir-du-26-mars-1962-Rassemblement-anti-OAS-Arc-de-Triomphe-Paris-des

mardi 25 mars 2008

Réforme Darcos, Rapport Pochard : Refusons le lycée des inégalités

Les résultats des élections municipales ont désavoués la prétendue « rupture » de Nicolas Sarkozy. De plus en plus, le peuple français voit le gouvernement pour ce qu'il est : un organe au service des capitalistes, qui mène en toute logique une politique au service des privilégiés de la fortune et du patronat, au détriment des classes populaires, des jeunes et des salariés.Après avoir méprisé toutes les luttes de cet automne, notamment celle contre la LRU, le gouvernement commence à se trouver en difficulté. Comble du comble, Fillon et son gouvernement trouve comme seule explication à la défaite un rythme de réforme pas assez soutenu. Les français veulent moins de services publics, moins de pouvois d'achat, et un étalage toujours plus révoltant du luxe dans lequel vit quotidiemment Sarkozy et les capitalistes.
Le rouleur compresseur qui détruit les acquis sociaux durement acquis par les générations précédentes n'irait pas assez vite.
La vérité est tout autre. Les français n'en peuvent plus de voir le gouvernement brader tout ce qui peut l'être pour répondre à la rapacité d'une classe minoritaire. En tant que lycéens, nous devons absolument nous mobiliser pour imposer d'autres choix comme le font de plus en plus de lycées en France depuis plusieurs semaines.

Vers une éducation soumise aux volontés de la Bourse ?
Connaissez-vous Xavier Darcos? Non? Les habitants de Périgueux si! C'était leur maire... jusqu'à ce que, le 16 mars, ils ne lui renouvellent pas leur confiance. Pour un ministre, être battu dans sa ville, c'est mauvais signe. La mauvaise nouvelle, c'est que Darcos pourra désormais consacrer tout son temps à la mise en oeuvre du projet de la droite et des capitalistes pour l'éducation. Ce projet tristement cohérent a trois aspects principaux:- Moins de moyens pour l'Éducation nationale : d'où les suppressions de postes décidées nationalement, qui font que classes, options, parfois filières entières disparaissent. pour la droite, le rôle de l'État est de s'effacer devant les intérêts privés des capitalistes.
Ces derniers auront un pouvoir de plus en plus grand dans notre éducation et pourront faire de nous des soldats de la guerre économique, sans droits et prêt à accepter des conditions de travail toujours plus dures.- Plus de sélection et de plus en plus tôt : le gouvernement prouve ainsi son dévouement à la grande bourgeoisie, dont les enfants devraient être les seuls à pouvoir accéder à un enseignement de qualité permettant la réflexion et l'action sur le monde- Toujours pas d'avancée vers un contenu émancipateur de ce qui est enseigné. Marx disait que les idées dominantes de chaques époques étaient les idées de la classe dominante, la propagande commence dès le plus jeune âge. L'école qu'on nous construit devient un formidable outil pour contraindre nos esprits à la pensée unique.


RAPPORT POCHARD : NOS LYCÉES SERONT-ILS « VENDUS » DANS L'INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE ?
Le rapport Pochard est un « livre vert » de 271 pages de recommandations faites au ministre Darcos, qui a immédiatement déclaré son intention d'en faire appliquer l'essentiel.
Que voudrait dire l'application de ces recommandations?-
- Le piège de « l'autonomie » des lycées: ainsi, les lycées seraient plus « autonomes », plus « libres » dans la rédaction de leurs projets éducatifs. Mais l'objectif réel est le même que celui de la LRU, loi sur les universités, qui a accentué la soumission des universités aux intérêts des capitalistes. En fait, tous les lycées auront l'obligation d'enseigner un « socle commun ». Ce socle commun est né de la loi Fillon, qui en 2005, avait fait manifester des centaines de milliers de lycéens. Il se limite à l'apprentissage du simple lire-écrire-compter-cliquer. Pour le reste, c'est-à-dire la réflexion sur le monde, son fonctionnement, les arts, et tout ce qui permet une véritable émancipation sociale et intellectuelle, les inégalités entre lycées seront renforcées: chaque lycée devra négocier ses moyens auprès de l'académie en fonction... de sa compétitivité
Chaque lycéen aura droit au minimum, alors que les fils de grandes familles auront ce qui leur est nécessaire pour reproduire l'ordre social existant !
- Des profs et des personnels plus précaires: la notation des enseignants sera faite uniquement par le chef d'établissement, de même que le recrutement (porte ouverte à toutes les discriminations).
Les promotions seront attribuées au mérite et selon les résultats... des élèves ! La bivalence, c'est-à-dire l'enseignement dans deux matières différentes, deviendra progressivement la règle. Mais pas un mot sur les bas salaires ni sur les personnels non titulaires qui subissent déjà la précarité.
Le choix que nous avons devant nous est simple:
Soit nous nous résignons, acceptant le rapport Pochard et l'application du projet de la droite. Alors, nous évoluerons dans des lycées inégaux, puis dans des universités dégradées et privatisées, et enfin nous parviendrons peut-être après des efforts démesurés à un emploi sous-payé et précaire.Soit nous profitons des difficultés politiques du gouvernement pour amplifier les mobilisations autour des suppressions de postes en contestant la politique éducative de Darcos: Alors le projet de société de la droite et de la classe capitaliste pourra être contrecarré.

lundi 24 mars 2008

Martine serait elle bourgoise...?


La caisse noire des patrons : les millions du lobbying politique

Laurence Parisot, dans le rôle de la grande moraliste, prétend n’avoir rien su de l’existence d’une caisse noire de 600 millions d’euros gérée en douce par la fameuse UIMM (la métallurgie), une des plus puissantes organisations du MEDEF. Elle prétend aussi n’avoir jamais eu connaissance des retraits en espèces effectués dans ce pot par Gautier-Sauvagnac.
Bref ce serait chez les patrons la lutte de la jeune garde contre la vieille garde, du 21è siècle contre le 19è, de l’économie des services de demain contre le monde industriel d’hier, des zorros de la transparence contre les seigneurs de l’opaque.

Qui peut croire cette fable ?

Reste que depuis l’irruption de l’affaire il y a six mois sur le devant de la scène, les noms des destinataires des valises de billets sont toujours inconnus au bataillon. Dans une chronique du journal Les Echos, on lit : « Comment la présidente du MEDEF a pu découvrir si tard ce que tout le milieu savait déjà ? » Quel aveu !

De fait, le syndicat patronal ne s’est jamais privé de mettre en œuvre tous les moyens pour défendre les intérêts de ses mandants. Parisot n’a sans doute pas oublié le tabac qu’elle avait fait à l’assemblée générale du MEDEF dans le Doubs en janvier 2006 en lançant sous les vivats : « Nous sommes engagés résolument dans le lobbying parlementaire et politique ».

Et ce n’est un secret pour personne que des députés et des sénateurs ont pour le MEDEF l’oreille la plus attentive et ont l’art des amendements aux textes qui roulent pour ces messieurs des entreprises : Charles-Amédée de Courson, Hervé Mariton, Louis Giscard d’Estaing, Aymeri de Montesquiou, Olivier Dassault, on en passe et des meilleurs, sont ainsi dans les petits papiers du MEDEF.

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre... Alors recruter des commandos de petites frappes contre les piquets de grève, alimenter les comptes des patrons qui font face à un conflit, acheter des journalistes (ou des syndicalistes de peu), faire le siège des préfectures ou des ministères relève de la panoplie classique. Cela s’appelle la lutte des classes.

Et les citoyens ne s’y trompent pas. Dans un sondage CSA/L’Humanité, une grande majorité d’entre eux estiment que cette faire de caisse noire est grave, que la direction du MEDEF était au courant. Sarkozy, ami des grands affairistes, vient d’ailleurs de payer cette complicité, dans les urnes.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2646

vendredi 21 mars 2008

Les villes communistes osent: Bobigny prend un nouvel arrêté contre l'exclusion locative

Le 14 mars 2008 , à la veille de la reprise des expulsions locatives, la maire réélue de Bobigny, Catherine Peyge, signe un nouvel arrêté pour interdire les expulsions locatives, premier acte politique du nouveau conseil municipal

La fin de la trêve hivernale marque le retour de l'incertitude, parfois du cauchemar pour les familles menacées d'une expulsion locative.Comme les années précédentes, Bobigny s'engage ainsi pour le droit de vivre dignement. La loi sur le droit opposable au logement ne doit pas rester une coquille vide : il faut le rendre concret en arrêtant la machine à exclure les familles qui, faute de ressources suffisantes, ne peuvent accéder à ce droit constitutionnel.

À travers ces arrêtés, « nous nous opposons à des pratiques inacceptables » souligne Catherine Peyge. Et d'affirmer, prenant l'exemple du 115 et des ‘hôtels sociaux', que « les expulsions et les dégâts humains qu'elles provoquent coûtent infiniment plus cher qu'un maintien dans les lieux, avec un accompagnement social adapté. »C'est la cinquième année que la Ville de Bobigny prend de tels arrêtés ; ils ont, jusqu'à présent, été systématiquement annulés par le Tribunal administratif, sur requête du Préfet.

Dans le cadre de la mise en oeuvre du droit au logement opposable, l'Etat continuera t-il de traîner en justice comme des hors-la-loi les communes qui prennent de tels arrêtés ? Ou sera-t-il cohérent avec ses objectifs et suspendra toutes expulsions locatives pour raisons économiques et sociales ?

Source : http://pcfarras.over-blog.com/article-17918838.html

jeudi 20 mars 2008

Jean-Marie Guyau, notre philosophe au marteau

Nietzsche avait compris ce moraliste athée français qui tentait de fonder l’éthique sur la puissance vitale et non sur le devoir ou l’utilité.

Il n’y a guère qu’en philosophie que l’ancien peut être nouveau. C’est une idée précieuse qu’ont eue les Éditions Allia d’exhumer cette Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction de Jean-Marie Guyau (1854-1888), emporté à l’âge de trente-trois ans par la phtisie mais qui avait eu tout de même le temps d’écrire une bonne dizaine d’ouvrages.

Lutte contre les préjugés moraux, volonté de s’en tenir aux faits observés, récusation égale des systèmes modernes (utilitarisme, positivisme, évolutionnisme) et des systèmes classiques (morale chrétienne, morale kantienne), le lecteur qui découvre cet ouvrage est frappé par les conjonctions d’idées avec Nietzsche, lequel se disait lui-même « philosophe au marteau ». Les deux hommes se sont peut-être croisés sans le savoir dans les rues de Nice et de Menton. En tout cas, si Guyau n’a jamais entendu parler de Nietzsche, Nietzsche, lui, a lu crayon en main cette Esquisse et marqué en plusieurs endroits son approbation.

Les idées de Guyau en matière de morale, et qui remontent déjà à l’avant-dernier siècle, gardent leur impact révolutionnaire : la véritable sanction devrait être l’impunité ; toute sanction est soit une cruauté (si elle est une peine), soit un privilège (si elle est une récompense), dans tous les cas elle est à la fois injuste et immorale (presque aucun criminel n’éprouve du remords). Donner au devoir une valeur morale, c’est oublier qu’il peut commander le crime.
Guyau prévoit la disparition de la peine de mort et dénonce les illusions religieuses d’une plume alerte. Dieu, pronostique-t-il, deviendra toujours plus inutile.

Mais ce qui fait de Guyau le frère de Nietzsche, c’est d’abord son projet d’articuler la morale à la vie. Vivre, ce n’est pas seulement acquérir et accumuler, c’est aussi dépenser. Contre les utilitaristes anglais, le philosophe français a les mêmes objections que son alter ego allemand : la vie ne calcule pas, elle se répand et dépense.
Ce qu’il y a aussi de profondément nietzschéen chez Guyau, c’est la façon qu’il a d’analyser le comportement moralement qualifié comme une dynamique de forces : où y a-t-il résistance ? Et d’où vient-elle ? Où n’y en a-t-il pas ?

La vie morale, comme la physique et la psychique, est faite d’impulsions et de résistances dont nous n’avons que rarement conscience. Ce que les philosophes ont appelé devoir ou obligation vient de plus loin que la pensée. L’intensité de la vie est le mobile de l’action, et c’est parce qu’elle cherche à se répandre autour d’elle que la vie chez l’être humain est de nature sociale.
Traduisons en termes d’aujourd’hui : cette morale sans obligation ni sanction ne correspond-elle pas à ce que nous appelons « éthique » ? C’est la vie, en effet, et non la pensée, qui nous a persuadés de remplacer la rigidité de la morale par la souplesse (au moins apparente) de l’éthique, pour le meilleur comme pour le moins bon. On ne sera pas forcément d’accord avec Guyau mais il y a quelque chose de plus important que d’être d’accord avec un philosophe : c’est d’être stimulé par lui.

Christian Godin, philosophe.
Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, de Jean-Marie Guyau. Éditions Allia, 2008, 222 pages, 15 euros.

mercredi 19 mars 2008

1848 : la révolution des femmes

Il y a cent soixante ans, la révolution de 1848 donne aux femmes, pour la première fois, la possibilité d’intervenir sur la scène publique. Au travers de journaux, pétitions, associations… Femmes célèbres, femmes du peuple, côte à côte, prennent la parole. Brève libération : les hommes confisquent bien vite cette parole révolutionnaire !
Un article de Michelle Perrot publié dans L’Histoire n°218.

C’est, semble-t-il, en juin 1848 que La Voix des femmes, journal d’Eugénie Niboyet, parla pour la première fois des « femmes de 1848 », les érigeant, par le langage, en actrices de l’histoire. L’expression a fait fortune, avec des éclipses, des refoulements, des retournements liés aux révisions historiographiques qui menacent particulièrement l’histoire du féminisme, « niée dans le même temps où elle se fait »1, et par les femmes elles-mêmes.
Daniel Stern (nom de plume de Marie d’Agoult), qui fut l’amie de Franz Liszt et la précoce historienne de 1848 (Histoire de la Révolution, 1850), oppose les femmes du peuple aux « excentriques » des clubs et des journaux. Moquées par les publicistes, elles sont tournées en dérision par les compagnons – des séries à succès du Charivari.

Le théâtre les prend pour cibles. En 1849, un vaudeville « réactionnaire » met en scène Les Femmes saucialistes, par des comédiens d’âge mûr, aux allures grotesques, voire monstrueuses.
Sand, en raison de sa célébrité et de son engagement aux côtés du Gouvernement provisoire (cf. encadré « Deux siècles de luttes »), suscite les sarcasmes les plus haineux : « L’égérie », « la Sapho de la République », « la belle et sainte muse » est une « rouge » qui couche et qui touche de l’argent pour ses Bulletins de la République ; blessée, elle se croira obligée de démentir. Au mieux, c’est le silence : dans la peinture des barricades, les femmes sont absentes, bien plus qu’en 1830, lors de la révolution des « Trois Glorieuses » qui fut à l’origine de la monarchie de Juillet ; ou alors dans la position de la femme-qui-aide, ou sous les traits d’une virago qui préfigure la « pétroleuse », femme incendiaire de la Commune. En ce milieu de siècle, la barricade devient plus étroitement masculine, dans sa représentation plus que dans sa pratique, manière d’évacuer de l’espace public la présence des femmes, désormais figées en allégories et en symboles. Et les manuels scolaires peuvent, allègrement – aujourd’hui encore –, parler du suffrage « universel » de 1848, sans même indiquer qu’il n’était que masculin…

Cependant, l’historiographie contemporaine a redécouvert les « femmes de 1848 », que nous appellerions plus volontiers « des femmes en 1848 » pour éviter les pièges d’une trompeuse unité verbale : fugitivement d’abord, lors du premier centenaire, grâce à Édith Thomas, cette pionnière; de façon beaucoup plus soutenue, aujourd’hui, en raison des développements d’une histoire des femmes devenue plus soucieuse du politique. Les travaux de Michèle Riot-Sarcey, de Christiane Veauvy et de Christine Fauré, dont l’Encyclopédie politique et historique des femmes est particulièrement attentive à la dimension européenne, ont notamment contribué à réévaluer une expérience sans précédent.

Dans un monde construit sur une rigoureuse distinction du public et du privé, « sphères » considérées comme des équivalents des sexes, sur la famille patriarcale, cellule de base et interlocutrice de l’État, sur la subordination civile de la femme mariée et l’exclusion des femmes de la politique, 1848 a constitué sinon une rupture, du moins une brèche, où se sont engouffrées des femmes, avides de leurs droits ou simplement rebelles. Bref épisode qui frappe par son intensité, la variété de ses manifestations, et son extension à la fois sociale et spatiale, sans qu’on puisse mesurer vraiment la part de la contagion ou de la simultanéité. Moment fulgurant d’une prise de parole où les femmes se font, pour une fois, entendre sans médiation.

Une élite de femmes urbanisées, éprises de liberté
Mais ces femmes de 1848, qui sont-elles dans leur diversité ?
Des femmes connues, voire célèbres, et des anonymes ; des habituées de l’espace public, au moins littéraire, et d’obscures lectrices, ménagères ou travailleuses des faubourgs et de la province ; de moyennes, voire petites bourgeoises, institutrices, publicistes, sages-femmes…, engagées dans un salariat incertain, mais aussi des ouvrières du textile ou de la couture‑; des femmes seules, célibataires ou séparées, attentives au divorce, et des mères de famille, soucieuses de l’éducation de leurs enfants – un des arguments civiques de toutes ; des femmes pauvres, prostituées parfois, libérées de Saint-Lazare (la prison parisienne des femmes) dès les premiers jours d’une révolution généreuse qui voit dans ces « filles perdues » des filles du peuple, et souvent réfugiées dans les lavoirs du bord de l’eau, hauts lieux de la sociabilité féminine.Les plus actives ont fait leurs premières armes dans les journaux nés de 1830, tel La Femme libre. Le socialisme, surtout le saint-simonisme, qui prêchait l’émancipation jumelle des prolétaires et des femmes, appuyé sur l’unité du « couple-prêtre » des deux sexes réconciliés, avait constitué un formidable apprentissage (cf. encadré « Les socialistes utopistes et les femmes »).

Toutefois, l’exigence quasi victorienne de respectabilité morale avait refoulé les derniers éclats d’une libération sexuelle dont Claire Démar fut la tragique interprète (en 1834, l’auteur de Ma loi d’avenir, désespérée de ne pouvoir l’atteindre, s’était suicidée), et dont les premiers romans de George Sand (Indiana, Lélia) sont aussi porteurs.Michèle Riot-Sarcey a évoqué la trilogie Niboyet-Gay-Deroin, « trois figures critiques du pouvoir ". Eugénie Niboyet (1807-1883), une protestante philanthrope, secrétaire de la Société de la morale chrétienne, visiteuse de prison et militante de l’abolition de la peine de mort, publiciste expérimentée, fut la principale animatrice du Club des femmes et de La Voix des femmes. Jeanne Deroin (1805-1894), lingère, puis institutrice, compagne d’un socialiste dont elle eut trois enfants, attachait beaucoup de prix à l’éducation. Elle fut candidate aux élections du printemps 1849, avant de s’exiler à Londres. Jeanne-Désirée Véret (1810-1890), devenue Gay par son mariage avec un disciple du socialiste anglais Robert Owen, rencontré à Londres en 1837, lors de son premier exil, lingère, saint-simonienne, puis fouriériste (cf. encadré « Les socialistes utopistes et les femmes »), s’investit surtout dans les associations ouvrières et mena le combat pour les ateliers nationaux féminins et le droit au travail des femmes. Déléguée par les travailleurs du Faubourg-Montmartre, elle milita pour la présence des femmes à la Commission du Luxembourg, instituée le 28 février 1848 pour étudier les questions sociales, et fut, pour cette raison, destituée. Plus qu’aucune autre, cette femme passionnée tenta de vivre ensemble l’amour et la révolution, ce dont témoignent ses superbes lettres.
Mais il y en eut bien d’autres : Pauline Roland (1805-1852), fille du directeur des Postes de Falaise, montée à Paris pour rencontrer le disciple de Saint-Simon Prosper Enfantin (cf. encadré « Les socialistes utopistes et les femmes »), mère célibataire de quatre enfants, gagnant sa vie par l’aiguille et la plume. Institutrice, elle fonda en 1849 avec Jeanne Deroin l’Association fraternelle des instituteurs socialistes. Arrêtée, déportée en Algérie, après le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, elle mourut sur la route du retour en 1852. Et encore Suzanne Voilquin, sage-femme, disciple d’Enfantin, qui fit en 1834 le voyage d’Égypte pour y chercher, conformément à la doctrine saint-simonienne, la « Mère » qui devait s’y trouver ; Adèle Esquiros, Jenny d’Héricourt, Élisa Lemonnier, zélatrice de l’instruction professionnelle des filles, la toute jeune Victoire Tinayre, future communarde. Et toutes celles qui écrivent anonymement, signant de leurs prénoms, encore une fois selon la pratique saint-simonienne, dans les colonnes de La Voix des femmes, ou le courrier des lectrices.

Une élite de femmes, urbanisées, alphabétisées, voyageuses, gagnant leur vie de toutes les manières, éprises d’écriture et de liberté, « intellectuelles » avant la lettre, forment l’armature de ce mouvement. Elles organisent des réunions, à leur domicile, « chez celle qui aura le plus de chaises », se démènent dans tous les sens, conscientes de vivre une conjoncture historique dont il importe de tirer parti.Elles s’appuient sur une nébuleuse de lingères, brodeuses, couturières, que Jeanne-Désirée Gay tente d’organiser en coopératives au sein des ateliers nationaux.
Mais au-delà – et en dehors – , bien d’autres femmes s’ébranlent, et dans des milieux très divers. Les ouvrières de Saint-Étienne et du Lyonnais manifestent, violemment, contre les couvents qui leur font concurrence. Dans les campagnes du Var, à La Garde-Freinet, les femmes font grève, défilent dans les rues, organisent une société de prévoyance, la Sainte-Madeleine. Le salariat introduit à de nouvelles formes de sociabilité.

Le travail, le salariat, la ville : tel est l’horizon brouillé de ces femmes d’un peuple aux contours indécis. Des paysannes, présentes au contraire dans les émeutes de subsistances de 1846-1847, il est peu question.Ce qui frappe, c’est la force relative du nombre, tant en France qu’en Europe. Les associations se chiffrent pas dizaines, les manifestations par centaines, les pétitions surtout, forme classique de l’expression citoyenne des femmes, par milliers de signatures. A Vienne, en Autriche, une pétition du « Groupe démocratique des femmes » en obtient plus de mille. Mouvement de masse ? C’est beaucoup dire. Néanmoins, avec l’extension de l’alphabétisation et du salariat, on sort du cercle étroit des dames pour entrer dans l’ère moderne des foules. On change, timidement, d’échelle. Frappe aussi une certaine mixité sociale, avec le voisinage de femmes « auteures », ou de patriotes de haut vol liées, par leurs maris souvent, aux mouvements nationaux – ainsi, en Roumanie, Anne Ipatescu et Marie Rosetti, et, en Italie, la princesse Cristina de Belgiojoso –, et de femmes du peuple. Une alliance fragile, qui ne se retrouvera plus au même degré.1848 a donné le signal d’une incroyable effervescence féminine. « Après la révolution de février, le Gouvernement provisoire fut assailli par les femmes », lit-on dans La Politique des femmes en août 1848. « Les unes écrivaient des lettres, d’autres des projets, d’autres arrivaient en troupe un drapeau en tête, et toutes venaient demander protection à la République. »

Leurs formes d’action empruntent à l’alphabet démocratique du temps. Elles constituent des délégations, organisent des comités, des clubs à la mode anglaise, avec lectures publiques et discussions sur des thèmes annoncés. A Lyon, à Paris, il y en eut plusieurs, souvent chahutés par de mauvais plaisants, qui se gaussent de la gaucherie des oratrices. Les femmes fondent des associations : coopératives, mutuelles, sociétés fraternelles… Interdites de banquets masculins, sous prétexte de décence, elles en tiennent pour elles-mêmes : à Preyssas, petite commune du Lot-et-Garonne, elles sont cent cinquante à s’y retrouver.

De la pétition à l’opuscule, elles ont tout osé
Elles participent aux manifestations communes, notamment aux cortèges de fêtes, telle celle de la Fraternité, le 20 avril 1848, par lesquelles la Révolution tente de se donner un rituel de gestes et de symboles unificateurs. Mais elles ont aussi les leurs propres, surtout pour le travail. Quelques-unes, les plus jeunes, prétendent patrouiller et monter la garde : on réprouve ces Amazones, ainsi que les barricadières nombreuses pourtant. L’accès aux armes, à la rue, à la parole publique demeure suspect et sous contrainte.Au bout du compte, l’expression écrite convient mieux aux femmes. De la pétition à l’opuscule et à la presse, elles ont tout osé.

George Sand se voue à l’écrit politique : Lettres au peuple, Bulletins de la République, brochures d’éducation populaire (Paroles de Blaise Bonnin), articles quotidiens… représentent des centaines de pages d’une oeuvre politique sous-estimée. Les pétitions, émanant de groupes professionnels ou locaux, se multiplient. Sur six cent quarante pétitions adressées avant le 2 mai 1848 à la Commission du gouvernement pour l’organisation du travail, Rémi Gossez en dénombre soixante-trois qui émanent de femmes, blanchisseuses, ouvrières de l’aiguille ou confectionneuses qui, dans tous les cas, donnent priorité au salaire5. En Allemagne et en Autriche, les « femmes de Bonn » et celles du Groupe démocratique de Vienne privilégient la participation politique.

De manière générale, les textes courts – lettres, tracts, manifestes, feuilles volantes… – conviennent aux femmes qui n’ont guère le temps de faire plus.Pourtant, certaines ont lancé des journaux, dont, depuis 1830, elles sont devenues familières. La princesse Cristina de Belgiojoso, historienne et journaliste, grande figure du Risorgimento (mouvement de l’unité italienne), avait créé L’Ausonio en mars 1846 pour expliquer au public français la situation de son pays. George Sand lance La Cause du peuple ; l’Allemande Louise Otto, La Frauen-Zeitung (« Journal des femmes », premier numéro en avril 1848) ; Eugénie Niboyet et ses amies font de La Voix des femmes (le premier numéro sort le 20 mars) une tribune et un centre de ralliement.

Projets et propositions s’y expriment : sur le travail, le logement, les tâches domestiques, les équipements collectifs, elles ébauchent des solutions imprégnées de fouriérisme (cf. encadré). Elles en appellent à la générosité des riches, organisent des souscriptions et des quêtes, tiennent des conférences sur l’instruction des femmes…Le plus intéressant réside dans l’existence d’un « courrier des lectrices » où s’expriment des ouvrières en quête d’emploi. La Voix reçoit le soutien d’écrivains illustres, de correspondantes étrangères ; elle donne des informations sur le mouvement en province et en Europe. Elle prend position pour le vote des femmes et soutient, sans succès, la candidature de George Sand aux élections à l’Assemblée nationale. Lorsque, miné par les dissensions internes, le journal s’interrompt, Jeanne-Désirée Gay lance La Politique des femmes, plus ouvrier, et Jeanne Deroin, L’Opinion des femmes. Elle y proteste contre le manque de hardiesse du Parlement qui maintient les femmes dans la dépendance. « Ne voulant émanciper la femme ni comme être humain, ni comme chat, chien, tigre, lion, serpent […], il en a fait une chose. » En quelques mois, un fleuve de textes et de mots s’est écoulé, porteur de revendications nouvelles.Mais quelles revendications ? A travers ces écrits, s’affirme un profond désir d’autonomie, de dignité, de reconnaissance, l’aspiration à être consultées et respectées. Des ouvrières s’agitent-elles ? Eugénie Niboyet commente : « Pourquoi ces femmes, ordinairement si paisibles, font-elles leur 93, pourquoi elles se révoltent ? Parce que les ateliers de femmes sont dirigés par des hommes, parce que la faveur est à plus haut prix que le mérite […]. Ce que l’ouvrière veut, ce n’est plus l’aumône organisée, c’est le travail justement rétribué. […] Les ouvrières ne veulent pas compliquer la tâche du gouvernement ; mais elles veulent être consultées en ce qui les concerne. »Voilà bien l’essentiel : être enfin reconnue comme sujet.

Ce qui veut dire : droits civils, y compris droit au divorce, droit au travail, à l’éducation et enfin droits civiques. George Sand considère l’égalité civile comme une priorité absolue. Eugénie Niboyet milite pour le divorce. Le projet de loi en sa faveur, présenté par Crémieux, en mai, est chahuté par les députés et reporté sine die. Jeanne-Désirée Gay proteste contre le caractère charitable des ateliers nationaux féminins ; on les fait surveiller par « des dames à chapeau qui nonchalamment lisent le journal, accompagnent chaque phrase d’une fraise au sucre et au vin de Bordeaux, mais n’aident en rien les petites ouvrières qui songent qu’avec un salaire à la pièce et leur manque de rapidité, elles n’auront que trente centimes, à peine de quoi acheter du pain ». Selon le socialiste Philippe Buchez, le travail des femmes « est un de nos plus sérieux embarras ».

On le traite de manière particulière, comme une question à part, prompt à flétrir la concurrence des couvents et prisons, où le travail est interdit par décret, tandis qu’on demeure évasif quant à l’égalité avec les hommes ordinaires. Les femmes sont vues comme des êtres fragiles, à protéger, les jeunes filles surtout, que guette la prostitution. La notion de droits importe moins.Les femmes allemandes, Louise Otto en tête, insistent surtout sur l’éducation qu’elles veulent réformer de fond en comble, pour les deux sexes, du jardin d’enfants à l’enseignement supérieur, et organisent des établissements indépendants à la fois des Églises et de l’État. Pour former les maîtresses, on institue un « Collège d’enseignement supérieur du sexe féminin » à Hambourg, qui accueille près de cent personnes entre 1851 et 1853.

En France, Jeanne Deroin et Pauline Roland créent en 1849 l’Association fraternelle des instituteurs socialistes, dont le programme, rédigé par le socialiste et ami de George Sand Pierre Leroux, prévoit l’éducation collective des jeunes enfants des deux sexes, à la manière allemande.La question de la citoyenneté fut, de toutes, la plus conflictuelle. Le désir de participer à l’espace public – du port des armes au droit de vote, en passant par les libertés de réunion et d’association – était ardent pour une active minorité. Et les interdits, formulés dès le reflux républicain (cf. encadré « Deux siècles de luttes »), furent ressentis comme une sévère remise en ordre. Le décret du 27 juillet 1848 rappela qu’il était rigoureusement impossible « aux femmes et aux enfants » – certains ajoutaient mezzo voce « aux fous » – de participer à un club ou à un meeting. Comme si l’insurrection de juin était le résultat de la présence insolite de femmes hystériques, qu’il convenait plus que jamais de contenir dans le privé.Le droit de suffrage, surtout, fut controversé en cette phase cruciale de redéfinition des limites. Il divisa à peine les démocrates, tant pour l’immense majorité l’exclusion des femmes allait de soi, et il opposa les femmes entre elles.

Anne Verjus a montré la mutation décisive qui se produit alors : le passage d’une conception familialiste du vote, qui faisait du père de famille le représentant « naturel » des siens (conception qui ne soulevait pas jusque-là d’objection fondamentale dans une société encore largement holiste, c’est-à-dire donnant priorité au groupe sur ses composantes), à une conception individualiste, selon laquelle le vote est un acte personnel, indépendant et potentiellement secret (secret entériné ultérieurement par l’obligation de l’isoloir, la loi de 1913 parachevant cette évolution juridique et symbolique). C’est, selon elle, à ce moment-là seulement que se pose avec acuité la question du statut politique individuel des femmes, lequel était loin d’être clair pour les « femmes de 1848 », même quand elles réclamaient le droit de vote.Celles-ci fondent en effet leur revendication sur les qualités des femmes comme genre et sur ce que, à ce titre, elles peuvent apporter dans la cité. « C’est une cité mixte, et non pas neutre sexuellement, fondée sur les capacités propres à chaque sexe, que revendiquent les féministes de 1848. » D’où leur insistance sur la fonction domestique et maternelle des femmes dans ce « grand ménage » qu’est l’État. « Nous n’aspirons pas à être bons citoyens, nous aspirons seulement à être bonnes citoyennes, et si nous réclamons nos droits, c’est comme femmes et non comme hommes », peut-on lire dans La Voix des femmes, le 11 avril. « C’est comme chrétiennes et comme mères que les femmes doivent réclamer le rang qui leur appartient dans le temple, dans l’État et dans la famille », dit Jeanne Deroin qui souscrit au rôle de pivot représenté par la famille. Mais elle souhaite une famille égalitaire : « La société est fondée sur la famille : si la famille est fondée sur l’inégalité, la société reprendra son vieux pli. » Et d’ajouter : « C’est parce que la femme est l’égale de l’homme et qu’elle ne lui est pas semblable, qu’elle doit prendre part à l’oeuvre de la réforme sociale. »

Il n’est pas surprenant que, dans ces conditions, Eugénie Niboyet réclame, à tout le moins, le droit de vote pour les veuves et les filles majeures. En somme, il s’agit moins d’une construction anglo-saxonne du genre – il faut des femmes pour représenter les femmes –, à l’?uvre dans le futur suffragisme anglais6 que d’une vision encore relativement traditionnelle des choses.

Un échec qui aggrava la solitude des femmes dans la cité
Dans ces perspectives, le refus de George Sand d’être la candidate de « ces dames » n’est pas seulement répugnance de star à être manipulée – elles l’avaient officiellement choisie sans l’avoir consultée – mais adhésion à une conception différente et, à certains égards, plus moderne du droit de suffrage et de l’avenir de l’« individue »-femme. Sand fait de l’obtention des droits civils un préalable absolu. « Les femmes doivent-elles participer un jour à la vie politique ? Oui, un jour, je le crois avec vous, mais ce jour est-il proche ? Non, je ne le crois pas. […] La femme étant sous la tutelle et dans la dépendance de l’homme par le mariage, il est absolument impossible qu’elle présente des garanties d’indépendance politique, à moins de briser individuellement et au mépris des lois et des m?urs, cette tutelle que les m?urs et les lois consacrent. »Il convient de ne pas « commencer par où l’on doit finir ». « Quant à vous, femmes qui prétendez débuter par l’exercice des droits politiques […], quel bizarre caprice vous pousse aux luttes parlementaires, vous qui ne pouvez pas seulement y apporter l’exercice de votre indépendance personnelle ? […] Vous prétendez représenter quelque chose, quand vous n’êtes pas seulement la représentation de vous-mêmes. »

Ce n’est pas au nom du sexe, mais au nom d’une femme « individue » égale dans l’universalité vraie des droits humains, que Sand revendique, elle aussi, le droit de suffrage – droit qu’elle refuse de fonder sur la famille. On mesure l’importance du débat politique ouvert en 1848, et d’où les femmes sortent provisoirement vaincues.En effet, en dépit de l’ampleur d’un mouvement de dimension européenne, où se combinent, dans des proportions indiscernables, effets de similitude et de contagion (entre féministes françaises, belges, allemandes, italiennes, etc., des échanges existent), 1848 fut, à court terme, un échec qui aggrava encore un peu plus la solitude des femmes dans la cité. Entre mouvement ouvrier, dont Proudhon, rigoureusement hostile à toute intervention publique des femmes, est le principal inspirateur (cf. encadré « Les socialistes utopistes et les femmes »), et féminisme, qualifié désormais de « bourgeois », la rupture est totale.
Tandis que le sandisme est rendu responsable du dérèglement des moeurs, Michelet, dans son cours au Collège de France (1850), accuse les femmes de l’échec de la République, incriminant leurs liens avec les prêtres, selon une thèse classique qui fondera la bonne conscience et la défiance républicaines à leur égard. D’où, ajoute-t-il, la nécessité de les éduquer. Tout cela annonce un Second Empire d’une modernité douteuse quant aux rapports de sexes.Caricaturées, moquées, dans un déferlement d’antiféminisme que seule explique la peur éprouvée de leur présence, les « femmes de 1848 », exilées (ainsi pour Jeanne Deroin et Jeanne-Désirée Gay), emprisonnées, déportées (Pauline Roland), réduites au silence, sombrent dans l’oubli, tandis que triomphent bourgeoises et demi-mondaines à crinoline, dames de charité et « petites femmes de Paris ». La « bonne Dame de Nohant », Sand, qui n’a pourtant pas varié dans ses convictions républicaines et socialistes, et a poursuivi, par son ?uvre, une critique active, notamment anticléricale, participe cependant à ce travail d’antimémoire.

Lorsque Michel Lévy, l’éditeur de ses ?uvres complètes, lui proposa en 1875 – un an avant sa mort – d’inclure ses écrits politiques, y compris les Bulletins de la République, qu’en 1848 elle avait rédigés, elle refusa, parce que, dit-elle, « je n’ai jamais fait de politique proprement dite ». Ainsi s’opère, avec la lassitude des acteurs, résignés, la plus subtile des formes de la dénégation historique.Que la revue L’Histoire ait eu, en 1998, pour le 150e anniversaire d’une Révolution que, dans les fracas d’une fin de siècle marquée par l’effondrement du Mur de Berlin et l’ampleur d’une crise mondiale, on aurait tendance à oublier, l’idée de choisir comme figures du souvenir les « femmes de 1848 », est sans doute un heureux signe des temps.Signe dont il ne faut pas, toutefois, exclure l’ambiguïté. D’un côté, il souligne l’avancée décisive des femmes dans la cité, au double niveau de l’histoire et des pratiques politiques. D’un autre, il risque d’indiquer, dans une pensée symbolique dont les systèmes de valeur n’ont guère changé7, une moindre importance de 1848, enjeu inévitablement affaibli, lieu de mémoire déserté, pour d’autres plus urgents. Les femmes ne seraient-elles que les vestales des temples vides ?Qu’on ne voie ici nulle mélancolie, mais le sentiment de la fragilité du récit historique, pont suspendu entre le passé et le présent, également incertains.

Source et compléments : http://www.histoire.presse.fr/content/homepage/article?id=7287

La France est riche, mais...le porte-monnaie est vide le 15 du mois !

« Je suis effarée par l’apathie des salariés alors que leur porte-monnaie est vide le 15 du mois. Les salaires moyens nets oscillent entre 1.300 et 1.500 € net. Et pourtant, c’est l’individualisation. Pourquoi n’arrivons nous pas à mobiliser ? » Farida, salariée à France Télécom, n’est pas la seule à s’interroger ainsi à l’occasion du débat sur le pouvoir d’achat organisé à l’initiative des retraités et de l’UL CGT de Tourcoing ce jeudi soir.

Face à un « tableau bien gris, peut-on entrevoir une petite fenêtre d’espérance ? » demande Lucette, jeune retraitée. N’y aurait-il d’autre solution que celles imposées par le gouvernement Sarkozy/Fillon (« tout le monde doit faire un effort ») comme le suggère ce militant UMP qui s’est invité dans la discussion ?

Le tableau décrit auparavant par Josette Colasse, représentante d’Indecosa, Laurent Cordonnier, économiste de l’université de Lille I, et Jacques Lefebvre, de l’Union syndicale des retraités CGT du Nord, n’est en effet pas réjouissant.« Le Nord-Pas de Calais est la deuxième région pour le surendettement (derrière l’Ile de France) », rappelle Josette Colasse.
Aujourd’hui, « n’importe qui peut être surendetté, même si cela touche particulièrement les bas salaires et les retraités » victimes d’une perte d’emploi, d’un accident de la vie (divorce, maladie…), pris dans la spirale infernale des prêts multiples et renégociés, des crédits revolving. « Beaucoup reviennent trois ou quatre fois en commission de surendettement ».

Une économie au service des actionnaires
Il n’est pas étonnant « qu’aujourd’hui on ait l’impression que c’est de plus en plus dur » note pour sa part Laurent Cordonnier. Selon l’universitaire, l’augmentation moyenne du salaire mensuel à temps complet est passée de 4,5 % entre 1951 et 1978 à 0,5 % ces trente dernières années. Le pouvoir d’achat n’a pas augmenté si l’on considère l’ensemble des revenus salariaux, prenant en compte les catégories de salariés soumis aux temps partiels, petits boulots, emplois précaires et autres périodes de chômage. Cette stagnation s’expliquerait par « un ralentissement des gains de productivité du travail » résultant du passage d’une société industrielle à une société de services, moins performante en ce domaine, l’augmentation moins rapide du salaire net par rapport au salaire total (part des cotisations sociales plus importante) et, enfin, à la dégradation du « partage » salaires/profits. Les salaires ne représentent plus que 62/63 % du PIB (produit intérieur brut, niveau des richesses produites par le pays) contre 67/68 %, explique l’économiste.

« Nous sommes entrés dans une période où le capitalisme est complètement dominé par la finance... En 15 ans, les entreprises ont doublé la part qui revient aux propriétaires, passant de 30 % fin des années 70 à 60/70 % aujourd’hui. Les profits servent de moins en moins à l’investissement, de plus en plus les actionnaires ».Pour compléter le tableau, Jacques Lefebvre dénonce la manipulation qui consiste à faire croire que les « petites retraites » bénéficieront d’une augmentation de 200 €. Cette somme n’est qu’une avance déductible des augmentations à venir, attribuée à 600.000 personnes ayant pour seule ressource le minimum vieillesse.
Rien pour les retraites dont le pouvoir d’achat a diminué de 20 % en 20 ans, si ce n’est qu’une augmentation de 1,1 % au 1er janvier quand l’inflation est de 2,8 % sur les douze derniers mois.

Fondamentalement, « il s’agit d’une remise en cause du système de retraites » par répartition, souligne le syndicaliste.Alors que faire ? Jacques Lefebvre invite à « mesurer ce qui se passe dans le pays ». Le gouvernement déclare que les caisses sont vides mais, deux jours plus tard, Roselyne Bachelot trouve 700 millions d’euros pour tenter de désamorcer le conflit avec les médecins urgentistes. Il a dû retirer un amendement prévoyant de récupérer l’APA (Allocation personnes âgées) sur les successions, reculer sur la redevance télé et devant les taxis.« Les patrons sentent qu’il faut soulager la soupape » estime Laurent Cordonnier, qui met en exergue le mouvement inédit dans la grande distribution mais aussi l’augmentation de 5 % dans la métallurgie allemande.

A quelques jours de la journée d’action des retraites du 6 mars, Jacques Lefebvre rappelle que « la France est un pays riche avec un PIB qui est passé de 1.212 milliards d’euros en 1996 à 1.792 milliards en 2007. Les profits des entreprises du CAC 40 atteignent 100 milliards d’euros. En 2007, le patronat a été exonéré de 27 milliards de cotisations sociales. Où va cet argent ? Le SMIC et les retraites à 1.500 € coûteraient 9 milliards d’euros, 0,6 % du PIB ! ».

Source : http://www.libertehebdo.com/

mardi 18 mars 2008

L'Education nationale en grève mardi 18 mars

Alors que les enseignants manifestent aujourd’hui contre les restrictions budgétaires, plusieurs lycées sont bloqués dans la région parisienne pour protester contre les suppressions de postes.
Le recours massif aux heures supplémentaires pour compenser ces suppressions attise la colère des personnels concernés.

Retrouvez le reportage dans un lycée de Champigny-sur-Marne dans l’édition de ce mardi 18 mars du journal l’Humanité.

À Champigny, commune du Val-de-Marne où 40 % des élèves sont en ZEP (zone d’éducation prioritaire), les parents sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants. L’existence même d’une filière générale est mise à mal, suppression de la carte scolaire oblige.

Ils ricochent d’établissement en établissement depuis plusieurs semaines : les coups de gueule des personnels de l’éducation vont-ils rebondir aujourd’hui ? Les syndicats de la FSU, l’UNSEN-CGT et Sud-éducation appellent à une grève nationale dans les collèges et lycées et à des manifestations (1). En cause : les dotations globales horaires (DGH). En baisse depuis plusieurs années, du fait des réductions de postes d’enseignants, elles se traduisent, le plus généralement, par des suppressions de classes ou d’offres d’enseignements.

Les DGH accordées pour 2008-2009 n’échappent pas à cette règle… à une nuance près. Les effectifs de profs subissent un élagage encore inégalé. Sur les 11 200 départs en retraite qui ne seront pas remplacés l’an prochain, 9 130 concernent les enseignants du secondaire. Dès le mois d’octobre, Xavier Darcos prévenait : 3 500 de ces postes seront transformés en heures supplémentaires. Résultat, les exemples foisonnent de lycées, plus touchés que les collèges où, non seulement le nombre de classes décroît et des postes disparaissent, mais où les heures supplémentaires augmentent.

Et la mécanique n’est pas près de s’arrêter. Le gouvernement promet ainsi la suppression de 80 000 emplois dans l’Éducation nationale d’ici à 2012. Le SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, a fait le calcul : imposer trois heures supplémentaires par semaine à chaque enseignant permettra d’économiser 30 000 postes. Il fait également le lien avec d’autres réformes. Celle des bacs professionnels, par exemple, qui permettrait de grappiller 10 000 postes. Ou celle du métier d’enseignant, prévue d’ici à juin, qui devrait imposer la bivalence disciplinaire (un prof, deux matières enseignées).

Depuis février, de nombreux établissements, dans les Alpes-Maritimes, en Midi-Pyrénées, dans la Loire et, surtout, dans les académies de Créteil et Versailles, réagissent par des grèves ponctuelles ou encore des blocages.

(1) Liste disponible sur le site du SNES-FSU : http://www.snes.edu

Source : http://www.humanite.fr/L-Education-nationale-en-greve-mardi-19-mars

LE GOUVERNEMENT EST CLAIR : IL CASSE L'EDUCATION DE NOS ENFANTS POUR MIEUX MANIPULER LEURS VOTES ET LEURS VIES;
NOUS N'AVONS PAS LE DROIT DE LAISSER FAIRE !
PARCE QUE L'EDUCATION DOIT ETRE UNE PRIORITE, PARCE QUE RIEN NE REMPLACE LA CHANCE D'ETUDIER : TOUS DANS LA RUE !

lundi 17 mars 2008

Retraites : le gouvernement au pas de charge

Au lendemain d’un scrutin marqué par une poussée de la gauche qui sanctionne l’UMP, son secrétaire général Patrick Devedjian met le feu aux poudres en confirmant que le gouvernement veut rallonger la durée de cotisation des salariés à 41 ans.

Si l’on attendait du gouvernement qu’il entende le message des urnes, c’est raté : l’allongement à 41 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein sera confirmé dans les prochains mois, a déclaré le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, au lendemain d’un scutin marqué par la poussée à gauche.

François Fillon avait interprété le résultat de dimanche comme l’exigence des Français qui attendent "encore et beaucoup" du gouvernement. "Vous nous invitez à donner encore plus de force à notre politique de changement", a-t-il dit à l’adresse des Français. Sans attendre, l’UMP confirme le calendrier dicté par Nicolas Sarkozy.

Le chef de l’Etat a annoncé le mois dernier qu’un projet de loi réformant les retraites serait déposé au Parlement "d’ici la fin du premier semestre". Il avait lié sa promesse sur les petites retraites (augmentation du minimum vieillesse et des pensions de réversion) à un allongement de la durée de cotisation d’un trimestre par an de 2009 à 2012, pour une retraite à taux plein du régime général.

Ce n’est peut-être qu’un hors d’oeuvre : en plus de l’allongement à 41 ans de la durée de cotisation, le texte de 2003 qui sert de feuille de route au gouvernement évoque un allongement à 41,5 ans en 2020.

Le syndicat Force ouvrière s’oppose à cet allongement et demande "le blocage des compteurs à 40 ans". La CGT dénonce de son côté une baisse du montant moyen des pensions, liée notamment à des carrières de plus en fractionnées, et juge que la nouvelle réforme ne permettra pas d’infléchir cette tendance.

La décision du gouvernement intervient dans un contexte de mécontentement des retraités. Plusieurs milliers d’entre eux ont manifesté avant le premier tour des municipales à Paris et en province, à l’appel de l’ensemble des syndicats, pour réclamer une hausse "immédiate et "significative" de leurs pensions, jugeant totalement insuffisante la hausse de 1,1% intervenue en janvier (pour une inflation annuelle de 2,6% en 2007).

Source : http://www.humanite.fr/Retraites-le-gouvernement-au-pas-de-charge

dimanche 16 mars 2008

Grève le 18 mars : plate forme de l’intersyndicale nationale

Manifestation à Lille, 14h, porte de Paris
Les organisations syndicales de second degré SNEP-Fsu, SNES-Fsu, SNUEP-Fsu, SNFOLC, SUD-EDUCATION, UNSEN-Cgt, se sont réunies le 15 février.Elles font le constat qu’aucune réponse n’a été apportée à leur exigence de discussions sur larevalorisation du métier enseignant.
Le ministre de l’Education Nationale n’a pris aucune distance vis à vis du rapport Pochard, porteur de dangers pour les statuts et les missions des enseignants. Elles considèrent que ce rapport ne peut en aucun cas être une base de discussion.Dans le même temps l’insuffisance du budget 2008 aboutit à des suppressions massives de postes et de moyens pour la prochaine rentrée dans de très nombreux établissements, (11.000 pour la rentrée 2008, 80.000 d’ici 2012). Il met en péril l’organisation des enseignements dégradant lesconditions de travail des personnels et des élèves, et porte atteinte à la qualité du service publicd’enseignement.
Ce constat s’inscrit dans un contexte très général d’attaque contre les salaires, les retraites et les statuts de tous les fonctionnaires.Enfin, les organisations syndicales rappellent leur attachement aux trois voies distinctes de formation, Générale, Technologique et Professionnelle, et leur refus de la généralisation des baccalauréats professionnels en trois ans que veut imposer le Ministère et qui conduirait en particulier à la disparition des sections de BEP.
Dans l’immédiat elles soutiennent les actions d’établissement et locales qu’elles appellent à poursuivre et à développer avec un souci permanent d’initiatives unitaires, de contacts avec les parents, d’interventions publiques et auprès des élus, pendant la période de février et début mars.
Elles appellent les personnels à participer massivement à la journée de grève et de manifestations du 18 mars et à se réunir pour débattre des suites afin de porter les revendications pour l’emploi public dans l’Education contre les suppressions des postes et le recours massif aux heuressupplémentaires, pour une revalorisation du métier enseignant respectueuse des statuts, une consolidation des trois voies de formation en lycée (générale, technologique, professionnelle).

vendredi 14 mars 2008

Les choeurs de l'Armée Rouge

Une nouvelle chanson que j'espère beaucoup de vous connaisse ! Pour les autres, bonne découverte !

L'autre chanson disponible sur le blog : http://pcfhellemmes.blogspot.com/2008/01/chanson-de-la-victoire_07.html

L'artiste Denis Cacheux est mort

On ne le verra plus sur la scène ou dans la rue. Denis Cacheux est mort hier soir. Il a mis fin à ses jours en se jetant à la mer. Son corps a été découvert par des promeneurs, qui ont alors prévenu les secours. « Ça ne va pas du tout », a-t-il dit à ses proches ces derniers jours. Chanteur, musicien, comédien et citoyen engagé, Denis Cacheux, 63 ans, était une figure régionale.

Il était aussi une carrure et une voix, puissante et rocailleuse. « Dégarni, grisonnant (rasé ou frisé) » selon son CV, Denis Cacheux maniait l'humour et la gravité, en musiques ou en paroles, soucieux qu'il était de donner la parole aux petites gens, aux laissés pour compte, au monde de la rue. Amateur des textes anciens, il savait les remettre en perspective. On l'a vu, accordéon en mains, debout sur une table au milieu des ouvriers de Terken, à Roubaix, auprès des sans-papiers du Nord, avec les intermittents du spectacle ou dans des fêtes militantes qu'il animait régulièrement. Pilier du festival lillois Wazemmes l'Accordéon, il présidait aussi l'association qui organise le carnaval de Wazemmes, qui démarre ce week-end à Lille. Après avoir longtemps « musardé », l'ado « prolongé » a été marsouin, éducateur, journaliste, tout en montant sur les planches.

En 1980, à 35 ans, Denis Cacheux se lance dans le monde professionnel : chansons de rue à Montmartre, cabarets, théâtre... Avec la compagnie Tant Qu'à Faire qu'il animait depuis vingt-cinq ans, il se produisait ave sa compagne, la comédienne Anne Cuvelier.Après son décès, le monde du spectacle pleure un « artiste de premier plan », indique Claude Vadasz, du festival Wazemmes l'Accordéon, dont Denis Cacheux avait fait l'affiche lors de la première édition en 1992. « Excellent et talentueux acteur », résume Gilles Souris, de l'Espace Gérard Philippe à Feignies, dans l'Avesnois, d'où est originaire. « C'est tout le milieu artistique français qui est (en deuil) en perdant une si belle et si forte personnalité », ajoute Claude Vadasz. Le chanteur lillois Jef Kino se souvient de « quelqu'un de généreux, toujours sur les manif pour défendre les intérêts des artistes et des intermittents, pour défendre tout le monde ».

« Denis était un battant, un combattant, ajoute Jean-Marc Chotteau, du théâtre La Virgule (Tourcoing-Mouscron). Son geste, bien évidemment, interroge ». Laurence Mauriaucourt, journaliste à Liberté Hebdo, a travaillé avec Denis Cacheux sur un récent spectacle rendant hommage à Pierre Semard, cégétiste, co-fondateur de la SNCF et fusillé en 1943.« C'était un personnage, un militant, qui aimait la vie et qui a été fusillé en 1943 pour ses idées », rappelle-t-elle, sans pouvoir s'empêcher de faire le parallèle avec Denis Cacheux. « Ça me fait bizarre de voir un homme plein de vie terrassé par quelque chose ».

Au-delà du monde du spectacle, la mort de Denis Cacheux a fait réagir les militants qui ont croisé la route de l'artiste. Le comité des sans-papiers du Nord (CSP 59) rend hommage aujourd'hui au « camarade » Denis Cacheux. « Stupeur, consternation, douleur et tristesse nous assaillent », écrit-il dans un communiqué. Alain Bocquet, député-maire (PCF) de Saint-Amand, salue l'artiste, mais aussi « un grand humaniste, un homme engagé, entier, chaleureux ». D'autres élus ne manqueront sans doute pas de rendre hommage à l'artiste qui les a aussi beaucoup titillé, en critiquant le lâchage des compagnies théâtrales et des artistes par les collectivités. Un autre spectacle. Denis Cacheux le militant a cessé de combattre. « Si Denis appartient au passé, son engagement, pour toutes les causes écologique, politique, sociale, syndicale, doit nous aider pour le futur », estime Laurence Mauriaucourt.

Denis Cacheux devait participer ce week-end au lancement du carnaval de Wazemmes à Lille. Malgré la disparition de Denis Cacheux, il y aura bien de la musique, un bal et des parades. « Même si c'est compliqué humainement, souligne Claude Vadasz, on va évacuer notre chagrin pour faire la fête ».

MATHIEU HEBERT

jeudi 13 mars 2008

« Stress » au travail ? Travailler à en mourir...

Un nouveau suicide d’un salarié d’un prestataire de service du Technocentre de Renault à Guyancourt relance la polémique sur le « stress au travail », ou plutôt, la polémique sur la dégradation des conditions de travail et la pression exercée sur les salariés.

Hasard ou coïncidence, France 2 diffuse, jeudi 13 mars à 23h10, un documentaire réalisé par le journaliste indépendant Paul Moreira et intitulé « Travailler à en mourir ».
Autre coïncidence, Xavier Bertrand annonçait hier « le lancement d’une enquête nationale pour mesurer le stress au travail et identifier les secteurs touchés ».

L'enquète confiée à l’INSEE, « sera annuelle et basée sur des questionnaires »auto-administrés« croisant les conditions de travail du salarié et son état psychologique. »
Une fois encore, les annonces et les demandes d’enquètes masquent une réalités bien connues des salariés : réorganisations, licenciements, restructurations, redéploiements des équipes, autant de mot pour que les profits augmentent, pour que la productivité augmente.
Mais qu’elles en sont les conséquences : recrudescence des suicides (constatée sur et en dehors des lieux de travail), développement des maladie liées au stress, morts prématurées, arrêt de travail pour raison de santé.

Alors plutôt que de feindre une nouvelle fois d’être préoccupé , et de lorgner sur « les conditions psychologiques individuelles » qui poussent les salariés à l’extrème - chères au patronat - , Mr Bertrand devrait simplement regarder les conditions de travail des salariés, conditionnées par un système qu’il ne veut absolument pas changer.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2630

mercredi 12 mars 2008

Un peu d'Histoire...

Voici le texte présent sur les cartes des adhérents aux jeunesses communistes de l'année 1930 :

« La bataille quotidienne du jeune communiste.
A tous les degrés de l’organisation le jeune communiste est à son poste, soldat de la révolution mondiale, pour continuer l’œuvre du Parti Bolchevik et de son chef immortel Lénine.
A l’usine, il défend l’apprenti souffreteux et brimé, le jeune manœuvre esclave de la machine et tous les jeunes travailleurs exploités. Il sait que les « dividendes capitalistes sont tout dégouttants du sang des jeunes ouvriers. » Il est l’ennemi mortel du capitalisme.
Au syndicat, il dresse les cahiers des revendications spéciales aux jeunes, élève la conscience de la classe de ses camarades et entraine les adultes à la lutte.
Au régiment, par l’intermédiaire de l’organisation, il défend les revendication des soldats et constitue les embryons de l’Armée rouge.
Partout il est agitateur, propagandiste, organisateur. Il fait tout ce qui peut détruire le capitalisme et servir la révolution. »

Calais : le FN se retire et soutient l'UMP pour "battre Jacky Hénin"

Le candidat du Front national à Calais, qui était en mesure de se maintenir au second tour des municipales, a décidé de se retirer. Le Front national calaisien apporte ainsi son soutien à la candidate UMP qui n'avait d'ailleurs pas manqué de chercher une entente avec l'extrême droite.

Nombreuses réactions à gauche contre cette alliance objective de l'UMP et du FN à Calais. Les appels en faveur de la liste de rassemblement conduite par le maire sortant Jacky Hénin - en tête au soir du premier tour - se multiplient. À Calais et devant l'enjeu, la gauche se mobilise pour l'emporter au second tour en s’adressant notamment aux abstentionnistes de dimanche dernier.

Coup de tonnerre dans le ciel calaisien même si la recherche d'une fusion entre les listes du FN et de l'UMP laissait augurer cette alliance droite-extrême droite.
Le candidat du Front national à Calais, qui était en mesure de maintenir sa liste au second tour des municipales face au maire sortant Jacky Hénin et à la candidate UMP Natacha Bouchart, a renoncé à présenter une liste, contre l'avis de son parti qui l'a suspendu immédiatement.

"Si je me maintenais au deuxième tour, en triangulaire, le communiste Jacky Hénin était élu", a expliqué François Dubout, tête de liste FN à Calais. "Notre objectif étant de le faire battre, nous nous retirons, sans aucune contreparie de l'UMP, dans l'intérêt de Calais".
Face à cette alliance objective entre la droite UMP et l'extrême droite calaisiennes, la gauche se mobilise. La liste "Oui pour Calais" conduite par Jacky Hénin a reçu le soutien de nombreuses voix.

Les listes LO et la LCR, qui ont recueilli respectivement 3,43 % et 4,79 %, ont appelé à « battre la droite ». Les Verts qui ont obtenu 5,37 %, qui se sont toujours - revendiqués de gauche, devraient appeler à voter à gauche. Plusieurs responsables socialistes, comme le député et ancien ministre Jack Lang et le président du conseil général du Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, tiennent une conférence de presse de soutien mardi 12 mars à la maison des associations. Le président du conseil régional, Daniel Percheron, devait faire de même dans la journée.
L'addition des voix qui se sont portées sur les listes de gauche lors du premier tour rassemble plus de 51% des votants, ont insisté les militants.

Autre enjeu : le fort taux d'abstention. Depuis lundi, les militants du PCF, du PS, du MRC et du PRG vont à la rencontre des 43 % des abstentionnistes du premier tour dont dépend pour une grande part l'issue du scrutin de dimanche prochain.

Source : Humanité.fr

mardi 11 mars 2008

Résistance syndicale en Slovénie

La lutte des classes est de retour en Slovénie. Le 17 novembre dernier, 70 000 travailleurs, étudiants et retraités ont défilé dans les rues de Lubiana, la capitale. Pour un pays d’à peine deux millions d’habitants, c’est une mobilisation impressionnante. Les manifestants, qui réclamaient des augmentations de salaires, étaient extrêmement critiques à l’égard du système capitaliste. Nous publions ci-dessous un très intéressant reportage vidéo de Chris Den Hond, sous-titré en Français, qui fait le point sur la situation économique et sociale de ce pays de l’ex-Yougoslavie.

Source : http://www.lariposte.com/Resistance-syndicale-en-Slovenie-video-994.html

lundi 10 mars 2008

L'humour « karcher » de Rachida Dati

En février 2007, uneéquipe de tournage filme une rencontre entre Bruno Julliard, leader du syndicat étudiant UNEF, et Rachida Dati (encore porte-parole de Sarkozy et pas encore ministre) organisée par Paul Wermus pour VSD. Dans le cadre de cette rencontre, Paul Wermus se tourne vers Rachida Dati qu’il appelle « Madame la ministre »...


Nous précisons que ces images n’ont pas été tournées à l’aide d’une caméra cachée. Rachida Dati, la porte-parole de Nicolas Sarkozy, a semble-t-il oublié sa présence... et s’est lâchée.

MM. Sarkozy et Fillon : « Pas de plan de rigueur » ?

Se défendant de préparer « un plan de rigueur » et dans un contexte brûlant qui est celui de l’inflation très élevée et de la baisse du pouvoir d’achat des français, François Fillon et Nicolas Sarkozy affichent pourtant leur détermination à accélérer les réformes antisociales de hausse des impôts, de reculs des services publics et de nouvelles pertes de pouvoir d’achat.

Le premier tour des élections municipales vient sanctionner cette démarche. Message que les électeurs vont pouvoir amplifier le 16 mars prochain lors du second tour.
Le premier ministre François Fillon a réagi vivement aux accusations lancées par la gauche : il n’y aura « pas de plan de rigueur » après les municipales. Jeudi, dans un entretien pour Le Figaro, Nicolas Sarkozy l’a réaffirmé solennellement.

Laurent Fabius et Ségolène Royal ont accusé tout à tour le gouvernement de préparer un plan de rigueur qui serait mis en œuvre après les scrutins des 9 et 16 mars. "Le 11 février, il y a eu une réunion au niveau européen des ministres des finances", a expliqué L.Fabius au Forum de Radio J dimanche 2 mars. "Vous savez que la France a été mise en accusation à cause de ses déficits. (…) La tonalité du débat qui a eu lieu c’est - Ecoutez, laissez-nous passer le cap des élections municipales, et ensuite nous prendrons des décisions-". "Toute l’Europe attend que le gouvernement prenne une série de décisions qu’on cache aux Français", a ajouté l’ancien Premier ministre de François Mitterrand. Ségolène Royal a renchérit mardi : « D’ailleurs M. Fillon ne l’a pas caché. Il a parlé de –réajustement-. (…) Qu’est-ce que ça signifie ? Ca veut dire une augmentation des impôts ? ». Ce mercredi, L. Fabius a insisté : « on risque demain d’avoir soit une augmentation de la CSG, soit de la CRDS, soit de la TVA et des amputations de crédits ».

François Fillon a démenti formellement précisant que le budget 2008 sera appliqué. Mais « Naturellement, en fonction de la croissance et des rentrées fiscales, comme tout gouvernement, on fait des ajustements sur les dépenses », a-t-il précisé. Eric Woerth, ministre du Budget, a cherché à rassurer également ce mercredi matin : « il n’y aura pas de hausses d’impôts » après les municipales. « On va tout simplement continuer d’une façon très approfondie à faire ce qu’on a commencé », a expliqué le ministre.

Dans un contexte brûlant qui est celui de l’inflation très élevée et de la baisse du pouvoir d’achat des français, le gouvernement n’a pas perdu de temps pour écarter toute mesure d’austérité. Eric Woerth a d’ailleurs précisé dans ses dernières interventions qu’il était « persuadé que l’inflation recommencera à diminuer à partir de la deuxième moitié de 2008 ». Nicolas Sarkozy soutient son Premier ministre qui affirme que la France atteindra son objectif de 2% de croissance en 2008, et ce malgré les prédictions du FMI et de la Commission européenne pour qui elle n’excèdera pas les 1,7%.

La droite cherche à sortir du débat et met l’accent sur la continuité des réformes. « Nous n’avons pas le droit à la pause. (…) Après les municipales, on va accélérer », a affirmé F.Fillon sur Europe 1. Le chef de l’État Nicolas Sarkozy a ajouté qu’"il n’y avait pas d’autre chemin que celui de la maîtrise des dépenses publiques, comprenez de la réduction du poids des dépenses publiques sur notre économie", réaffirmant entre autre sa volonté de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Les dépenses publiques : un poids pour l’économie ?
Interrogée mardi lors d’une conférence de presse, Marie George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a déclaré : « ils vont continuer à aggraver la situation des hommes et des femmes de ce pays avec des réductions au niveau des moyens de l’État (…), avec la mise en place du tout libéral ». Depuis plusieurs mois, les mobilisations se multiplient et s’amplifient dans tous les domaines d’activité pour contester les amputations budgétaires du gouvernement, la casse des services publics et pour exiger des hausses de salaires. Vendredi 1er mars, c’était le monde de la culture qui s’était mobilisé contre le désengagement de l’État. Jeudi 5 mars, ce sont tous les syndicats de retraités qui appellent à manifester pour une augmentation des pensions. En outre, la liste* des entreprises touchées par des mouvements pour les salaires s’aggrandit de plus en plus.

Pour Marie George Buffet, la rigueur se situe déjà dans sa politique depuis un an et touche gravement les secteurs de la fonction publique, de l’éducation, de la santé, de la culture. Le gouvernement va s’attaquer toujours plus aux services publics, au droit du travail, aux retraites. Elle a rappelé le refus du gouvernement d’augmenter les salaires et les pensions. Nicolas Sarkozy a expliqué, ce jeudi dans Le Figaro, qu’il était hors de question d’augmenter les minima sociaux : "les hausses de salaires ne se décrètent pas. La stratégie qui consiste à augmenter sans fin le smic n’est pas la bonne". Pour la secrétaire nationale du parti communiste, c’est une « Raison de plus pour se mobiliser le 9 mars pour qu’il y est des élus de gauche déterminés qui vont se battre contre cette politique ». Le ton est donné. Lors d’un meeting commun mardi soir, la gauche a appelé à résister et à rejeter une politique du « tout libéral » qui n’a dieu que pour la concurrence et loi du marché. Eric Woerth a bien expliqué mercredi son projet : « la clé de tout, c’est la concurrence ».

Benoît Pradier

dimanche 9 mars 2008

Ensemble !

La liste "Hellemmes Ensemble" obtient 51,22% des voix selon les décomptes à cette heure (source : http://www.hellemmesensemble.fr/).
C'est une victoire de la gauche, socialistes et communistes, qui entraine deux analyse "à chaud":
- Le travail de l'équipe majoritaire sortante est apprécié des Hellemmois.
- Cette confiance n'est pour autant pas un chèque en blanc et les six prochaines années doivent être réellement au service de la population.

C'est avec, dans le coeur et l'esprit, la volonté de servir les Hellemmois que les élus communistes engage ce mandat afin de défendre les plus démunis et les travailleurs face à la politique socialement désastreuse du gouvernement.

Que ce mandat du peuple commence sous les meilleurs auspices qui soient : ceux de la doctrine marxiste-léniniste qui a toujours été du côté des exploités !

Camarades, merci de votre soutient et maintenant, en ce printemps précoce, qu'une véritable lutte sociale fleurisse au sein du conseil municipal comme sur le pavé.

L'île de Chypre se donne un président communiste

Dimitris Christofias, Secrétaire Général du Parti communiste chypriote (Akel, http://www.akel.org.cy), vient d’être élu président de Chypre. Il a obtenu 53,37% des voix, contre 46,63% à son rival conservateur. Son slogan : « Une société juste ».

Ancienne colonie britannique, devenue indépendante en 1960, l'île est divisée, depuis 1974, en deux parties, celle du nord, regroupant des Chypriotes de langue turque, et celle du sud, regroupant des Chypriotes de langue grecque. De tout temps, les colonisateurs britanniques ont joué de l'existence de deux communautés linguistiques différentes pour asseoir leur domination. Cette partition a donc été imposée de longue date dans les esprits par les impérialismes européens et les États-Unis, sans que le peuple chypriote ait son mot à dire. La partition s'est matérialisée suite au coup d’État conduit par les partisans de la « dictature des colonels » en Grèce, qui a conduit à l’invasion de l’île par l’armée turque (prévue de longue date par l'OTAN, qui souhaitait garder ses bases militaires dans cette « île porte-avion »). Les communautés de langue grecque ou turque ont été déplacées de force par l'armée turque pour organiser la partition nord/sud de l'île. D'autres communautés existent (arméniens, « latins » et maronites). Les chypriotes sont donc sous le joug de différents impérialismes : turc, européen (surtout britannique) et américain.

Au nord, la Turquie a installé des colons turcs par dizaine de milliers et a créé la République Turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale. La Turquie s'est livrée au pillage des ressources de l'île. Les relations entre chypriotes de langue turque et colons turcs eux-mêmes ne sont pas toujours bonnes. Les premiers à souffrir de cette colonisation sont les travailleurs chypriotes de lange turque : la Turquie maintient un faible niveau de droits sociaux, ce qui permet aux patronats européens de faire jouer la concurrence entre salariés (cela coûte moins cher d'avoir une entreprise au nord qu'au sud). Les colons eux-mêmes vivent dans une grande pauvreté. Les turcs se sont aussi livrés au pillage culturel, détruisant d'innombrables églises orthodoxes. Cette situation est d'autant plus intolérable que la Turquie, en s'emparant du nord de l'île, avait accaparé les régions qui possédaient le plus de ressources économiques. Mais, comme tout bon colonisateur, au lieu de les mettre en valeur, elles les a exploités à son profit, au détriment des travailleurs turcs et chypriotes. Comme d'habitude, la division au sein des masses laborieuses profite à la bourgeoisie. A l'inverse, les communistes chypriotes ont toujours été proches des masses, proches des travailleurs de Chypre, quelle que soit leur culture. Ils ont lutté contre tous les impérialismes, car on voit bien que Chypre n'est rien d'autre qu'un énième champ de batailles entre impérialismes antagonistes, au détriment des salariés et des paysans chypriotes. Cette exploitation est menée avec le soutien des États-Unis. L'île est d'ailleurs une des régions les plus militarisées au monde par rapport au nombre d'habitants, puisqu'on y trouve des bases turques, anglaises et américaines.
Ces dernières années, la situation sociale dans l'île s’est particulièrement dégradée au nord : déréglementation du droit de travail, exploitation brutale des travailleurs immigrés, explosion des prix, un Smic qui ne dépasse pas les 600 euros. Les conditions de vie sont difficiles pour les Chypriotes de langue turque, qui souffrent, depuis 1974, d'un embargo et du nationalisme turc. La question nationaliste a été toujours utilisée pour empêcher les luttes sociales. Au sud, le niveau de vie moyen est proche de celui de l'Union Européenne, même si bien sûr les salariés subissent les mêmes pressions que nous de la part du patronat. L’intégration de l'île à l’Union Européenne n’a fait qu’accentuer la division de l’île, car seule la partie chypriote de langue grecque fait pleinement partie de l’UE. Par ailleurs, l'Union Européenne fait subir aux chypriotes les mêmes réformes libérales que nous connaissons. Cela doit changer, car Akel n'est pas favorable au libre-échange sauvage et à la mondialisation capitaliste.

L’élection de Christofias traduit les espoirs pour la justice sociale, pour une solution pacifique au problème chypriote et la réunification du pays, pour une île sans base militaire étrangère. Un président communiste pourra soutenir les luttes des travailleurs chypriotes, qu'ils soient de langue grecque ou turque, et mener à la réunification de l'île. Cependant, contrairement à ce qui est dit, les chypriotes n'ont pas voté seulement communiste « pour la paix », car les deux candidats étaient favorables à la réouverture des négociations.

Mais cette élection, c'est aussi une chance pour la France. Ce président pourra présider l'Union Européenne (la présidence tourne tous les six mois entre les pays membres), ce qui pourra éventuellement faire entendre une voix nouvelle à Bruxelles. « Homme du peuple », unique chef d'Etat communiste en Europe, son parti est toujours doté d'un buste de Lénine. Le nouveau président chypriote sera notre voix à nous aussi. Les 9 et 16 mars, les français peuvent faire le même choix de société que leurs frères chypriotes. Avec le Venezuela, la Bolivie et Cuba, Chypre entre dans le club des nations qui travaillent pour une humanité plus fraternelle. Pour construire une France nouvelle et socialiste dans une Europe démocratique et un monde en paix, dans tous les pays, une seule solution, le vote communiste.

Xavier Dubois,
Membre du Conseil départemental du PCF Nord