Nicolas Sarkozy a esquivé la question centrale : celle du pouvoir d’achat de millions de salariés et de travailleurs indépendants pénalisés depuis des années par une répartition de plus en plus injuste de la richesse produite par leur travail. Comment prétendre relancer l’économie sans donner à ceux qui en ont besoin des moyens d’existence décents et suffisants pour acheter les marchandises produites ? Un ministre de la relance et un collectif budgétaire de plus – le 3 è en 4 mois- n’y suffiront pas. Pas plus que l’aumône de 200 euros aux allocataires du RSA qui s’accompagne de la culpabilisation des bénéficiaires des minima sociaux.
Le président tente de faire de nécessité vertu. Il annonce certaines mesures qui n’ont que trop tardé depuis son arrivée au pouvoir et fait mine de découvrir des « projets qui dormaient dans les cartons » ! Après avoir grassement doté les banques, Nicolas Sarkozy semble découvrir qu’il existe de nombreux problèmes dans notre société, nécessitant une intervention de l’Etat. Le logement a été délaissé, les mises en chantier, en France, baissent depuis le début de 2007, et aujourd’hui 1,8 milliards sortent du chapeau en catastrophe. Mais ils seront sans effet immédiat, ni pour les centaines de milliers de demandeurs de logements et de mal logés, ni pour le secteur du bâtiment et des travaux publics.
La vieille recette de la prime à la casse des voitures de 1000 euros est ressortie et 1 milliard est donné aux établissements de crédit qui pourront ainsi continuer à pousser les ménages au surendettement.
Le Président de la République prône l’investissement, mais le budget 2009 étrangle financièrement les collectivités locales qui assurent les trois quarts des investissements publics. L’annonce d’un remboursement anticipé de la TVA aux collectivités pour 2,5 milliards n’est que de la cavalerie. Quatre milliards d’investissement de l’Etat sont promis alors que les finances de ce dernier sont exsangues. Confirmant sa volonté de casser les services et l’emploi publics, plus de 11 milliards de cadeaux sont annoncés pour les entreprises, avec de nouvelles exonérations de taxe professionnelle, des remboursements anticipés de TVA, d’impôt sur les sociétés etc, sans aucune garantie que ces sommes seront réellement investies. Dans le même temps, l’explosion des montants des seuils des marchés publics et l’enterrement des règles d’urbanisme vont favoriser l’affairisme et la corruption. |
Ces cadeaux aux patrons sont complétés par une nouvelle compensation des cotisations patronales pour les embauches au SMIC, renforçant ainsi la pauvreté. Mais les patrons n’embaucheront que s’ils ont des commandes !
Remédier à la crise nécessite que le mouvement social se mobilise contre ses causes et ses conséquences pour construire de vraies solutions qui passent par la relance du pouvoir d’achat, de l’emploi et la satisfaction des besoins sociaux.
Source : elunet.org
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