mardi 28 avril 2009
A. Bocquet écrit à F. Fillon sur la baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009
Courrier d’Alain Bocquet au Premier ministre au sujet de l’annonce d’une nouvelle baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009.
Monsieur le Premier Ministre,J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur le mécontentement que suscite l’annonce d’une nouvelle baisse du taux du Livret A, à compter du 1er mai 2009.Nouvelle baisse à 1,75 %, d’un taux ramené ainsi à son plus bas niveau historique, après un premier recul de 4 % à 2,5 % décidé en février.On est loin, très loin, des exigences de rentabilité des actionnaires au sein des groupes multinationaux ; loin, très loin du taux de rentabilité (8 %) exigé des banques par l’Etat, sur les fonds mis à leur disposition.Tous les moyens sont bons pour le gouvernement, pour tenter de faire payer à nos concitoyens la note de la crise du système et de l’économie, née des libertés consenties aux marchés, au réseau bancaire et aux spéculateurs boursiers.Il est scandaleux qu’en période de récession, d’envol du chômage et de la précarité, de blocage des salaires et de recul du pouvoir d’achat, l’Etat traite avec un tel mépris le caractère populaire du Livret A et les économies des petits épargnants.L’Association Française des Usagers des Banques (AFUB) rappelait voici peu que « 70 % des détenteurs ont moins de 750 euros », et dénonçait une mesure qui « contribue à l’étranglement de la confiance des ménages dans l’économie, et à l’écornement de leur pouvoir d’achat ».Cette mesure injuste, inefficace car elle pénalisera le financement du logement social, est par contre pain béni pour les dirigeants d’un réseau bancaire à qui cela va permettre de renforcer auprès de nos concitoyens des offres de placement sur des produits plus risqués mais plus lucratifs pour les banques. Tenant compte de l’ensemble de ces éléments, je vous serais reconnaissant de me faire connaître les suites que vous entendez donner : d’une part à l’exigence qu’il soit tenu compte des difficultés sociales actuelles (chômage en hausse, blocage des salaires) pour une application moins stricte des règles d’ajustement des taux ; d’autre part à l’exigence que soit rejetée la menace d’une nouvelle et troisième baisse susceptible d’être décidée par le gouvernement en juillet prochain et applicable au 1er août.Je vous remercie également de me préciser quel prolongement vous prévoyez d’apporter à la proposition d’instauration d’un taux plancher garanti, dans les circonstances actuelles, à 2 %, pour la fraction des livrets inférieure à 10.000 euros.Je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Alain BOCQUET Saint-Amand-les-Eaux, le 23 Avril 2009
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lundi 27 avril 2009
Les séquestrations, Continental et « l’Etat de droit »
Comme souvent, Laurence Parisot a le mérite d’exprimer, dans toute sa pureté, le point de vue de cette poignée de rapaces richissimes qui possèdent et détruisent l’économie du pays. L’action de salariés qui défendent leur pain quotidien doit être strictement limitée par « l’Etat de droit », nous dit-elle. Mais « l’Etat de droit » autorise le patronat à exploiter les travailleurs jusqu’à leur dernière goutte de sueur, puis à briser leur vie et celle de leur famille sur l’autel du profit, en les privant de leur emploi, c’est-à-dire de leur unique source de revenu. De fait, « l’Etat de droit » ne plane pas au-dessus des classes sociales. Il est juge et partie. En dernier ressort, il défend les intérêts des capitalistes. Au fond, les propos de Laurence Parisot reviennent à dire : « face à l’injustice, les salariés doivent accepter le fait que tout le système capitaliste repose sur l’injustice et l’exploitation. Qu’ils désespèrent, s’ils le veulent, mais en silence. » Les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille ! Et la colère monte chaque jour un peu plus, dans le pays, contre ce système.
Un fait n’a pas échappé à l’attention de nombreux salariés. D’un côté, lorsque des banquiers et des industriels plongent l’économie dans le chaos, l’Etat récompense ces bandits avec des milliards d’euros de subventions – dont la note sera présentée aux foyers les plus pauvres. Mais d’un autre côté, lorsque les travailleurs de Continental Clairoix, après avoir accepté tant de sacrifices, se révoltent contre leur licenciement et les misérables indemnités qu’on leur propose, l’Etat s’émeut solennellement des quelques vitres et chaises brisées de la sous-préfecture de Compiègne. L’hypocrisie de ces gens n’a pas de limite ! Rappelons que le groupe Continental France a fait plus de 600 millions d’euros de bénéfices, en 2008, et que les travailleurs de Clairoix étaient passés à 40 heures hebdomadaires, en janvier 2008, contre la « promesse » d’un maintien du site au moins jusqu’en 2012. Avec le retour aux 40 heures, les actionnaires de Continental ont pu extraire davantage de profits, chaque semaine, du travail des salariés du site. Puis, une fois repus, ils les jettent à la rue comme des malpropres.
Au même moment, on apprend que les dirigeants de la banque Dexia – qui supprime 900 emplois, et que les Etats français et belge ont renflouée à hauteur de 6,4 milliards d’euros – se sont adjugés des « bonus » pour un montant total de quelque 8 millions d’euros. Axel Miller, ex-PDG de la banque, bénéficie à lui seul d’une prime de départ de 825 000 euros. Cette somme représente l’équivalent de 795 SMIC mensuels – soit 66 années de revenus d’un salarié au SMIC. En quelques secondes, sans avoir à lever le petit doigt, cet homme a donc empoché davantage que ce que gagnent beaucoup de salariés, en France, sur toute une vie de travail. Bien sûr, le gouvernement fait mine de protester. Mais Axel Miller et ses amis n’ont rien à craindre. « L’Etat de droit » et l’« ordre républicain » ne seront pas invoqués, dans leur cas. Et la feinte indignation du gouvernement s’adresse en réalité aux millions de travailleurs et de chômeurs dont il craint la colère, qui est alimentée par les scandaleux « parachutes dorés » et autres « bonus » des grands patrons.
Les « minorités radicales »
La multiplication des conflits, des débrayages et des séquestrations pousse le gouvernement et le patronat à ressortir un de leurs plus vieux instruments de propagande et de division : la théorie des « minorités radicales ». Apparemment, les luttes sociales ne seraient pas la conséquence inéluctable d’un système injuste, mais seulement le résultat des manoeuvres obscures d’une petite poignée de « radicaux ». Déroutés par les explosions de colère, certains patrons et politiciens en arrivent à se convaincre eux-mêmes de cette idée absurde. Ils sont pris de panique face à l’exaspération qui monte, et cherchent à se rassurer en trouvant quelques coupables isolés. « L’extrême gauche » est montrée du doigt. A défaut, les séquestrations seraient le fait de salariés « minoritaires ». Autrement dit, la majorité des travailleurs, eux, placeraient leur confiance dans la bonne volonté de l’Etat et des employeurs.
Il y a, dans cette vision des choses, un profond mépris pour les salariés. « On exploite ces travailleurs depuis si longtemps ! On les connaît bien. On leur a tout fait subir. Ils sont incapables, par eux-mêmes, de se révolter sérieusement » : voilà le raisonnement typique des capitalistes. Il est très clairement exprimé dans une interview de Marcus Kerriou – co-gérant de l’usine Molex, à Villemur-sur-Tarn – publiée dans Le Parisien du 23 avril. Marcus Kerriou a été séquestré, pendant 26 heures, par les travailleurs de l’usine, dont la fermeture a été annoncée pour cet été. A la question : « Comprenez-vous la colère des salariés ? », Marcus Kerriou répond : « Mais tout cela est piloté de l’extérieur ! Il y a un décalage entre le professionnalisme avec lequel est gérée la communication et le niveau intellectuel de certains salariés. Clairement, ça veut dire que, derrière tout ça, il y a les centrales syndicales, à commencer par la CGT, et des éléments radicaux déconnectés de la réalité économique. » Quel mépris pour ces ouvriers qui, par leur travail, ont fait la fortune de M. Kerriou et consorts ! Mais c’est bien, au fond, l’opinion de tous les grands patrons, à des degrés divers. Ils ont tendance à oublier l’histoire et ses manifestations massives, révolutionnaires, de l’intelligence collective de la classe ouvrière. L’avenir leur rappellera quelques leçons.
« Un risque révolutionnaire »
Ce mépris aveugle du patronat, à l’égard des salariés, n’est cependant qu’une face de la pièce. Dans le même temps, les représentants les plus intelligents de la classe dirigeante sentent bien que la période qui s’est ouverte, avec la récession mondiale, est grosse de tempêtes sociales. Ainsi, lors d’une récente interview sur Europe 1, Dominique de Villepin déclarait : « Il y a un risque révolutionnaire, en France. Pourquoi ? Parce que les fermetures d’usines, l’augmentation du nombre de chômeurs, donnent à un certain nombre de Français le sentiment de l’inégalité de traitement, l’inégalité de mobilisation – le sentiment qu’on se mobilise beaucoup pour les banques, qu’on se mobilise beaucoup pour aider les entreprises, mais que les salariés, eux, font les frais de la crise, que ce sont toujours les mêmes qui souffrent. Cela doit être pris en compte si l’on veut apporter des réponses justes ». Plus loin, il évoque le risque de « comportements collectifs que nous ne parviendrions pas à maîtriser ».
Les journalistes et politiciens de droite ont généralement compris les propos de l’ex-Premier ministre comme une simple manifestation de rancœur à l’égard de Nicolas Sarkozy. On ne peut douter que ces deux hommes se détestent (après tout, ils sont tous deux détestables). Mais c’est une interprétation très mesquine des propos de Dominique de Villepin. En réalité, de Villepin exprime une appréhension qui gagne du terrain, actuellement, dans les sommets de la société. En même temps, il lance un avertissement aux capitalistes et au gouvernement : à trop tirer sur la corde, elle risque de se briser !
On peut s’attendre à d’autres mises en garde de ce type, de la part de politiciens et de commentateurs acquis corps et âme au système capitaliste. Mais elles ne pourront changer quoi que ce soit. D’une part, les gouvernements – en France et ailleurs – sont impuissants, face à la récession mondiale. D’autre part, les capitalistes sont trop occupés à sauvegarder leurs profits pour prendre au sérieux les conseils d’un Dominique de Villepin. Ils s’efforceront de placer tout le poids de la crise sur le dos de la masse de la population. C’est déjà ce qu’ils font. Et à un certain stade, cela doit inévitablement déboucher sur des mobilisations massives que la classe dirigeante « ne parviendra pas à maîtriser », pour reprendre l’expression de Dominique de Villepin. La Riposte l’a dit et répété : aucune société ne peut continuer indéfiniment sur cette pente descendante sans préparer les bases matérielles et psychologiques d’une situation révolutionnaire.
Les séquestrations sont une illustration, parmi d’autres, du changement d’humeur qui est en train de s’opérer, dans la classe ouvrière. Elles ne sont pas un phénomène nouveau, mais leur multiplication marque un tournant. En bloquant leur patron dans un bureau pour le forcer à discuter, les salariés disent, d’une certaine façon : « Nous sommes ici chez nous. Nous y faisons ce que nous voulons. ». Et ce qui effraie les capitalistes, c’est qu’il s’agit là d’un premier pas en direction d’une occupation de l’usine. Or, l’occupation d’une entreprise est justement la meilleure façon d’engager la lutte contre une fermeture, une délocalisation ou un plan de licenciements. Nous ne prétendons pas que c’est facile. Le gouvernement protestera et menacera, au nom de « l’Etat de droit » et du « droit à la propriété » – c’est-à-dire du droit de jeter des milliers de familles dans le désespoir. Mais l’occupation est la seule méthode de lutte efficace pour sauvegarder les emplois et l’outil de travail, à condition d’être le point de départ d’une lutte pour la nationalisation de l’entreprise, sous le contrôle des salariés. Récemment, au Venezuela, de telles luttes ont été victorieuses. Il nous faut suivre cet exemple !
Jérôme Métellus (PCF Paris)
dimanche 26 avril 2009
L'UMP écarte une loi sur l'inceste pour faire revoter Hadopi
L'ire présidentielle a été telle après le rejet jeudi du projet de loi Hadopi, qu'il a été fait place nette au plus vite dans un calendrier parlementaire surchargé pour le faire revoter. Et c'est Jean-François Copé, président du groupe UMP, qui a tranché : il a « proposé de renoncer au texte sur l'inceste qui était prévu dans la semaine d'initiative parlementaire, à partir du 28 avril ».
C'est Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, qui l'affirme à la fin de son entretien ce lundi dans Le Monde : « On pourrait donc y inscrire le texte Internet pour une nouvelle lecture. »
Un texte Internet rejeté jeudi à la surprise générale, par une Assemblée nationale vide (21 voix contre 14). « C'est excellent », avaient alors exulté les députés UMP opposés au projet de loi. Sans compter la joie des élus de l'opposition… qui aura été de courte durée puisque le gouvernement annonçait aussitôt la représentation dudit projet de loi dès la rentrée des vacances parlementaires de Pâques.
« Il s'agit clairement d'une nouvelle atteinte à la démocratie », ont aussitôt tonné les représentants de l'opposition, comme la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot. L'exécutif, par la voix de Roger Karoutchi, s'est justifié de ce recours à un point peu utilisé du droit, en dénonçant « le coup de flibuste monté par le groupe socialiste », dont des députés se seraient cachés, avant de débarquer brusquement pour créer le surnombre.
« Il y a quand même des priorités, mais que voulez-vous… »
La décision de refaire passer le projet de loi Hadopi devant le Parlement prise, restait à enlever un texte du calendrier parlementaire. Exit donc la proposition de loi de lutte contre l'inceste sur les mineurs, « visant à identifier, prévenir, détecter et lutter contre l'inceste sur les mineurs et à améliorer l'accompagnement médical et social des victimes ».
Contactée par Rue89, la députée UMP Arlettre Grosskost, cosignataire de cette proposition de loi repoussée à une date ultérieure, ne cache pas son étonnement, qui confine à l'agacement :
« Ça me surprend, vous me l'apprenez. C'est quand même étonnant parce que Jean-François Copé a encore parlé du texte sur l'inceste mardi en réunion de groupe, en disant qu'il était intéressant. Je suppose qu'il a dû avoir des instruction du chef… Je pense qu'il y a quand même des priorités, mais que voulez-vous… »
Ce remplacement ne sera toutefois officiel que mercredi soir, à l'issue de la Conférence des présidents, qui détermine l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, et du vote des députés sur ses conclusions le 28 avril. Mais lorsque le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement et le président du groupe majoritaire sont déjà d'accord, la teneur du calendrier ne fait plus guère de doute.
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jeudi 23 avril 2009
Jacky HENIN interpelle le gouvernement à propos de Continental
Jacky HENIN, député au Parlement européen ( Parti communiste français/ Front de Gauche) interpelle le gouvernement à propos de Continental :
Après la décision provocatrice du Tribunal de Sarreguemines, le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour sauver le site Continental !
Le jugement du Tribunal autorisant la Direction de Continental à poursuivre ses projets de fermeture du site de Clairoix malgré la trahison des engagements pris auprès des salariés il y a deux ans, est une véritable provocation et un jugement de classe.
Je renouvelle mon soutien total aux salariés en lutte face aux décisions violentes des actionnaires qui sacrifient la vie des salariés et de leur famille sur l’autel de leurs bénéfices.
Nicolas Sarkozy, le gouvernement français et les parlementaires UMP qui le soutiennent sont désormais au pied du mur : il faut arrêter les discours et passer aux actes.
La question est simple : la France et son industrie automobile ont-elles besoin de la fabrication de pneus ? Réponse : OUI.
Dès lors, le gouvernement va-t-il laisser délocaliser cette production en Roumanie et laisser sacrifier 1120 emplois directs et d’autres milliers indirects, en permettant au groupe Continental un véritable « dumping social » pour accroitre toujours plus les profits des actionnaires au détriment des salaires ?
Le 9 avril dernier, devant l’Assemblée générale des salariés j’ai formulé des propositions concrètes et interpellé le gouvernement : « on vient d’apprendre aujourd’hui que l’Etat, par l’intermédiaire du Fonds Stratégique d’Investissement, était prêt à verser 10 millions d’euros à l’équipementier automobile Heuliez pour sauver les 1000 emplois qui sont menacés. Pourquoi l’Etat ne pourrait-il pas prendre la même décision concernant Continental qui fabrique une production stratégique et indispensable à notre pays ? ».
Et j’ajoutais : « L’Etat a accordé 6,5 milliards d’euros à Renault et PSA Peugeot Citroën en échange de la pérennité des sites d’assemblage automobile. Le gouvernement doit exiger qu’une part de cet argent public serve à reprendre le site Continental de Clairoix dont les productions sont indispensables pour notre industrie automobile. ».
Le gouvernement doit répondre aujourd’hui concrètement à l’exigence des salariés de conserver leur emploi et à toute notre région de conserver ce site industriel.
Il faut voter des lois qui protègent les salariés :
de véritables pouvoirs aux représentants des salariés dans les Comités d’entreprise jusqu’aux Comités de groupe européen, avec notamment un droit de veto suspensif sur les suppressions d’emplois
l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui profitent ( la proposition de loi de Marie-George Buffet sera mise en discussion le 28 mai à l’Assemblée : faisons pression pour qu’elle soit votée !)
une harmonisation européenne fiscale, sociale et écologique garantissant les meilleures conditions de vie pour les salariés et leur famille avec notamment un salaire minimum européen
la taxation des produits venant de pays pratiquant le « dumping » social, fiscal et environnemental et le versement de cette taxe à un Fonds aidant à l’harmonisation sociale « vers le haut »
le contrôle et la taxation de la circulation des capitaux
Ensemble, dans la rue et au Parlement,
nous pouvons faire reculer le pouvoir des actionnaires !
Source : elunet.org
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mercredi 22 avril 2009
ABROGATION DU BOUCLIER FISCAL
Le Bouclier Fiscal qui dispense les riches du paiement d'une partie de leurs impôts concentre, légitimement, la colère dans le pays. Les Sénatrices et les Sénateurs du Groupe communistes et citoyens ont défendu le 26 mars leur Projet de Loi demandant son abrogation.
Ce n'est pas aux salariés de payer la crise
« Le bouclier fiscal, c'est 458millions d'euros redistribués à 14 000 contribuables soit une
moyenne de 33 000 euros pourchacun de ces grands privilégiés » !
Et pourtant, jour après jour, s'annoncent de nouveaux plans de licenciements. Des milliards sont distribués aux banques et aux entreprises, mais les plans de relance de Nicolas Sarkozy excluent, par principe, toute relance par le pouvoir d'achat. Le mot salaire est imprononçable pour les Ministres et ils ont même décidé que le SMIC ne bénéficierait d'aucun « coup de pouce ».
Les Françaises et les Français sont 62% à rejeter la politique économique de ce gouvernement. Ils estiment qu'elle ne porte pas de réponse à la crise. 78% ont compris les raisons et soutenu la grande journée d'action du 19 mars. Est-ce possible encore de ne pas entendre la volonté de changements du peuple ?
Le MEDEF défend les privilèges
« La crise, ce n'est pas la mort » a dit Laurence Parisot, la patronne du MEDEF, après avoir affirmé que ce sont les riches qui font tourner le monde. Comme en écho, le Président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, reprend : « En temps de crise on a besoin de gens fortunés ». Et la patronne des patronnes a trouvé les responsables de la crise : le LKP, « qui sème un véritable climat de terreur », la CGT « responsable de la disparition d'entreprises », les syndicats « coupables d'égoïsme en refusant de repousser le départ à la retraite d'un an ».
Tout de suite abroger le bouclier fiscal
« Le bouclier fiscal c'est 61% des revenus des plus riches qui échappent à l'impôt » selon les propos de Dominique de Villepin dans les Echos du 17 mars. Les parlementaires communistes ont fait le calcul : « Le bouclier fiscal, c'est 458 millions d'euros redistribués à 14000 contribuables soit une moyenne de 33000 euros pour chacun de ces grands privilégiés ». Le 26 mars, dans le cadre de leur niche
parlementaire, les sénateurs communistes et républicains ont proposé, notamment, d'abroger le bouclier fiscal, la suppression des « parachutes dorés » et l'interdiction des stocks options. Alors que la grogne contre le bouclier fiscal monte partout, même à droite, cette proposition de loi a placé les parlementaires devant leur responsabilité.
Après les déclarations médiatiques des uns ou des autres, il s'agissait, pour eux, de passer aux travaux pratiques.
Il ne nous a manqué que 15 voix ! !
Lors du vote, le 26 mars, sans surprise, les sénateurs UMP ont voté conformément aux intérêts du MEDEF contre la suppression de cette mesure injuste et inégalitaire, tout comme les élus du Centre.
Il n’a en fait manqué que 15 voix aux élus communistes, rejoints cette fois dans leur combat par les sénateurs socialistes, pour faire abroger un dispositif inique et inefficace. 15 voix… Tout s’est joué à 15 élus près…
Alors la prochaine fois que nous serons appelées aux urnes, et si nous votions VRAIMENT utile cette fois ? 15 élus communistes de plus, c’est ce qui a manqué pour remporter cette bataille. Si nous ne voulons pas perdre les suivantes, il ne doit plus jamais manquer un élu pour qu’une bataille dans notre intérêt, contre les rois de l’argent qui nous méprisent et nous utilisent soit gagnée.
Parce que ça s’est joué à peu de chose, parce que c’est Alain Bocquet, député PCF, qui a déposé une proposition de loi pour que les bénéfices des entreprises soient d’abord consacrés aux salariés avant de devenir dividendes princiers pour actionnaires, parce que les élus PCF n’ont jamais cédé devant les capitalistes dont la crise montre le vrai visage, parce qu’ils n’ont jamais craint non plus d’accepter les responsabilités et de commettre des erreurs, la prochaine fois : votons pour nous, votons PCF !
Il en va de notre avenir et de celui de nos enfants !
Nous le leur devons !
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mardi 21 avril 2009
Le nouveau site de J. Hénin pour la bataille des Européennes
Pour mener la campagne des élections européennes, Jacky a ouvert un nouveau site. Sur son site il diffuse notamment toutes les informations sur la défense d’une industrie automobile européenne créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement.
"Si nous ne voulons pas que se reproduise pour l’automobile, ce qui s’est passé pour le textile, nous devons réagir, anticiper, « tous ensemble », à l’échelle de l’Union européenne.
C’est pourquoi, j’ai initié, avec des militants syndicalistes, politiques et des élus de toute l’Europe, un appel pour une charte pour un avenir durable de l’industrie automobile qui a vocation à susciter des propositions législatives européennes et nationales.
Le texte de cette charte n’est pas figé, à vous de l’enrichir par vos propositions et amendements" (à envoyer sur : jhenin@europarl.eu.int Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )
Voir sur le site de Jacky Hénin : Appel de Rouen des salariés européens du secteur automobile
La charte est téléchargeable sur : http://www.europe-deputes-pcf.com/sites/jhenineurope/pdf/projetcharte.doc
N’hésitez pas à visiter le site et à le faire connaître !
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lundi 20 avril 2009
L’Union européenne : par et pour les capitalistes
L’Union européenne a été vendue à l’opinion publique, depuis des décennies, comme un moyen de garantir la croissance économique, la prospérité et la stabilité. Mais la réalité de l’Europe ne correspond en rien à cette propagande réactionnaire. L’Union européenne est en récession. Dans tous les pays membres, la production industrielle s’effondre. Même avant la récession, la précarité de l’emploi, le chômage et la « grande misère » existaient et s’aggravaient. La croissance du PIB, dans tous les pays de l’Union, se réalisait au prix d’une pression constante sur le niveau de vie de la masse de la population. Mais en même temps, conformément aux lois de l’économie capitaliste, cette croissance préparait inéluctablement la récession que nous sommes en train de subir. La récession accélère à l’extrême la baisse du niveau de vie des populations.
Selon les prévisions de l’Union européenne, le produit intérieur brut de la zone euro baissera de 1,9% au premier trimestre 2009, après un recul de 1,6% au quatrième trimestre de 2008. La chute de la production industrielle est particulièrement sévère. Après un recul de 5,3% au quatrième trimestre 2008, elle devrait encore chuter de 7,0% sur les trois premiers mois de 2009. Les capitalistes investissent de moins en moins dans l’économie européenne. L’investissement dans l’UE a baissé de 5%, au premier trimestre de cette année. Pour préserver leurs profits, leur pouvoir et leurs privilèges, les capitalistes détruisent des capacités productives, démantèlent des industries entières et jettent des millions de travailleurs sur le pavé.
Rivalités impérialistes
En quoi consiste l’Union européenne ? S’agit-il – comme le prétend par exemple André Gerin, un dirigeant oppositionnel du PCF –, d’une « puissance impérialiste » qui aurait assujetti toutes les nations qui la composent ? Pas du tout. Cette vision des choses ne correspond à aucune réalité. Si nous l’acceptions, nous serions incapables de comprendre aussi bien ce qui se passe en Europe, actuellement, que les perspectives sociales, économiques et politiques qui en découlent. Non, l’UE n’est pas une seule puissance impérialiste, mais un ensemble d’accords entre plusieurs puissances impérialistes rivales, qui déterminent ensemble la politique de l’Union européenne suivant leurs propres intérêts, au détriment des travailleurs de tous les pays concernés.
La politique de l’Union européenne est taillée sur mesure dans l’intérêt des groupes capitalistes les plus puissants – que ce soit des secteurs financier, industriel ou de la distribution. L’introduction de la monnaie unique visait à éliminer les risques que représentaient les fluctuations monétaires, du point de vue des grands investisseurs internationaux. Au niveau des Etats membres, la politique de l’UE répond avant tout aux intérêts des classes dirigeantes des pays impérialistes les plus importants, à savoir l’Allemagne, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Espagne. Ni la Grèce, ni la Hongrie ou le Portugal ne peuvent résister à la volonté des grandes puissances. Et quand ces dernières ne sont pas d’accord entre elles, c’est la volonté de la plus grande – l’Allemagne – qui prévaut. L’Union européenne, ce n’est pas la « coopération », mais la loi du plus fort. Quant à l’idée que la Commission européenne impose aux « nations » des politiques et des mesures dont elles ne veulent pas – elle est tout simplement ridicule. La politique de la Commission européenne est dictée par les capitalistes européens, et surtout par les plus puissants d’entre eux.
Des tensions et désaccords ont toujours existé entre les pays membres de l’UE. La récession actuelle ne fait que les attiser. Tels des brigands qui s’entendent plus ou moins bien tant qu’il y a assez de butin pour tous, mais qui s’égorgent quand ce n’est plus le cas, les pays membres essaient de se décharger des conséquences de la récession sur leurs voisins. Là encore, ce sont les pays les plus faibles qui subiront le plus. Et si les « grands » acceptent de les aider, c’est surtout pour éviter que, par effet de contagion, l’effondrement qui frappe la Lettonie ou la Hongrie n’entraîne la chute du système bancaire en France ou en Allemagne, qui ont engagé des centaines de milliards en crédits douteux dans ces mêmes pays. Par exemple, les engagements des banques autrichiennes en Europe de l’Est sont de l’ordre de 300 milliards d’euros, soit environ 80% du PIB de l’Autriche ! Aux travailleurs des pays qui ont récemment rejoint l’Union, les propagandistes du capitalisme avaient promis un avenir radieux, avec une augmentation régulière de leur niveau de vie. Or le PIB de la Hongrie a chuté de 10,5% en l’espace d’un mois. En sept mois, la monnaie polonaise a perdu 50% de sa valeur par rapport à l’euro, celle de la Hongrie a chuté de 30% et celle de la République tchèque de 23%.
Sortir de l’UE ?
André Gerin et autres « souverainistes » (au PCF et ailleurs) se déclarent favorables à une « sortie de l’UE » – afin de retrouver, disent-ils, l’indépendance nationale de la France. Ce programme est un leurre réactionnaire. Sortir de l’Union Européenne sur la base du capitalisme ne résoudrait strictement rien. Au contraire, cela entraînerait une aggravation extrême de la crise économique, en France comme dans l’ensemble de l’UE. Cela voudrait dire quoi, exactement ? Eriger des barrières douanières contre les autres pays membres ? Rétablir le franc à la place de l’euro ?
Des mesures protectionnistes françaises contre le reste de l’Europe entraîneraient immédiatement des contre-mesures du même type, contre la France. Et dans les conditions actuelles, avec un déficit public de 1200 milliards d’euros et un déficit du commerce extérieur de quelque 60 milliards d’euros par an, le rétablissement du franc signifierait le rétablissement d’une monnaie nationale en plein effondrement. Le franc serait d’emblée très fortement dévalué, réduisant de façon draconienne le pouvoir d’achat des travailleurs de France, et renchérissant massivement le prix de tous les produits importés.
L’idée que le fait de quitter l’UE « libèrerait » la France des décisions réactionnaires des instances européennes est un leurre. Ces décisions ne sont que la traduction, dans la législation européenne, des intérêts des capitalistes « nationaux » de chaque pays, dont ceux de la France. Nous sommes contre Maastricht, contre Lisbonne et contre tous les traités capitalistes. Mais avec ou sans ces traités, c’est le capitalisme qui est en cause. Les pays qui ne sont pas sous la coupe de ces traités n’en sont pas moins affectés par les conséquences sociales du système capitaliste.
La question n’est pas de savoir si la nation française est « souveraine » ou pas, mais de savoir quelle classe est souveraine, au sein de la nation. Le devenir de l’Europe est une question de classe. Pour poser le problème brutalement : soit, dans les années à venir, les travailleurs de l’Europe – d’abord dans un pays, puis, par extension, dans les autres – parviennent à mettre fin à la propriété capitaliste des moyens de production ; soit l’ensemble du continent sombrera dans une dépression économique comparable à celle des années 1930, plongeant la vaste majorité de sa population dans une précarité absolue. L’Europe capitaliste « sociale » à laquelle croient – ou feignent de croire – les politiciens réformistes ne verra jamais le jour. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une France socialiste et d’une Europe socialiste.
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vendredi 17 avril 2009
Le gouvernement doit prendre toutes ses responsabilités à Bruxelles : Non à un Gandrange de la pêche
Déclaration de Jacky Hénin, Député au Parlement européen (PCF - GUE/GNL), candidat du Front de Gauche :
L’ouverture immédiate de quotas supplémentaires de pêches, à la sole et au cabillaud, pour les zones 4C et 7D, est vitale pour l’avenir de la pêche artisanale sur la côte Opale.
En la matière, Il est du devoir du gouvernement de notre pays de prendre toutes ses responsabilités d’État souverain face à la Commission européenne. De même, tous les députés européens français de la circonscription Nord, doivent d’urgence mettre la pression sur les technocrates de Bruxelles. Pour ma part, je vais immédiatement interpeller le ministre Barnier et le Commissaire européen Borg.
On ne comprendrai pas que le gouvernement se dise impuissant à aider la pêche artisanale Française alors qu’il a été capable d’imposer à la Commission européenne, au mépris de la « concurrence libre et non faussée », des aides d’État de plusieurs dizaines de milliards d’Euros pour les banquiers spéculateurs responsables de la crise.
Certes la question de la ressource en poisson est un vrai problème. Mais, au-delà de cette contrainte réelle, on voit bien que ce qui est en cause, ceux sont les fondements de la politique économique et sociale de l’Union européenne : La concurrence sauvage et le refus de la démocratie au profit de la dictature des technocrates de Bruxelles.
Avec raisons, les pêcheurs en ont ras le bol d’être soupçonnés en permanence d’être des délinquants de la mer, par une Commission européenne qui se montre au contraire très complaisante pour les véritables forbans de la mer que sont les pavillons de complaisance. Contrairement aux préjugés de l’aréopage de technocrates de la Commission européenne, nul n’est plus attaché à la préservation des ressources halieutiques que les marins pêcheurs. C’est à la fois leur gagne-pain, leur patrimoine et l’avenir de leurs enfants.
Il y en a plus qu’assez, que des quotas relatifs aux quantités et aux jours de pêche, définis bien souvent sans véritable fondement scientifique et que les États se revendent entre eux, en dépit du bon sens, interviennent dans l’établissement des zones de pêche.
La Commission européenne ne doit plus jouer la division entre pêcheurs de différentes nationalités. Tout le monde doit être sur un pied d’égalité au sein de l’Union européenne. C’est pourquoi sur le système de quota, la Commission européenne devrait travailler démocratiquement avec les professionnels de la pêche, plutôt que d’imposer sa dictature de la gouvernance des « experts » et des « technocrates ».
Jacky Hénin,
Député au Parlement européen (PCF - GUE/GNL),
candidat du Front de Gauche.
Calais, le 15 avril 2009