mardi 17 juin 2008

Bras de fer sur les 35 heures et les retraites : le prix de la division syndicale

500.000 personnes ont participé mardi, dans 124 villes de France, aux manifestations contre 700.000 le 22 mai. La division syndicale a affaibli la mobilisation contre la réforme du temps de travail et pour les retraites, ont admis les dirigeants de la CGT, CFDT, Solidaires et FSU, tout en prévoyant des "suites".

La CGT, la CFDT, Solidaires et la FSU appelaient les salariés à défiler ce mardi 17 juin dans plus de 120 cortèges contre les réformes des retraites et des 35 heures.
500.000 personnes ont participé mardi, dans 124 villes de France, aux manifestations organisées dans le cadre de la journée d’action pour la défense des retraites et des 35 heures, contre 700.000 lors de la journée unitaire du 22 mai, selon la CGT.

Les principaux chiffres de participation : 60.000 à Marseille, 55.000 à Paris, 25.000 à Bordeaux, 15.000 à Grenoble, 12.000 à Nantes, 10.000 au Havre, 10.000 à Caen, 8.000 à Lyon, 7.500 à Rennes, 7.000 à Tarbes, 6.000 à Lille, 5.000 à Saint-Etienne, Angoulême et Toulon, 3.500 à Rouen, Toulouse, Nice, Brest, Lorient, Pau, Avignon, et Tours, 2.500 à Limoges, 2.000 à Strasbourg, etc…

Les organisateurs s’étaient fixé comme objectif de rassembler plus de personnes dans les rues que lors de la journée du 22 mai, à laquelle appelaient tous les syndicats, y compris FO, la CFTC, CFE-CGC et Unsa.
La division syndicale a affaibli la mobilisation contre la réforme du temps de travail et pour les retraites, ont admis les dirigeants de la CGT, CFDT, Solidaires et FSU, tout en prévoyant des "suites" à cette mobilisation "après l’été".
"A chaque fois que les syndicats ne s’engagent pas, cela affaiblit la mobilisation", a déclaré le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, tout en notant que "dans toutes les manifestations, y compris à Paris, la CFDT est plus nombreuse que le 22 mai, et ce, grâce aux salariés du privé".

FO, la CFTC et la CFE-CGC se sont désolidarisés de la journée d’action lancée par la CGT, la CFDT, FSU et Solidaires.
Annick Coupé (Solidaires) et Gérard Aschieri (FSU) ont également reconnu que la division pesait sur la mobilisation, prévenant que les syndicats "ne pourront pas en rester là si le gouvernement ne change pas".
"Sur les retraites, le gouvernement qui espère jouer le pourrissement avec l’été, ne doit pas considérer qu’il en est quitte. On est pour une vraie unité et les raisons de mécontentement des salariés sont des sujets qui mobiliseront à la rentrée", a prévenu Mme Coupé.
"On ne pourra pas en rester là si le gouvernement ne change pas", a renchéri Gérard Aschieri, secrétaire général FSU.
"On a beaucoup insisté ces derniers jours sur la division syndicale et on a occulté la revendication principale, à savoir les retraites et la déréglementation du temps de travail, qui aura des répercussions sur tout le monde", a-t-il ajouté, reprochant au gouvernement de "programmer des retraites apauvries".

Dans la journée, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault avait lui aussi regretté que les divisions syndicales aient pu amoindrir l’impact de la mobilisation, en reconnaissant que la participation était "légèrement inférieure au 22 mai".
La CGT fera dès mercredi des "propositions à l’ensemble des organisations syndicales pour relancer l’action unitaire", alors que les syndicats sont apparus divisés depuis plusieurs semaines, a indiqué mardi une de ses secrétaires confédérales, Maryse Dumas.
Force Ouvrière et la CFTC avaient refusé de participer mardi à la journée d’action pour la défense des retraites et des 35 heures, initiée par la CFDT et la CGT.

Interrogée au micro de RFI, Mme Dumas qui n’a "pas beaucoup vu Force Ouvrière se mobiliser sur la question du temps de travail", a regretté que FO et la CFTC "ne soient pas avec nous aujourd’hui car leur discours serait plus crédible". "Il n’est jamais trop tard pour bien faire", a-t-elle ajouté.
"Dès demain, nous ferons des propositions à l’ensemble des organisations syndicales pour relancer l’action unitaire", a annoncé Mme Dumas. "Nous essaierons de nous saisir de toutes les possibilités d’action commune", a-t-elle poursuivi.
La CGT a également précisé que la mobilisation se ferait aussi pendant l’été, avant "une rentrée sur les chapeaux de roue" et une "grande journée de manifestation" le 7 octobre lors de la "journée mondiale de mobilisation avec la confédération syndicale internationale pour le travail décent".

Interrogé sur une mobilisation qui ne serait pas celle espérée mardi (au moins 700.000 personnes attendues, selon la CGT), Mme Dumas a répondu : "cela ne voudra pas dire qu’on s’arrêtera, cela voudra simplement dire qu’on a besoin de plus de temps pour se faire comprendre et se mobiliser. Cela ne nous découragera pas !", a-t-elle conclu.
La CGT a recensé plus de 120 manifestations organisées et des préavis de grève ont été déposés dans la plupart des secteurs, dans les transports (SNCF, RATP, aérien ou transports publics locaux) mais aussi dans les services publics (préavis obligatoire). La CGT ports et docks appelle « l’ensemble des travailleurs portuaires à bloquer les ports pendant 48 heures les 17 et 18 juin » contre la privatisation des services de maintenance.

Source : http://www.humanite.fr/Le-17-juin-tous-dans-la-rue

Aucun commentaire: