mercredi 16 mai 2007

Un peu de poésie ...

(merci à Aliénor de nous avoir suggéré la lecture de ce poème)


Nous étions là les bras ballants

Notre esprit tintinnabulant

C’est vrai nous étions bien sonnés

Encore tout recommencer

Nous étions même déjà prêts

A du peuple désespérer

La plus médiocre vanité

Se voir ainsi récompensée

Et les plus affligeants discours

Pouvoir se donner libre cours

A quoi bon les luttes passées

Toutes ces batailles acharnées

Pour voir de nouveau triompher

Les plus pernicieuses idées

Mais dans la lumière de mai

Ce mois d’histoire si chargé

Avions nous le droit dépités

De finalement renoncer

De nous résoudre fatigués

A simplement nous résigner

Ou de rester vitupérer

Dans notre rage renfermés

Quant tant de misères amassées

Qui nous faisaient nous révolter

Duraient et même menaçaient

Les jours prochains de s’aggraver

Quand tant de bourgeons fleurissaient

Allions nous donc les sacrifier

A la morgue la plus hautaine

A la plus détestable haine

Au triomphe des parvenus

Croyant leur heure enfin venue

Du plus profond de nos mémoires

Du plus profond de nos espoirs

Montait l’irréductible appel

Des esprits demeurés rebelles

A l’injustice décrétée

Comme règle de société

Non nous n’accepterons jamais

D’enterrer la fraternité

Nous continuerons obstinés

A défendre l’égalité

Vanter la solidarité

Pour que vive la liberté

Pour qu’elle puisse prospérer

S’embellir d’être partagée

Et ne pas se voir consignée

Dans la poussière des musées

Dans l’imposture des frontons

Usurpée par des histrions

Pedro DA NOBREGA