lundi 20 octobre 2008

Le Bretton Woods qu’on nous promet est une tromperie

Communiqué du PCF :

"La crise rend Nicolas Sarkozy, et bien d’ autres avec lui, plus volubiles que jamais : un nouveau Bretton Woods, une refondation de capitalisme, un sommet international avec un agenda ambitieux…Devant la tournure dramatique de la crise et l’annonce d’une récession sévère cette inflation verbale rappelle que c’est bien tout le système qui est en question. Mais comme dit le Figaro : « il ne faut pas s’ attendre pour autant à un grand soir de la finance mondiale ».

Ce qui se prépare c’est, en effet, bien moins que ces annonces mirobolantes faites pour donner l’illusion qu’ il y a un pilote dans l’avion. On parle de mesures pour stabiliser et contrôler le système financier international. On va s’occuper un peu des paradis fiscaux et des parachutes dorés pour limiter les excès et calmer les esprits…Et on nommera cela « une nouvelle régulation ».

De qui se moque t’on ? La référence à Bretton Woods est une tromperie. Ce qui fut décidé en 1944, avec la fin de la guerre (par 44 pays alliés et l’ URSS comme observateur) ne fut rien moins qu’ une reconstruction complète des relations économiques, financières, politiques et institutionnelles mondiales. La planète était un champ de ruines. Il fallait alors tout repenser et pas seulement ravaler la façade. C’ est ce qui fut entrepris au cours de plusieurs conférences mondiales.

C ‘est tout cela qui est en crise structurelle aujourd’hui. Le système financier s’est effondré, le système commercial et l’ OMC sont en échec majeur, le FMI et la Banque mondiale sont devenus inadaptés, l’ ONU - instrumentalisée et bafouée dans ses principes - est inefficace, les modes de gestion néo-libéraux sont dans l’impasse, les dégâts environnementaux touchent à des limites, les pays les plus pauvres sont ceux qui paient le plus cher…

La crise actuelle n’est donc pas seulement un problème économique. C’ est un défi politique et de civilisation : avec le système lui-même, c’ est aussi l’ ensemble des relations internationales dans toutes leurs dimensions qui sont à restructurer profondément ou à mettre en cause dans leur existence même comme le G8, ce directoire des puissants dont l’ illégitimité est patente.

La crise provoque beaucoup d’ inquiétudes. Les recettes et les calculs avancés pour y faire face suscitent de l’indignation. Chacun comprend ce qui se joue : qui va payer si ces recettes et ces calculs l’emportent, sinon les citoyens de France, d’Europe et du monde ? Pas question, en effet, de relance pour l’ emploi, les salaires et le pouvoir d’ achat. Pas question de mettre en cause la dérégulation, le libre-échangisme, la pression sur les dépenses publiques et sociales. Lors d’une réunion internationale un G5 patronal a rappelé que « le capitalisme est le meilleur système pour garantir la prospérité ». La prospérité de qui ?

Il y a quelques milliards de gens dans le monde qui veulent de vraies réponses à leurs attentes sociales, à leurs aspirations à plus de solidarité, de démocratie et de souveraineté populaire. C’ est la force de toutes celles et ceux qui veulent que cela change vraiment."

Source : elunet.org

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