vendredi 26 juin 2009
jeudi 25 juin 2009
Peuple de France ; unissons-nous !
Quinze jours après l'élection européenne, Nicolas Sarkozy vient, devant le Congrès réuni à Versailles, de donner à la majorité UMP sa nouvelle feuille de route: elle est catastrophique. Si toutes les mesures qu'elle contient sont appliquées dans les mois à venir, ce sera un désastre pour les jeunes, les salariés, les chômeurs, les retraités et leurs familles, pour nos services publics, pour notre industrie, pour le pays tout entier.
Nicolas Sarkozy vante désormais dans les mots le modèle social français qu'il détruit morceau par morceau avec son gouvernement. La crise du système capitaliste est passée par là. Mais dans les faits, que propose-t-il? D'accélérer dans la même direction: précarité, flexibilité et temps partiel; recul de l'âge de la retraite; chasse aux dépenses publiques, aux services publics, et aux « niches sociales », c'est-à-dire aux protections des salariés; non remplacement des départs en retraites; suppression de moyens et d'emplois dans les collectivités locales; rupture des principes d'égalité; mise en concurrence et privatisations dans l'éducation et la formation; nouveaux cadeaux aux patrons (suppression de la taxe professionnelle) et nouveaux impôts pour le grand public (taxe carbone)...
Quant aux salaires, au pouvoir d'achat et à la lutte contre le chômage, c'est un silence assourdissant, sauf ce cri du coeur présidentiel: « le travail doit être justement considéré, les actionnaires justement rémunérés ». De belles paroles pour ceux qui travaillent, du sonnant et du trébuchant pour les profits! Tout est dit.
C'est une politique entièrement tournée contre le monde du travail, uniquement destinée à accroître toujours plus le soutien de l'Etat aux rendements financiers du capital. On voit ce que cela donne depuis maintenant dix mois. La croissance va reculer de 3,5% en 2009 et l'Unedic annonce 595.000 chômeurs de plus cette année. Continuer dans cette voie est une folie. Cette politique ne fera que nous enfoncer dans la crise sociale, démocratique, écologique que nous traversons, au lieu de nous en sortir.
Le Président promet des consultations mais pour lui, tout est déjà décidé. Contrairement à ce qu'il prétend, la droite UMP n'a reçu aucun « feu vert » dans les urnes le 7 juin pour accélérer cette politique. C'est même le contraire. L'abstention record enregistrée ce jour là marque une défiance et un rejet largement majoritaire à l'encontre des politiques libérales appliquées en Europe et en France. La réalité des chiffres, c'est qu'un Français sur dix seulement a voté pour les listes UMP le 7 juin.
La majorité du pays, c'est nous, nous qui sommes ouvriers et avons manifesté pour l'emploi, les salaires et les retraites ces derniers mois, employées dont les revenus ne permettent plus de partir en vacances, hospitaliers outrés du saccage de notre système de santé, cadres inquiets pour l'avenir de nos enfants et celui de notre pays, salariés rayés d'un trait de plume par des délocalisations, précaires jetés à la rue comme des kleenex, agents de la Fonction publique en lutte pour la défense de services publics pourtant indispensables à tous, lycéens, étudiants et chercheurs mobilisés toute cette année pour le partage des savoirs, citoyennes et citoyens tout simplement anxieux du devenir de nos libertés, de la France, de la planète...
Des exigences fortes nous rassemblent face à cette politique de droite qui nous enfonce dans la crise et défigure la République, face à ce capitalisme toujours plus destructeur de vies, de territoires, d'équilibres écologiques. Ces exigences, c'est l'ambition de travailler autrement, d'être enfin écouté au travail et de pouvoir maîtriser ses choix professionnels, c'est le droit de pouvoir étudier, d'avoir un travail décent, de se former tout au long de sa vie, c'est la détermination à profiter d'une véritable qualité de vie pour soi et pour ses proches, c'est l'attachement à l'égalité, à la laïcité, à la démocratie, au développement durable de nos villes, de nos campagnes, de nos mers, de la planète, c'est la demande de reprendre le pouvoir sur l'utilisation des richesses créées par le travail, de celles déposées dans les banques...
Et ce qui doit nous unir demain, c'est l'ambition de nous rassembler sur un projet qui nous aide à résister et donne de la force à ces perspectives. C'est l'ambition de construire des majorités populaires porteurs de ces projets, des majorités sans lesquelles aucun changement durable ne sera possible. C'est ce vers quoi le Parti communiste français est déterminé à avancer. Avec vous.
Pour cela, nous sommes décidés à être de toutes les résistances, de toutes les ripostes contre les projets de la droite. Et nous sommes décidés, dans ces combats, à avancer et à élaborer les propositions pour porter de véritables solutions à la crise. Nous avons par exemple déposé le 28 mai dernier trois propositions de loi à l'Assemblée nationale qui rendraient notamment possibles, si elles étaient adoptées, l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui distribuent des dividendes ou qui délocalisent, l'augmentation du SMIC à 1.600 euros, la création d'un pôle bancaire et financier public pour retrouver la maîtrise du crédit, la création d'un droit de veto suspensif pour les salariés contre les plans de licenciements.
Nous sommes tout autant décidés à poursuivre et à élargir la dynamique que nous avons initiée avec le Front de gauche, qui rassemble le Parti communiste, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire, à l'élection européenne. La gauche doit changer et s'unir. Toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche ont besoin d'un commun projet de transformation sociale qui s'attaque réellement aux injustices et à la crise sociale, démocratique, écologique.
Avec cette démarche, un nouvel espoir est né. Nous voulons en faire une dynamique majoritaire qui sorte la gauche de l'état dans lequel elle se trouve. Nous entendons la colère des abstentionnistes. Nous partageons le malaise des électeurs socialistes qui ne se reconnaissent plus dans un PS dévoré par ses querelles internes, obsédé par l'organisation de primaires pour la présidentielle à mille lieux des préoccupations populaires. Nous connaissons l'envie de contestation exprimée par les électeurs du NPA mais aussi leurs doutes sur la stratégie d'isolement de ce parti. Nous comprenons les motivations des électeurs d'Europe écologie, leur message de renouvellement et leur inquiétude pour l'avenir de la planète.
Il est possible de dépasser progressivement la situation de dispersion actuelle à condition de construire progressivement dans le débat et l'action le projet qui va nous unir. Nous lançons pour cela un appel à toutes les femmes et tous les hommes de gauche, communistes, socialistes, écologistes, d'extrême-gauche, républicains, à toutes les forces de la gauche sociale et politique: construisons notre unité sur un projet solide et transparent. Ensemble mettons nous au travail.
Ce travail peut commencer dans les luttes. Il peut aussi se mener pour préparer les élections régionales de 2010. La droite veut reconquérir tous les pouvoirs qu'elles a perdus en 2004. Ne la laissons pas faire. Discutons des projets régionaux qui devraient être mis en oeuvre par des majorités de gauche pour combattre la crise et les inégalités, pour créer de la solidarité et du bien vivre. Et proposons de rassembler dans des listes le plus ouvertes possibles toutes celles et ceux qui peuvent se reconnaître dans ces projets.
Pour tout cela, le Parti communiste est disponible. Il se transforme chaque jour pour être toujours plus efficace et plus utile à ces combats. Agissez avec lui , rejoignez le. Faîtes de son énergie militante votre bien commun ! !
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vendredi 12 juin 2009
La loi Poisson permet que les collectivités territoriales et les entreprises privées s’échangent leurs salariés
Le 9 juin, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi de JF Poisson (UMP) destinée soi-disant à "faciliter le maintien et la création d’emplois", mais qui libéralise le partage des salariés par des groupements d’employeurs.
Par son article 4, la loi Poisson donne "la possibilité pour les collectivités territoriales d’intégrer des groupements qui ne soient pas exclusivement composés de collectivités".
En clair, une commune pourra prêter pour un temps quelques uns de ses salariés à des entreprises privées (ou réciproquement) selon les besoins.
Les députés communistes, verts, ultra-marins et du parti de gauche ont voté résolument contre cette proposition de loi UMP.
Explication de vote de R. Muzeau, député des Hauts-de-Seine :
"les initiatives parlementaires se multiplient sur la question cruciale de l’emploi – et pour cause : depuis janvier 2009, 90 000 nouveaux chômeurs s’inscrivent à Pôle emploi tous les mois. En un an, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 24,6 % et les licenciements économiques ont fait un bond, augmentant de 46,8 %. Et ne parlons pas des licenciements dits pour « motifs personnels » ni du franc succès des ruptures conventionnelles, qui sont autant de moyens de déguiser les licenciements économiques pour les accélérer et les rendre moins coûteux pour les employeurs.
Nous mesurons tous sur nos territoires l’ampleur inégalée des destructions d’emplois et les drames humains qui en résultent. Nous recevons tous dans nos permanences des salariés précaires, lessivés, sous pression, abîmés par des horaires décalés, par le travail de nuit ou du dimanche, contraints d’accepter de travailler en pointillés, avec des horaires longs et flexibles, devant désormais s’accommoder non plus seulement de la rigueur salariale, mais bel et bien de baisses de salaires. Nous savons également à quoi ressemble le parcours d’insertion des 18-25 ans, et ce qu’est la vie morcelée et sans perspective des femmes trop souvent contraintes au temps partiel.
Inégaux devant l’emploi, nos concitoyens le sont également devant le licenciement, selon qu’ils travaillent dans un grand groupe ou dans une PME, où nombre de licenciements secs passent inaperçus. C’est ce que rappelle l’enquête publiée ce mois-ci dans le magazine Liaisons sociales : « À côté des plans sociaux anticipés, étalés, des grandes entreprises, quantité de licenciements économiques de PME restent expéditifs et invisibles » et « grandes et petites entreprises n’ont pas les mêmes moyens de verser des surprimes, et certains ont droit à la cellule d’appui, là où les autres se contentent de Pôle emploi. » Ce sont autant de réalités que vous ne pouvez ignorer.
Pourtant, au mépris de la violence de la situation faite aux salariés, aux demandeurs d’emploi, à ces millions d’hommes et de femmes qui paient durement les conséquences d’une crise dont ils ne sont pas responsables, vous persévérez à vouloir garder le cap libéral de la flexibilisation du marché du travail, au moment même où les organisations syndicales réaffirment qu’il faut plus de régulation sociale.
Au lieu de défendre ce que commande la situation, à savoir l’établissement d’un véritable bouclier social, avec des mesures en faveur de l’emploi, des salaires, au service d’un autre modèle de développement, des dispositions véritablement innovantes de sécurisation des parcours professionnels, les députés de la majorité proposent une nouvelle vague de dérégulation au détriment des salariés du privé mais aussi, désormais, de ceux du public ; ils proposent d’énièmes assouplissements du code du travail en libéralisant les règles de constitution et d’appartenance aux groupements d’employeurs, la sécurisation du prêt de main-d’œuvre pour les seuls employeurs, la banalisation de formes atypiques d’emploi, de modalités particulières d’exécution du contrat de travail via le télétravail...
La modernité voudrait que les employeurs ne soient plus empêchés de s’échanger les salariés, qu’ils soient libres de négocier de gré à gré leur rémunération, leur relation de travail. Comme ce fut le cas avec des textes précédents – celui sur les heures supplémentaires « choisies », celui sur la monétisation du compte épargne temps, ou celui portant « modernisation » du marché du travail ou d’autres à venir tel celui sur le travail dominical –, le leurre du volontariat ou de l’exercice d’une supposée liberté individuelle sert en fait de prétexte à la banalisation des atteintes au code du travail pour l’ensemble des salariés.
La proposition de loi de notre collègue Poisson, avec ses deux dispositions majeures que sont le prêt de main-d’œuvre et la promotion du télétravail, participe de ce mouvement de libéralisation des règles de droit social.
Au nom de l’emploi, cette initiative contestable contribue également à atomiser le statut du salarié et à affaiblir les collectifs de travail.
Au cours de ce débat, vous n’avez nullement fait la preuve de votre intention de garantir, voire de renforcer les droits des salariés, bien au contraire.
À propos du prêt de main-d’œuvre, le dispositif proposé sécurise la situation des employeurs en les mettant à l’abri du délit de marchandage. Les contreparties protectrices pour les salariés, en revanche, restent cosmétiques. Il n’y a ainsi aucune définition claire et précise des conditions d’emploi des salariés prêtés, de la durée de leur mission, de son objet, de la responsabilité de chacun en cas d’accident du travail, de la convention collective dont les salariés relèvent.
Plus fondamentalement, la banalisation du prêt de main-d’œuvre est dangereuse car elle fait de l’être humain une marchandise et l’objet d’un contrat commercial.
Il s’agit, là encore, d’une objection que vous n’êtes pas parvenus à démentir.
L’initiative des députés UMP, en particulier l’incitation à la « télédisponibilité généralisée », est à notre sens d’autant plus malheureuse qu’elle a servi de véhicule à des propositions inadmissibles remettant frontalement en cause les protections dont bénéficient les salariés. C’était le cas de l’amendement Lefebvre, cela demeure le cas de l’amendement n° 42 de M. Morel-A-L’Huissier, permettant d’imposer le télétravail à des salariés valides – ou non d’ailleurs –, pour cause de circonstances jugées « exceptionnelles » – parmi lesquelles le risque de pandémie –, mais qui pourront couvrir bien d’autres situations."
Source : http://www.elunet.org/spip.php?article9839
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jeudi 11 juin 2009
L’espoir porté par le Front de gauche
Le score national obtenu par le Front de gauche est de 6,47% (6,17% en métropole) soit un résultat en progression de 0,6 points par rapport aux européennes de 2004. Les scores progressent dans l’ensemble des circonscriptions.
Le Front de gauche dispose de 5 élus (3 sortants) : Jacky Hénin est élu dans la circonscription du Nord-Ouest (6,84%) Patrick Le Hyaric est élu dans la circonscription d’Ile de France (6,32%) Marie-Christine Vergiat est élue dans la circonscription du Sud-Est (5,90%) Jean-Luc Mélenchon est élue dans la circonscription du Sud-Ouest (8,15%) Elie Hoareau est élu dans la circonscription des DOM.
vendredi 5 juin 2009
APRES LES EUROPEENNES, «RETABLISSEMENT» DE LA VIGNETTE AUTOMOBILE
La décision ne devait être rendue publique qu'après les
élections européennes, afin de ne pas fragiliser les listes de l'UMP,
mais c'était compter sans les indiscrétions en provenance de
l'administration fiscale.
Depuis plusieurs mois, Christine Lagarde, mieux placée que
quiconque pour connaître la situation réelle du pays, insistait pour
que l'on instaure de nouvelles recettes. Refus systématique de Sarko,
soutenu par Eric Woerth, ministre du Budget et grand trésorier de
l'UMP, le chef de l'Etat ayant même confié, selon des propos rapportés
par le « Canard enchaîné» : « Cette c ? n?a décidément aucun sens
politique! Un nouvel impôt? Et pourquoi ne pas taxer les portes et
fenêtres tant qu'elle y est! »
Finalement, c'est lors d'une réunion qui a eu lieu à l'Elysée
le lundi 5 mars 2009 au soir, en présence du premier ministre et des
ministres concernés, que Nicolas Sarkozy a donné son feu vert à
Christine Lagarde. A deux conditions; qu'il ne s'agisse pas d'un nouvel
impôt mais du rétablissement d'«une taxe supprimée de façon
inconsidérée par la gauche» (tel sera l'axe de communication); et
qu'elle ne soit bien sûr rétablie que «pour une durée limitée» (l'air
est connu), le temps que la France absorbe la crise mondiale.
Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui était présent,
a obtenu que les « véhicules propres » en soient exemptés, sous
réserve, et c'était une demande de Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à
l'Industrie, soucieux de ne pas affaiblir un peu plus un secteur
automobile déjà très fragilisé, qu'ils aient été acquis à compter du
1er juin 2009.
La nouvelle vignette automobile entrera donc en vigueur au
1er janvier prochain, et le texte devrait (ou plutôt devait) être
promulgué par décret au cours de la deuxième quinzaine de juin, une
fois les européennes passées et juste avant les départs en vacances,
période assez peu propice aux manifestations.
La seule bonne nouvelle est que la proposition de supprimer
les départements a été définitivement enterrée par l'Elysée: la
nouvelle vignette, qui sera disponible chez les débitants de tabac le
1er septembre, est départementalisée en fonction du lieu de résidence
du propriétaire du véhicule, et chaque conseil général pourra décider
du monument qui figurera sur le pare-brise. Mais c'est tout, les
recettes fiscales, elles, iront à l'Etat.Et l'automobiliste continuera d'être une vache à lait.
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mercredi 3 juin 2009
l’Appel du 29 mai « Europe redonnons la parole au peuple »
Quatre ans après le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, le Front de Gauche s’engage pour « mettre fin au service minimum électoral et que soit décrétée la mobilisation de tous les moyens de débat public ».
Par Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Christian Picquet, Marie-France Beaufils, Hélène Franco, Jacques Généreux, Jacky Hénin, Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat
L’élection européenne du 7 juin prochain est cruciale pour l’avenir des politiques qui seront menées en France et en Europe. Face à une crise historique du capitalisme mondialisé qui bouleverse toute la planète, ce qui se joue, ce sont les moyens de combattre efficacement les licenciements et tous les dégâts sociaux et écologiques qu’elle engendre. Ce qui est en cause, comme dans une grande élection politique nationale, c’est le devenir de la vie quotidienne de chacune et chacun d’entre nous.
Les conditions de préparation de cette élection ne sont absolument pas à la hauteur de ces enjeux essentiels. Le risque d’élire un Parlement européen avec un taux d’abstention record est sérieux. Or, cette abstention n’est pas une fatalité, une calamité naturelle européenne. Il y a des responsabilités et des responsables à cette situation. En premier lieu, celles et ceux qui en organisant ou en justifiant le déni de démocratie qui a consisté à effacer le « non » des Français au référendum de 2005, ont sciemment contourné la souveraineté du suffrage universel. Les mêmes qui aujourd’hui, après avoir organisé le silence sur l’élection du 7 juin, confisquent et étouffent le nécessaire débat démocratique : confrontations tronquées lors des émissions du service public, refus de la plupart des élus sortants de présenter leur bilan au peuple. Une logique que l’on retrouve jusque dans un « clip gouvernemental » censé appeler aux urnes et qui a pour objectif essentiel la publicité de Nicolas Sarkozy.
Nous refusons d’en rester là. Laisser se dérouler l’élection du 7 juin dans un tel climat d’occultation des enjeux serait un nouveau déni démocratique. Nous qui, avec le Front de gauche, menons campagne sur le terrain depuis trois mois, arguments et documents à l’appui, en travaillant à l’appropriation populaire et citoyenne des questions européennes, nous constatons tous les jours que les électrices et les électeurs de ce pays peuvent se mobiliser et se passionner quand les conditions d’un réel débat sont créées.
Il y a quatre ans, jour pour jour, le 29 mai 2005, le référendum sur le traité constitutionnel en avait déjà fait la démonstration. Les Français s’étaient alors prononcés en connaissance de cause et avaient dit non à l’Europe libérale. Est-ce cela qui fait craindre à certains leur mobilisation électorale ?
Pour notre part, nous ne craignons ni le débat ni la confrontation. Ils sont mêmes plus souhaitables que jamais pour trouver des solutions à la crise. Nous disons aux électrices et aux électeurs : ce n’est pas le moment de renoncer à s’exprimer. Mais nous disons aussi à celles et ceux qui fuient le débat : cela suffit !
Et puisque tout le monde semble aujourd’hui s’alarmer de la faible mobilisation électorale, nous lançons en ce jour anniversaire du 29 mai 2005 un appel pour que dans les jours qui restent d’ici le 7 juin, il soit mis fin au service minimum électoral et que soit décrétée la mobilisation maximum de tous les moyens de débat public.
Nous proposons que toutes les antennes radio télévisées, toutes les colonnes de la presse écrite s’ouvrent enfin à de réels débats pluralistes et contradictoires, que tous les internautes se mobilisent pour démultiplier le nécessaire forum citoyen, que tous les acteurs sociaux, syndicaux, associatifs s’emparent de ce débat dans les formes qu’ils jugeront utiles, que les élus encouragent l’expression populaire dans leurs territoires, que les militants se déploient avec toute leur créativité pour amplifier la campagne engagée.
Nous sommes pour notre part totalement disponibles pour favoriser cette confrontation. Une confrontation enfin loyale et transparente, qui rende à l’enjeu européen la dimension démocratique qui lui fait tant défaut.
mardi 2 juin 2009
S'abstenir c'est laisser sa voix et les mains libres à la droite et à tous ceux qui ont voté le traité de Lisbonne
Déclaration d'Alain Bocquet Député-Maire Communiste du Nord
"S'abstenir c'est laisser sa voix et les mains libres à la droite et à tous ceux qui ont voté le traité de Lisbonne. Or ce qui se prépare est très grave pour les peuples européens et le peuple français. On ne nous dit pas tout !
On vous cache, Sarkozy en tête, un document confidentiel du Conseil de l'Union Européenne datant du 28 avril 2009 (document 8250/09-ECOFIN257) qui intime à la France d'aller plus loin et plus vite dans "son programme national de réformes, de renforcer la concurrence dans les secteurs de l'énergie et du fret ferroviaire, ainsi que dans les professions réglementées pour moderniser le marché du travail"
"Ces problèmes doivent être réglés ; poursuit le texte, tout en respectant l'objectif d'encadrement des coûts annoncés par le gouvernement, à savoir une croissance zéro des dépenses publiques"
Ainsi, c'est très clair, le Conseil Européen réclame plus de concurrence, d'attaques contre les secteurs et services publics et de nouvelles diminutions des dépenses publiques et sociales, alors que l'argent coule à flot, pour les banquiers et les multinationales sans aucune contre partie pour l'emploi et les salaires.
Il faut réclamer la transparence en exigeant que ce document sorte de la confidentialité et qu'un débat télévisé soit organisé en toute urgence ......"
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