Le gaz augmente de 4 % au 1er janvier 2008
Les usagers paieront pour les actionnaires !
Alors qu’elle estime avoir perdu 950 millions d’euros en raison du gel du prix du gaz ces 18 derniers mois, GDF annonce vouloir dépenser 1 milliards d’euros pour racheter des actions en Bourse !
L’astuce est connue. On commence par agiter la menace d’une hausse des prix pour finalement annoncer une augmentation moindre que celle envisagée au départ. Comme cela, on se dit que les consommateurs recevront cette hausse comme un moindre mal. C’est ce qui vient une fois de plus de se passer avec le prix du gaz. Gaz de France a, ces dernières semaines, fait le forcing pour obtenir une augmentation de 6 % de ses tarifs. La hausse sera finalement de 4 % au 1er janvier 2008 a fait savoir le ministère de l’Économie.
Comme le faisait remarquer cette semaine le quotidien « Le Parisien », après avoir révélé cette hausse de 4 % sur son site Internet, "la note sera (…) salée pour les quelques sept millions de foyers se chauffant au gaz". Alors que le pouvoir d’achat des Français contraint ceux-ci à y regarder à plusieurs fois avant d’effectuer des dépenses (quand ils peuvent encore en faire), cette nouvelle augmentation apparaît comme une provocation. Selon GDF, l’augmentation est impérative car l’entreprise a eu à pâtir du gel de ses tarifs ces dix-huit derniers mois. Le manque à gagner se chiffrerait à 950 millions d’euros selon elle. Les journaux proches des milieux économiques ont, cette semaine, encouragé Bercy à écouter GDF, pour « ne pas sacrifier les tarifs du gaz sur l’autel du pouvoir d’achat » (« La Tribune »). Le problème, c’est que GDF s’est engagée, ces jours-ci, dans un vaste plan de rachat d’actions en Bourse qui pourrait l’amener à débourser environ 1 milliard d’euros ! Cette opération viserait, selon les syndicats et des analystes, à réduire l'écart de valorisation en Bourse entre le groupe public GDF et le groupe privé Suez, qui n'a cessé de s'accroître depuis l'annonce début septembre du nouveau projet de fusion, prévue au premier semestre 2008.
« Un scandale financier » selon les syndicats
L'action de GDF a d'ailleurs bondi en Bourse vendredi, sans parvenir toutefois à beaucoup réduire l'écart avec Suez, qui était en clôture de 6,54 euros, contre 5 début septembre. L'action GDF a terminé en hausse de 3,78%, à 40,36 euros, et celle de Suez de 1,60%, à 46,90 euros. Ce rachat d'actions avait été approuvé lors d'une assemblée générale du groupe en mai "dans la limite de 5%" du capital, à un prix maximal de 50 euros par action. Les bénéficiaires de cette opération seront les actionnaires privés de GDF a annoncé le groupe.Les fédérations syndicales CGT et FO de l'énergie ont qualifié ce rachat d'actions de "scandale financier". "Si GDF a un milliard d'euros à dépenser pour racheter ses actions, c'est qu'il n'a pas besoin d'une augmentation des prix du gaz", a jugé FO. Selon la CGT, "le gouvernement tente de soutenir le cours de Bourse de GDF par tous les moyens", alors que l'écart de valorisation avec Suez représente selon lui un "coût supplémentaire de 2,5 milliards d'euros". Par ailleurs, la CGT a mis en garde jeudi contre les effets de la privatisation de Gaz de France sur le prix du gaz, dont l'augmentation récemment annoncée n'est selon elle "qu'un début à une hausse conséquente des tarifs pour rémunérer les futurs actionnaires". Elle a dénoncé la publication, le 20 décembre dernier, du décret de privatisation de Gaz de France, nécessaire à sa fusion avec le groupe privé d'énergie Suez, alors que les institutions représentatives doivent toujours se prononcer sur la question !
Source: Liberté hebdo, http://www.libertehebdo.com/
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