mardi 28 avril 2009

A. Bocquet écrit à F. Fillon sur la baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009

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Courrier d’Alain Bocquet au Premier ministre au sujet de l’annonce d’une nouvelle baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009.

Monsieur le Premier Ministre,J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur le mécontentement que suscite l’annonce d’une nouvelle baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009.Nouvelle baisse à 1,75 %, d’un taux ramené ainsi à son plus bas niveau historique, après un premier recul de 4 % à 2,5 % décidé en février.On est loin, très loin, des exigences de rentabilité des actionnaires au sein des groupes multinationaux ; loin, très loin du taux de rentabilité (8 %) exigé des banques par l’Etat, sur les fonds mis à leur disposition.Tous les moyens sont bons pour le gouvernement, pour tenter de faire payer à nos concitoyens la note de la crise du système et de l’économie, née des libertés consenties aux marchés, au réseau bancaire et aux spéculateurs boursiers.Il est scandaleux qu’en période de récession, d’envol du chômage et de la précarité, de blocage des salaires et de recul du pouvoir d’achat, l’Etat traite avec un tel mépris le caractère populaire du Livret A et les économies des petits épargnants.L’Association Française des Usagers des Banques (AFUB) rappelait voici peu que « 70 % des détenteurs ont moins de 750 euros », et dénonçait une mesure qui « contribue à l’étranglement de la confiance des ménages dans l’économie, et à l’écornement de leur pouvoir d’achat ».Cette mesure injuste, inefficace car elle pénalisera le financement du logement social, est par contre pain béni pour les dirigeants d’un réseau bancaire à qui cela va permettre de renforcer auprès de nos concitoyens des offres de placement sur des produits plus risqués mais plus lucratifs pour les banques. Tenant compte de l’ensemble de ces éléments, je vous serais reconnaissant de me faire connaître les suites que vous entendez donner : d’une part à l’exigence qu’il soit tenu compte des difficultés sociales actuelles (chômage en hausse, blocage des salaires) pour une application moins stricte des règles d’ajustement des taux ; d’autre part à l’exigence que soit rejetée la menace d’une nouvelle et troisième baisse susceptible d’être décidée par le gouvernement en juillet prochain et applicable au 1er août.Je vous remercie également de me préciser quel prolongement vous prévoyez d’apporter à la proposition d’instauration d’un taux plancher garanti, dans les circonstances actuelles, à 2 %, pour la fraction des livrets inférieure à 10.000 euros.Je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma haute considération.

Alain BOCQUET Saint-Amand-les-Eaux, le 23 Avril 2009

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