Comment lire le monde d’aujourd’hui et de demain ? Les communistes posent un regard nouveau sur le monde. Il leur faut définir un nouveau projet qui porte leur choix éthique, de classe et de civilisation.
Pour aborder les évolutions du monde, la commission de préparation du congrès avait chargé Patrick Le Hyaric de réfléchir à la mondialisation, Alain Hayot au modèle de développement et Jacques Fath aux nouveaux défis des relations internationales. « Mon hypothèse est que nous sommes entrés dans une nouvelle phase qui peut ouvrir la porte à un monde nouveau », lance le directeur de l’Humanité. Patrick Le Hyaric ne sous-estime pas les obstacles que la mondialisation actuelle et l’extension de la domination du capitalisme à toute la planète font peser sur le combat pour le changement. « Une grande part du sentiment de fatalité qui nuit au changement provient de ce fait, considéré comme extérieur à la France », expliquet- il : « Libéralisation absolue des mouvements de capitaux », « marchandisation de toutes les activités humaines, du travail au corps humain », « privatisation des services publics », « réduction des dépenses et du rôle des États » et « abaissement du coût du travail » sont « déclinés dans les politiques nationales » avec des « conséquences redoutables ». « En même temps, la situation est plus contradictoire et plus ouverte qu’il y paraît », indique t- il. Pour les communistes, l’idée doit s’imposer qu’« il n’est pas possible de faire prévaloir un projet crédible de changement en France s’il n’est pas articulé à un projet de changements possibles en Europe et dans le monde ».
Alain Hayot prend à bras le corps l’exigence d’un nouveau mode de développement. « Penser un autre mode de développement est central dans l’élaboration d’un projet politique transformateur pour le XXIe siècle », avance-t-il. Le sociologue précise qu’il s’agit « d’inventer un développement non productiviste, susceptible de préserver la planète pour notre génération et celles qui viennent, tout en maintenant et en poursuivant notre ambition d’égalité et de justice sociale ». Il propose en ce sens d’opérer « quatre révolutions essentielles » : une « maîtrise citoyenne, sociale et écologique des marchés dominés par le capitalisme financier et productiviste » ; « une révolution écologique et énergétique » pour faire face à la crise écologique ; « une révolution dans l’art, la connaissance et l’information » ; et « la révolution démocratique ». « Le monde et l’Europe sont devenus les espaces obligés de l’action politique », avance Jacques Fath. Le responsable international du PCF appelle à renouveler l’analyse que les communistes portent sur le monde : « Le monde d’hier, celui de la guerre froide, n’existe plus. » Il voit trois facteurs essentiels dans la « mutation du monde » : La chute du mur de Berlin et l’écroulement d’une autre conception du monde qui a échoué ; la mondialisation, l’extension à toute la planète de la marchandisation capitaliste ; et l’explosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui transforme les rapports sociaux. Jacques Fath appelle, à partir de cette vision nouvelle du monde, à dégager la définition d’un « nouveau projet communiste », à réfléchir sur « le niveau et le contenu des réponses nécessaires ».
« L’échec des gestions sociales démocrates ne montre-t-il pas à quel point, à l’Ouest comme à l’Est, l’étatisme, le productivisme, la carence démocratique, les politiques de puissances ont été en décalage profond avec les attentes sociales, les exigences du développement humain, le besoin de sécurité multidimensionnelle et de paix ? » s’interroge-t-il. Comment évoluent les rapports Nord-Sud ? Que penser de l’émergence de pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil ? La Chine s’inscrit-elle dans une résistance à la mondialisation capitaliste ? Quel est le sens des victoires progressistes en Amérique latine ?… Visiblement, la discussion montre que les communistes ont besoin de se construire de nouveaux repères pour lire l’évolution du monde et s’y situer. Il y a là des savoirs nouveaux à acquérir, des chemins à explorer. Ils semblent aujourd’hui plus familiers avec les questions de l’Europe. De même sur la crise financière, avec au coeur un système spéculatif qui tourne sur lui-même.
L’économiste Paul Boccara annonce qu’elle va se muer en « une crise économique globale ». Les interrogations sur le mode de développement semblent les plus saillantes. Au coeur des luttes sociales et du débat politique, la question du travail et de ses finalités tient la corde. Le syndicaliste Bernard Devert souhaite qu’on pousse les réflexions sur la production industrielle et Jérôme Relinger s’avance sur « le communisme informationnel ». Un communisme d’aujourd’hui est-il en train de s’inventer ?
O. M avec Gaël De Santis
Avec le congrès national qui approche, il est temps que le prolétariat et son avant-garde (les militants communistes) se ressaississent !
Le problème de la "mondialisation" (en passant, il serait temps de comprendre que l'Histoire mondiale est basé sur la mondialisation est que nous vivons, au minimum, la quatrième vague de mondialisation, ce n'est donc pas une nouveauté) est un faux problème.
La lutte pour l'émancipation du prolétariat à travers une Révolution et la destruction des classes doit rester la priorité et le but de l'avant-garde que nous constituons.
Que certains (re)lisent Marx, la situation du monde d'aujourd'hui y est décrite avec minutie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire