Or, il se prépare un mauvais coup. Il s’agit du projet de traité européen de Lisbonne. Celui-ci concerne très directement notre vie quotidienne, l’avenir de nos enfants et petits-enfants, l’essor de notre région, de la France et de l’Union européenne.
De quoi s’agit-il?
Les Françaises et les Français ont rejeté massivement (55 %) le 29 Mai 2005, le projet de constitution européenne. Dans notre ville d’Hellemmes, 65% ont dit NON à ce texte ultra-libéral.
Aujourd’hui, une grande manipulation de l’opinion publique est en marche. On nous parle d’un nouveau traité « simplifié ». En réalité, si sa forme est différente, son contenu reste inchangé. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire ce qu’en écrit dans un article du journal Le Monde l’ancien Président Valéry Giscard d’Estaing, ou ce que déclarent des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union, ou encore d’en lire l’analyse réalisée par le journal L’Humanité (nous tenons ce texte à votre disposition : n’hésitez pas à nous le demander. Vous jugerez par vous-même !)
Le traité de Lisbonne : c’est une sorte de « copier-coller » du Traité de Constitution Européenne de 2005 où l’on retrouve le même atlantisme, le même libéralisme débridé, le même effacement de la France et de la souveraineté nationale, la même absence de démocratie.
Démocratie, justement !...
Il n’est pas possible d’accepter que ce que notre peuple a rejeté par la porte nous revienne par la fenêtre, en tenue de camouflage sous un autre nom, via le Parlement.
Car le Parlement ne représente pas fidèlement l’opinion des Français. En 2005, quand 55 % des électeurs disaient NON – les députés communistes étaient avec vous engagés dans la victoire du NON -, les parlementaires disaient OUI à 93 %. On voit bien que le fossé est très large.
Nous avons notre mot à dire face à un enjeu aussi important pour l’avenir de l’Europe et de ses politiques. Qui plus est au moment où une proposition du commissaire européen britannique, Peter Mandelson, suggère d’exempter des droits anti-dumping, les entreprises européennes délocalisées dans les pays à bas coûts salariaux.
Tous ensemble, exigeons donc un référendum. Que l’on soit Pour ou Contre le traité, c’est une question de simple démocratie. Pour les communistes, on ne peut pas revenir sur le choix des Français sans les consulter.
Mais pour certains cela ne semble pas être un problème !
Les députés socialistes boycotteront la réunion du Parlement en Congrès à Versailles, le 4 février, pour la révision de la Constitution préalable à la ratification du traité européen, a annoncé mardi le patron du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.
« Nous voterons le traité simplifié européen parce que ses acquis sont supérieurs à ses insuffisances et parce qu’il est enfin une chance de sortir l’Union de sa paralysie politique », a déclaré le président du groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) de l’Assemblée nationale avant d’ajouter :
« Nous n’irons pas à Versailles. Un référendum a rejeté le traité précédent. Un nouveau texte a été préparé. Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire »
a-t-il dit en présentant ses vœux à la presse.
Inutile d’insister sur le cynisme de ces déclarations et de cette stratégie.
Vouloir à la fois paraître fidèle à l’engagement du programme présidentiel socialiste tout en organisant avec zèle sa défaite, voici une contradiction supplémentaire de la direction nationale du PS. Ceux-ci ne veulent-ils pas simplement prendre avantage du manque d’information des citoyens sur les procédures de la ratification d’un traité ?
Il faut en effet savoir que si la modification de la Constitution n’est pas votée le 4 février, la ratification du Traité de Lisbonne se fera OBLIGATOIREMENT par référendum, que pour modifier la Constitution, il faut les voix des 3/5 des parlementaires PRESENTS et donc que le meilleur moyen de vous redonner la parole est d’aller à Versailles et de rejeter la modification de la Constitution.
Ce qui sous-tend cette stratégie, c’est que les dirigeants socialistes sont majoritairement pour la ratification du traité et sont persuadés que la majorité des citoyens voteront NON en cas de référendum puisque c’est, de l’aveu de tout le monde, le même traité qu’en 2005.
Les parlementaires communistes, eux, seront à Versailles et voteront contre la modification constitutionnelle. Simplement parce qu’ils estiment que les Français doivent être consulté sur un choix aussi déterminant par référendum.
Mais ils ne sont pas assez nombreux (seulement 18 !) pour empêcher la modification constitutionnelle à eux seuls. Espérons que ceux des parlementaires socialistes qui voteront le projet de loi communiste demandant la tenue d’un référendum, assumeront à Versailles leur devoir de représentants des citoyens…
La politique de la chaise vide est une politique souvent utilisée, notamment lorsqu’elle sert à tenter de camoufler une lâcheté, une compromission… Puissent les parlementaires socialistes, en décidant d’obtenir ce référendum, ne pas nous donner raison et de nous prouver qu’ils n’ont trahis ni leurs militants, ni leurs électeurs…
Aliénor DE COOMAN
3 commentaires:
Quelle surprise de trouver sous ta plume la crainte d'un "effacement de la France et de la souveraineté nationale"! Le PCF, souverainiste? Allons bon, voilà autre chose! Mais après tout, n'y aurait-il pas un inconscient souverainiste au PCF, en réaction au libéralisme transnational? Le Parti Communiste s'est-il rallié à l'idée d'une "confédération d'Etats-Nations"?
Je suis d'autant plus perplexe que, à la droite de ce texte, le blog propose d'écouter l'Internationale... Qu'on y ajoute la Marseillaise, alors!
Le Diable est dans les détails...
Un de nos illustres aînés (mais j'avoue que j'ai oublié qui)a écrit "un peu d'Internationalisme nous éloigne de la Patrie, beaucoup d'Internationalisme nous en rapproche".
Rassure-toi, le PCF n'est pas devenu souverainiste, il est juste (toujours) internationaliste!
Merci pour ta sollicitude et à bientôt, fidèle lecteur anonyme!!
Cette phrase est de Jaurès... Et justement, il parle de PATRIE, et non de NATION! Ce n'est quand même pas la même chose! Le même Jaurès écrit : "Le nationalisme porte la guerre comme la nuée l'orage".
Ne tombons pas, tous, dans le piège de la confusion : nous avons à l'Elysée un homme qui tord le langage dans tous les sens et méprise la pensée. En cela, il est le parfait représentant du néo-libéralisme, qui cultive le relativisme (on pourrait dire, pour caricaturer cette "école", que pour elle tout se vaut donc rien n'a de valeur... autre que marchande) et cherche sans cesse à délégitimer les "idéologies" (en oubliant juste de préciser que le libéralisme est une idéologie qui avance masquée). La seule chose que le libéralisme "démonétise", c'est la pensée.
Il me semble dès lors du devoir de la gauche de lutter contre cette utilisation perverse de la pensée et du langage en faisant l'effort constant de la précision (de l'un comme de l'autre).
Face à la confusion, la précision donc, mais aussi la concision, c'est pourquoi je terminerai ici ce message.
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