Le congrès du PCF a déjoué les pronostics d’éclatement, de division, d’affrontements meurtriers entre communistes annoncés par tant de médias. Les différences existent entre eux, elles n’ont pas disparu. Mais le sérieux et le refus des confrontations stériles et du choc des ego l’ont emporté, faisant place à une ambition retrouvée, à une orientation précisée et à un programme chargé pour rassembler notre peuple.
Le temps presse en effet, de tous côtés, pourrait-on dire. Il est bien long pour ces 37 000 salariés de l’automobile du Nord/Pas-de-Calais, que le chômage partiel prive de 300 euros par mois et qui voient le patronat leur préparer un avenir d’intérimaires à vie. Il est compté pour ces lycéens et ces étudiants d’IUT qui ne veulent pas voir gâcher leurs chances et leurs études dans les quelques années qui viennent, décisives pour leur avenir. Il s’étire pour ceux à qui les marchés financiers présentent une addition corsée pour la crise que leurs appétits ont provoquée.
Le temps est en revanche précieux pour la planète épuisée par un développement qui n’est ni durable ni humain. Il est grand temps aussi pour la démocratie. Ces dernières semaines auront vu se conjuguer un coup d’État européen contre le vote “ non ” du peuple irlandais, des atteintes répétées aux libertés publiques, la volonté d’abaisser le Parlement et d’y restreindre le droit d’expression de l’opposition et enfin une réforme d’embrigadement de l’audiovisuel public et de mainmise accrue sur les médias.
C’est sur ces terrains que la gauche est attendue et que l’opinion en déplore la discrétion. C’est là que Sarkozy veut multiplier les faits accomplis en exploitant les soubresauts de la crise et la faiblesse de l’alternative politique. Les coups de gueule sporadiques et les barouds d’honneur ne le gênent guère. Il en va tout autrement de luttes concrètes mariées à des projets d’avenir, construisant des rassemblements majoritaires pour changer la vie. Ceux qui s’y emploieront ont de l’avenir et les électeurs de gauche se reconnaîtront dans ceux qui répugnent à se soumettre à la loi des marchés et qui n’ont pas le goût à se draper dans la seule contestation.
Aujourd’hui, en France, la contestation du capitalisme a repris de l’ampleur et l’utilité des communistes est reconnue bien au-delà de leurs frontières électorales. Ceux qui les enterrent à longueur d’éditoriaux devraient donc y regarder à deux fois. Le PCF peut y trouver matière à confiance, mais aussi à s’interroger sur l’urgence à faire ses preuves dans la défense des salariés pour la victoire de la gauche et pour garantir vraiment les changements profonds auxquels encore confusément aspire une majorité. C’est aussi un signe pour ceux, très divers, qui s’interrogent sur la possibilité de transformer la société et en doutent parfois tant la droite plastronne.
Source : site national du PCF
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