mardi 13 mai 2008

Loi OGM, dernier acte

Le projet de loi OGM revient devant l’Assemblée nationale en deuxième lecture. En avril, des sénateurs PS, PCF et Verts avaient quitté le débat, devant la "pantalonnade" de l’examen d’un texte ficelé d’avance. Commencé en février au Sénat, il avait été notamment marqué par une grave crise au sein de la majorité UMP.

L’amendement du député PCF André Chassaigne qui interdisait les OGM dans les zones AOC, a été corrigé au Sénat par la droite. "Les parlementaires de l’opposition ne sont pas au garde-à-vous par rapport à des décisions qui sont prises par le patron de l’UMP", s’est plaint le sénateur socialiste Jean-Marc Pastor (PS) évoquant une "supercherie", une "pantalonnade".
"La majorité s’est assise sur l’esprit du Grenelle de l’Environnement", a estimé Gérard Le Cam (PCF), jugeant que "les portes de la ferme France sont ouvertes aux Monsanto" (plus gros semencier OGM de la planète). "On met ce débat dans la société, car le débat n’est pas terminé".
"L’Assemblée nationale va débattre uniquement de l’article 1er" et "réécrire totalement cet article en supprimant l’amendement 252 (Chassaigne)", "aujourd’hui sur Internet soutenu par plus de 20.000 supporters".

Pour la sénatrice du Nord Marie-Hélène Blandin (Verts), les sénateurs ont quitté la séance à cause des "mensonges, des omissions et du verrouillage". Pour elle, "ces OGM développés aujourd’hui sont pour nourrir la viande des riches" et non "pour nourrir les pauvres". Elle a dénoncé le "côté inexorable de la dissémination dans l’état actuel des textes", avant d’ironiser sur "Monsanto qui était dans l’hémicycle avec une épée dans le dos de chaque parlementaire de l’UMP".

Jacques Muller (Verts) a décerné au rapporteur Jean Bizet (UMP) "le premier prix de faucheur volontaire d’amendements". Pour lui, désormais "la balle est dans le camp de la société civile".
Issu du Grenelle de l’Environnement, le projet de loi OGM, défendu par le rapporteur Antoine Herth (UMP) comme "un texte cohérent, conforme aux attentes du public et fidèle aux directives communautaires", compte parmi ses dispositions les règles en matière de "coexistence" des cultures, et l’institution d’un "délit de fauchage".

L’examen du texte, commencé en février au Sénat, avait été notamment marqué par une grave crise au sein de la majorité opposant Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie) à son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo et au président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé.

Source : http://www.humanite.fr/La-pantalonnade-de-la-loi-OGM

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