Est-ce l'heure de la réconciliation entre élus socialistes et communistes au conseil régional ? Daniel Percheron propose deux vice-présidences au PC qui a claqué la porte de l'exécutif depuis 2004. Alain Bruneel, le président du groupe communiste, n'y est pas favorable.
Le mois prochain, le conseil régional doit renouveler une partie de son exécutif. Deux vice-présidentes socialistes, Martine Filleul et Marie-Noëlle Lienemann, s'en vont en raison de la loi limitant le cumul de mandats. Leur départ pourrait donner lieu à une nouvelle donne politique, en clair à un retour des élus communistes au sein de l'exécutif régional qui, depuis les élections de 2004, ne comporte que des élus socialistes et écologistes.
C'est en tout cas le souhait de Daniel Percheron. Le président socialiste de la Région n'a jamais « digéré » la décision du PC qui, après avoir fait liste commune avec le PS et les Verts au second tour des régionales de 2004, a ensuite refusé de participer à l'exécutif comme auparavant pour adopter une ligne beaucoup plus critique à l'égard du partenaire socialiste. Depuis 2004, les 19 élus du groupe communiste n'ont, par exemple, jamais approuvé le budget régional présenté par le PS et les Verts.
Cette attitude critique « pure et dure » apparaît de plus en plus paradoxale. Parmi les 20 conseils régionaux de gauche depuis 2004, celui du Nord - Pas-de-Calais est le seul où le PC se tient à l'écart de l'exécutif. Les élus communistes ont pourtant trois vice-présidences dans les exécutifs des conseils généraux du Nord comme du Pas-de-Calais. Enfin, après les municipales de mars, en dépit de quelques divergences, socialistes et communistes gèrent ensemble la plupart des villes de gauche de la région. Autant d'arguments que rappelle Daniel Percheron en lançant son appel au rassemblement. Dernier élément à prendre en compte : un retour à un scrutin à un seul tour avec prime majoritaire pour les régionales pousserait à la constitution de listes d'union, à gauche comme à droite, autant donc les anticiper à deux ans de l'échéance.
Ces arguments suffiront-ils à convaincre le PC ? Rien n'est moins sûr. Les fédérations communistes doivent en débattre le 13 juin. Mais pour l'heure, Alain Bruneel, qui préside le groupe communiste, se prononce très clairement contre un retour dans l'exécutif. « Rien ne justifie aujourd'hui que l'on participe à l'exécutif, nous n'avons pas les mêmes visions ni les mêmes propositions pour construire un véritable changement, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, pour moi le retour dans l'exécutif n'est pas à l'ordre du jour », indique le porte-parole du PC. Alain Bruneel juge par exemple beaucoup trop conciliante l'attitude du PS sur les suppressions de postes dans l'Éducation nationale. Autre pomme de discorde : les aides à certaines grosses entreprises.
À gauche, plus que jamais, l'union reste donc un combat.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire