Nous étions là les bras ballants
Notre esprit tintinnabulant
C’est vrai nous étions bien sonnés
Encore tout recommencer
Nous étions même déjà prêts
A du peuple désespérer
La plus médiocre vanité
Se voir ainsi récompensée
Et les plus affligeants discours
Pouvoir se donner libre cours
A quoi bon les luttes passées
Toutes ces batailles acharnées
Pour voir de nouveau triompher
Les plus pernicieuses idées
Mais dans la lumière de mai
Ce mois d’histoire si chargé
Avions nous le droit dépités
De finalement renoncer
De nous résoudre fatigués
A simplement nous résigner
Ou de rester vitupérer
Dans notre rage renfermés
Quant tant de misères amassées
Qui nous faisaient nous révolter
Duraient et même menaçaient
Les jours prochains de s’aggraver
Quand tant de bourgeons fleurissaient
Allions nous donc les sacrifier
A la morgue la plus hautaine
A la plus détestable haine
Au triomphe des parvenus
Croyant leur heure enfin venue
Du plus profond de nos mémoires
Du plus profond de nos espoirs
Montait l’irréductible appel
Des esprits demeurés rebelles
A l’injustice décrétée
Comme règle de société
Non nous n’accepterons jamais
D’enterrer la fraternité
Nous continuerons obstinés
A défendre l’égalité
Vanter la solidarité
Pour que vive la liberté
Pour qu’elle puisse prospérer
S’embellir d’être partagée
Et ne pas se voir consignée
Dans la poussière des musées
Dans l’imposture des frontons