mercredi 3 juin 2009

l’Appel du 29 mai « Europe redonnons la parole au peuple »

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Quatre ans après le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, le Front de Gauche s’engage pour « mettre fin au service minimum électoral et que soit décrétée la mobilisation de tous les moyens de débat public ».

Par Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Christian Picquet, Marie-France Beaufils, Hélène Franco, Jacques Généreux, Jacky Hénin, Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat

L’élection européenne du 7 juin prochain est cruciale pour l’avenir des politiques qui seront menées en France et en Europe. Face à une crise historique du capitalisme mondialisé qui bouleverse toute la planète, ce qui se joue, ce sont les moyens de combattre efficacement les licenciements et tous les dégâts sociaux et écologiques qu’elle engendre. Ce qui est en cause, comme dans une grande élection politique nationale, c’est le devenir de la vie quotidienne de chacune et chacun d’entre nous.

Les conditions de préparation de cette élection ne sont absolument pas à la hauteur de ces enjeux essentiels. Le risque d’élire un Parlement européen avec un taux d’abstention record est sérieux. Or, cette abstention n’est pas une fatalité, une calamité naturelle européenne. Il y a des responsabilités et des responsables à cette situation. En premier lieu, celles et ceux qui en organisant ou en justifiant le déni de démocratie qui a consisté à effacer le « non » des Français au référendum de 2005, ont sciemment contourné la souveraineté du suffrage universel. Les mêmes qui aujourd’hui, après avoir organisé le silence sur l’élection du 7 juin, confisquent et étouffent le nécessaire débat démocratique : confrontations tronquées lors des émissions du service public, refus de la plupart des élus sortants de présenter leur bilan au peuple. Une logique que l’on retrouve jusque dans un « clip gouvernemental » censé appeler aux urnes et qui a pour objectif essentiel la publicité de Nicolas Sarkozy.

Nous refusons d’en rester là. Laisser se dérouler l’élection du 7 juin dans un tel climat d’occultation des enjeux serait un nouveau déni démocratique. Nous qui, avec le Front de gauche, menons campagne sur le terrain depuis trois mois, arguments et documents à l’appui, en travaillant à l’appropriation populaire et citoyenne des questions européennes, nous constatons tous les jours que les électrices et les électeurs de ce pays peuvent se mobiliser et se passionner quand les conditions d’un réel débat sont créées.

Il y a quatre ans, jour pour jour, le 29 mai 2005, le référendum sur le traité constitutionnel en avait déjà fait la démonstration. Les Français s’étaient alors prononcés en connaissance de cause et avaient dit non à l’Europe libérale. Est-ce cela qui fait craindre à certains leur mobilisation électorale ?

Pour notre part, nous ne craignons ni le débat ni la confrontation. Ils sont mêmes plus souhaitables que jamais pour trouver des solutions à la crise. Nous disons aux électrices et aux électeurs : ce n’est pas le moment de renoncer à s’exprimer. Mais nous disons aussi à celles et ceux qui fuient le débat : cela suffit !

Et puisque tout le monde semble aujourd’hui s’alarmer de la faible mobilisation électorale, nous lançons en ce jour anniversaire du 29 mai 2005 un appel pour que dans les jours qui restent d’ici le 7 juin, il soit mis fin au service minimum électoral et que soit décrétée la mobilisation maximum de tous les moyens de débat public.

Nous proposons que toutes les antennes radio télévisées, toutes les colonnes de la presse écrite s’ouvrent enfin à de réels débats pluralistes et contradictoires, que tous les internautes se mobilisent pour démultiplier le nécessaire forum citoyen, que tous les acteurs sociaux, syndicaux, associatifs s’emparent de ce débat dans les formes qu’ils jugeront utiles, que les élus encouragent l’expression populaire dans leurs territoires, que les militants se déploient avec toute leur créativité pour amplifier la campagne engagée.

Nous sommes pour notre part totalement disponibles pour favoriser cette confrontation. Une confrontation enfin loyale et transparente, qui rende à l’enjeu européen la dimension démocratique qui lui fait tant défaut.

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