vendredi 30 mai 2008

LE CAPITAINE COULE ; ET LE NAVIRE ?

La chute de popularité du chef de l'Etat, accompagnée cette fois de celle de son premier ministre, se confirme. Il n'y a pas de doute, le capitaine coule. Mais qu'en est-il du système incarné par Sarkozy intervenant par tous les bouts pour remodeler radicalement la société française pour satisfaire le capitalisme dans sa forme mondialisé.

Une chose est sûre, les réformes régressives s'enchaînent directement inspirées du MEDEF qui impulse "l'hégémonie de ce libéralisme violemment pro-capitaliste qui exalte l'argent, la réussite, les hiérarchies de la fortune" dont parlait le philosophe André Tosel dans un récent article de l'Humanité. Jusqu'à présent, cette marche forcée n'avait pas été sans effet sur les Français fascinés par l'huper activisme du président. Depuis quelques temps, les choses semblent s'infléchir et les luttes se multiplient.

Les mouvements des 15 et 22 mai ont démontré une avancée de la contestation populaire, mais force est de constater que les luttes ont du mal à s'agréger.La cohérence globale de la politique gouvernementale est mal perçue. Sans doute le capitaine coule-t-il, mais le navire va-t-il faire autant ?Certes, nombreux sont ceux qui ne veulent pas que le quinquennat continue comme il a commencé mais le pays hésite à solder définitivement un avis sur Nicolas Sarkozy du fait d'absence de perspective alternative à gauche.Le risque d'une bipolarisation qui se concentre sur une bataille d'alternance entre deux partis et marginalise les débats sur le contenu du changement demeure entier.

Et ce risque vient encore de se renforcer à en juger par les tractations entre le PS et l'UMP pour négocier les termes d'un accord sur la réforme institutionnelle souhaitée par Nicolas Sarkozy.Le philosphe déjà cité, écrivait "Tôt ou tard, l'heure de vérité sonnera, quand le somnanbulisme social sera pour beaucoup un cauchemar dont il faudra s'éveiller".Gageons que ce réveil va dépendre pour beaucoup de la question cruciale d'un nouveau projet politique de changement.

Devant une politique qui ne prépare pas l'avenir mais le met en danger, le PCF doit cesser de se fourvoyer avec une gauche discréditée par la lutte des places et ses compromis avec le social-libéralisme.Le rôle urgent du PCF est d'unir la nation contre ceux qui veulent la diviser pour mieux la déchirer.

Jean-Michel HUMEZ

jeudi 29 mai 2008

Les finances locales en proie à la malhonnêteté intellectuelle du gouvernement

A en croire Le Monde, qui en fait son titre de une, les « déficits publics » sont un « mal français ». Aujourd’hui, la France devrait recevoir de la Commission européenne une recommandation l’engageant à mettre de l’ordre dans ses finances.

Mais ce jour est aussi celui où François Fillon doit présider la conférences des finances publiques. Et le gouvernement n’a pas l’intention de supporter seul l’opprobre des déficits, explique Le Monde. Aussi Roger Karoutchi publie-t-il un Livre noir des régions socialistes tandis que son collègue Alain Marleix, secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriales, s’en prend lui aussi aux dépenses des régions socialistes. Ainsi reproche-t-il par exemple au conseil régional d’Auvergne, dont il est élu, d’avoir augmenté de 68% le nombre de ses agents. Plus généralement, il estime que « la dépense locale évolue plus rapidement que celle de l’Etat : 3,4% par an entre 1980 et 2006, contre 1,9% ».

Mais cette « nouvelle charge de l’UMP contre la flambée fiscale des Région socialistes », titre Le Figaro, n’émeut pas la gauche. Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (ARF) dénonce « une malhonnêteté intellectuelle patente ».
Il n’en reste pas moins, titre par ailleurs Le Figaro dans son supplément économique, que « les collectivités locales [sont] appelées à participer à l’effort national ». Pour la première fois, le déficit des budget locaux a dépassé la barre des 7 Md€. Ces 7,2 Md€ ne représentent que 11% de l’ensemble de la dette publique mais l’agence de notation financière Ficht Ratings s’inquiète de sa croissance.

L’explication est pourtant simple. Les dépenses des collectivités locales (200 Md€) n’ont de cesse d’augmenter, rappelle Le Figaro, à cause des transferts de compétences. Mais ce serait cette « course en avant » qui précisément caractériserait le « modèle français ». Selon Edward Jossa, le directeur des collectivités locales (DGCL) au ministère de l’Intérieur, « il y a une faille dans le contrôle budgétaire ».

Elections locales. Alain Marleix, rapporte Le Monde, souhaite un nouveau mode de scrutin régional. Il mélangerait proportionnelle à un tour avec une prime majoritaire et des listes départementales. Il souhaite d’autre part l’élection des présidents d’intercommunalités au suffrage universel ainsi que la prise en compte de ce mandat dans la loi sur les cumuls.

Hôpital. Roseline Bachelot affirme dans une interview qu’elle veut « accroître les ressources des hôpitaux » accueillant des personnes défavorisées. Leur accueil « est plus coûteux pour les établissements » parce qu’ils séjournent plus longtemps. Il faut donc veiller à ce qu’ils ne soient pas dissuadés de les prendre en charge, « ce qui serait contraire à nos principes de solidarité. C’est pourquoi je vais accroître les ressources des établissements ayant une proportion importante de bénéficiaires de la couverture-maladie universelle (CMU), de l’aide médicale de l’Etat (AME), du RMI ou qui sont sans solution de logement stable et durable. » (Le Monde)
Mais s’agissant des hôpitaux eux-mêmes, des services de proximité, quelle solution la ministre leur propose-t-elle ? « L’hôpital de Carhaix commence son insurrection », titre L’Humanité. Lundi, la décision est tombée : la maternité et la chirurgie de cet hôpital du Finistère fermeront le 6 juin prochain. « Usagers et élus ne l’entendent pas ainsi », rapporte L’Humanité. La ministre non plus. La formule est assassine : « quand, déclare-t-elle au Monde, on a sur la chirurgie lourde digestive 50% de taux de mortalité des patients à Carhaix, contre 12% en moyenne, il y a de quoi se poser des questions. »

Transports. « L’Etat débloque 250 à 300 millions pour la ligne A du RER » (Les Echos). « Le chef de l’Etat, précise le quotidien économique, a annoncé que la RATP contribuera à hauteur de 50% à la rénovation de la ligne de RER A. Il a demandé au STIF de faire de même. » « Surenchère en Ile-de-France pour l’amélioration des transports en commun », titre Le Figaro. « Huchon défie Sarkozy sur les transports ». Le président du conseil régional, indique La Tribune, propose un plan de modernisation des transports franciliens de 17 Md€ sur dix ans. 10 Md€ seront financés par la région et le Stif qui emprunteront. Quant aux 7 Md€ restants, qui relèvent de « l’urgence », J.-P. Huchon se dit favorable au recours aux partenariats public-privé et propose que le plan de 17 Md€ soit acté dès cet été « dans ses principes et d’ici à la fin de l’année dans ses modalités opérationnelles et financières. »

1% logement. Daniel Dewavrin, président de l’Union d’économie sociale pour le logement (UESL) et ancien président de l’UIMM, défend avec opiniâtreté le 1% logement qui, « plus que jamais doit continuer à jouer son rôle, dont le passé démontre le bien-fondé. » Aussi, dans cette tribune que publient Les Echos, en appelle-t-il au « monde patronal, qui doit garder toute sa lucidité ». « Il ne faudrait pas que des divergences internes, certes loin d’être subalternes mais étrangères au débat, viennent l’affaiblir en introduisant un désordre nuisible à l’intérêt général comme à l’intérêt propre » du 1%.

Immobilier. Les Echos titrent sur le « coup de froid sur les ventes de logements ». Au premier trimestre, les transactions dans le neuf ont chuté de 27,9% en un an. Ce phénomène touche la plupart des régions et pour éviter les invendus les promoteurs commencent à ralentir leurs programmes. Quant aux prix, ils continuent à augmenter dans le logement collectif mais reculent dans la maison individuelle. Les premières offres promotionnelles de terrain commencent à apparaître.

Médias locaux. Les Etats généraux de l’information annoncé par N. Sarkozy ne sont qu’une « gesticulation », estime le sociologue des médias Jean-Marie Charon, interviewé par L’Humanité. Sera-t-il pourtant question à cette occasion de la presse des collectivités locales ? A Lille, la semaine dernière, lors des Assises internationales du journalisme, sociologues et journalistes se sont interrogés sur l’indépendance de cette presse. Selon le sociologue Alain Accardo, elle oscille « entre la publicité, la propagande et l’information véritable ». Résumant les débats, L’Humanité écrit : « La presse des collectivités territoriales veut s’émanciper. Mais les pressions politiques perdurent » et « s’étendent de plus en plus à la presse régionale ».

Communication. Ils se tirent la bourre. Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie et à la Consommation, et Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, de l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de l’économie, se livrent une inquiétante concurrence autour du dossier des télécoms, souligne La Tribune. Le 21 mai, dans un communiqué, L. Chatel annonçait un « droit d’accès au haut débit » que pourrait proposer la France dans le cadre de sa présidence européenne. Le lendemain, dans Les Echos, E. Besson parlait d’ « extension du service universel à l’accès à Internet haut débit ». Or dans le premier cas ce sont les collectivités ou les Etats qui prendraient en charge cet accès au haut débit tandis que dans le second il s’agirait des opérateurs. Le duel que se livrent les deux ministres pourrait être tranché cet après-midi par F. Fillon qui pencherait en faveur d’E. Besson.

Eau. Séché Environnement prend le contrôle opérationnel de la Saur, le numéro trois français de l’eau. Le spécialiste des déchets, précise La Tribune, a en outre conclu un accord avec la CDC, qui lui octroie une option pour monter à 51% du capital de la Saur d’ici à 2012 avec la possibilité de racheter tous les titres en 2018 au plus tard. Dans une interview, Joël Séché, PDG de Séché Environnement, désormais président de la Saur, et Olivier Brousse, nouveau directeur général de la Saur, expliquent au quotidien économique qu’il ont l’intention de proposer aux collectivités locales et aux industriels « un concurrent bien vivant face aux deux grands géants du secteur, Veolia Environnement et Suez Environnement. »

Urbanisme. Hier, en marge du Conseil de Paris, Bertrand Delanoë s’est déclaré prêt à ériger des tours d’habitation de 50 mètres et des immeubles d’activités « grimpant bien au-dessus » dans la ZAC des Batignolles. En lançant cette idée le maire de Paris vise donc un quatrième site pour implanter des tours à Paris en plus des trois autres déjà proposés par un groupe d’experts et d’élus fin 2007. Anne Hidalgo, en charge de l’urbanisme, proposera une délibération-cadre au conseil de Paris de juillet (Les Echos).

RMI. « Les bénéficiaires du RMI seront suivis par un référent unique de l’ANPE-Unedic », indiquent Les Echos. C’est ce qui ressort du Grenelle de l’insertion à partir du constat suivant : seulement un tiers des RMIstes sont inscrits à l’ANPE.
La prise en charge par l’ANPE-Unedic des allocataires de minima sociaux produira un afflux de 500 000 demandeurs d’emploi supplémentaires qui nécessitera de 3000 à 3500 agents supplémentaires, soit un investissement de 200 M€. La somme pourrait en partie provenir des économies générées par la fusion de l’ANPE et de l’Unedic.

Formation. Les syndicats de l’Afpa craignent un éclatement. En effet, à l’occasion de la fusion de l’ANPE et de l’Unedic, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes pourrait être éclatée en 22 entités régionales. Selon les syndicats l’Afpa pourrait aussi disparaître. Le processus en cours vise selon eux non pas une amélioration du service public de l’emploi de la formation des adultes mais sa mise en concurrence avec le secteur privé de la formation (L’Humanité).

35 heures. Il y a quelques jours, le patron de l’UMP réclamait la suppression définitive des 35 heures. La demande devait, selon la communication élyséenne, être remisée au rang des « couacs ». Aussi, puisque « Sarkozy tente de répondre aux attentes sociales », hier, après café et camembert à Rungis, le chef de l’Etat, rapporte La Tribune, a exclu « définitivement » la suppression des 35 heures. Or, aujourd’hui dans Les Echos, son ministre du Travail, Xavier Bertrand, dévoile son plan de « sortie définitive » des 35 heures, qu’il qualifie de « carcan ».... Qui croire du chef de l’Etat ou de son ministre ? Libération, qui brosse le portrait de sept ministres triés sur le volet que N. Sarkozy a récemment réunis par deux fois, rappelle les propos de ce dernier, précisément à propos des 35 heures. « Référez-vous à ce qu’a dit Xavier Bertrand. Comme toujours, il a bien parlé ».... Mettant en avant le « carcan » des 35 heures, le ministre du Travail assure pourtant qu’il n’est pas question de toucher à la durée légale du travail.....

Education. Hier, les représentants des enseignants, des personnels et des parents d’élèves ont boycotté le conseil départemental de l’éducation nationale du Val-de-Marne. Ils protestent contre la suppression de 637 postes dans l’académie de Créteil, sur les 11 200 à l’échelle nationale, dont 260 dans le Val-de-Marne (L’Humanité).

Mixité. La sénatrice communiste Annie David dénonce dans une tribune l’attaque du gouvernement contre la mixité à l’école. Toute séparation renforce le sexisme et en remettant en cause la mixité le gouvernement nous renvoient trente ans en arrière (L’Humanité).
Institutions. « Le PS menace de faire échouer la réforme des institutions », titre Le Figaro. Interviewé par Libération, J.-M. Ayrault, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, estime que « le gouvernement ne donne pas de signes qu’il entend évoluer ». Dans L’Humanité, le propos de Bastien François, professeur à l’université de Paris I et cofondateur de la Convention pour la VIe République (C6R), a un propos plus tranché encore. Dans une tribune il énumère « cinq bonnes raisons de dire non » à la réforme des institutions actuellement débattue par le Parlement. Les dérives présidentialistes sont renforcées, la Constitution reste toujours aussi peu citoyenne, ses principales anomalies démocratiques subsistent, les dispositions nouvelles sont imprécises et les avancées en faveur du Parlement sont mineures. Signalons à ce propos la tribune du président de la Cour des comptes, Ph. Séguin, qui dans Le Monde explique dans un point de vue qu’il n’est pas hostile à la création d’un office parlementaire d’évaluation et de contrôle des politiques publiques. Car il ne serait pas concurrent avec les missions remplies par la Cour des comptes.

Source : http://www.elunet.org/spip.php?article3478

Les patrons du Cac s'éclatent

57,8 %. Tel est le taux d’augmentation des revenus des patrons du CAC 40 en 2007. Alors que les salaires font grise mine, une poignée de grands patrons s’offrent des augmentations indécentes. Le MEDEF fait mine de dénoncer des « excès scandaleux ».

Dans la Gaule déçue par les mirifiques promesses du candidat Sarkozy en matière de pouvoir d’achat – « Les caisses sont vides », avait-il finalement expliqué, une fois devenu le césar de l’Élysée –, un petit village résiste encore et toujours à la morosité envahissante. C’est la tribu des grands patrons et des cadres dirigeants des entreprises du CAC 40. Modération salariale ? Pouvoir d’achat en berne ? Gel des revenus ? Eux, ils n’en ont cure…
Dans un contexte où tout augmente sauf les salaires du plus grand nombre, ils festoient et se gobergent allègrement : + 5 % de salaires de base, + 5% pour les bonus, + 6 % pour les jetons de présence dans les conseils d’administration, + 52% de dividendes et + 351 % de stockoptions. D’après une enquête publiée hier dans le mensuel l’Expansion, les revenus encaissés par les patrons des 40 plus grandes entreprises françaises ont augmenté de 58% l’année dernière : la somme totale de leurs rémunérations serait passée de 102 millions en 2006 à 161 millions d’euros en 2007. En tête de ce palmarès assez indécent, Pierre Verluca, PDG de Vallourec, accumule 18,12 millions d’euros (+ 2 312 % d’augmentation par rapport à 2006, une rémunération due à une plus-value réalisée sur ses stock-options). Il est suivi par Gérard Mestrallet, PDG de Suez (15,54 millions d’euros, + 364 %) et Xavier Huillard, de Vinci (13,10 %, + 552 %). Henri Proglio (Veolia Environnement, 7,33 millions d’euros, + 207 %) et Henri de Castries (Axa, 5,53 millions d’euros, + 22 %) complètent le tableau.
Certains patrons se sont offert des progressions à deux chiffres de leurs salaires de base, selon le mensuel, qui cite encore Guillaume Poitrinal, directeur général de la société immobilière Unibail-Rodamco (+ 46 %), ou Patricia Russo, la directrice générale d’Alcatel (+ 26 %) avec 1,2 million d’euros. Le plus gros salaire (2 millions d’euros) revient toujours au directeur général de L’Oréal, Jean- Paul Agon. D’après les calculs del’Expansion, quelques milliers de cadres dirigeants des entreprises du CAC 40 pourraient se partager en moyenne 67 601 euros de plus-values sur leurs stock-options.

LE MEDEF DANS L’EMBARRAS
À la mi-février, lors de la publication d’une première étude qui livrait des résultats du même tonneau – les rémunérations de trois patrons sur quatre du CAC 40 ont progressé de plus de 40 % en 2007 –, Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, a d’abord tenté d’en minimiser l’impact. « Cette augmentation m’étonne parce qu’une autre étude, faite sur des schémas comparables, révélait il y a deux mois que les dirigeants des entreprises du CAC 40 avaient vu leur rémunération baisser de 8 % sur la même période, avait-elle affirmé sur France 2. Je vais saisir le comité éthique du MEDEF dès demain matin pour auditer, recevoir les auteurs de ces deux études et avoir une vision fiable, objective de la situation. » Hier matin, celle qui jugeait il y a trois mois « normal, archinormal que des dirigeants de très grandes entreprises soient très bien payés, sinon ces talents-là, nous ne les gardons pas dans notre pays », a tenté d’éteindre le feu, comme à son habitude, en noyant le poisson : « Depuis quelques mois, le comité éthique du MEDEF travaille en profondeur sur cette question, a expliqué Laurence Parisot sur LCI. Il va présenter au plus tard en septembre un certain nombre de conclusions et de recommandations sur l’utilisation du système des stock-options en France. Il est évident qu’il y a des normes, des références à introduire, pour éviter les excès scandaleux. Je peux d’ores et déjà vous dire que nous considérons comme anormal de rémunérer l’échec et nous nous posons des questions également sur le dévoiement du système de stock-options. Aujourd’hui, il y a une utilisation largement abusive du système. »
Mais au bout du bout de son exercice d’exaspération, la présidente du MEDEF livre le fond d’une pensée sans surprise : pas question pour elle de « légiférer » ou d’« interdire » les stock-options, car toute loi serait « certainement très dangereuse pour l’attractivité de la France ». « Cela provoquerait une sorte d’exil des meilleurs talents français », prophétise-t-elle. Du côté de l’UMP, Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti du président, « souhaite un débat transparent devant l’assemblée générale des actionnaires sur tous les éléments de rémunération » des dirigeants d’entreprise et que soient prévues « les conditions d’indemnités au moment de départ, qui doivent varier avec la situation de l’entreprise ».

Thomas Lemahieu paru dans l’Humanité du 29 mai 2008

Source : http://www.humanite.fr/Les-patrons-du-Cac-s-eclatent

mercredi 28 mai 2008

Daniel Percheron propose aux élus communistes de réintégrer l'exécutif du conseil régional

Est-ce l'heure de la réconciliation entre élus socialistes et communistes au conseil régional ? Daniel Percheron propose deux vice-présidences au PC qui a claqué la porte de l'exécutif depuis 2004. Alain Bruneel, le président du groupe communiste, n'y est pas favorable.

Le mois prochain, le conseil régional doit renouveler une partie de son exécutif. Deux vice-présidentes socialistes, Martine Filleul et Marie-Noëlle Lienemann, s'en vont en raison de la loi limitant le cumul de mandats. Leur départ pourrait donner lieu à une nouvelle donne politique, en clair à un retour des élus communistes au sein de l'exécutif régional qui, depuis les élections de 2004, ne comporte que des élus socialistes et écologistes.

C'est en tout cas le souhait de Daniel Percheron. Le président socialiste de la Région n'a jamais « digéré » la décision du PC qui, après avoir fait liste commune avec le PS et les Verts au second tour des régionales de 2004, a ensuite refusé de participer à l'exécutif comme auparavant pour adopter une ligne beaucoup plus critique à l'égard du partenaire socialiste. Depuis 2004, les 19 élus du groupe communiste n'ont, par exemple, jamais approuvé le budget régional présenté par le PS et les Verts.

Cette attitude critique « pure et dure » apparaît de plus en plus paradoxale. Parmi les 20 conseils régionaux de gauche depuis 2004, celui du Nord - Pas-de-Calais est le seul où le PC se tient à l'écart de l'exécutif. Les élus communistes ont pourtant trois vice-présidences dans les exécutifs des conseils généraux du Nord comme du Pas-de-Calais. Enfin, après les municipales de mars, en dépit de quelques divergences, socialistes et communistes gèrent ensemble la plupart des villes de gauche de la région. Autant d'arguments que rappelle Daniel Percheron en lançant son appel au rassemblement. Dernier élément à prendre en compte : un retour à un scrutin à un seul tour avec prime majoritaire pour les régionales pousserait à la constitution de listes d'union, à gauche comme à droite, autant donc les anticiper à deux ans de l'échéance.

Ces arguments suffiront-ils à convaincre le PC ? Rien n'est moins sûr. Les fédérations communistes doivent en débattre le 13 juin. Mais pour l'heure, Alain Bruneel, qui préside le groupe communiste, se prononce très clairement contre un retour dans l'exécutif. « Rien ne justifie aujourd'hui que l'on participe à l'exécutif, nous n'avons pas les mêmes visions ni les mêmes propositions pour construire un véritable changement, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, pour moi le retour dans l'exécutif n'est pas à l'ordre du jour », indique le porte-parole du PC. Alain Bruneel juge par exemple beaucoup trop conciliante l'attitude du PS sur les suppressions de postes dans l'Éducation nationale. Autre pomme de discorde : les aides à certaines grosses entreprises.
À gauche, plus que jamais, l'union reste donc un combat.

mardi 27 mai 2008

L'épargne populaire les intéresse ! :Ils préparent un HOLD UP de 100 milliards !

... 100 milliards ! C’est le montant que le gouvernement envisage de ponctionner sur l’épargne populaire des Français pour porter secours aux établissements bancaires en difficulté à cause de leur exposition imprudente aux subprimes américains et de leurs opérations financières spéculatives – LBO en tête ! – déconnectées de l’économie réelle.

Sur l’injonction de la Commission Européenne saisie par un consortium bancaire privé, le Président de la République, plus prompt à dénoncer les méfaits du capitalisme financier sur l’avenir de l’outil industriel national qu’à défendre l’épargne populaire et le pouvoir d’achat des Français, a confié à Christine Lagarde le soin de présenter un projet de loi dit de « modernisation de l’économie » qui prévoit notamment le transfert de plus de 100 milliards d’Euros d’épargne populaire garantie par l’Etat, au profit des banques commerciales.

La privatisation du système, unique dans le monde, de collecte d’épargne populaire par le Livret A (détenu par plus de 46 millions de nos concitoyens) va permettre aux banques commerciales de récupérer près de 50 % des fonds, sans aucun contrôle ni obligation de service public ! Par cette opération, le gouvernement répond favorablement au lobby bancaire de mettre la main sur cette manne financière, et participe simultanément à la tentative de sauvegarde du système financier spéculatif, au détriment de l’intérêt général et des besoins du pays.

Car la centralisation actuelle totale des fonds du Livret A auprès de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) garantit un emploi public de ces ressources au service de la collectivité nationale, par le financement de logements sociaux, du renouvellement urbain, des infrastructures et de la politique de la ville. En effet, La CDC est le seul établissement public placé sous la tutelle du Parlement (les autres établissements publics dépendant du pouvoir exécutif des ministères), constituant le dernier rempart financier public contre la marchandisation mondialisée des services publics et de l’intérêt général.

Et au lieu d’en faire un modèle dans le développement économique des territoires et des bassins d’emplois, depuis le fameux Bloch-Lainé qui avait répondu « présent » à l’appel de l’abbé Pierre en finançant massivement des logements sociaux sur les fonds propres de la Caisse des dépôts et consignations, ses Directeurs successifs se sont engagés dans la voie d’une privatisation de cet outil public et dans la réalisation d’opérations financières spéculatives comme les LBO, contribuant ainsi à la banalisation de cette institution publique plutôt que d’en promouvoir l’exception française.

Il est aujourd’hui, plus que jamais, indispensable de restaurer la confiance des Français : la Caisse des dépôts et consignations, historiquement placée sous le sceau de la « Foi Publique » (sa devise) et sous la garantie de la représentation nationale (le Parlement : Assemblée Nationale et Sénat), doit se voir renforcer et conforter dans son rôle unique pour l’intérêt général et la satisfaction des besoins de la population, au cœur d’un pôle financier public au service de tous.
Au lieu de cela, la ministre de l’économie va ponctionner l’épargne populaire au profit de ses amis banquiers, renouant ainsi avec ses anciennes fonctions d’avocat conseil notamment au sein de la banque hollandaise ING au cœur du consortium bancaire ayant engagé le recours à Bruxelles contre le Livret A…et dont une filiale a conseillé la Caisse des dépôts dans son LBO sur Quick au profit du milliardaire belge Albert Frère.

Source : http://www.nord.pcf.fr/Ils-preparent-un-HOLD-UP-de-100.html

Marches de tous les savoirs. Les chercheurs reprennent la rue

Quatre ans après l’appel de "Sauvons la recherche", les blouses blanches vont à nouveau battre le pavé aujourd’hui en participant à des Marches de tous les savoirs. Cette fois pour défendre leur indépendance face aux réformes Sarkozy.

Daniel Steinmetz, élu du SNTRS CGT au conseil d’administration du CNRS revient sur les motifs de discorde entre les chercheurs et le gouvernement. Pour deux chercheurs toulousains, Bertrand Jouve et François Bon, les nouvelles logiques de financement ne sont pas adaptées aux réalités de la recherche.

Les Marches de tous les savoirs
À Paris, les chercheurs se retrouveront à 14 h 30, devant la Maison des sciences de l’homme, pour un défilé qui serpentera dans le Quartier latin. Rue de l’École-Polytechnique, devant le ministère, le cortège s’arrêtera… avant de repartir, à reculons, vers Jussieu.
Des manifestations sont prévues à Nice (10 h 30), Marseille (10 heures), Bordeaux (12 h 15) avec force instruments de musique, casseroles, blouses, bonne humeur… et même colère !
À Lyon, le rendez-vous est fixé à midi, place Bellecour, pour un casse-croûte festif. À Montpellier, avant de manifester jusqu’à la préfecture, un pique-nique se tiendra place de la Comédie à 11 h 30.
À Toulouse, place du Capitole, à 14 h 30, avant le départ du défilé, une pyramide de thèses et de publications sera édifiée. À Roscoff, à 13 heures, à la station biologique, chercheurs, citoyens et élus sont conviés à une « Penn ar bed pride ».

Source : http://www.humanite.fr/Marches-de-tous-les-savoirs-Les-chercheurs-reprennent-la-rue

dimanche 25 mai 2008

Le P.C.F va à votre rencontre. Une caravane itinérante organisée par la Fédération du Nord.

Emploi, retraites, santé, éducation, logement, services publics, etc..
Le PCF va à votre rencontre du 9 juin au 14 juillet.
La Fédération du Nord organise une caravane itinérante.
Venez dialoguez avec ses militants pour connaître ses propositions, ses initiatives ou pour le rejoindre

Après des élections qui ont permis aux français d’exprimer leur colère, le Président de la République décide de poursuivre sa politique et annonce une série de mauvaises nouvelles qui grèveront encore plus le pouvoir d’achat et font peser de lourdes menaces sur les emplois, dans le public comme dans le privé. Les difficultés de vie de la population, des familles, des salariés vont s’accentuer. La présidence française de l’Union européenne va libéraliser encore plus l’économie et mettre en concurrence les salariés européens. Le monde de la Finance a rarement dominé la France comme actuellement. Pourtant, il est possible de changer de société, de replacer l’Homme et son développement au cœur de toutes les décisions. Pour faire reculer le sentiment de fatalité, redonnons l’espoir qu’il est toujours possible de construire une société de justice, de partage et de fraternité.

Avec cette initiative, les communistes du Nord souhaitent : porter un message clair sur les salaires, le pouvoir d’achat et l’emploi, montrer que d’autres choix sont possibles. Aller à la rencontre de la population pour faire connaître nos propositions. Faire reculer le sentiment de fatalité, être combatif contre la droite et sa politique et mettre l’accent sur le besoin de se mobiliser, de s’organiser. appeler au renforcement du PCF en y adhérant.

Un bus sillonnera le département du 9 juin au 14 juillet et multipliera les points de rencontres aux portes des entreprises, dans les quartiers et villages. Le bus du PCF sera un lieu de rencontre et d’échange, un lieu de débat pour agir, un lieu d’exposition.
Renseignements : Fabien ROUSSEL 06 88 88 77 69 – fabienroussel@wanadoo.fr

Source : http://www.nord.pcf.fr/Le-Tour-du-Nord-en-bus.html

vendredi 23 mai 2008

Pour la collectivisation des moyens de production !


La bête capitaliste s'auto-alimente de ses moyens de production...
Rendons les usines au prolétariat, seule voie pour le bonheur du peuple !

jeudi 22 mai 2008

Retraites : plus de 700 000 manifestants

Plus de 700.000 personnes ont participé jeudi, dans 153 villes de France, aux manifestations organisées dans le cadre de la journée d’action pour les retraites et contre le projet gouvernemental d’allongement de la durée de cotisation à 41 ans.

Une semaine tout juste après la grande journée de mobilisation dans la Fonction publique. 58% des Français affirment "soutenir" ou "avoir de la sympathie" pour le mouvement selon le sondage CSA-l’Humanité.
Plus de 700.000 personnes ont participé jeudi, dans 153 villes de France, aux manifestations organisées dans le cadre de la journée d’action pour les retraites et contre le projet gouvernemental d’allongement de la durée de cotisation à 41 ans, a affirmé la CGT.
"La mobilisation du 22 mai pour la défense du système de retraite solidaire est un incontestable succès", a déclaré la confédération syndicale.

"C’est une étape importante qui vient d’être franchie dans un processus de mobilisation", a-t-elle ajouté.
La CGT s’est félicitée d’"un nombre de manifestants équivalent à la mobilisation du 3 avril 2003 face aux orientations de François Fillon". Sans la CFDT, les syndicats avaient mobilisé ce jour-là entre 320.000 et 580.000 personnes.

La CGT souligne "une participation majoritaire des salariés du privé, une forte représentation des jeunes actifs et étudiants, une part toujours importante de retraités et des milliers d’arrêts de travail". "La balle est dans le camp gouvernemental", estime le syndicat.
Le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly avait estimé jeudi matin que "ce serait décevant" s’il y avait "moins de 500.000" manifestants dans toute la France.

Source : http://www.humanite.fr/Retraites-22-mai-Plus-de-700-000-manifestants

mercredi 21 mai 2008

Manif' du 22 mai

RDV 14H Porte de Paris !
Pour en finir avec l'arrogance de la bourgeoisie, manifestons nombreux !

"En rangs serrés l’ennemi nous attaque
Autour de notre drapeau groupons-nous...."

On ne bat pas en retraite !

79% des Françaises et des Français jugent que la politique du gouvernement n’a rien amélioré. A l’inverse, toutes les « réformes » en cours cassent les acquis construits par les luttes : l’école publique, la sécurité et la protection sociales, l’hôpital, la culture, le code du travail... Pour les retraites comme pour le pouvoir d’achat en général, Nicolas Sarkozy est le président du travailler plus pour gagner moins. Pas question d’attendre encore 4 ans.
C’est pourquoi les communistes soutiennent les mobilisations sociales comme celle du 22 mai et appellent à des réponses politiques à gauche.


Retraites : au nom de l’équité ?
Après les quarante annuités d’abord pour les salariés du privé, puis pour ceux du public, après l’attaque des régimes spéciaux, le gouvernement Fillon veut imposer 41 ans de côtisation en 2012 pour prétendre à la retraite à taux plein, 42 ans un peu plus tard. Et pourquoi pas la suppression de toute référence à un âge de départ en retraite comme le revendique le rapport Attali couvert d’éloge par Nicolas Sarkozy et le Medef ?

Travailler plus, pour gagner moins ?
Le plan emploi-séniors est un échec. A peine plus de 50% des 55/59 ans ont un emploi. Aujourd’hui, moins de 50% des salariés « liquidant » leur retraite peuvent partir à taux plein. La majorité doit donc subir une décote de -5% par année manquante. Avec la précarité, particulièrement pour les jeunes et les femmes, cela s’amplifierait. Les propositions gouvernementales de 2008 conduiraient, en 2020, à des pensions équivalentes, en moyenne, à 55% du dernier salaire.

On peut dire non et financer de vraies retraites !
Avec les syndicats, le PCF demande l’augmentation des pensions, le rattrapage du pouvoir d’achat des retraites, le départ à 60 ans et la reconnaissance des départs anticipés pour pénibilité.

L’emploi est au coeur du financement des retraites. Pour cela, il faut un relèvement du taux d’activité, notamment des femmes, des jeunes, des seniors, une politique de développement des salaires et de la formation ainsi que des mesures pour résorber la précarité et pour la reconnaissance des qualifications Oui, l’emploi est au coeur du financement des retraites.
Le Parti communiste propose de revenir sur les exonérations de charges sans contrepartie. Il propose de moduler la part patronale en fonction de la politique d’emploi, de salaire et de formation des entreprises.

Pour garantir le système par répartition, pouvoir partir réellement à 60 ans et avoir de bonnes retraites, de nouveaux financements sont incontournables. Les revenus financiers des entreprises ne contribuent pas au financement de la protection sociale. Il faut les taxer.
Le Parti communiste exige aussi que le gouvernement cesse de couvrir le MEDEF qui bloque les négociations sur le départ anticipé à la retraite pour pénibilité du travail.
Pour changer : des mouvements sociaux et une gauche qui se bat

Pour rompre la logique du MEDEF et de la droite, sur les retraites comme sur d’autres questions, il faut se faire entendre. Et saisir toutes les occasions, par la rue, par les urnes...
Il faut aussi reconstruire une gauche rassemblée qui a des idées, une gauche, en rupture avec le libéralisme et qui se bat , par exemple, , pour donner des droits de regard et de décision aux citoyens et aux salariés sur ce qui les concerne. Une gauche qui choisit de détourner de la spéculation beaucoup d’argent qui alimente aujourd’hui la crise financière. Une gauche qui choisit de le mettre au service du pouvoir d’achat, de l’école, de la formation, du service public, de la santé, de la culture, des retraites.

C’est à cela que le Parti communiste veut être utile.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2809

mardi 20 mai 2008

Les communistes dans la rue !

Les Jeunes Communistes du Nord mettent de l'ambiance lors de la manif du secteur public le 15 mai 2008 à Lille et entonnent la Varsovienne.

Que la mobilisation du 22 soit une aussi belle réussite !

Retraites : riposte unitaire le 22 mai

Une semaine tout juste après la grande journée de mobilisation dans la Fonction publique le 15 mai, front du refus des syndicats qui appellent à une journée "pour la défense d’une retraite solidaire" le 22 mai.

Les cinq organisations représentatives des salariés ont fixé les contours de la riposte contre l’allongement de la durée de cotisation : une journée d’actions et de manifestations le 22 mai prochain.
Une semaine tout juste après la grande journée de mobilisation dans la Fonction publique le 15 mai.

Riposte unitaire le 22 mai
C’est au lendemain de la rencontre avec le ministre du Travail que les syndicats ont lancé cet appel.
Xavier Bertrand, accompagné du secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, et du secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez, avaient reçu lundi 28 avril à tour de rôle l’ensemble des partenaires sociaux pour discuter de ces mesures.
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault avait estimé qu’il n’y avait "aucun point positif" dans le projet de réforme des retraites du gouvernement, qu’il a jugé "gravissime". Le dirigeant syndical avait également lancé un appel à la tenue de manifestations d’ampleur pour le 1er mai.

La réponse syndicale unitaire ne s’est pas faite attendre. Mardi 29 avril, les cinq organisations syndicales appellent à la mobilisation le 22 mai pour "la défense d’une retraite solidaire".
Le gouvernement avait lancé une concertation dont il a fixé par avance l’issue : augmentation à 41 ans de la durée de cotisation.

Concertation pour la forme
A l’issue de la première phase de concertation, le ministre du Travail Xavier Bertrand avait d’ailleurs confirmé que la durée de cotisation passerait à 41 ans en 2012.
Une position qui consacre le refus voire le véritable tabou de la part du gouvernement d’envisager un financement par les entreprises alors que depuis des années ce sont les salariés qui ont consentis de lourds sacrifices afin de maintenir le système par répartition.
Le bilan de la loi Fillon semble montrer au contraire que d’autres mesures, notamment celles que préconisent les organisations syndicales, seraient efficaces.

Comme l’indiquait Yves Housson dans son article daté du vendredi 28 mars : « Depuis 2003, la réforme Fillon a subi l’épreuve du réel. Et le bilan n’est pas à son avantage. La "sauvegarde" du système de retraite devait passer, nous avait-on dit, par l’allongement de la durée d’activité et supposait donc un allongement sans fin de la durée de cotisation : après les 40 ans pour tous exigibles depuis 2008 suivrait le passage aux 41 ans entre 2009 et 2012, et ainsi de suite. En vérité, le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) le constate : le taux d’activité n’a pas augmenté. Signe le plus flagrant de l’échec, seuls 38 % des seniors sont encore en activité. À l’heure de partir en retraite, six salariés sur dix ont déjà été évincés des effectifs des entreprises. Dans ces conditions, l’augmentation des annuités nécessaires pour avoir une retraite à taux plein n’a pour effet que de baisser le niveau des pensions. Elle impacte tout particulièrement les salariés aux carrières déjà incomplètes, hachées par la précarité, le temps partiel, le chômage, et voués à de basses retraites. »

Medef : la retraite à partir de 62 ans
Du côté du patronat, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s’est prononcée de nouveau mercredi pour que l’âge légal de la retraite en France soit repoussé à 62 ans.
Fin août, elle avait déjà prôné le relèvement à 61 ans de l’âge légal de la retraite en 2012 et à 62 ans en 2020.

Source : http://www.humanite.fr/Retraites-manifestation-samedi-CGT-FSU-FO-CFDT-Solidaires-appellent-a-manifester

lundi 19 mai 2008

Les collectifs anti franchises médicales fleurissent

Porté par les malades, le mouvement de protestation contre les franchises médicales prend de l’ampleur. En lien avec la CGT, une structure permanente de mobilisation se met en place.

Évry (Essonne), vendredi 16 mai. Impossible de franchir la porte du centre de la Sécurité sociale de la rue du Facteur-Cheval sans apercevoir les énormes boîtes de médicaments « Sarkovir » ou, du moins, les banderoles « Franchises, la double peine ». Sans compter les militants qui interpellent tous les passants pour faire signer la pétition contre cette « réforme injuste ». Un texte que tout le monde signe d’ailleurs à tour de bras. « On est tous concernés. Moi, si la Sécu ne me rembourse pas la semaine prochaine, je ne pourrais pas manger, ni acheter mes médicaments », explique, tout en paraphant la pétition, une assurée venue porter sa feuille de remboursement.

À orléans, plus de 500 signatures
Partout en France, à l’initiative du Collectif anti-franchises et de la CGT, des militants se sont mobilisés vendredi devant les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) pour dénoncer les franchises médicales. L’occasion pour les initiateurs de cette convergence d’annoncer la création d’un nouveau mouvement : Ensemble pour une santé solidaire. « Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement des professionnels de la santé qui dénoncent la politique gouvernementale de casse de la Sécu, ce sont des usagers », explique le texte fondateur de ce tout jeune collectif.

Des usagers et notamment de nombreux malades, tel Bruno Pascal Chevalier, ce malade du sida devenu le fer de lance de l’offensive antifranchises après s’être déclaré, début janvier, en grève des soins (grève des soins qu’il a d’ailleurs cessée ce même vendredi). Éric Taillandier fait lui aussi partie de ces malades qui ont décidé de se battre. Comme la plupart des personnes qui se sont engagées dans cette contestation, rien ne le prédestinait à l’action. « Je n’avais jamais milité avant », témoigne ce professeur de musique atteint de la maladie de Buerger et animateur du collectif orléanais Malades solidaires. « Il faut se battre, s’engager, car les gens ne voient pas les conséquences des franchises », explique- t-il. Sur Orléans, la journée d’action de vendredi s’est traduite par plus de 500 signatures. Un succès. « Les usagers, dont des malades qui n’ont jamais milité, veulent défendre le système de santé », analyse Christian Lehman, initiateur de l’Appel contre les franchises médicales et partie prenante du nouveau mouvement d’usagers : « Àpartir du moment où Bruno Pascal a mis les gens en situation, ceux-ci se sont rendu compte qu’ils étaient concernés au quotidien. Alors que la plupart n’ont pas l’habitude de rejoindre des organisations, aujourd’hui ils se mobilisent à leur niveau pour en parler et mener des actions locales. »

« Je mange ou je me soigne »
Il faut dire aussi que les malades sont de plus en plus nombreux à repousser certains soins ou à y renoncer. « Depuis vingt-quatre ans que j’exerce, c’est la première fois que des patients me disent “je mange ou je me soigne” », donne pour exemple le docteur Lehman.

Depuis la mise en place des franchises médicales au 1er janvier, les travailleurs sociaux, les personnels de la CNAM et les médecins ne cessent d’alerter sur les retards de soins et sur l’augmentation des demandes d’aide auprès des fonds d’aide sociale des CPAM ou des mairies. « D’un côté, on baisse les coûts de la Sécu en diminuant les remboursements et, de l’autre côté, les fonds d’aide sont en train d’être vidés. Où sont les économies ? », s’interroge Claude Pigement, responsable santé au Parti socialiste.

À peine créé, le mouvement a d’ores et déjà appelé tous les assurés à renvoyer au ministère de la Santé les lettres de relance de la Sécu les invitant à payer les franchises, barrées par la mention : « Non coupable d’être malade ».

Alexandra Chaignon

Source : http://www.humanite.fr/Les-collectifs-anti-franchises-medicales-fleurissent

samedi 17 mai 2008

Le 24 mai à l'espace Marx, Hellemmes

MAI 68 - TABLES RONDES et DÉBATS

15h 30 - Accueil des participants et présentation de l’Exposition de l’Institut Régional CGT d’Histoire Sociale.

16h – 1° Table Ronde : Mai 1968, genèse, impact et bilan d’un ébranlement mondial,
avec Jacques Capdevielle, directeur de recherches au CEVIPOF, membre du conseil scientifique d’ATTAC, co-auteur d’un « Dictionnaire de Mai 68 » (Larousse, avril 2008).

17h 30 - 2° Table Ronde : Le Mai étudiant lillois, spécificités et liens avec le mouvement ouvrier,
Bernard Delmas, président de l’AGEL-UNEF en 1968, Georges Bouchart, étudiant en 1968, syndicaliste FSU 59/62, Jean-Jacques Potaux, secrétaire de l’UEC de Lille à l’époque,Xavier Dubois, agrégatif en Histoire, auteur d’une étude sur l’AGEL-UNEF des années 1960-70.

18h 30 - 3° Table Ronde : le 'Mai des Prolétaires' dans la Région, origine, développement et enseignements,
avec : Philippe Détrez, secrétaire de l’Union Départementale CGT, et la participation de Bernadette Leroy, syndicaliste CGT du textile, de Gaby Meganck, syndicaliste CFDT de la métallurgie lilloise en 1968, et d’acteurs des luttes ouvrières de l'époque.

Des interviews de témoins et d’acteurs de Mai 68 en région seront projetées au cours des tables rondes (montage réalisé par Fernand Rolet, vidéaste).

Sarkozy / Education : Non à la création d’un « service public » contre le droit de grève

Nicolas Sarkozy s’est exprimé pour annoncer « avant l’été » un projet de loi pour un droit à l’accueil des enfants scolarisés.
Alors que la mobilisation a été très forte dans toute la France, pour exiger les moyens d’une école de qualité et contester les 11 800 suppressions de postes dans l’Education nationale.


Enseignants, élèves, étudiants et parents, tous aspirent à une école de qualité. Le Président de la République répond par une provocation hors sujet : il attaque le droit de grève.
La volonté de Nicolas Sarkozy de créer un service public de casseurs de grève est inadmissible et révoltante. La malaise actuel de l’école est une conséquence directe des politiques libérales qui assassine l’avenir de générations entières. Ce n’est pas en baillonant le mouvement social que Nicolas Sarkozy répondra aux aspirations des françaises et des français.

Nicolas Sarkozy perd ses nerfs et choisit le rapport de force. Il se comporte comme un chef de clan. C’est indigne de ses fonctions, et cela va à l’encontre de l’intérêt général. En guise de réponse, le Parti communiste français appelle à une mobilisation exceptionnelle pour la manifestation du 22 mai prochain.

Source : http://www.pcf.fr/spip.php?article2799

vendredi 16 mai 2008

Plus de 300 000 dans la rue !

60 000 à Paris, 30 000 à Marseille, forte mobilisation dans toutes les régions de France. Les fédérations de fonctionnaires - en tête desquelles celles de l’Education nationale - ont réussi leur journée d’action pour dénoncer les suppressions de postes et la Révision générale des politiques publiques, qualifiée de "plan social déguisé".

Cinq organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, Unsa, CFTC) ont décidé d’appeler ensemble les personnels des trois fonctions publiques (Etat, territoriale, hospitalière) "à se mobiliser le jeudi 15 mai.
Elles dénoncent notamment le projet de loi sur la mobilité dans la Fonction publique, et "les suppressions massives de postes", dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).
Les cinq fédérations de l’éducation nationale (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT, Ferc-CGT et Sud-Education) et trois syndicats des écoles primaires ont également appelé à la grève ce jour-là.

Dix-huit organisations d’enseignants, lycéens et parents d’élèves avaient également appelé à une journée d’action nationale "contre la politique budgétaire et éducative du gouvernement".
Les grévistes taxés d’égoïsme
Jeudi matin, le ministre du Budget Eric Woerth a donné le ton de l’équipe gouvernementale sur cette journée en déclarant que "défiler avec des pancartes pour dire "je veux plus de moyens", c’est une manière très égoïste de voir les choses".
"Ce n’est pas seulement "une manifestation de plus", mais au contraire le signe d’un malaise que le gouvernement aurait tort de sous-estimer", a expliqué de son côté Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, majoritaire dans l’Education, dans une interview aux Echos.

Des manifestations dans toutes les régions
Côté rue, des manifestations sont prévues dans tous les départements, dont un grand défilé à Paris qui partira à 14h30 de la place d’Italie pour rejoindre celle de la République en passant par Bastille, soit un trajet de quelque cinq kilomètres. "C’est le parcours des grands jours", estime le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) Gérard Aschieri.
On manifestera également à Brest, Quimper, Rennes, Grenoble, Pau, Bayonne, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nice ou encore Rouen.

Côté grève, tous les secteurs de la Fonction publique (Etat, Hospitalière et Territoriale) seront touchés par le mouvement que les syndicats annoncent massif.
Outre les syndicats, les principales organisations de lycéens et d’étudiants appellent à se joindre aux cortèges. C’est d’ailleurs l’Education nationale qui devrait être à la pointe du mouvement, après plusieurs mois d’actions locales et de manifestations lycéennes depuis la fin mars.
Grève dans de nombreux secteurs

Les syndicats d’enseignants annoncent près de 70% de grévistes dans le primaires et 50% dans les collèges et les lycées, un mouvement destiné à dénoncer les 11.200 suppressions de postes inscrites au budget à la rentrée de septembre 2008, ou encore les modalités de réforme des programmes scolaires en maternelle.

Sur l’ensemble de la Fonction publique, les syndicats estiment que le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux va entraîner la suppression de 35.000 à 40.000 postes par an. La question salariale est également posée par certaines organisations syndicales en cette période de hausse de l’inflation.

"Le gouvernement se trompe s’il pense que la mobilisation de jeudi sera une journée pour solde de tout compte. Il y aura des prolongements qui dépasseront le simple cadre des personnels de la Fonction publique", assure le secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires-CGT (UGFF-CGT), Jean-Marc Canon.

Source : http://www.humanite.fr/Le-15-mai-journee-de-mobilisation-des-fonctionnaires

mercredi 14 mai 2008

Le projet de loi sur les OGM bloqué à l'Assemblée nationale

L'adoption, prévue mardi 13 mai, du très controversé projet de loi sur les OGM a, à la surprise générale, été empêchée par le vote d'une motion de procédure. Défendue par le député communiste André Chassaigne, qui estimait qu'"il n'y a pas lieu de délibérer", celle-ci a été adoptée à une voix près – 136 contre 135. "Le texte est rejeté", a déclaré, visiblement ravie, la présidente de séance, Catherine Génisson (PS).

Immédiatement après l'annonce de ce rejet, François Fillon a décidé de convoquer une commission mixte paritaire (CMP) pour relancer au plus vite l'examen du projet de loi. Cette procédure prévoit que sept députés et sept sénateurs se réunissent pour proposer une nouvelle version du texte, qui sera ensuite soumise, dans l'urgence, à l'approbation des deux Chambres.
"L'ordre du jour de l'Assemblée et du Sénat sera légèrement modifié", a indiqué le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, précisant que la CMP se réunirait dès mercredi, pour un examen par les deux Assemblées "si possible avant la fin du mois de mai". "C'est une péripétie, qui est désagréable pour nous mais qui n'est qu'une péripétie, qui ne remet pas en cause la finalité du vote du texte. C'est un bon texte qui doit être voté", a estimé le président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée, Patrick Ollier. Après l'annonce de cette initiative, prévue par la Constitution en cas de désaccord persistant entre les Assemblées, l'opposition a réclamé une entrevue avec Nicolas Sarkozy pour lui "demander de ne pas passer en force".

"TROP DE ZONES D'OMBRE"
Avant le début de la séance, la gauche avait prévu de se mobiliser fortement, en annonçant son intention de batailler sur plus de 850 amendements, alors que les députés de droite se montraient moins assidus, voire, comme dans le cas du député UMP François Grosdidier, franchement opposés au texte.L'opposition s'est donc satisfaite du rejet surprise du texte. "C'est une très belle leçon donnée au gouvernement et à Nicolas Sarkozy, j'espère qu'à l'instant où je parle le président de la République est en train de manger la moquette de l'Elysée, parce que c'est une victoire des Français contre le gouvernement qui voulait faire passer une loi en force", a lancé Noël Mamère (Verts). "C'est un coup de tonnerre dans le ciel des semenciers", s'est exclamé le député PS Arnaud Montebourg.

"Quand on veut mépriser l'opposition, on finit un jour par le payer. C'est ce qui vient de se passer", a lancé Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, radical et citoyen (SRC), évoquant "une forte mobilisation de l'opposition y compris au sein de la majorité".Le communiste André Chassaigne, qui était déjà l'auteur d'un amendement-clé du texte, réécrit par la majorité au Sénat, s'est félicité du vote. "Je demandais que l'on ne discute pas le texte en considérant qu'il n'était pas abouti, qu'il y avait trop de zones d'ombre", a-t-il expliqué. "On n'avait pas la possibilité de le bonifier. Il faudra donc préparer un nouveau texte." Les associations de défense de l'environnement ont elles aussi fait part de leur joie.
C'est seulement la troisième fois depuis les débuts de la Ve République qu'une question préalable est adoptée sur un projet de loi.

Source : http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/05/13/le-projet-de-loi-sur-les-ogm-bloque-a-l-assemblee-nationale_1044557_3244.html

Les bouffons dans la rue le 15 mai !

Selon darcos, les revendications lycéennes et le mouvement lycéen sont une "boufonnerie" (voir article de la voix du nord du jeudi 8 mai). Parce que mépriser la jeunesse, la culture, les services publiques est devenu une règle aux gouvernements :

Le 15 mai, tous ensemble, profs, élèves, personnels, donnons nous rendez vous dans la rue pour répondre à son mépris et clamer haut et fort que nos aspirations sont légitimes, que la jeunesse comme les salariés ont besoin d'un service public de qualité, et exigeons de Darcos qu'il renonce à l'austérité économique dans l'éducation.
Ce rendez vous prévu depuis plusieurs semaines sera à coup sur un tournant de la mobilisation. Oeuvrons dès maintenant pour qu'il tourne en notre faveur !

Contre la politique éducative et financière dans l'Education
Pour un service public de qualité
REJOIGNONS LES RANGS DE LA GRANDE MANIFESTATION NATIONALE
JEUDI 15 MAI dès 14H - PORTE DE PARIS

mardi 13 mai 2008

Loi OGM, dernier acte

Le projet de loi OGM revient devant l’Assemblée nationale en deuxième lecture. En avril, des sénateurs PS, PCF et Verts avaient quitté le débat, devant la "pantalonnade" de l’examen d’un texte ficelé d’avance. Commencé en février au Sénat, il avait été notamment marqué par une grave crise au sein de la majorité UMP.

L’amendement du député PCF André Chassaigne qui interdisait les OGM dans les zones AOC, a été corrigé au Sénat par la droite. "Les parlementaires de l’opposition ne sont pas au garde-à-vous par rapport à des décisions qui sont prises par le patron de l’UMP", s’est plaint le sénateur socialiste Jean-Marc Pastor (PS) évoquant une "supercherie", une "pantalonnade".
"La majorité s’est assise sur l’esprit du Grenelle de l’Environnement", a estimé Gérard Le Cam (PCF), jugeant que "les portes de la ferme France sont ouvertes aux Monsanto" (plus gros semencier OGM de la planète). "On met ce débat dans la société, car le débat n’est pas terminé".
"L’Assemblée nationale va débattre uniquement de l’article 1er" et "réécrire totalement cet article en supprimant l’amendement 252 (Chassaigne)", "aujourd’hui sur Internet soutenu par plus de 20.000 supporters".

Pour la sénatrice du Nord Marie-Hélène Blandin (Verts), les sénateurs ont quitté la séance à cause des "mensonges, des omissions et du verrouillage". Pour elle, "ces OGM développés aujourd’hui sont pour nourrir la viande des riches" et non "pour nourrir les pauvres". Elle a dénoncé le "côté inexorable de la dissémination dans l’état actuel des textes", avant d’ironiser sur "Monsanto qui était dans l’hémicycle avec une épée dans le dos de chaque parlementaire de l’UMP".

Jacques Muller (Verts) a décerné au rapporteur Jean Bizet (UMP) "le premier prix de faucheur volontaire d’amendements". Pour lui, désormais "la balle est dans le camp de la société civile".
Issu du Grenelle de l’Environnement, le projet de loi OGM, défendu par le rapporteur Antoine Herth (UMP) comme "un texte cohérent, conforme aux attentes du public et fidèle aux directives communautaires", compte parmi ses dispositions les règles en matière de "coexistence" des cultures, et l’institution d’un "délit de fauchage".

L’examen du texte, commencé en février au Sénat, avait été notamment marqué par une grave crise au sein de la majorité opposant Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie) à son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo et au président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé.

Source : http://www.humanite.fr/La-pantalonnade-de-la-loi-OGM

lundi 12 mai 2008

Le pouvoir d’achat des Français délégué aux hypermarchés

La loi de modernisation de l’économie (LME) présentée par Bercy compte sur une plus grande concurrence entre hypermarchés pour faire baisser les prix. Alors que l’inflation s’établit à 3%…

A l’heure où le pouvoir d’achat des Français devient une question pressante, tout ce que fait le gouvernement devient subitement bon pour le porte-monnaie. Y compris la loi de modernisation de l’économie (LME), présentée lundi en conseil des ministres par Christine Lagarde. Une loi censée « combattre les rentes et les abus de position dominante ». Donc de faire baisser les prix, espère la ministre de l’Economie.

"Aujourd’hui, ce qu’on veut faire avec la LME, c’est rétablir la transparence et la négociabilité des conditions générales de vente", a dit la ministre. "J’attends des distributeurs qu’ils jouent le jeu des prix bas", a-t-elle aussi dit, de quoi inquiéter les producteurs de fruits et légumes, déjà pressurés par la grande distribution. Plusieurs organisations de producteurs et de petits distributeurs ont d’ailleurs lancé une pétition.

Inquiétudes des producteurs
La FNSEA, Coop de France, ainsi que l’ANIA, association des industries alimentaires, mais aussi la CGPME disent « non à l’asphyxie des PME et à la suppression de milliers d’emplois ». « Ce texte donne les clés de nos entreprises à la grande distribution, déjà toute puissante ».
Le projet vise donc à assouplir les règles sur l’équipement commercial notamment pour les magasins de plus de 300 m2, régis par une réglementation qui préserve le commerce de proximité. Les députés UMP eux-mêmes seraient divisés sur la question "Notre projet" consiste à "permettre à des distributeurs qui ne sont pas implantés, de le faire sans contraintes", a dit sans ambages la ministre.

Elle souhaite que "distributeurs et fournisseurs puissent négocier de manière beaucoup plus souple leurs conditions générales de vente », et « répercuter les baisses de prix" aux consommateurs. Le régime des soldes doit être également élargi.

Les hypermarchés, grands gagnants
Le patron des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, ne s’y est pas trompé en exprimant son "soutien" au projet de loi. S’il est « voté à la fin du printemps, dès la rentrée, il y aura des actions spectaculaires de l’ensemble des distributeurs", ce qui amènera "une tension positive sur les prix pour le pouvoir d’achat", a-t-il estimé en évoquant "2% d’économies supplémentaires", et "ça va diviser par deux l’inflation". Pour l’amener "à quelque chose qui correspond aux augmentations de salaires". Ce qui veut dire : pas de pouvoir d’achat en plus, mais juste son maintien… Même ceux qui soutiennent le projet ne croient pas une seconde qu’il va redonner du pouvoir d’achat aux Français.

L’ensemble des mesures du projet de loi devrait permettre selon le gouvernement la création de 250.000 emplois en cinq ans. Un autre volet du projet de loi est consacré au statut de l’entrepreneur individuel, dont les démarches administratives vont être simplifiées et qui ne paiera pas de charges lorsqu’il ne fera pas de chiffre d’affaires.

Le travail le dimanche et le projet de loi introduisant les "actions de groupe" (class actions) dans le droit français, finalement exclus de la LME, feront l’objet de textes distincts de la LME.

P.Z.

Source : http://www.humanite.fr/Loi-de-Modernisation-de-l-economie-LME-Christine-Lagarde

Les communes devront financer les écoles privées !

Le décret d'application de l'article 89 de la loi de décentralisation du 13 août 04, (au bénéfice de l'enseignement privé) est à nouveau d'actualité ; cette mesure, obligeant les communes à financer l'école privée choisie par les parents dans une autre commune, fera payer un lourd tribut à la collectivité et instaurera un système inégalitaire.

Beaucoup de communes auront bien du mal à faire face à cet accroissement injustifié des dépenses, ce qui entraîra une augmentation des impôts locaux ; les premières victimes en seront les petites écoles publiques qui atteindront plus rapidement leur seuil de fermeture, contribuant à rendre moins attractifs les territoires ruraux qui retrouvent pourtant aujourd'hui de nouvelles dynamiques !

Cela s'inscrit en outre dans la politique de restriction budgétaire actuelle à l'égard de l'enseignement public ; n'oublions pas non plus qu'en zone rurale surtout, le regroupement des écoles est imposé dans l'enseignement public mais n'est guère appliqué dans l'enseignement privé, en particulier là où la concurrence scolaire reste particulièrement vive.

Nous en appelons donc :
- à l'abrogation de l'article 89
-à l'organisation d'un débat sur les rapports public/privé et sur l'avenir du service public d'éducation.

Nous vous invitons à signer cette pétition et à joindre vos témoignages, dans le prolongement de la démarche participative que met en œuvre le Collectif depuis l'automne 2004.Contacts : Collectif pour la promotion et la défense de l'école publique de proximitésite: http://ecoledeproximite.lautre.net
tél. : 06 22 13 57 29
mél. : ecoledeproximite@yahoo.fr

Signer la pétition : http://ecoledeproximite.lautre.net/petition/php/appel.php

samedi 10 mai 2008

Réforme des retraites : "Travailler plus pour gagner moins !"

Catherine Mills, économiste et spécialiste de la protection sociale, décrypte la réforme Bertrand sur les retraites. Elle dénonce une réforme qui organise la régression du système de retraite et la destruction de la solidarité. Elle appelle à la mobilisation pour lui faire barrage et renverser les logiques libérales.

Après les quarante annuités de cotisations, d’abord pour les salariés du privé (1993), puis pour ceux du public (2003), après l’attaque des régimes spéciaux (2007), le rendez-vous de 2008 annonce la couleur : 41 ans de cotisation en 2012 pour prétendre à une retraite à taux plein, 42 ans un peu plus tard. Et pourquoi pas la suppression de toute référence à un âge de départ en retraite comme le revendique le rapport Attali couvert d’éloges par Nicolas Sarkozy et le Medef ? Pendant ce temps, les prélèvements sur les salariés augmentent, les salaires stagnent, le pouvoir d’achat des salariés et des retraités se dégrade et la précarité continue de croître. Plus de 720 000 retraités vivent avec le minimum vieillesse, 632 euros par mois, soit 23% de moins que le seuil de pauvreté. A cela s’ajoutent les 4 millions de retraités au minimum contributif, ce qui représente au total 40%.des retraités.

Travailler plus, mais pour gagner moins !
Le plan emploi-seniors est un échec. À peine plus de 50% des 55/59 ans ont un emploi et déjà moins de 50% des salariés liquident leur retraite avec les annuités permettant d’obtenir le taux plein. Ceux qui partent sans le nombre d’années requises sont lourdement pénalisés par une décote de 5% à raison d’une année manquante. Avec les « réformes » en cours, le taux de remplacement (rapport de la pension de retraite sur le dernier salaire) ne se situerait plus qu’à 55% en 2020. Mais la précarité actuelle sur le marché du travail, encore plus notable chez les jeunes et les femmes, le phénomène va s’amplifier et le nombre de retraités pauvres se multiplier, puisqu’il sera pratiquement impossible d’atteindre les annuités de cotisations requises.

Le texte remis aux syndicats le 28 avril, prétend préparer le rendez vous de 2008, mais il fait l’unanimité des syndicats de salariés contre lui : • il reste arc-bouté sur ce seul principe : porter la durée de cotisation requise à 41ans d’ici 2012, soit un trimestre de cotisation en plus par an. Il faudra travailler et cotiser plus longtemps, mais pour toucher une pension dont le niveau relatif va baisser, compte-tenu du chômage, de la précarité des emplois qui entraîne des carrières incomplètes, et des règles de calcul des pensions durcies par les réformes Balladur et Fillon. Ce nouvel allongement de la période de cotisation ne pourra que se traduire que par une baisse des pensions pour un grand nombre de retraités ;
• Le départ anticipé pour carrière longue (commencée à 14,15 ou 16 ans) était l’un des rares points positifs de la réforme Fillon de 2003, en permettant aux personnes concernées de demander la liquidation de leur pension à partir de 57 ou 58 ans selon les cas. Cette mesure est désormais jugée trop coûteuse en raison de son succès, si bien qu’il est prévu d’en durcir les conditions en remettant en cause la validation de périodes jusqu’ici prises en compte, comme les années d’apprentissage, les travaux d’aide familial dans l’agriculture et le commerce…
• La prétention de garantir un montant de 85% du Smic ne vaut que pour les carrières complètes. En outre, elle ne dit rien de la baisse du pouvoir d’achat des retraites liée aux réformes Balladur et Fillon. Les pensions étant indexées sur les prix et non sur les salaires, garantir 85% du SMIC à la liquidation n’empêche pas que le pouvoir d’achat relatif de ce minimum baisse ensuite à travers ce décrochage par rapport au salaire minimum ;
• La question de la pénibilité du travail est complètement absente de ce rendez-vous de 2008. Elle est, comme en 2003, renvoyée à des négociations sous la coupe du MEDEF dont on sait qu’elles n’avancent pas d’un pouce ; • Contrairement aux prétentions de la loi Fillon de 2003, le financement des retraites s’est dégradé, avec un déficit actuel de 5 milliards par an, malgré les mesures drastiques et malgré une démographie moins problématique que prévu. Toute hausse des cotisations est refusée comme toute réflexion de fond sur le financement ; on continue d’évoquer des redéploiements des éventuels excédents de l’UNEDIC.

En réalité, contrairement à ce qui est affiché, l’emploi ne s’est pas amélioré. Certes les réformes régressives de l’indemnisation du chômage, les « statistiques bidon », les radiations et l’obligation qui se dessine pour les chômeurs d’accepter n’importe quel emploi, tout ceci permet à l’UNEDIC de dégager des excédents, que le gouvernement veut littéralement « pomper », au détriment de l’indemnisation des chômeurs et de l’aide véritable au retour à l’emploi, donc au détriment de formation nécessaire, alors qu’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé par l’assurance chômage.

Augmenter les excédents pour les redéployer
En outre, si l’excédent de 2007 a atteint 3,5 milliards d’euros, la dette cumulée de l’UNEDIC se situe encore à 9,5 milliards. La branche famille de la Sécurité sociale est à son tour mobilisée. Elle était légèrement excédentaire en 2007 (200 millions d’euros), mais il est prévu de rogner sur les prestations (diminution des majorations selon l’âge de l’enfant, diminution de l’allocation de rentrée scolaire…) Alors que la branche famille devrait être mobilisée pour verser une allocation dès le premier enfant (ce qui était une promesse électorale), on veut en augmenter les excédents pour les redéployer.
• Sous couvert de favoriser l’emploi des seniors, le gouvernement veut inciter au cumul emploi-retraite en faisant sauter tous les garde-fous. De fait, cela permettrait de faire disparaître la notion même d’âge de la retraite en obligeant de cumuler des retraites réduites avec un travail mal rémunéré. Il s’agirait dans le même temps de faire sauter toutes les limites d’âge pour certains emplois, ce qui pourrait s’avérer dangereux (notamment dans des métiers comme les transports). • Pour vaincre les réticences des syndicats sur la mesure des 41 ans de cotisations, on renvoie aux accords de branche ou d’entreprises. Il y aurait donc des mesures parcellaires qui amplifieraient les inégalités entre retraités.
• Le gouvernement réaffirme l’augmentation du minimum vieillesse ou des pensions de réversion (mesure en réalité peu coûteuse car celles-ci sont de moins en moins nombreuses), mais il ne dit rien des 4 millions de retraités qui sont au minimum contributif de la CNAV, dont une très forte majorité de femmes.
• Il confirme son intention de supprimer la dispense de recherche d’emploi pour les salariés âgés de 57 ans. Ceux-ci vont voir leur situation empirer jusqu’à l’âge où ils pourront liquider leur retraite, surtout si l’on supprime en même temps les dispositions spécifiques auxquelles ils avaient droit sur l’ASS. Ceci revient à les condamner à accepter n’importe quel emploi (s’ils le peuvent…) alors que les employeurs sont exonérés de toute responsabilité.

La droite a été sanctionnée lors des municipales et des cantonales. Les forces de progrès se mobilisent pour un projet et des solutions, notamment sur le pouvoir d’achat, le travail et l’emploi, les retraites. C’est le sens du soutien et de la participation du Parti communiste aux manifestations du 22 mai contre les objectifs Sarkozy-Fillon-Bertrand, pour défendre et promouvoir une réforme solidaire de nos retraites. Loin d’avoir entendu le message des urnes, Nicolas Sarkozy et François Fillon ne veulent pas revenir sur les 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches et prétendent accélérer encore leur politique de régression sociale pour le plus grand nombre. Ils refusent d’examiner les propositions alternatives pour un autre financement des retraites. En réalité, on peut dire non à cette « réforme » et financer de vraies retraites à partir de la répartition et non de la capitalisation ! Avec les syndicats, nous disons non à l’augmentation de la durée de cotisations, nous voulons que l’on reconnaisse les départs anticipés en raison de la pénibilité. On peut garantir la retraite par répartition, augmenter les basses retraites, assurer le rattrapage du pouvoir d’achat des retraites. Nous refusons les plans d’instauration de la capitalisation et des fonds de pensions qui jouent la retraite en bourse en soumettant les retraités aux turbulences des marchés financiers.

L’emploi au cœur du financement des retraites
Cela exige un relèvement du taux d’activité notamment des femmes, des jeunes, des seniors. Le développement des salaires, de la formation contribuerait à un nouveau type de croissance ainsi qu’au financement des retraites, afin de résorber la précarité, de promouvoir et de reconnaître la formation dans la promotion salariale. Sécuriser l’emploi, les revenus et la formation, ceci contribue au financement des retraites.
Nous proposons de revenir sur les exonérations de charges patronales et de travailler à un développement et une sécurisation de l’emploi et de la formation notamment en construisant des Fonds régionaux pour le développement de l’emploi et de la formation à partir d’un nouveau crédit. Nous proposons une réforme des cotisations patronales visant à accroître les rentrées de cotisations. Les entreprises qui développent l’emploi, les salaires, auraient un taux de cotisation relativement abaissé, mais la réorientation des politiques économiques et des gestions d’entreprises pour développer l’emploi, les salaires et un nouveau type de croissance, cela accroîtrait la masse des cotisations.

Les entreprises génératrices de licenciements, d’emplois précaires, de bas salaires, et qui jouent sur les placements financiers seraient assujetties à des taux de cotisation beaucoup plus lourds. Cette modulation des cotisations patronales obligerait les entreprises à se brancher sur le développement de l’emploi, de la formation, des salaires et sur un nouveau type de croissance
Pour garantir le système par répartition, pour permettre aux salariés de partir réellement à 60 ans avec de bonnes retraites, de nouveaux financements sont incontournables. Les revenus financiers des entreprises ne contribuent pas au financement de la protection sociale. Leur appliquer le même taux de cotisation qu’aux salaires apporterait 20 milliards d’euros par an alors que le déficit 2007 de la branche vieillesse est de 5 milliards. A cela s’ajoutent les revenus financiers des institutions financières 60 milliards par an : les assujettir au taux de la cotisation salariale pour les retraites ferait rentrer 6 milliards d’euros de ressources supplémentaires.

Tous ensemble
Avec les syndicats, exigeons aussi que le gouvernement cesse de couvrir le MEDEF qui bloque les négociations sur le départ anticipé à la retraite pour pénibilité du travail. Pour changer réellement il faut aider à la réussite des mouvements sociaux afin de peser pour la construction d’une alternative politique à gauche en rupture avec le libéralisme. Pour rompre avec la logique de la droite et des dogmes libéraux sur les retraites exigeons aussi que le gouvernement cesse de couvrir le MEDEF qui bloque les négociations sur le départ anticipé à la retraite pour pénibilité du travail.

Il faut un PCF profondément transformé, utile aux luttes et aux propositions alternatives, capable de peser pour une transformation de l’ensemble de la gauche pour rompre réellement avec le libéralisme, pour changer réellement la société, pour changer la vie. Afin que les salariés conquièrent de nouveaux droits et pouvoirs, ainsi que les retraités et tous les citoyens, les salariés doivent pouvoir intervenir sur l’utilisation de l’argent pour l’emploi, les salaires, le financement de la protection sociale, le développement.

Oui, on pourrait mobiliser l’argent, par un nouveau crédit, des fonds régionaux, d’autres missions de la Banque centrale européenne, pour l’emploi, la formation, pour le réorienter au service du pouvoir d’achat, des salaires, de la formation, du service public, de la santé, des retraites plutôt que dans la spéculation comme cela est le cas avec la crise financière en cours.

Catherine Mills
Economiste, Maître de Conférence à Paris 1.
Retraites, Des luttes immédiates à une réforme alternative, Le Temps des Cerises, 2003.

Source : http://www.humanite.fr/Reforme-des-retraites-Travailler-plus-pour-gagner-moins?var_mode=calcul

vendredi 9 mai 2008

Collectif de l’APPEL OTAN - Afghanistan, NI GUERRE – NI ALLIANCE MILITAIRE – PAIX-LIBERTE-DEMOCRATIE

Une centaine de personnalités et nombre d’organisations lancent un appel commun pour exiger « que le président de la République renonce à l’envoi de renforts en Afghanistan et à la réintégration de la France dans le haut commandement militaire de l’Otan. »

Au sein d’un collectif intitulé « OTAN - Afghanistan : Ni guerre – Ni alliance militaire / Paix – Liberté – Démocratie », elles appellent tous ceux qui craignent que la France n’«endosse la vision manichéenne de la guerre des civilisations qui domine à l’Otan» et «renonce à faire prévaloir une politique indépendante, pour la primauté du droit international et contre la guerre» à signer cet appel par voie de pétition et en ligne à l’adresse suivante :

www.appelotanafghanistan.org

Contact : Mouvement de la Paix - 9 rue Dulcie September – 93400 SAINT OUEN – www.mvtpaix.org Arielle DENIS – 06 87 14 89 33 – arielle.denis@mvtpaix.org / appel@mvtpaix.org

Les annonces faites par le Président de la République d’envoyer de nouvelles troupes en Afghanistan et de réintégrer le commandement militaire de l’Otan sont extrêmement inquiétantes.
Le bilan de la présence militaire en Afghanistan décidée par le Conseil de Sécurité en 2001 et assumée aujourd'hui par l’OTAN est dramatique : le pays s’enfonce dans le bourbier de la guerre, de la corruption, de la misère. Le terrorisme s’est développé. Il manque toujours près de la moitié des aides internationales promises, soit 10 milliards de dollars, tandis que d’énormes moyens sont dilapidés dans la guerre et la destruction. L’usage de la force est un échec. Il est temps de mettre en œuvre une solution politique internationale, qui donne la priorité à l’aide d’urgence, à la reconstruction et aux droits du peuple afghan. Un retrait rapide des troupes de l’Otan s’impose. Au-delà des victimes dont on peut craindre qu’elles seront plus nombreuses, la décision d’envoyer des renforts est le signe d’un alignement inacceptable sur la politique des Etats-Unis.

La volonté de réintégrer le commandement militaire de l’Otan va dans le même sens.
La France ne doit pas endosser la vision manichéenne de « la guerre des civilisations » qui domine à l’Otan et ainsi renoncer à faire prévaloir une politique indépendante, pour la primauté du droit international et contre la guerre. Elle risque d’entraîner toute l’Union européenne à ne devenir qu’un simple « pilier européen » de l’Otan, source de nouvelles dépenses militaires au détriment des immenses besoins sociaux.Nous ne voulons pas d’une France et d’une Union Européenne gendarmes du monde. Nous voulons une France et une Europe libres et indépendantes, développant avec tous les pays des coopérations en faveur de la paix, du développement durable et des droits de l’Homme.

Nous exigeons que le Président de la République renonce à l’envoi de renforts en Afghanistan et à la réintégration de la France dans le haut commandement militaire de l’Otan.

Premières organisations signataires
Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN) - Agir contre la guerre (ACG) – Américains contre la guerre (AAW) - Appel des Cent pour la Paix - Association des Combattants de la Cause Anticoloniale (ACCA) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Centre d’Etudes et d’Initiatives de Solidarité International (CEDETIM) - Centre quaker international de Paris (CQI) - Collectif Faty Koumba - Collectif "La guerre tue" (Toulouse) - Collectif Non au missile M51 - Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures » - Confédération Générale du Travail (CGT) - Enseignants pour la Paix (EPP) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTC2R) - Femmes en noir de Paris - Les Alternatifs - Les Verts – Le Mouvement de la Paix - Ligue communiste révolutionnaire (LCR) - Ligue des Femmes pour la Paix et la Liberté / Section française – Marche Mondiale des Femmes - MARS Gauche Républicaine - Mémoire des luttes - Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) - Mouvement de la jeunesse communiste de France (MJCF) - Parti communiste français (PCF) - Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) - Réseau Féministe « Ruptures » - Union des étudiants communistes (UEC) - Union pacifiste de France (UPF) - Union Syndicale Solidaires.

mercredi 7 mai 2008

Les lycéens manifestent avant la journée 15 mai

Une trentaine de manifestations lycéennes contre les suppressions de postes étaient organisées dans toute la France. 5 000 manifestants à Paris, 3 000 à Toulouse, 2 500 à Orléans…

Dans la perspective de la journée d’actions du 15 mai, avec les principales fédérations enseignantes et de fonctionnaires, les lycéens manifestaient ce mardi 6 mai "pour préparer cette journée en montrant que les lycéens ne désarment pas", a indiqué l’Union nationale lycéenne (UNL).
A Paris, ils étaient 5 000, près de 3 000 à Toulouse, 2 500 à Orléans, 1 800 à Rouen, 1 000 à Grenoble, 500 à Toulon… et des rassemblements dans une trentaine de villes.
Alors que c’est à Paris et en région parisienne que le mouvement a commencé puis pris de l’ampleur début avril, les troupes n’étaient pas au complet dès ce mardi dans la capitale, a reconnu le responsable lycéen estimant qu’"il faut être réaliste parce que les lycéens sont rentrés lundi de vacances".

"Les lycéens ont envie de faire du 15 mai une très grosse mobilisation, une date référence", a-t-il affirmé.
Dans un communiqué, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) a de son côté rappelé que "les lycéens se mobilisent contre les suppressions de postes prévues à la rentrée 2008 et contre les suppressions envisagées au budget des années à venir".

Après avoir rencontré à deux reprises la Fidl et l’UNL avant les vacances franciliennes, le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, n’a pas renouvelé son invitation.

Source : http://www.humanite.fr/Suppressions-de-postes-manifestations-lyceennes-prevues-mardi

lundi 5 mai 2008

Staline et "Stalinisme", Du Parti communiste du Venezuela

Il n'y a jamais eu, auparavant ou maintenant, n'importe où, une personnalité plus détestée et calomniée par la bourgeoisie mondiale et par ses porte-parole mercenaires, que le Géorgien Joseph V. Dzhugashvili (21 décembre 1879 au 5 mars 1953). Il a lui-même renoncé à son nom baptismal pour prendre le nom de Staline, par lequel il sera toujours reconnu dans l'histoire de l'humanité.

La propagande impérialiste a fait un mythe de ce nom, celui d'un individu qui personnifie le crime, le mal dans toutes ses nombreuses manifestations. Dans un siècle durant lequel les bourgeoisies des pays se battant pour la domination des marchés ont lancé deux guerres mondiales et ont causé des millions de morts, comme au 20ème siècle, maintenant il ne reste pour placer toutes les fautes, quelques-unes réelles et quelques unes imaginaires, que l'homme appelé Staline.

Personne ne nomme, bien sûr, une telle personne comme Harry Truman, qui a fait laisser tomber des bombes atomiques sur les villes japonaises très populeuses de Hiroshima et Nagasaki, causant ainsi des centaines de milliers de morts civils. Ou le cruel bombardement que Winston Churchill a commandé d’effectuer contre la ville allemande sans défense de Dresden malgré son peuplement alors seulement de personnes âgées, d’enfants et de malades.

Il y avait un temps, comme plusieurs peuvent se souvenir, pour la propagande Yankee , la personnification du mal était représentée par un Allemand nommé Adolf Hitler et ces derniers temps ce rôle a été assigné aux leaders politiques comme Slobodan Milosevic de la Yougoslavie et Saddam Hussein de l'Irak. À présent, peu à peu, bien qu'à une échelle plus petite ils essayent de faire la même chose avec notre président Hugo Chavez. C'est une technique qui peut être caractérisée comme celle "de St. George et du Dragon," dans lequel le rôle de St. George correspond à l'impérialisme Yankee. C'est la mentalité Anglo-saxonne qui doit voir dans chaque adversaire un bandit.

En réalité le but de cette campagne permanente contre Staline, que beaucoup de personnes de gauche répondent aveuglées par un habituel anticommunisme habituel, est de discréditer aux yeux des peuples l'idée même de socialisme.

Dans les circonstances actuelles, quand la crise mondiale du capitalisme ne peut plus être cachée et que la solution socialiste est la seule valable, cette campagne de calomnies centrée sur la figure de Staline signifie en pratique d’essayer de mener le monde à une impasse. Alors les serviteurs de Washington essayent de présenter des fausses versions du socialisme - quelques illusions réelles créées par la petite bourgeoisie - et une version historique déformée des expériences concrètes de la construction socialiste.

Cependant, chaque jour il devient forcément plus évident que le socialisme est seulement possible dans lequel les particularités nationales et les situations de l'époque ne contredisent nullement les principes du socialisme scientifique du Manifeste Communiste exposés par Marx et Engels. De même que Lénine et Staline les ont interprétés dans la fondation et le développement de l'URSS.

Il est utile de mettre en évidence ici ces mots significatifs d'Alexandre Lukashenko président actuel de la République de la Biélorussie, parlant en septembre dernier à la 60ème Assemblée Générale de l'ONU à New York : "... quinze ans ont passé depuis la fin de mon pays, l'Union soviétique. Cet événement a radicalement changé l'ordre du monde. L'Union soviétique, malgré toutes les erreurs et les trahisons de ses leaders, était la source d'espoir et l'appui pour beaucoup d'États et de peuples. L'Union soviétique a garanti l'équilibre dans le monde..."

Staline était sans aucun doute le constructeur principal de l'État Soviétique et le "Stalinisme" était le programme-cadre qui, conformément à cette époque, a rendu possible une construction si couronnée de succès.

Jeró Nimo Carrera
(Publié dans l’hebdomadaire la Raison [Razon La] No 571, Caracas, dimanche, le 18 décembre 2005.)
Traduit de l’Espagnol à l’anglais par George Gruenthal.
Traduit de l’Anglais au Français par le Dr Adélard Paquin

samedi 3 mai 2008

Récession aux Etats-Unis : l’Europe et la France sur la même pente

La récession de l’économie américaine, que La Riposte avait anticipée depuis quelques années, est finalement sur le point de se réaliser. Les économistes américains sont convaincus, pour la plupart, que l’économie américaine est déjà en récession.

L’effondrement du marché de l’immobilier n’a pas fini de produire ses effets. En plus des 200 milliards de pertes déjà enregistrées par les banques américaines, il y a encore 1100 milliards de créances immobilières « de mauvaise qualité » en circulation. Les établissements financiers subissent une crise de liquidités. En février, le plus gros établissement de crédit immobilier américain a presque cessé de prêter de l’argent. Inévitablement, cette crise du secteur bancaire s’est propagée à pratiquement tous les secteurs de l’économie, en raison de la raréfaction et du renchérissement du crédit pour les consommateurs et les entreprises. Les ventes d’automobiles, par exemple, sont à leur plus bas niveau depuis 1994.

La classe dirigeante américaine ne veut pas voir la réalité en face. C’est une caractéristique des classes en déclin que de se mentir à elles-mêmes au point de croire aux miracles. Au début de la crise des subprimes, la presse et les médias répandaient l’idée que « l’économie réelle » ne serait pas touchée. Mais comme l’économie réelle est manifestement touchée, ces mêmes médias expliquent désormais que pour mettre fin à une crise provoquée par le surendettement massif de l’Etat, des entreprises et des ménages, il faut… faciliter le crédit ! La Banque Centrale américaine (la Fed) baisse ses taux d’intérêt pour faciliter l’endettement et stimuler ainsi la demande intérieure. Ses taux directeurs ont baissé de 3% en quelques mois (de 5,25% à 2,25%), et son taux d’escompte – celui qui s’impose aux banques qui s’adressent à la Fed pour leurs besoins de financement – de 3,75%.

Ces expédients pourraient peut-être soulager l’économie à très court terme, comme une dose d’héroïne soulage un toxicomane. Mais ils ne feront qu’aggraver la situation par la suite. En plus de la baisse des taux d’intérêt, la Fed est intervenue à plusieurs niveaux pour essayer d’éviter le pire, à savoir le blocage général du crédit et une profonde récession. Elle a ouvert des crédits à des établissements non bancaires sur lesquels elle n’a aucune prise, injectant des liquidités massives dans l’économie. Elle est intervenue pour empêcher des faillites, par exemple celle de la banque d’investissement Bear Stearns. Plus de 40% des avoirs en bons du Trésor de la Fed ont été transformés en prêts – plus ou moins risqués par les temps qui courent – aux institutions financières. Mais le pouvoir d’intervention de la Fed a ses limites. Et ces limites ne sont pas très loin. Les taux d’intérêt ne peuvent baisser au-delà d’un certain point, et les interventions financières à répétition, plutôt que de rassurer les investisseurs capitalistes et les Banques Centrales étrangères – y compris celle de la Chine, dont l’Etat américain est lourdement dépendant – finissent par semer davantage de panique quant à la viabilité du dollar et de l’économie américaine.

Globalisation ou « découplage » ?
Mais la croyance aux miracles n’est pas limitée à la seule classe dirigeante américaine. Elle concerne également les capitalistes européens, et notamment les capitalistes français. Pendant de longues années, la perspective d’une récession aux Etats-Unis n’était pas prise au sérieux par les « économistes » préférés de la presse et de l’industrie audio-visuelle. Le monde était dans une phase de « croissance durable ». Mais à présent que la récession est une réalité, ils nous expliquent qu’elle ne touchera pas l’Europe – ou très peu –, et que de toute façon, pour citer l’inimitable Christine Lagarde, « l’économie française est plus solide et plus résistante que ses voisines européennes » ! Après nous avoir expliqué pendant des années que la globalisation liait étroitement toutes les économies du globe, les « économistes » découvrent soudainement la théorie du « découplage » des économies d’Europe et des Etats-Unis !

Dans les faits, les économies nationales d’Europe, et surtout celle de la France, ralentissement nettement. Le système bancaire européen est pris dans les mêmes contradictions que le système bancaire américain. La BCE injecte, par vagues successives, des dizaines de milliards d’euros dans le système bancaire européen, afin de renflouer les caisses des banques. Il est significatif que la demande des banques dépasse très largement les sommes mises à disposition par la BCE. Par exemple, à la veille du week-end de Pâques, la BCE a prêté 15 milliards d’euros à des banques. Or la demande des banques intéressées par cette opération s’élevait à 66 milliards d’euros. La BCE profite des difficultés des établissements bancaires – car ses prêts sont fortement rémunérés –, mais sa propre position serait, elle aussi, menacée par une aggravation de la crise financière en Europe. Si les banques ne trouvent pas les financements nécessaires, elles se mettront à vendre des actifs (actions, entreprises, immobilier, etc.), ce qui minera davantage le marché du crédit.

Même Christine Lagarde s’est résignée à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie française. Jusqu’aux élections municipales, elle insistait sur une prévision de 2% à 2,5% pour 2008, alors que la croissance dépassera difficilement 1,7%. La stagnation de la production, l’effondrement de la balance du commerce extérieur (40 milliards de déficit en 2007), l’inflation galopante des produits alimentaires et de l’énergie – tous ces éléments signifient que le niveau de vie de la vaste majorité de la population poursuivra sa chute. Cette baisse du niveau de vie sera aggravée par la politique de « rigueur » mise en place par le gouvernement, dont l’objectif est de faire payer aux travailleurs, aux chômeurs et aux retraités les conséquences de la crise du capitalisme.

Dévaluation de l’euro : une fausse solution
Les organisations syndicales et les dirigeants du PCF plaident pour une réduction des taux d’intérêt de la BCE. En cela, ils font écho aux exigences de Sarkozy ! L’idée, c’est que la baisse des taux augmenterait le volume de crédit accordé par les banques aux ménages, aux entreprises et à l’Etat, ce qui donnerait une impulsion à la demande intérieure. La baisse des taux entraînerait de facto une dévaluation de la monnaie européenne, et ceci favoriserait la compétitivité des exportations françaises.

La direction de la BCE résiste à cette politique. Et elle a des arguments solides. Elle explique, à juste titre, que la baisse des taux et l’accroissement du crédit aggraveraient l’endettement. Dans la mesure où les emprunts doivent être remboursés ultérieurement, cette option ne ferait que retarder la crise, tout en augmentant son ampleur le moment venu, comme cela s’est produit aux Etats-Unis. Une baisse des taux tendrait également à aggraver l’inflation. Par ailleurs, les capitalistes et le gouvernement allemands s’opposent catégoriquement à une dévaluation de l’euro, car les échanges commerciaux de l’Allemagne sont largement excédentaires. Enfin, une dévaluation de l’euro augmenterait le prix des produits importés, ce qui rognerait davantage le pouvoir d’achat – et donc la demande intérieure. En somme, selon la BCE, la baisse des taux et la dévaluation de l’euro sont de fausses solutions à un vrai problème. Elle a raison sur ce point.
Il en découle que, quels que soient les taux d’intérêt en vigueur, et quelles que soient les valeurs relatives des grandes monnaies internationales, les économies européennes se dirigent vers une crise majeure. Même pendant les années de croissance du PIB, les conditions de vie de la majorité des travailleurs se sont dégradées. Désormais que cette croissance s’essouffle, leur situation ira de mal en pis. C’est une crise du système capitaliste, qui exige, de la part des partis de gauche – à commencer par le PCF – une politique et un programme d’action dont le but central est de mettre fin à ce système.

Il faut dire la vérité à notre classe, en France et à travers l’Europe. Tant que les banques et les grands groupes industriels sont sous le contrôle des capitalistes, il ne sera pas possible de sortir de la crise. L’expropriation des capitalistes, la propriété publique des moyens de production et le contrôle démocratique, par les travailleurs eux-mêmes, de l’ensemble des processus de production et d’échange, doivent être remis au cœur du programme du PCF. Sur cette base, et uniquement sur cette base, le parti pourrait réaliser sa mission historique.

Source : http://www.lariposte.com/Recession-aux-Etats-Unis-l-Europe-et-la-France-sur-1019.html